L’hôtel
Le 13/11/2009
Je sors précipitamment du taxi. Il pleut à torrent. J’entre en courant dans le hall de l’hôtel, me dirige vers la réception, demande la clef de ma chambre et attrape l’ascenseur. Un homme d’une vingtaine d’année me dévisage : je ruisselle sur ses vêtements dans cet espace exigu. Je l’observe minutieusement. Ha oui, je me souviens ! C’est ce jeune artiste un peu fauché à qui j’avais parlé l’autre soir, légèrement saoule, lors d’un vernissage rue … Bon ça ne fait rien ça me reviendra.
- Nous sommes nous déjà rencontrés ?
- Il hoche la tête.
En arrivant dans la chambre, je jette me valise dans un coin, me déshabille et file prendre une douche. Je ressens chaque goutte perler sur mon corps glacé et brûler ma peau, je soupire. Ma semaine me revient dans un éclair nauséeux. Je dois prendre un nouveau départ. Finit cette vie hasardeuse pleine de nuits et vide de jours. J’enfile un maillot de bain, prend un nouvel ascenseur. Je fais quelques longueurs dans la piscine, puis j’aperçois le jeune homme de tout à l’heure. Il se dirige vers le hammam. Je continue trois brassées et finalement décide de le rejoindre. J’aspire une grande bouffée de vapeur brûlante. Je m’assieds dans un recoin de la pièce. Je ne parviens pas à distinguer ce qui m’entoure, la lumière est trop faible. Tandis que je suis occupée à enlever des peaux mortes de mes jambes, une tête surgit de la brume. C’est lui. Il s’approche doucement de moi et commence à caresser mes bras. Je le repousse. Il me chuchote à l’oreille :
- Vous n’étiez pas si réservée la dernière fois.
Des images remontent à mon cerveau, en un quart de seconde, je revois plusieurs verres vides, les muscles du jeune homme s’agiter au-dessus de moi, puis le vide.
- J’étais saoule. Plus maintenant.
- Vous déclinez mon offre ?
- Pas si vous me séduisez.
Pour toute réponse, il s’approche de ma bouche, je ressens son souffle torride contre ma nuque, il m’embrasse longuement, un frisson me parcours. Il dénoue mon maillot, promène ses lèvres sur mes seins, il le baisse un peu plus, pour redécouvrir les contours de mon ventre, puis le retire. Ses mains descendent sur mon sexe, sa bouche s’y joint.
L’air que j’avale me brûle la gorge, je ferme les yeux .
Je lui hôte sa serviette. Il était nu. Je l’amène à moi, l’enlaçant langoureusement. La chaleur redouble. L’étreinte qui nous unis le rends félin, il me dévore, dans une exquise pulsion. Je ne peux pourtant pas m’assouvir de lui. Nous frôlons l’Eden sans y parvenir.
Une nuée de vapeur me donne des vertiges, je m’abandonne à lui . Chacun de ses gestes est cadencé par le glouglou de l’eau bouillante.
Il devient ivre et cette ivresse nous conduis au jardin divin, au moment où nous goûtons au fruit défendu un cri s’échappe de nos entrailles. Cet instant sublime s’atténue et disparaît dans le brouillard qui nous entoure. Il me glisse simplement, en rattachant sa serviette , avant de quitter la pièce :
- je te préfère sobre.
Je me rhabille. En sortant du hammam, je me passe un peu d’eau fraîche sur le visage.
De retour dans ma chambre je m’installe confortablement dans le lit.
Je jette un coup d’oeil à ma montre : 17h48, je soupire.
La pluie bat les vitres. Chaque goutte produit un bruit sourd qui résonne dans ma tête. Je n’arrive pas à formuler une pensée claire, comme si mon cerveau avait été lobotomisé par cet homme.
Jamais dans ma vie je n’ai ressenti pareille sensation que dans ses bras.
Je finis par m’endormir.
À mon réveil, il est l’heure d’aller dîner. Je descends. Le restaurant est plein. Mon artiste m’ aperçoit, il me fait signe.
- Il y a trop de monde ici, je vais vous emmener dans un restaurant plus calme à quelques minutes, j’ai une voiture.
Je le remercie.
- Quel est votre nom ?
Il paraît surpris.
- Alexandre, je croyais vous l’avoir déjà donné et vous, quel est le votre ?
- Carmen.
Il me prends par la main et m’entraîne vers l’extérieur de l’hôtel.
Finalement j’ai trouvée mon nouveau départ ! ma nouvelle vie !
[gris]Carmen.[/gris]
Commentaires (1)
AFAIC that’s the best asewnr so far !