Le sexe est une émotion en mouvement.
Mae West
Le sexe et le cinéma ont toujours entretenu des rapports quasi-incestueux. L’un attire l’autre mais la Morale les empêche de vivre pleinement leur union. Car s’il est normal que les mineurs soient protégés des images « pouvant heurter leur sensibilité », il est également légitime que les artistes livrent leurs œuvres telles qu’ils les ont imaginées.
Tout l’art des grands réalisateurs a donc consisté à contourner la censure, à la détourner ou à la braver.
Du baiser fougueux à l’explosion de sperme pollockienne filmée en gros plan, la censure s’ébranle et les tabous se brisent sous l’impulsion de la lame déferlante cinématographique. L’évolution des mœurs, de la société, s’articule sur le modèle d’un montage parallèle avec les réalisations phares du septième art.
Depuis 1919, en France, aucun film ne peut être projeté s’il n’a reçu un visa ministériel. Une commission propose soit d’autoriser le film, soit de l’interdire, totalement ou seulement aux mineurs de treize ans, de dix-huit ans (le film est donc Xifié), ou à l’exportation (cette dernière interdiction n’ayant plus été prononcée depuis 1970).