L’amour n’est plus ce qu’il était ! Dans le temps, la rencontre amoureuse était à la fois mystérieuse et magique. Sacrée, même. C’était l’époque des philtres d’amour, des flèches de Cupidon, des coups du destin. Athée ou mystique, l’homme nimbait l’amour d’une aura énigmatique. Battu en brèche par Freud et ses disciples, le mystère amoureux avait déjà reculé. Mais voici que les sciences cognitives se penchent à leur tour sur nos états d’âme et que nous entendons parler hormones, phéromones et compatibilité biologique !
Aussi la plainte n’en finit-elle pas d’enfler contre ces chercheurs dont les travaux tueraient la magie de l’amour. N’y aurait-il pas là un soupçon d’obscurantisme ? Le recul du mystère signe-t-il nécessairement la fin de la poésie ?
Bien sûr, personne n’a envie de voir son histoire d’amour restreinte à un complexe d’Œdipe mal résolu ou à un emballement précipité de son hypotalamus. Mais est-il vraiment question de ça ?
En réalité, l’amoureux, le poète et le chercheur œuvrent à des niveaux différents. Le premier vit l’amour et le deuxième le chante, tandis que le troisième jette un œil en coulisse. On pourrait donc considérer qu’en explicitant certains des mécanismes de l’état amoureux, les chercheurs, loin d’en dissiper la beauté, lui confèrent une caution scientifique. Car les études menées ces dernières années démontrent ce dont les amants heureux ont toujours eu l’intuition : le sexe est bon pour le moral et pour notre santé. Voyage au cœur de notre cerveau sexuel.