Double peine

Le 15/12/2009

Je pris fébrilement la rue des batignolles, m’égarai dans le quartier, passai devant un commissariat et frappai à la porte du club SM. 
Pour l’occasion j’avais acheté un pantalon en cuir XXL, un t-shirt noir uni et des baskets en cuir vernies noires ; ma tenue n’avait rien d’affriolant et je me demandai si on me laisserait entrer : si, et gratuitement, qui plus est.
Je séchais le boulot pour réaliser enfin mon fantasme.

C’était un après midi spécial flagellation et j’avais reçu un mail d’invitation. Il y avait là des soumis aux fesses déjà bien striées et de belles femmes en tenues sexy : je compris tout de suite qu’on était pas là pour jouer aux dominos, mais bien plutôt aux dominas.
Je décidai de me faire fesser à la canne, instrument le plus redoutable, avec cette témérité dont seules les timides sont capables. Je ne m’accordai même pas le temps de l’observation car je savais que j’allais reculer.
Je remarquai un jeune maître d’une rare beauté : j’étais fascinée, et je savais que pour lui je pourrais aller très loin.

Je lui demandai s’il n’avait rien contre les femmes rondes et alors qu’il venait de m’avouer qu’au contraire il adorait ça, je lui fis part de mon fantasme : j’avais vu sur le net la vidéo d’un violeur de Malaisie condamné par un tribunal à vingt coups de canne de rotin humide sur les fesses nues, une canne de plus d’un mètre. Les coups administrés par des experts en arts martiaux emportaient des lambeaux de chair et le supplicié, en état de choc, porterait des cicatrices à vie.
Je ne voulais pas d’une telle barbarie, je n’avais pas soif de sang ni de marques indélébiles mais je voulais m’approcher d’une telle dramaturgie et je voulais pouvoir admirer dans mon miroir les sillons rouges parallèles sur ma croupe châtiée.

Qu’avais je donc fait pour mériter si cruelle sentence : mille prétextes se bousculaient dans ma tête et j’avouai à mon maître que j’avais volé un CD. Le dominateur me confirma que c’était très grave, me fit mettre entièrement nue malgré ma honte et me ligota sur un engin en bois, fidèle reproduction des instruments de torture malaisiens. Le jeune éphèbe prit un malin plaisir à faire siffler la canne dans l’air et je sentis un mélange d’excitation et d’effroi.
Les premiers coups s’abattirent avec mansuétude sur mon derrière rebondi et les commentaires admiratifs fusèrent dans le donjon.
Les coups suivants me déchirèrent littéralement les fesses et m’arrachèrent des cris stridents, en même temps qu’ils me liquéfièrent de désir. Les coups se succédèrent de plus en plus fort, de plus en plus vite, la douleur devint intolérable dans tout le corps en même temps qu’elle s’accointait à un violent plaisir.
J’étais en transe, haletant sous les coups cadencé de mon expert en éducation anglaise. Puis les coups cessèrent, le maître caressa indulgent mes fesses meurtries, il déclara : « ça suffit » et moi, pantelante et essoufflée, je lui confiai à l’oreille : « C’était un CD double ! ».

Ororéa

Commentaires (12)

  • Anonyme

    trés bien écrit et trés éxitant :)

  • navaraanaq

    yeap ! parfait !!

  • Ladouce

    pouahh...mais ça excite qui ça...c’est bien écrit mais c’est glauque

  • ororea

    ben chacun son truc, vous n’êtes pas maso c’est tout ! lol

  • Xavier

    Et bien, ce texte,.. j’en pense ...beaucoup de bien.. car je suis là encore rentré dans la narration..il y a un bon rythme d’ecriture, un choix des mots judicieux et tu sais transmettre l’émotion et ça c’est une alchimie ... et chose importante, a travers un sujet "chaud" (on ressent la brulure de la canne)tu sais faire transparaitre l’humour.. en apothéose a la fin du texte.. la "chute" (un double !) est tout à la fois une invitation à aller encore plus loin.. et un clin d’oeil humoristique.. beau travail

  • criss

    waouawwwwwwwwwww
    superbes écrits j’adore !!! et la pointe d’humour a la fin c’est jouissif ....

  • Anonyme

    Super texte. J’adore surtout la chute qui est très rigolote. Je ne suis pas fan de sm mais je sais apprécier un bon texte.

  • Parsifal

    on imagine la scene, on est troublé et l on a presque envie de la voir, de la faire.
    Sentir le martinet ou la badine sur ses fesses, la chaleur et la douleur.
    Bien joli texte donc et stimulant

  • Christine M

    super drpole et excitant : qui désire plus pour son petit Noël ?

  • Anonyme

    Ton texte est super ! Bisous

  • Felipe

    Triple ! quadruple plaisir ! de lire ce récit ! et la chute ! j’adore ! Vous êtes douée pour l’écriture !

  • IyypFhFQ

    JFzfji Touchdown ! That’s a relaly cool way of putting it !