La fontaine
Le 12/04/2009
L’air est inspiré par cette canicule des villes qui vous dépouille de votre énergie. Il fait presque nuit. Un homme s’approche d’une fontaine s’assoit au bord du bassin, près d’une statue de femme nue, déhanchée par le port gracieux d’une jarre posée sur son épaule. Le rictus d’un filet d’eau s’écoule sur les lèvres de l’homme assoiffé.
Au centre du bassin, sur un rocher une femme, d’une beauté qui excite la jalousie, se tient debout dans un drapé défiant toute pesanteur. Le tissu surfe sur les seins, les plis serpentent, s’entrelacent, se résorbent dans un bouillon frémissant, frôlant le corps de cette immuable transparence, délicate comme une lingerie retenue seulement par la magie… La taille émincée dans le bronze s’étire au-dessus des hanches caressées par le tissu qui dégouline dans la courbure du dos ! Ses bras jaillissent au dessus d’elle, ses doigts se tendent, son dos se cambre. Son corps excessif et espiègle se rebiffe dans une héroïque débauche… Une farandole de nymphes au regard effronté, nues et luisantes, jouent du tambourin. Leurs cheveux relevés en boucles sous une couronne de fleurs élancent la grâce de leur cou. Leurs seins, spectres timides de leur invalide féminité, frissonnent sous les vaguelettes. Des odeurs précieuses effleurent l’air de douces senteurs qui enivrent le silence d’un parfum irrésistible et palpitent dans le monde fertile de l’imagination.
Une ombre en flagrant délit s’approche de l’homme, comme un jeune animal sauvage au pas souple presque liquide et se cache derrière la statue.
T’es assis sur mon pied ! dit une voix
L’homme surpris, se lève, inquiet et regarde la statue.
Pardon ! Excusez -moi ! Je vous ai prise pour une statue...
Silence… l’ombre garde la position… Ses yeux avaient pris la densité de l’or.
Il regarde autour de lui :
J’ai du rêver, une statue ne parle pas !
Il se rassoit. Deux mains se plaquent devant ses yeux.
Qui c’est ?
Ses pensées se dandinent derrière ses beaux yeux bleus. Il palpe les mains, des mains de femmes ! Elles sont si fines si froides ! Il se retourne, elle est là derrière lui, accroupie dans l’obscurité.
Tu viens ? demande-t- elle.
Sa voix s’évapore dans un interminable sourire à travers ses cheveux, Le corps moulé dans sa nudité succombe aux triomphes de ses formes potelées, elle écarte ses cuisses… son sexe était fendu d’un trait et donnait à ses lèvres un bombé moelleux ! Elle élève son pubis luisant au dessus de l’eau assombrie. Entre la malice et l’impudeur elle enfonce son doigt au plus profond de la chaleur de son sexe. Elle savoure le goût de ce pouvoir naissant. L’homme la regarde les yeux dilatés dans sa belle figure, il bande haut et dur. Il s’allonge près d’elle, et légère comme un soupir, elle l’enjambe. Les yeux baissés sur cet instant, elle regarde son sexe engloutir ce pénis accompli ! Une sorte de clapotement rondouillard palpite autour d’eux. L’homme la retient par les hanches, sentant son orgasme naître… elle est si menue. Elle s’évanouit dans une palpitation de mots inachevés. Sa figure est ronde, ses yeux bridés ressemblent à deux traits d’or éclairés par un trait de lune. Elle était vierge ! Les nymphes ont l’apanage exclusif de leur virginité, et une ardente curiosité. Elles batifolent autour de l’homme qui s’enflamme, courent dans l’eau, tombent, se relèvent, se cachent pour mieux se laisser attraper.
- J’ai vingt ans et une taille de guêpe ! Et vous ? dit une nymphe en caressant ce sexe en pure érection.
Elle jette son tambourin dans les reflets du ciel, l’homme l’attrape dans son geste, la plaque dans l’eau, ses doigts précèdent son sexe dur comme un lingot.
Elle était vierge.
Ça fait mal ? demande les nymphes
Un peu, ça tire, dit elle, c’est fort ça me serre dans la poitrine. Je vais
mourir dit elle, mon cœur va s’arrêter, c’est trop bon…
T’as pas de cœur, on est en bronze ! répondent-elles en chœur.
Elle s’effondre et repose dans l’eau la bouche entrouverte sur le dernier mot chuchoté, ses cheveux frissonnent autour de sa tête.
T’es pas morte ! T’es pas morte ? Dis quelque chose !
Ses lèvres soufflent leur dernière bulle…
Encore !
Les nymphes regardaient le visage de leur copine saisit par cette étrange petite mort, « cette illusion consistante ». L’homme était debout, la chemise trempée, ouverte sur une peau blanche tachetée de petits pois, ses cheveux roux dégoulinaient, sa bouche ourlée de lèvres encore enfantines, triomphe sur une rangée de dents étincelantes. Le clapotis effronté, d’une nymphe l’attire. Elle s’étire, se replie, se cambre se caresse, et s’allonge pour s’offrir comme une plante carnivore s’offre à sa proie. Elle rampe vers ce sexe héroïque, esclave de son plaisir. Ses lèvres cabotines donnent l’assaut, elle aspire ce sexe palpitant qui gonfle sous ses papilles, elle joue avec sa langue, avec une ardeur appliquée presque émouvante… sa bouche était si fraîche et si jeune !
- Je voudrais que tu me lèches… ici…dit-elle en ouvrant timidement son sexe du bout de ses doigts de bronze. Là, dit-elle ! Ses jambes se détachent du rocher, son corps s’élève au ralenti, l’homme la tient au bout de ses bras, elle tend vers lui son pubis, écarte les jambes, son plaisir est décuplé au fur et à mesure qu’elle se rapproche de sa bouche… Il saisit entre ses lèvres, ce petit bouton. Elle frotte son sexe contre cette bouche aguicheuse qui donne la fièvre à son corps, elle caresse les cheveux de l’homme, elle chante, heureuse de ce grand bonheur dont elle ignorait l’existence. Il ne se passait jamais rien dans cette fontaine. Elle regarde l’homme, qui savoure, sa vulve et ses doigts qui se faufilent partout. Elle trépigne sous les flots de son plaisir, ses copines applaudissent. Sa voix était devenue suave, soupirante… Son corps se matérialisait, ses paupières frissonnaient, ses pommettes rosissaient, les veines de ses tempes bleuissaient, elle était belle. Elle pousse un petit cri d’animal quand elle sent le sexe de l’homme rentrer dans son ventre, sa respiration devient saccadée, son chant s’arrête. Une symphonie préraphaélite ou les anges étirent leurs ailes avant de s’évanouir dans l’instant, ou les notes au sommet de leurs hautes tiges, chatouillent les neurones surexcités. L’orgasme !
L’homme enfonce son doigt dans son joli derrière, ses yeux brillent comme des vrais.
Les nymphes, lèvres entrouvertes, légèrement retroussées, éprises de cette
moue d’enfant au bord des larmes, la regardent se vautrer dans cette débauche sexuelle et applaudissent.
Sa tête rejetée en arrière, elle surprend les étoiles qui la regardent jouir… Elles aussi applaudissent… le ciel applaudit, le monde applaudit ! Elle reste là, remplie de bonheur… jouir, jouir… encore encore…
Le jour s’est levé… Les sirènes… l’homme est interpellé.
Que faites-vous, nu dans cette fontaine ? demande les gardiens de la paix.
Il ne répond rien ! Les nymphes ont repris leurs places, un léger bruit de tambourin le fait sourire et intrigue les policiers…
Il y a encore quelqu’un ?
Non ! j’étais seul, dit-il… avec elles, montrant les statues d’un regard
sentimental.
Les policiers haussent les épaules…
Une femme s’approche de lui… il connaît ses yeux, et reconnaît cette odeur.
Vous avez du feu ?
Elle se penche vers lui pour allumer sa cigarette… celle-ci s’embrase sous l’effet de l’étincelle de son regard.
J’ai vécu ma plus belle émotion, Chuchote-t-elle près de son oreille…
Elle tire une bouffée… lui souffle la fumée au visage.
« Et s’éloigne parmi les ramifications de son parfum, laissant sur le visage de l’homme, le reflet de son sourire ». *
* Proust
Marie Beltrami
Commentaires (1)
jor,Si je comprends bien, les rmeets sexual experience with minors , sexually victimized minors , sexually violated recouvrent tous la meame de9finition tre8s large : relation sexuelle (de la caresse e0 la pe9ne9tration) entre un majeur (quel que soit son e2ge au-dessus de 18 ans) et un mineur (quel que soit son e2ge en dessous de 18 ans), que le mineur ait e9te9 consentant ou non.Je suis d’accord pour dire que cela recouvre des re9alite9s extreamement diffe9rentes. Cela dit je peux comprendre que les chercheurs aient, dans un premier temps, voulu ratisser large pour avoir des donne9es exhaustives et comparables.Ensuite on peut raffiner mais on tombe vite dans les cate9gorisations subjectives.Sur l’e2ge d’abord. Bien sfbr un mec de 18 ans avec sa copine de 17 ans et demi, il n’y a rien de grave. Mais Ribery et Zahia ? Un mec de 18 ans et une fille de 12 ? Of9 tracer les frontie8res ?Sur la nature des relations ensuite. Bien sfbr, sodomiser une fille de 13 ans c’est plus grave que de lui caresser la jambe. Mais comment classifier ? Faut-il entrer dans une taxonomie clinique des pratiques sexuelles ? Faut-il e9tablir une diffe9rence entre caresser la cuisse ou le mollet, l’exte9rieur ou l’inte9rieur ? Sachant que le caracte8re agressif du meame acte sera pere7u tre8s diffe9remment d’une personne e0 l’autre Sur le consentement enfin. Personne ne dit qu’un ado de 17 ans ne peut pas eatre consentant. La question est comment de9termine-t-on si la personne mineure e9tait ou non consentante ? La difficulte9 est qu’on parle pre9cise9ment d’une relation majeur-mineur et que le majeur a souvent une autorite9 naturelle que peut renforcer sa position sociale. Que doit on penser du consentement d’une jeune fille de 16 ans qui a un rapport avec un mec de 20 non force9ment parce qu’elle en a envie mais aussi parce qu’elle craint de passer pour une cruche si elle refuse ? Comment tenir compte du rf4le de l’alcool ou du shit ?Alors Th. Plante n’a pas tranche9, il a choisi une approche exhaustive. Et les re9sultats de sa recherche sont, qu’avec cette de9finition extreamement large, on trouve environ 4% de misconduct chez les preatres et environ le double dans la population ge9ne9rale. Ca ne permet pas de conclure de9finitivement qu’il y a moins de pe9dophiles chez les preatres, on se rend bien compte qu’il faudrait approfondir les recherches, distinguer la vraie pe9dophilie du touche-pipi avec des ados .La seule certitude c’est que le barrage d’artillerie des media sur le proble8me de pe9dophilie dans l’Eglise reposait sur du vent.Rien n’indique que la pe9dophilie frappe particulie8rement les preatres, les rares donne9es disponibles sugge8rent plutf4t le contraire. Il y a eu et il y a des preatres pe9dophiles, c’est terrible, ils doivent eatre juge9s et mis hors d’e9tat de nuire, personne ne conteste e7a.Rien n’indique que l’Eglise ait eu une de9marche organise9e de cacher les cas de pe9dophilie dans ses rangs. Il y a eu des tentatives isole9es pour minimiser ou e9touffer de telles affaires mais rien de plus que ce qu’on retrouve dans toute institution confronte9e e0 ces proble8mes.Tout indique que Benoeet XVI a e9te9 particulie8rement se9ve8re et irre9prochable sur ces questions avant et apre8s eatre devenu pape.