Renaissance
Le 14/03/2013
Je suis assise à la terrasse d’un bistrot donnant sur la plage. Elle n’est pas encore très animée, car nous ne sommes qu’en mai.
Un homme me fixe de son regard. Il est allongé sur le sable à une dizaine de mètres. La rabane à côté de lui est vide. Il doit être accompagné, et profite d’être seul pour regarder dans le pré du voisin.
Il doit avoir 22 ou 23 ans.
— Tu regardes les vieilles maintenant ?
La question est venue d’une blonde qui revient de se baigner. Je suis assez proche pour l’entendre, et sens la colère monter et mes yeux s’embuer.
— Mais non ! Et puis elle n’est pas vieille.
— Qu’est ce qu’il te faut !
— Tu es jalouse pour rien !
— On dit ça, et à la première occasion… Vous êtes tous les mêmes les mecs !
Elle a la fraîcheur de la jeunesse, mais n’est pas un premier prix de beauté.
— C’est pas parce qu’on est au régime que l’on n’a pas le droit de regarder le menu.
— Tu sais ce qu’il te dit le régime ?
— T’énerve pas. C’est une vanne !
— Je me tire, je te laisse avec le menu !
Elle jette ses affaires dans un grand sac de plage et s’en va d’un air décidé.
Quels petits cons tous les deux, pensai-je, en me levant. Je mis mon livre dans mon cabas de plage et partis vers le parking.
Elle était garée à trois voitures de la mienne. Lorsqu’elle me vit elle s’approcha de moi.
— Laissez nous tranquille ! Si vous avez envie de chair fraîche, appelez un gigolo vieille peau !
Je restai sans voix, moi qui d’habitude ait la répartie assez cinglante. Déjà elle était au volant de sa voiture et bientôt elle démarra sur les chapeaux de roue.
C’est ma fierté qui m’a retenue de ne pas éclater en sanglots.
Tout le long du retour, je me répétais à haute voix " petite garce, conne au gros cul (j’exagérai) ; vieille peau peut être mais c’est moi qu’il regardait salope ; on verra comment tu seras à cinquante deux ans morue". En même temps mes larmes coulaient.
Lorsque j’arrivais chez moi, je me précipitais dans ma chambre et me jetais sur mon lit en pleurant.
Veuve depuis trois ans, je me battais contre la solitude. Bien sûr j’avais des amis, mais je n’avais pas d’homme. Des bras virils me manquaient. La peau masculine me manquait. Le sexe d’un homme me manquait. Je me souvenais d’orgasmes écartelés me laissant pantelante. Je me souvenais de la tendresse après l’amour.
Je suis de la génération qui a connu la liberté dans les années soixante-dix. On faisait l’amour sans gêne, avec plaisir, avec joie. Un inconnu pouvait partager le plaisir et la tendresse d’une nuit.
Chez moi ou chez toi ? Etait une question courante.
Les femmes osaient, pour certaines, dire leur désir de ne pas finir la nuit toute seule ; et j’étais de celles là. Mais c’était il y a longtemps.
Sans être une beauté, si je me réfère au nombre d’hommes qui m’invitaient, espérant me mettre dans leur lit, c’est que je n’étais pas mal.
Avoir l’embarras du choix ! Quand j’y pense je regrette de ne pas en avoir plus profité.
Je me suis endormie après avoir pleuré de tout mon saoul.
Lorsque je me réveillais, l’après midi touchait à sa fin. Je me levais et pris une douche, chaude très chaude et restais de longues minutes sous cette eau qui me lavait de ma tristesse.
Finalement la petite garce m’avait peut être rendu un service.
Je m’emmitouflais dans un épais peignoir et séchais mes cheveux où les mèches grises se multipliaient.
Je m’installais dans le profond canapé, un verre de Sancerre à la main.
J’avais besoin de mains d’homme, de jouir sous les yeux d’un homme. Mes mains n’étaient plus suffisantes. Mais je ne voulais pas tirer un coup ! Je voulais de la tendresse, du respect et bien sûr du plaisir ; mais je ne voulais pas me retrouver un beau matin aux côtés d’un homme et le regretter.
En fait je voulais prendre mais ne rien donner.
Je repensai à la petite dinde qui m’avait conseillé de payer un gigolo, quelle garce ! Je ne saurais pas comment faire, ni où m’adresser.
Auprès de qui me renseigner ? Et puis il y avait une question de sécurité ; Je me voyais déjà maltraitée, violée…
Je pris la bouteille, mon verre et me dirigeais vers mon bureau. J’allumais l’ordinateur et me connectais à Google.
Que chercher ? Comment formuler ma recherche ? "Cherche homme pour plaisir sans sexe" ? "Cherche homme pour plaisir non partagé" ? "Cherche homme pour jouir seule ?"
Je restai de longues minutes devant l’écran vide en sirotant mon Sancerre.
Finalement je tapai " cherche homme pour caresses sans sexe".
Je passais les deux heures suivantes à passer d’un site porno à un site de médecine douce, sans parler des annonces de gigolos.
J’étais frustrée de ne pas trouver ce que je cherchais, mais ne savais pas ce que je cherchais.
Je laissais tomber et me dirigeais vers la cuisine. Je me préparais une assiette de saumon fumé (mon péché mignon), sortis un fromage de chèvre du frigo et pris un pain aux graines. Je me dirigeai vers le salon, où je m’installais devant la télé.
En même temps que je regardais un film sans grand intérêt (dont je ne donnerais pas le titre par charité), mes pensées étaient toutes orientées vers le même sujet, le sexe.
Ayant fini saumon et fromage, j’éteignis la télé ; la bouteille avait pris une belle claque, mais il en restait. Je repartis vers Google.
Finalement je regardais sur les sites d’annonces sexe, mais nous ne cherchions pas la même chose. Je voulais qu’on s’occupe de moi et non pas me faire baiser, ou peut être que si.
Je rentrai finalement "annonces sensuelles" et tombai sur plusieurs sites peu intéressants, jusqu’à ce que j’aperçoive le mot "massages".
Bien sûr mais quel massage ? Où ? Qui ?
Je cherchais différents instituts ou salons dans la région. Certains, d’après leurs sites, annonçaient la couleur : NO SEX. D’autres au contraire étaient quasi glauques.
Finalement je tombais sur une annonce :"homme propose massage sensuel à femme. Aucune relation sexuelle. Plaisir si souhaité dans le respect de chacun"
Je cliquais sur le lien et laissais un message avant de manquer de courage ; "je ne sais pas si vous offrez ce que je recherche"
La réponse ne se fit pas attendre : "allez voir mon blog", suivait l’adresse du blog.
Sur le blog, je vis un homme fin d’une trentaine d’années, souriant. Il donnait des détails sur les différents types de massage. Il précisait qu’il ne proposait aucune relation sexuelle, mais que ceux qui le souhaitaient pouvaient être menés à l’orgasme.
Le mot lu en toute lettre me donna comme un coup de poing dans le ventre.
Son numéro de portable suivait, il refusait les numéros masqués.
Je lui envoyais un nouveau mail : "j’aurais aimé vous parler mais en numéro masqué. Excusez moi, mais je suis craintive, je ne vous connais pas et je ne tiens pas à être embêtée."
La réponse se fit attendre un moment, au point que je crus qu’il ne répondrait pas, mais son mail arriva alors que j’hésitai à l’appeler sans masquer mon numéro. J’étais fébrile, partagée entre peur et excitation.
" Si vous m’appelez dans les cinq minutes en numéro masqué je saurai que c’est vous et je répondrai"
Je pris mon portable et composai son numéro.
— Bonsoir. Vous êtes l’inconnue qui m’a fait transgresser mes propres règles ?
— Bonsoir, oui je suis désolée mais…
Ma voix tremblait un peu.
— Ne soyez pas désolée, vous ne m’avez pas forcé. Que puis-je faire pour vous ?
— Je n’en sais rien.
— Il va quand même falloir m’aider un peu.
Je sentis une pointe d’humour dans sa réponse, comme un petit rire silencieux.
— Vous voulez un massage ?
— Peut être.
— Racontez moi comment vous en êtes venue à me téléphoner.
— Je suis veuve depuis trois ans, et ce matin je me suis fait traiter de vieille peau.
— C’est un raccourci surprenant.
— Après avoir pleuré, dormi, mangé et bu, j’ai essayé de déterminer ce que je voulais.
— Et ?
— J’ai eu envie de mains sur moi, de mains d’homme mais…
— Mais ?
— Sans équivoque.
— Lorsque un homme et une femme sont seuls dans une pièce c’est toujours un peu équivoque, surtout lorsque l’un des deux est nu.
— Ah, il faut être nue…
— Ce n’est pas obligatoire. Vous pouvez rester en sous vêtements.
— Ca se passe où ?
— Chez moi. J’ai aménagé une pièce pour ça.
— Ah chez vous, j’aurais préféré…
— Je ne me déplace pas.
— C’est juste que…
— Que quoi ?
— ….
— Si vous ne m’aidez pas, je ne vais rien pouvoir faire.
— Ce n’est pas grave laissez tomber.
— Comme vous voulez mais c’est dommage.
— Pourquoi ?
— Parce que je crois que vous vous refusez quelque chose dont vous avez envie. Dites moi depuis votre veuvage, comment se passe votre vie sentimentale, érotique, sexuelle ?
— …
— Vous êtes seule, n’est ce pas ?
— Oui.
— Ici vous serez respectée. Il n’arrivera rien que vous ne vouliez pas. Vous avez peur ?
— Oui. Etre seule avec un inconnu me terrifie.
— Ma compagne peut être présente dans la pièce si vous le souhaitez.
— Ha bon…
— Comme vous le souhaitez, dans la pièce même, dans la pièce à côté comme vous voulez. D’ailleurs nous proposons aussi des massages à quatre mains.
— …
— Vous voulez lui parler ?
Avant que j’ai pu répondre j’entendis une voix féminine.
— Bonsoir. J’ai un peu entendu la conversation ; ne vous inquiétez pas il ne mord pas et si jamais il se conduisait mal, il vous suffira de le dire, et je le remettrai dans le droit chemin.
— Ah bon…
— Vous êtes rassurée ?
— Oui, je pense que oui.
— Vous voulez un rendez vous ?
— D’accord.
— Demain dix-sept heures ?
— D’accord, ça ira très bien.
— L’adresse est sur le blog, votre prénom ?
— Annie.
— A demain.
— A demain.
La ligne fut coupée.
J’étais excitée comme une puce, en même temps je pensais que c’était une connerie. J’allais me coucher.
Plusieurs fois j’essayais de me caresser mais sans obtenir plus qu’une vague excitation qui me laissa frustrée.
* * *
La journée passa entre excitation et inquiétude.
Lorsque j’arrivai au rendez vous, c’est une femme qui m’ouvrit. Mon cœur battait au creux de mon ventre.
— Annie ?
— Oui, bonjour.
— Entrez, je m’appelle Caroline.
— Merci.
— Détendez vous, vous allez aimer. Venez, la salle de bain est par là.
Elle me précéda vers une jolie salle d’eau.
— Les serviettes sont là. Lorsque vous aurez fini, c’est la première porte à droite. Vous vous allongez sur le ventre sur la table, Pierre ne sera pas long. Vous voulez que je reste ?
— Non, j’étais idiote.
— Pas du tout. Se livrer aux mains d’un inconnu n’est pas facile pour tout le monde.
Caroline tamisa la lumière puis referma la porte. Je me déshabillai comme dans un état second. Un homme allait poser ses mains sur moi, après trois ans de solitude. J’en tremblais, me demandant encore jusqu’où je voulais aller.
Après la douche, je me séchai et remis mes sous vêtements. J’avais choisi ces derniers avec soin. La culotte m’enveloppait les fesses remontant très haut, et le soutien-gorge était tout sauf affriolant.
* * *
J’étais allongée depuis deux minutes, lorsque la porte laissa le passage à Pierre.
— Bonjour Annie.
— Bonjour.
— Quel massage avez-vous choisi ?
— Je n’y ai pas pensé.
— Ce n’est pas grave. Je vais mélanger un peu tous les styles.
— D’accord.
— Si vous n’y voyez pas d’inconvénient je dégraferais votre soutien-gorge, pour que cela ne me gêne pas.
— D’accord, dis-je d’une voix faible.
Il dégrafa le soutien-gorge. Puis, je sentis de l’huile couler sur mon dos et sur mes jambes.
Le premier contact avec ses mains sur mon dos fut électrique. Elles ne bougèrent pas pendant deux à trois minutes. Puis ce fut un ballet ferme de pétrissage et je me laissais aller peu à peu.
Lorsque ses mains remontèrent sur mes cuisses, j’eus comme un recul, mais il se concentra sur les parties charnues et je me détendis à nouveau. Ses mains reprirent leur progression. Il desserra doucement mes jambes. Je me laissais faire, sur le qui vive. Il se contenta de continuer son massage sans un seul geste qui soit équivoque. Il progressa jusqu’en haut de la cuisse, et je sentis à peine un effleurement au creux de l’aine. J’en fus bouleversée. Mais la sensation fut si rapide que j’aurais pu l’avoir rêvé.
Après s’être occupé de mon autre cuisse il remonta à nouveau sur le dos, mais avec les mains plus câlines, jusqu’à la naissance des cheveux où il s’attarda à peine déclenchant de l’électricité dans tout le corps.
— Retournez vous doucement, murmura-t-il contre mon oreille.
Je faillis oublier mon soutien-gorge. Mais je le plaquais contre mes seins en m’allongeant sur le dos.
L’huile coula.
Il recommença par les jambes. Lorsqu’il parvint aux cuisses, j’écartais naturellement les cuisses. Lorsque je sentis l’effleurement de l’aine, je réalisai que je l’attendais.
Puis il me massa le ventre fermement, tournant un long moment sur mon nombril, ce qui me procura un grand plaisir, que je n’aurais jamais imaginé.
Ses mains remontèrent jusqu’à la limite de mon soutien-gorge, le repoussant à peine. Puis il remonta le long du bras gauche et redescendit jusqu’à la main. Il massa mes doigts l’un après l’autre et recommença le même traitement au bras droit.
Il me massa le visage et le cuir chevelu déclenchant à nouveau des frémissements électriques.
Puis il me murmura :
— C’est terminé. Prenez votre temps.
Je ressentis comme un abandon lorsque ses mains me quittèrent.
Je restai quelques minutes allongée, puis me rhabillai et sortis.
Lorsqu’ils entendirent la porte s’ouvrir, ils levèrent tous les deux la tête, Caroline de son livre et Pierre d’un magazine.
— Ca va ? demanda Caroline.
— Très bien.
— Ca vous a plu, demanda Pierre ?
— A votre avis ?
— Vous avez mis du temps à vous détendre mais vous y êtes parvenue, et là j’ai senti que vous aimiez bien.
— Bon je dois y aller, j’ai laissé l’argent sur la table de massage.
— Pas de problème, j’espère vous revoir.
— Sans doute.
* * *
Lorsque j’arrivais chez moi, je m’installais dans le canapé. J’étais à la fois détendue et très excitée. J’avais aimé ces mains d’homme sur moi. J’aurais peut être dû…
Je me souvins en frémissant des moments où ses mains avaient effleuré mon aine.
Je savais que j’y retournerai, et plus vite que je l’aurais cru le matin même.
* * *
Je résistais trois jours avant de rappeler. Ce fut Caroline qui décrocha.
— Bonjour Caroline, c’est Annie.
— Bonjour Annie.
— Je voudrais un rendez vous.
— Demain, 17h00 ?
— D’accord.
— Quel massage veux tu ?
— Je ne sais pas. J’avais pensé à quatre mains.
— Parfait, c’est deux fois plus sensuel.
— Justement…
— Justement quoi ?
— …
— As-tu envie d’être nue, c’est ça ?
— Je n’en sais rien, peut être mais…
— Ecoute, je ne dis rien à Pierre et on établit un code toutes les deux.
— Comment ça ?
— Si tu as des sous vêtements blancs, tu veux rester habillée, sinon tu veux que je te les enlève pendant le massage. Et tu as même le droit de changer d’avis au dernier moment, tu me le laisses savoir.
— Mais je n’ai que des sous vêtements blancs.
— Justement, si tu en achètes d’autres c’est que tu en as envie.
— Je suis folle.
— Oui mais c’est de te refuser du plaisir.
— Je vais voir, à demain.
— A demain.
* * *
Le lendemain matin je me demandais si j’allais acheter des sous-vêtements. De toute façon ce n’est pas parce que je les achèterais que je serais obligée de les porter pendant le massage.
Je me rendis dans un magasin de lingerie et me dis que je n’avais pas besoin que ce soit d’affriolant, mais simplement coloré. En même temps certains ensembles étaient superbes.
— Je peux vous aider ?
— Bonjour. Je ne sais pas. J’ai cinquante-deux ans et …
— Vous pensez ne plus pouvoir porter que des sous vêtements de mamie ?
— C’est à peu près ça.
— D’abord les mamies ne sont plus ce qu’elles étaient, et vous me semblez très dure avec vous-même. Vous voulez que je vous aide ?
— Pourquoi pas.
— Je choisis, vous essayez tout, et ensuite vous décidez, d’accord ?
— D’accord.
Elle sélectionna une dizaine d’ensembles et me guida vers une cabine.
— Vous avez besoin de moi ou vous terminez seule ?
— Restez s’il vous plait.
Je tirai le rideau de la cabine et me dévêtis. J’enfilais le premier ensemble bleu cendré. Il était magnifique. Un shorty flottant assorti à un soutien-gorge qui semblait offrir mes seins.
J’ouvris le rideau.
— Superbe, dit la vendeuse. J’espère devenir une mamie comme vous.
— Je le mets de côté, et on continue, dis-je en fermant le rideau.
L’ensemble suivant était jaune rebrodé d’un orange doré.
— Si je peux me permettre, il ne met pas vos seins en valeur, et la couleur…
— Tout à fait d’accord.
L’essayage continua, mais le premier ensemble restait mon favori.
— Je crois que ce sera le bleu.
— Essayez-le à nouveau.
Lorsque j’ouvris le rideau avec le premier ensemble, elle confirma.
— C’est celui là. Vous êtes magnifique.
— Un peu plus et je pourrais croire que vous me draguez.
— Cela vous gêne ?
A cette réponse je rougis.
— Je ne voulais pas vous embarrasser.
— C’est raté, mais ce n’est pas bien grave. Après tout je devrai être flattée qu’une jeune femme puisse me trouver… attirante.
On se retrouva à la caisse, où, sous prétexte de carte de fidélité, elle me demanda mes coordonnées.
* * *
Vers quinze heures, alors que je n’avais pas encore décidé de la couleur de mes sous vêtements, je reçus un mail.
"Désolée si je vous ai choquée tout à l’heure. Je voulais dire que vous êtes superbe et que l’âge n’a rien à y faire. Et vous avez droit à tous les plaisirs, y compris celui de porter de la dentelle, et même… Excusez moi je dérape encore. Au revoir. Claire"
Je décidai de porter mes nouveaux sous vêtements pour aller me faire masser.
Je devins fébrile et euphorique jusqu’à la porte de Pierre et Caroline, mais là je commençais à regretter mon choix. Je me souvins que je pouvais expliquer à Caroline, et changer ma décision. C’était ma décision.
* * *
Caroline m’ouvrit la porte, et me fit naturellement la bise.
— Bonjour Annie.
— Bonjour Caroline.
— Venez, Pierre est en train de se préparer.
Arrivée dans la salle de massage, je commençai à me déshabiller. Caroline préparait l’huile de massage. Je savais qu’elle attendait de voir la couleur de mes sous vêtements.
Elle ne fit aucun commentaire, mais je vis son sourire. Je m’allongeai sur la table.
— Vous n’avez pas froid, demanda Caroline ?
— Non c’est bien.
— Bonjour Annie, dit Pierre qui venait d’entrer.
— Bonjour Pierre.
— Caroline m’a dit que vous vouliez un massage à quatre mains.
— Oui, répondis-je d’une voix tendue.
Caroline avait tamisé la lumière, et s’étais rapprochée de la table.
Leurs mains entrèrent en contact avec mon dos et restèrent deux à trois minutes immobiles. Mon cœur battait à toute vitesse.
Je savais que Pierre était à droite. Bientôt je sentis ses mains sur l’agrafe du soutien-gorge.
— Vous permettez ?
— Oui.
Puis l’huile coula sur mon dos et sur mes jambes. Pierre descendit vers les jambes, pendant que Caroline se plaçait à ma tête. Leurs quatre mains entrèrent en action, et je me détendis d’un coup.
Caroline avaient les mains douces mais fermes. Elle travailla mes trapèzes, puis remonta jusqu’à ma nuque, laissant ses mains trainer dans les premiers cheveux, puis elle me massa le crâne. C’était divin.
Pendant ce temps là Pierre massait mes pieds avec application. Puis il s’occupa de ma jambe gauche que j’écartai légèrement, attendant le doux effleurement de l’aine qui m’avait tant émue la dernière fois. Ce fut encore meilleur.
Caroline s’occupait de mes épaules et de mon dos. Ses mains descendaient très bas, l’obligeant à quasiment s’allonger sur mon dos. En remontant, ses ongles me griffèrent doucement provoquant un frémissement de tout mon corps. Elle recommença la manœuvre plusieurs fois descendant de plus en plus loin jusqu’à la limite de mon shorty.
Je sentis un nouveau frémissement lorsque Pierre effleura l’aine droite avant de redescendre jusqu’au pied.
Puis gardant le contact avec mon corps, ils échangèrent leurs places.
Je sentis les mains de Caroline remonter jusqu’en haut de mes cuisses, comme pour reprendre le massage que Pierre avait commencé. Je sentis bientôt ses mains passer de quelques centimètres sous mon shorty et s’arrêter. Je ne bougeai pas. Ses mains continuèrent leur progression sous le shorty massant mes fesses avec fermeté. Après une seconde de surprise je me laissai aller et appréciais pleinement le massage.
Pierre s’occupait de mes mains. Ses ongles griffaient mes paumes et remontaient jusqu’aux poignets.
Puis il revint sur mon dos, descendant ses mains jusqu’à mon shorty sous lequel elles se glissèrent rejoignant celles de Caroline. Je me rendis compte que les mains de cette dernière m’effleuraient à peine. Sa main s’aventura entre mes fesses, passant presque par hasard sur l’anus sans s’y attarder. J’en ressentis comme une frustration.
Je réalisais que, se soulevant, mes fesses se tendaient vers les quatre mains qui me torturaient gentiment.
Les mains de Caroline, me prenant aux hanches, me poussèrent à m’agenouiller, ce que je fis sans résister. Les mains de Pierre continuaient leur vagabondage.
Caroline descendit doucement mon shorty à mi cuisse. Elle reprit son massage avec fermeté. Plusieurs fois, alors que ses mains se rapprochaient de mon sexe, j’eus la pensée que c’était une femme qui allait prendre possession de mon sexe, et j’eus comme un recul. Elle dut le sentir car elle ne s’approcha pas plus de mon sexe, concentrant ses caresses sur le périnée.
Pierre quant à lui continuait à s’occuper de mes fesses, sans entreprendre de caresses plus intimes.
Je fus surprise lorsque Caroline remit mon shorty en place et me demanda dans un murmure, de me retourner sur le dos. Ce que je fis tout en appliquant mon soutien-gorge sur mes seins.
L’huile tiède coula sur mon corps.
Leurs mains reprirent leur danse. On s’éloignait du massage, mais je ne m’en plaignais pas.
Pierre massait mes tempes. Puis il glissa vers les joues et les lèvres qu’il tritura doucement provoquant des vagues de frisson. Son doigt pénétra ma bouche à la rencontre de ma langue qui se laissa caresser avec enthousiasme.
Caroline remontait ses mains sur mes cuisses qui s’ouvraient pour lui faciliter la tache. Elle joua à faire pénétrer de quelques millimètres ses doigts sous mon shorty et à en sortir très rapidement. A chaque incursion je me tendais, en attente, mais chaque fois ses doigts fuyaient.
Pierre me massait maintenant le haut de la poitrine. Ses doigts glissèrent sous les bonnets pour aller effleurer mes mamelons et s’enfuir comme des voleurs.
Bientôt il prit mes seins à pleine main les malaxant fermement, pinçant mes mamelons qui se dressaient réclamant plus de plaisir ; Ses pinçons devinrent plus rudes, m’amenant au bord de la douleur, mais se relâchaient avant que celle-ci ne soit insupportable.
Les mains de Caroline avaient glissé sous mon shorty. Les deux pouces caressaient mes aines pendant que les autres doigts remontaient sur le pubis, sans jamais toucher à mon sexe mouillé de désir. La pensée que c’était la première fois qu’une femme me caressait traversa mon esprit, et j’eus comme un sentiment de fierté.
Je voulais qu’il enlève mon soutien-gorge, je voulais être nue, mais il ne semblait pas s’en rendre compte, ou bien refusait. Pourquoi ?
Le mot sortit de ma bouche dans un murmure : Pourquoi ?
Il se pencha et murmura à mon oreille : Fais-le toi, offre-toi !
Ces mots m’électrisèrent. Il y avait certes une grande différence quant à celui qui initierait ma nudité. Si c’était moi, je m’offrais, si c’était eux, ils disposaient de moi comme d’un jouet, deux situations aussi excitantes l’une que l’autre.
Finalement je dirigeai mes mains vers mes seins. Je fis glisser le soutien-gorge. Pierre griffa doucement mes mamelons turgescents.
Caroline n’était pas en reste. Ses mains prirent le bord du shorty et tirèrent lentement vers le bas. Je soulevais mon bassin comme un acquiescement.
Lorsque je fus nue, ils changèrent de place. Caroline qui se trouvait maintenant à ma tête, me murmura "Tu es superbe". Elle prit mes mains et les amena à mes seins. Elle-même s’étant déplacée, caressait mon ventre de lents et légers mouvements de ses mains, rejoignant parfois celles de Pierre qui faisait la même chose sur mes cuisses. Ils évitaient mon sexe, mais laissaient volontiers leurs doigts déambuler dans les boucles de mon pubis.
Je poussais mon bassin en avant, me soulevant pour provoquer leurs mains, mais sans que celles-ci ne cèdent à mes appels muets.
Je pliai mes genoux, ramenant mes talons contre mes fesses, et j’ouvris largement mes cuisses.
Pierre continua à jouer avec mes cuisses, remontant jusqu’au périnée, qu’il effleura d’une caresse en aile de papillon.
Je savais que ma position impudique avait ouvert mon sexe. Je ne pouvais pas être plus nue.
Caroline se concentrait sur mon nombril.
J’ouvris les yeux et cherchai son regard. Elle me sourit. Ses mains remontèrent vers mes seins. Elle joua avec mes mamelons.
Un filet d’huile fut versé sur mon sexe, et je fus traversée de tremblements.
Les pouces de Pierre massaient les lèvres de mon sexe. Ses doigts remontèrent jusqu’à mon clitoris. Je frémis et gémis lorsqu’il dégagea ce dernier, pour le caresser. Ses doigts faisaient rouler ce bouton de plaisir.
Je gémissais de plus en plus. Je m’accrochais à l’une des mains de Caroline, et nos regards étaient soudés.
Je sentis que Pierre me pénétrait de ses doigts. Enfin… Son pouce continuant à caresser mon clitoris, deux de ses doigts me pénétraient. Leur première phalange repliée vers le haut massait la paroi de mon vagin.
Ma respiration s’accéléra ; je serrai la main de Caroline. Son autre main se posa sur mon pubis sans bouger.
Pierre continuait son massage, alternant secondes de calme et secondes d’activité. A plusieurs reprises il m’amena au bord du plaisir mais sans me laisser y accéder.
Mes yeux se fermèrent, ma main écrasait celle de Caroline, mes cuisses se fermèrent sur la main de Pierre qui résista. Une onde de chaleur monta de mes jambes qui étaient incontrôlables. Ma tête ballotait de droite à gauche. Ma main broyait celle de Caroline. Mon autre main pétrissait mes seins aux mamelons durs frôlant la douleur. Mon bassin était agité de soubresauts désordonnés. Mes gémissements se firent plus forts. Le plaisir ne cessait de monter, frôlant la douleur et fronçant mes sourcils. Mon sexe palpitait, sous l’implacable caresse de Pierre. Je me tenais au bord d’un plaisir dévastateur.
Une vague me submergea et l’orgasme me propulsa dans un monde de cris, d’éblouissements, de mouvements fous, de paroles incohérentes. Toutes mes cellules s’enflammèrent. Mon esprit n’était plus là. Mes pensées explosèrent. Je vibrais de toutes mes cellules.
[gris]Charlotte[/gris]
Commentaires (10)
Sexxxxyyyyy, humm ca donne envie de vous masser, votre personnage ne deviendrait-elle pas bisexuelle, ça m’arrangerait.... :)
Ça ne me dérangerait pas non plus une suite avec Claire ou Caroline ou les deux à la fois, soyons fous !
Votre texte me fait penser à ce film américain "A perfect ending" qui parle justement d’une femme dans la cinquantaine ... http://www.youtube.com/watch?v=AH6O...
Je l’ai vu ce film, très beau, les deux femmes belles, l’histoire d’amour belle, fin hyper mélo, but why not ! Bref, d’accord avec Cameron, Charlotte, une suite s’impose. Bon après, on vous laisse le choix d’avec qui, même si... ca me semble bien partie avec les femmes, et qu’il faut tout essayer dans la vie !
Oui tout est beau, l’histoire, les actrices, les images et la musique. Les scènes d’amour sont bien tournées, sans vulgarité. J’affectionne particulièrement la partie coupée de la scène d’amour... Tu l’as vue Lise ?
À acheter ou louer ici http://wolfeondemand.muvies.com/rev...
Ah non je n’ai pas vu la scène coupée, on la trouve où, youtube ?
Il faut louer le film sur Wolfe, c’est le bonus. Tu l’as vu où le film toi ?
Je travaille à la suite
J’ai hâte ! ;-)
Coooolll, hein Cameron ? Je crois que cette Annie est prête pour une aventure délicieusement érotique avec une femme.... Mais enfin, vous faîtes comme il vous plaira, Charlotte, tout de même, nous ne sommes pas là pour imposer nos volontés ! J’irai voir le bonus, Cameron ;)
Évidemment qu’on impose rien à personne mais je pense qu’Annie est effectivement fin prête pour une aventure féminine même si elle a très peur ;)
J’attends ton feed-back Lise ;)