La piscine
Le 16/08/2011
C’était un après midi de juin... Ils venaient d’ouvrir la pelouse et l’espace des jeux de la piscine municipale. J’avais emporté ce maillot de bain bleu, en coton, parce qu’il séchait vite et que j’aimais les liens très fins autour du cou et sur les hanches.
J’avais nagé plusieurs longueurs, jusqu’à avoir le coeur qui s’emballe, je m’étais arrêtée avec un début de crampe au mollet. Étendue sur mon paréo, j’écoutais tranquillement mon souffle ralentir... J’ai laissé jouer mon imagination alors que ma peau séchait, se réchauffait... Je me suis mise à penser à toi, à tous ces moments où je te prends lentement entre mes lèvres après avoir embrassé le bout de ton sexe, après avoir frotté ma joue contre ton ventre. Tendrement.
Je me suis mise à penser à mes lèvres, et ma langue, courant le long de ta verge, je me suis imaginée te serrer entre mes lèvres, et mener ma langue autour de toi, faire pour ta longue hampe un nid humide et doux à l’intérieur de ma bouche. J’aime tant sentir ta queue s’allonger, se durcir entre mes lèvres, et remplir ma bouche de toute sa vigueur. J’aime tant cette douceur exquise et cette finesse de la peau de ton sexe, que je sens se tendre en moi. Et toi, t’entendre soupirer, sentir tes mains dans mes cheveux, me caresser, m’encourager, me presser.
Alors que je t’évoquais avec cette netteté presque douloureuse, entre la brûlure du soleil et ma peau, il n’y avait que ce triangle de tissu léger qui sèche vite après la baignade.
J’ai eu l’impression très vite que mon entre-jambe se mettait à vibrer en évoquant ces images de toi. Sans que je fasse rien, le tissu léger effleurait l’intérieur de mes cuisses et le simple fait de les serrer l’une contre l’autre faisait adhérer très légèrement le coton sur le bord de ma vulve en produisant une caresse discrète, le tissu léger de mon maillot de bain se suppléait tout seul à la pulpe d’un seul de tes doigts ou bien à la rondeur douce de ton gland qui venait effleurer mon entre-jambe à l’endroit exact ou je voulais tes caresses. Sans que je te dise un mot tu savais où mettre doucement tes doigts, l’un après l’autre, pour me faire mouiller avec la plus exquise douceur. Je me suis mise insensiblement à serrer de plus en plus les cuisses et à basculer très délicatement mon bassin, personne ne pouvait ainsi remarquer que je changeais de position et j’orientais aisément les caresses du tissu vers l’avant ou l’arrière de mon sexe.
Autour de moi les gens se faisaient bronzer, discutaient, fumaient, ou mangeaient des glaces, alors que moi je fermais les yeux, accueillant en moi chaque image, chaque sensation. J’entrouvrais légèrement les lèvres et tournais mon visage et mon corps vers le soleil en cherchant de plus en plus de chaleur sur moi. Toute cette chaleur se concentrait au sein de mon corps juste entre mes cuisses, à cet endroit particulier où je sentais la température monter de plus en plus. Ils avaient coupé l’herbe peu avant. Sous mes fesses, elle me picotait délicieusement et je me suis relevée avec la marque des brins d’herbe qui faisaient des dessins un peu rouges sur l’arrière de mes cuisses. Je n’en pouvais plus, j’avais l’impression d’être réduite moi tout entière à l’état de ce petit bouton anatomique omniprésent et impérieux qui vibrait tout seul dans ma culotte sans que je puisse l’arrêter, un véritable tyran.
C’est mû par ses ordres que j’ai longé d’un pas rapide plusieurs bassins d’eau fraiche. Je restais concentrée sur mon objectif. A l’intérieur des plis de mon sexe, cet appel impérieux devenait douloureux à force de se bander. Les yeux braqués devant moi, je suivais le but que me dictait mon corps de plus en plus ampli par l’urgence du désir.
J’ai poussé les portes des cabines pour femmes et j’ai traversé d’un trait l’eau glacée des bassins puis l’eau tiède et la vapeur qui envahissait les douches. Quelques gloussements et rires féminins animaient l’air autour de moi, et j’entendais l’eau dégouliner, gourmande et caressante, sur les peaux bronzées.
Les bras tendus devant moi, j’ai trouvé à tâtons une cabine ouverte où je me suis engouffrée. L’exiguïté des lieux t’aurait à peine permis de t’y glisser.
Là, j’ai baissé la culotte de coton frais le long de mes fesses et de mes cuisses. Rien qu’à la caresse du tissu sur ma peau, j’ai frémi, tant je me sentais excitée.
Mais j’ai résisté très fort à la tentation d’engouffrer un doigt ou deux et tout le plat de ma main entre mes jambes, la tension avait été tellement forte jusqu’ici, je ne voulais pas d’une jouissance violente et courte, je voulais prolonger encore un peu cette sensation, et je voulais te faire revenir toi dans mon fantasme et pouvoir imaginer à nouveau tes doigts en moi. Je me suis assise quelques secondes les fesses nues et fraiches sur le petit banc de bois à l’intérieur de la cabine et j’ai respiré lentement en tentant de faire redescendre le vacarme de mon cœur et de freiner ce que je sentais de tellement intense et urgent en moi. Dans la cabine d’à coté j’entendais deux femmes chuchoter et sourire, peut être en se confiant des histoires, je ne distinguais pas leurs paroles mais elles faisaient un bruit très doux, presque un bruissement de ruisseau, je me sentais un peu calmée.
J’ai baissé la tête jusqu’à l’intérieur de mes cuisses pour me contempler, mon sexe avait l’air complètement innocent ainsi caché sous quelques poils bruns, sage, rose et à peine humide. En y regardant d’un peu plus près je pouvais constater que mes lèvres avaient presque viré au cramoisi et s’étaient emplies, avaient grossi, et surtout qu’elles étaient humides, même sans les toucher je les voyais luire, j’aurais voulu que ma langue soit assez immense et agile pour descendre jusqu’à elles et les goûter. Écartant mes cuisses, c’est ce que j’ai fait avec l’un de mes doigts en parcourant le plus lentement que je pouvais chacun des replis humides et déjà glissants puis en portant mon doigt à ma douche pour le sucer.
Mon sexe se donnait et se tendait à la caresse et semblait aussi enflé qu’un fruit. Peu à peu, son humidité allait grandissant au point que mes doigts sur lui glissaient d’avant en arrière entre mes lèvres comme happés, le long de mon clitoris et les lèvres petites et grandes et cramoisies jusqu’à l’ouverture de mon petit trou dont les parois devenaient elles aussi à chaque instant plus mouillées. J’accélérais alors mon geste et pus à peine m’empêcher d’émettre un bref gémissement. Le son de ma voix, au lieu de me faire taire, m’excita encore plus. Au comble du désir je commençais à enfoncer mon doigt trempé à l’intérieur de mes plis où je l’agitais de plus belle, dans cette douce et abondante fontaine…. l’extase commençait à résonner tout autour de mon bassin, alors que mon antre enserrait mon doigt et que tout vibrait en moi. Je sentis ce profond courant, monter, me serrer, me retourner et me submerger.
Le plaisir fut aussi intense et profond qu’avait été clandestine et secrète l’excitation quelques minutes à peine avant, sur l’herbe où je me trouvais entourée de ceux qui restaient ignorants de ce qui se jouait en moi.
Je restais assise un instant, j’attendis un peu. J’éprouvais une certaine confusion, j’avais eu à la fois l’impression de sortir de mon corps pour me voir agir du dehors, en spectatrice de mon propre orgasme, et également de n’avoir jamais été aussi présente en moi même, à l’écoute de mon désir.
Au bout de quelques minutes, une fois reprise ma respiration et ralentis les battements de mon cœur, je poussais la porte de la cabine et m’élançais au dehors. Juste à la sortie de ma cabine j’ai failli heurter les deux femmes qui sortaient de la cabine à coté de la mienne. Elles étaient toutes les deux très belles et avaient les yeux brillants, et leurs joues étaient rouges, comme animées par le plaisir. L’une d’elle s’est retournée vers moi et j’eus l’impression, sans doute devais-je rêver que ses yeux me disaient : « je t’ai entendu dans ton plaisir ma belle … et toi ? Nous as-tu entendues ? »
Je me suis frottée les yeux en sortant des douches, j’ai voulu me tremper des pieds à la tête pour reprendre pied dans le réel. Le soleil était vif, le contact du carrelage froid a fini de me déciller, je venais de vivre une parenthèse de plaisir.
J’ai rejoint les autres sur l’herbe, il m’a semblé les entendre dans un bourdonnement, et me suis étendue encore humide sur une serviette où je me suis endormie en moins d’une minute…
[gris]Juliette[/gris]
Commentaires (3)
une confession intime d’une femme à la libido explosive agréable à lire, sobre et impudique à la fois.
Très beau texte, élégant et chaud. On vous y voit et c’est aussi agréable qu’excitant. Bravo. Un récit qui peut tout autant être un fantasme qu’une situation vécue.
Ca donne envie de s’occuper tendrement du trésor que renferme ce triangle de tissu léger.