Le Vélib, ça aide à pécho
Le 11/06/2013
Alors ça a l’air facile, une rencontre ultra-simplifiée entre amateurs de deux-roues traversant la capitale.
Un feu rouge, un petit regarde en coin (Oh ! Putain il est beau lui !), un deuxième regard en coin (il a dû remarquer mon air niais). Feu vert (Merde).
Deuxième feu, quelques mètres plus loin, on se regarde encore avec tellement d’insistance que ça ne s’appelle plus dévorer des yeux. Feu vert. J’accélère, il me rattrape, course jusqu’au prochain feu, sourire.
Difficile à expliquer, certains mecs dégagent des phéromones qui agissent instantanément sur mes capteurs surpuissants. Grosse montée. Une piqûre de chromosomes XY, et en langage de charcutier on dit « il sent le cul », mais ça, dans la bouche d’une Dame… Pfffiiiouuuu. Je m’auto-embrasse pour cette sublime décision d’avoir conservé ce blog anonyme. Maintenant, comment lui dire que j’ai du café chez moi ? Feu vert.
IL NE DÉMARRE PAS. Moi non plus. Klaxons, on se regarde, un, deux, trois, « tu vas par où ? », et là, énorme pressiooon… « Je vais avec toi ». Whao ! Médaille d’or, feu vert.
Il y a une station pour poser son Vélib’ en bas de mon immeuble, « je vais là », on gare. Je tape le code, sans penser à ma grand-mère ni à ma mère ni à tous ceux qui disent qu’il ne faut jamais parler à un inconnu (au demeurant, on n’a pas parlé, ouf !). Il est en train de suivre une inconnue. Sourire en coin, on attend l’ascenseur. Feu vert.
Il me saute dessus, vite, et avec puissance, les mains sur les hanches avec une virilité qui exciterait même une bonne sœur en pèlerinage. On rentre dans mon appartement (j’ai prié pour ne pas croiser ma voisine), il tient les rennes, recommence, m’embrasse, me touche avec ses grandes mains viriles, et je me dis enfin un homme avec un Y, je commençais à en avoir marre d’être toujours à l’initiative du sexe, heuuu hein quoi, Moi ? Allumer un inconnu dans la rue ?
Debout, dans le couloir, incroyables ces mains, à poil en deux secondes, tous les fringues par terre, ses mains sur moi, mes mains sur lui, ma langue sur lui (bon, tu l’as bien mérité, t’es avenant, tu sens le cul et t’as pas peur de suivre une inconnue !), récupération délicate du latex dans son portefeuille (Ah, tu as fait ça toute ta vie ?), je mets le latex, je remonte, il tourne, il me plaque contre le mur, lève ma jambe, et là, ça confirme le choix et la pertinence de la phrase d’accroche …
Debout, puis assis, puis allongés, puis dessous, puis dessus, puis derrière moi, contre le mur, puis … Toujours dans le couloir, devant l’entrée. Grandiose. Suite et fin, monstrueux. Il recule, se cale contre le mur d’en face, me regarde. Trempés.
Soupir de « Wha, c’était monstrueux », je ramasse mes vêtements, je vais lui chercher un verre d’eau, il dit « Merci », il boit. Surtout ne me demande pas ce que je fais dans la vie …
Il se rhabille, chaussures, ramasse son portefeuille, va vers la porte, me regarde, rit, moi aussi, il m’attrape et m’embrasse. Fougueux. Je dis « enchantée », il rit et dit « enchanté », ce sera son sixième mot (je-vais-avec-toi-merci-enchanté !). Je ferme la porte. Feu vert.
W-H-A-O-U !
Ne le dis à personne, monumentale expérience, je ne saurai jamais son prénom. Vive moi !
Beatrix
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