Souvenirs sensuels

Le 17/09/2012

Je me souviens du contact de sa main sur ma peau, sa main qui se glissait sous mon tee-shirt pour effleurer ma chute de reins. Geste interdit qui avait lieu à l’abri des regards, et pourtant sous leurs yeux. Il était intriguant, d’une personnalité peu commune. Un homme charismatique, qu’on ne voit pourtant pas tout de suite. A part ses yeux. Ces yeux bleus qui figent de surprise ceux qui les croisent. Et sans même en avoir conscience, je ne pouvais détacher mon regard de lui. Puis un jour son regard s’est débarrassé de toute hésitation à me scruter à son tour, à me chercher … jusqu’au contact qui a fait basculer la situation … Il était devenu un fantasme. Le fantasme d’une jeune femme de 23 ans pour un quadragénaire mystérieux. L’inaccessible à portée de main. Son odeur emplissait mes narines, je la remarquai alors. Les yeux fermés, je savais quand il approchait. Je le respirais. Je cherchais à m’approcher de lui, à le humer. Chaque jour il me devenait un peu plus indispensable de m’asseoir à ses côtés. Le parfum qu’il dégageait me troublait, j’en avais la chair de poule et ma peau avide se tendait dans l’attente de sa main dont le contact était devenu habituel. Sa main cherchait à toucher ma peau, à caresser le bas de mon dos, ou à se poser sur ma cuisse. A peine ses doigts commençaient à me frôler que je sentais des frissons m’envahir et détendre mes muscles. Un petit quelque chose me chatouillait dans l’entrecuisse. Mon corps l’appelait.

Un jour, je le croisai au sortir des toilettes où il se rendait. Entre deux portes, il se colla à moi et glissa sa tête dans mon cou. Trois secondes à peine. Je lâchai un soupir de surprise et de désir mêlés. Quand il sortit, il me confia que mon soupir avait suffi à le troubler et faire dresser son membre suffisamment pour l’empêcher de soulager confortablement son envie. Je rougis de cette confidence. Un autre jour, je vins en jupe courte, moi qui n’osais habituellement pas sortir ainsi. Je m’y risquai. Je voulais lui plaire. Je l’y devinais vulnérable. A son regard quand il m’a vue, je savais que j’avais gagné. Toute la journée j’ai senti son regard sur mes jambes, mes cuisses. Lorsque j’enlevai mon pull, il ne me resta qu’un top bien serré près du corps. Il me complimenta sur ma finesse, je lisais son désir dans son regard, son envie de caresser mon corps autrement qu’avec ses yeux. Nous nous trouvâmes seuls sur la mezzanine, les autres travaillaient en contrebas ; alors qu’il y montait, je descendis deux marches. Il m’ouvrit ses bras. Sans me poser la moindre question, j’y plongeai. Ma tête était dans son cou, ses mains dans mon dos, ou peut-être sur mes hanches. Son odeur me submergeait. J’étais au ciel. Cette étreinte n’a duré peut-être que cinq secondes, mais elle fut une éternité de joie. Plus tard dans la journée, je montai sur cette même mezzanine et le trouvai assis devant son poste de travail. Je m’approchai de lui. Sa main s’est glissée sous ma jupe. Il a fermé ses yeux et ses doigts ont frôlé mon sexe, au travers des tissus qui les en séparaient. Je dégoulinais de désir. Il disait « me visiter ».
Il m’arrivait de m’assoupir sur ma table, la tête dans mes bras, parfois pour de vrai, d’autres fois en simulant mon sommeil et en attendant que son parfum chatouille mes narines pour m’indiquer qu’il était enfin arrivé. Je sentais alors son regard dans mon dos. Une de ces fois-là, il s’approcha et m’enlaça pour me réveiller. A peine levai-je la tête que ses lèvres ont frôlé le coin de ma bouche. Cet instant fut si fugitif que ma peau n’eût pas le temps d’imprimer en elle le souvenir de ses lèvres, de leur texture, de leur goût. Quel supplice !
Il y eut plus tard cette sortie en groupe, et je pris place dans l’autocar en priant intérieurement pour qu’il choisisse le siège à côté de moi. Ce qu’il fit. Il me glissa un mot à l’oreille et je pus sentir son souffle dans mon cou. Je lui confiai mon trouble. Il recommença, en déposant cette fois un baiser furtif dans mon cou. Puis ses mains cachées du regard des autres par nos manteaux ne tardèrent pas à fouiller ardemment mon entrecuisse, au travers de mon jean, à défaut de parvenir à ôter ma ceinture qui me protégeait trop bien. Il prit ma main pour me faire sentir son relief qui s’était érigé. Il me posait des questions intimes et troublantes. Il visitait mon corps de ses mots. Il m’excitait tant. J’étais à deux doigts de perdre le contrôle. Je voulais qu’il m’embrasse, je voulais qu’il me prenne, qu’il me caresse, qu’il me touche, qu’il m’explore. Je voulais sa peau. Je ne m’endormais plus qu’en pensant à lui, en imaginant ce que ses yeux et ses mains me promettaient chaque jour. Nous savions que nos corps finiraient par se découvrir, nous en parlions au bar devant une bière après les cours, alors que ses yeux me scrutaient et ses mots me déshabillaient. Ses paroles scandaleuses heurtaient mes oreilles et me faisaient mouiller comme une pucelle. Sa bouche avait embrassé déjà tant de lèvres. Je l’imaginais apprivoiser mon corps, le caresser avec une dextérité de maître. Son corps respirait la sensualité. Je n’étais peut-être plus vierge, mais c’est le corps d’une pucelle que j’offris à sa lubricité.
Il voulait me « goûter », explorer des parties de mon corps que je ne pensais même pas pouvoir décemment offrir. Mais il ne me parlait pas de décence. Il réveillait en moi une femelle assoiffée de luxure. Il exprimait crûment son désir. Il avait la patience de l’expérience et le charme de la maturité.
Deux mois de longue attente torride, deux mois de fantasmes avant cette nuit qui eut enfin lieu. La veille, en me déposant en voiture devant mon arrêt de bus, il me céda enfin un premier baiser. La douceur de ses lèvres et la tendresse de sa langue me firent fondre de plaisir et de joie. Enfin le contact de ses lèvres que j’attendais ardemment depuis si longtemps.
Suivit notre première nuit d’amour. Je découvrais enfin son corps et son membre de taille à m’emmener bien plus haut que le septième ciel. Et même en plongeant entre mes cuisses pour me goûter, même en me pénétrant, il continuait de me parler, de me promettre les supplices les plus scandaleux et pervers. Que c’était bon de le sentir m’envahir. Il réclama ma croupe et je la lui tendis. Quand je le sentis se crisper, sur le point de s’abandonner dans mon dos, je tournai la tête et l’observai jouir silencieusement. Mon orgasme l’accompagna.
C’était la première fois qu’on m’amenait à la jouissance dès la première nuit.

Pour B,
[gris]Sabrina[/gris]

Commentaires (2)

  • O’ Malley

     :-)
    wow !
    B.

  • D.

    J’<3 beaucoup !