L’homme de bois

Le 23/04/2013

Par cette chaude journée d’été ,je m’échappe dans les bois de l’arrière-pays à la recherche de fraicheur et de calme,au contraire de la foule partie s’entasser sur la plage espérant atténuer la chaleur oppressante dans l’eau tiède. J’amène avec moi quelques fruits, une bouteille d’eau et un livre pour passer une après-midi de détente. Au volant de ma voiture, je prends un chemin de terre que je suis le plus loin possible pour quérir la tranquillité.

Je m’arrête au premier endroit plaisant, me gare et m’échappe avec mon sac contenant juste la bouteille d’eau et le livre à dévorer sous un arbre moussu. Je pénètre dans la forêt dont le feuillage filtre les rayons de soleil, mais laisse passer la moiteur. Je m’enfonce un peu plus en cherchant sans illusion des champignons bien que ce ne soit pas la saison. Mais sait-on jamais ! Après une quinzaine de minutes de flânerie à tourner pour ne pas trop m’éloigner de mon véhicule, je remarque un bel arbre mort complètement écorcée qui m’interpelle. Je m’approche de ce totem pour l’admirer de près. Il est toujours vigoureux sur pied et vierge de toute végétation d’origine ou parasite. Je pose mes deux mains sur ce tronc nu dont le bois lisse incite à son exploration. Mes doigts patinent le long de ce tronc, étudiant chacun de ses défauts, nœuds et creux. Je ferme les yeux pour mieux les sentir quand je me retrouve à caresser le corps d’un homme. Il est immobile face à moi, je descends le long de son torse et de sa taille. Là un renfoncement dans le tronc, c’est le sternum, ici une aspérité, je suis sur l’os de sa hanche, encore un creux qui doit-être le nombril. Ces attouchements éveillent mes sens et érotisent encore plus mes gestes. Voilà que je l’embrasse à présent, mes lèvres reçoivent le tanin frais d’un bois à l’essence inconnue. Je sens le miel couler le long de mes cuisses. Les palpations de l’homme de bois me guident jusqu’à la branche la plus basse que mes mains inconsciemment astiquent tel un gros phallus. Une envie ridicule traverse mon esprit que je réprouve une première fois, mais sous l’excitation grimpante je fini par y succomber. Je vérifie que je suis toujours seule, rassurée je relève ma jupe et retire ma lingerie toute mouillée avec laquelle je nettoie et lubrifie la branche. Dopée par mon désir je m’y hisse aisément puis l’enfourche pour l’avoir en contact avec ma chatte. Une fois l’équilibre trouvé j’entame un déhanchement cadencé pour frotter sans retenue mon sexe affamé de caresses. Bien lubrifiée, elle glisse merveilleusement sur cette bite lustrée qui me procure un plaisir nouveau. Je me déplace vers un nœud de la branche que je rabote tant que je peux pour accentuer la pression sur le clitoris. Mes seins durcis réclament simultanément leur part aussi je dégrafe mon chemisier d’où surgissent deux pointes bien tendues. Je les caresse fermement quelques instants, ensuite telle une jeune primate malhabile je m’allonge le long de la branche, m’y agrippe de mes bras et cuisses et frotte frénétiquement tout mon corps comme une chatte en chaleur. Malgré cela je ne suis pas rassasiée, j’ai envie d’une pénétration. Nerveusement je cherche si mon bel arbre n’aurait pas un moignon de branche qui pourrait faire l’affaire mais sans succès. Je reste donc sur ma branche, change de pose pour prendre maintenant celle d’une pubère des photos de David Hamilton, couchée sur le dos, les seins vers le ciel, le chemisier et les jambes pendants de chaque côté, la foufoune entr’ouverte prête à recevoir des caresses. Je quitte ma jupe afin de ne pas gêner mes mains qui vagabondent de mes seins à mon vagin jusqu’à y introduire deux doigts qui titillent longuement mon clitoris m‘arrachant des plaintes sous l’œil d’un couple d’oiseau silencieux dont l’indiscrétion agrémente mon exhibition. Un troisième doigt vient aider les autres à fouiller au plus profond de mon antre, tandis que l’autre main malaxe vigoureusement ma poitrine. Mes râles de plaisir augmentent sous leur expertise jusqu’à effrayer les deux curieux. Je déclenche un petit orgasme, qui cependant ne satisfait pas ma grotte désirant être pleinement comblée. Je quitte mon perchoir frustrée de ne pas avoir de jouet intime pour l’assouvir.

Je change mes plans de lecture et décide de rentrer plus tôt que prévu. Je remets ma jupe sur mes fesses nues pour rejoindre la voiture. Arrivée à sa hauteur, je vois le sac papier contenant les fruits. Je l’ouvre, mise en appétit par mon plaisir solitaire. Deux pêches et une poire. Je les examine pour savoir par laquelle je vais commencer quand la forme de cette dernière ranime ma libido. Mes doigts l’effleurent, l’enserrent pour estimer le diamètre progressif. Vais-je oser ? Mes pulsions me guident, j’entre côté passager, je m’assois sur le siège que je recule au maximum. Je jette un œil aux alentours pour vérifier que je suis toujours seule. J’étudie à nouveau mon fruit, titille sa queue hésitant à la conserver pour chatouiller mon intimité. Je pose mes pieds bien écartés sur le tableau de bord, je redirige le rétroviseur et porte mon fruit aux lèvres.

[gris]Sucredorge.[/gris]