Escale à Cuba
Le 14/12/2009
Juan était le type d’homme qui attirait l’attention de toutes les femmes : la peau caramel, les muscles saillants, mince, les traits fins, le visage anguleux. Il était le symbole du Latino sexy.
Et dans ce décor paradisiaque, aux senteurs de musc et de vanille, son déhanché aux sons de la Salsa et du Mambo, était la lascivité même.
Etait-ce les mojitos que j’avais bu, la musique trop forte, je fixai sur la piste brumeuse son corps d’athlète souple, ne perdant pas une miette de sa danse sensuelle.
J’avais envie, moi, la petite française, de le rejoindre, et de me laisser emporter par le rythme de la musique, de ne plus sentir mes pieds ni mon cœur battre à se rompre dans ma poitrine. La chaleur enivrante m’étouffait. J’avais le sentiment que ses yeux cherchaient les miens…
La transpiration me collait les cheveux que j’avais blond platine. Au bar, je devais apparaître tel un phare, attendant une voile.
Tandis que dans ma longue robe noire moulante, j’étais vissée au tabouret du bar, fumant des blondes mentholées de mes doigts fins et vernis je m’imaginais tel Brigitte Bardot dans « Et dieu créa la femme », secouant au rythme des percussions endiablées ma chevelure de lionne. BB semblait alors en transe, et cet homme, ce Juan, pouvait très bien m’inspirer le même état, si je ne me contrôlais pas…
Je me collerai à sa peau, comme aimanté par son corps cuivré. Je sentirais son souffle tiède et son odeur de vétiver et de cuir.
Comme une poupée désarticulée mon corps se plierait à ses caprices…. Ce contact physique me ferait perdre la tête jusqu’à l’extase, qui par vague envahirait mon cerveau… Je volerai au dessus des danseurs dans les bras de Juan…. Et me laisserais emporter jusqu’à la fascination par mon danseur, corps de braise…
D’un geste très hollywoodien, je continuais à fixer ce bel Hildago, tout en fumant cigarette sur cigarette… Au pays du havane rien n’était interdit dans les lieux publics.
Juan qui avait le choix de son coté entre toutes les femmes présentes ou presque, fixait de ses yeux sombre sa proie.
Ce soir, il jeta son dévolu sur la petite française, aux jambes longues et à la robe fendue très glamour.
Il s’était rendu au bar, tout à l’heure et avait été fasciné par ses yeux bleus clairs et sa peau blanche de vraie blonde, lui qui avait l’habitude des femmes à la peau mate.
Il y eu de l’agitation autour de la jeune femme, et Juan eu la crainte que Nathalie disparaisse dans un autre bar, ou rentre à son hôtel. Il s’approcha donc de la jeune femme :
- Segnorita- lui murmura t-il d’une voix chaude et sensuelle avec un fort accent espagnol tellement chantant, Tu permets belle amazone que je t’offre un dernier verre ?…
Cette approche certes banale et très directe démarra la conversation, et la jeune femme n’allait pas se priver d’une compagnie qu’elle jugea inespérée…
Même les belles femmes parfois ignore le charme et la sensualité qu’elles dégagent. Elle attend un premier pas de l’homme tout en lui adressant des œillades.
Nathalie, la blonde pétillante était de ces femmes là : timide et réservée dans un corps pulpeux, complexée par ses seins gonflés comme deux obus prêt à faire chavirer n’importe quel mâle. Elle était faite de contrastes. Seules quelques femmes en plus d’être jolie ont une allure, un « sex appeal » qui attire le regard des hommes.
Ce soir, la voix de Juan était tellement enivrante qu’elle sut de suite qu’il serait son amant d’un soir. Elle allait lui appartenir et le souvenir de l’homme serait pour elle un moment merveilleux, suspendu dans l’espace comme une bulle de champagne….
Elle savait par avance que Juan était un papillon, et qu’il continuerait à séduire d’autres femmes. Cependant, ce soir Juan était pour elle, pour elle seule, et elle savourait d’avance la sensualité de ses gestes, sa courtoisie, son humour et sa délicatesse… Décidemment, Juan était tout ce qu’une femme pouvait attendre d’un homme : un merveilleux fantasme.
Juan s’avéra être plein de ressource : en plus d’être un excellent danseur qui mettait en valeur sa cavalière, il avait de la conversation et une présence qui suscitait la jalousie des autres femmes …
Au bout de trois quarts d’heure, il lui proposa une ballade en 4x 4, pour lui faire découvrir des endroits ignorés des touristes.
Sans appréhension ni méfiance, Nathalie accepta, accordant une confiance absolue à cet inconnu.
Il s’avéra un excellent guide lui parlant avec passion de l’histoire de son pays, de sa misère actuelle, et du courage de ses habitants.
Puis, il l’entraîna sur une petite crique…la lune argenté se mirait coquette sur la mer. Il lui donnait le bras pour avancer sur le sable et elle tenait ses talons aiguilles à la mains.
Tous deux n’en pouvait plus de cette interminable attente, la tension de leurs corps était au paroxysme de leurs envies réciproques. Leurs cœurs battaient la chamade, leurs pouls s’accéléraient, tous leur être s’emballait dans la mécanique bien huilée du Désir.
Il l’enlaça délicatement, fit descendre la fermeture éclair pour laisser apparaître deux doux seins qu’il se mit à caresser et embrasser goulûment. Et pendant qu’il lutinait sa belle poitrine les tétons rosés se dressèrent, domptés par la caresse de la langue longue et pointue de son amant.
Ses mains explorèrent alors la croupe rebondie …la bousculant sans guère de ménagement sous l’assaut de ses baisers, dans une danse féline, il installa ensuite sa veste sur la sable frais puis l’allongea délicatement, tel un bien précieux.
Nathalie n’attendait pas autre chose que se laisser emporter par la volupté de Juan. Le corps tendu tel un arc, elle colla ses courbes contre ce corps brûlant, excitée et soumise, prête à subir les tendres assauts de son amant.
Elle se mit à gémir doucement, puis crescendo avec de petits feulements …La lune éclairait en ombre chinoise, les deux amants ; jusqu’à ce que leur deux corps gisent l’un près de l’autre, enlacés et repus dans la tiédeur de leurs corps moites…
Emergeant enfin de la torpeur qui les avaient envahi, ils prirent un bain de minuit… L’eau leur sembla tiède mais rafraîchissante. Et ce bain fut comme « le premier matin du monde », divin, et triste, comme un commencement et une fin.
De retour à la voiture, Juan était toujours aussi galant.
La plage conserva quelque temps la trace de leur ébats sur le sable, puis délicatement le vent effaça toute trace de leur passage…La nature imperturbable avait repris sa place. Au loin, un goéland poussa un cri strident.
Il déposa Nathalie en bas de son hôtel : C’était une autre femme qui au petit matin descendit de la voiture. Le plaisir l’avait transfiguré.
De retour à Paris, elle se demanda longtemps si Juan avait simplement existé en dehors de son imagination. Il avait donné un nom au mot Passion. Sentirait-elle encore ce souffle qui l’avait enivré ? L’entraînerait-il encore vers les rives ou le Désir semble indestructible ? Où le plaisir et la sensualité était aussi naturel que rire et respirer ?
Juan, le fantasme de feu qui brûle en chaque femme, braise incandescente dans la grisaille de l’automne.
[gris]Chantaline[/gris]
Commentaires (3)
Trop ce clichés pour mon goût dans cette histoire de tourisme sexuel assez banal somme toute. Et le langage étant lui aussi cliché, ça ne m’a pas fait beaucoup d’effet.
Vers le sud... A revoir avec Charlotte (Rampling)
This piece was a lifejacket that saved me from dwornnig.