Butins et cætera - chapitre 11
Rose palôtLe 30/07/2009
Mic n’avait plus qu’à filer à la boutique. Tout l’après-midi, la malheureuse femme traîna ses savates et son chausse-pied sans but, attendit un signe téléphonique d’Angélina. Mais rien. Elle fit part de son inquiétude à Zélie, à Lee-On, qui, à d’autres turbins, surent à peine trouver les mots pour consoler leur cheftaine Mic fit tourner petitement le commerce, vendit sans envie, barbouillée par le manque.
Zélie avait dans le même temps fait l’honneur à Lee-On de lui montrer son coffret serti de perles et de strass, là où elle conservait quelques beaux spécimens de zobs ailés qu’elle avait pêchés dans ses filets, au fil de sa jeune carrière. Elle ne fit qu’entrouvrir la boîte. Ce n’était pas le lieu. Peut-être pas le moment non plus. L’aurait qu’à passer un d’ces jours à la baraque ! Puis zélie lui chuchota qu’elle aimerait bien qu’il s’infiltre sous ses jupes, qu’il démêle les écheveaux. Le sexe de Zélie se dévoila délicat comme un coquelicot ébouriffé qui jamais ne fanera, et Lee-On s’en alla l’effeuiller. Lee-On en bonus hissa Zélie sur le tabouret à roulettes, fit choir toutes ses fringues à ses pieds. Oh, Dante, quelle chute ! Il lui assura, mains et lèvres plaquées sur la chair, que c’était réellement l’un des plus beaux culs de l’Histoire qu’il lui avait été donné de contempler.
Zélie le convia ni une ni deux à embarquer pour en faire le grand tour. À l’orée de ses fesses, la ligne de ses cuisses s’évasait, laissant poindre à contre-jour, les premières rondeurs de sa vulve. Lee-On y colla un œil, les mains toujours campées sur les hanches de Zélie, tel un sous-marinier consigné à son périscope. Il la fit tournicoter, de droite et de gauche, d’avant en arrière, les prémices visibles de la fente de Zélie en viseur. Elle, lui demandait s’il ne voyait pas venir au loin quelque ennemi ou mieux, d’avenantes terres inconnues à défricher où il ferait bon accoster, jusqu’au moment où, de son poste de guet, Lee-On se rendit compte qu’ils fonçaient droit sur ce qu’il n’avait su, de loin, désigner comme un mamelon et qu’ils durent comme du fer se résoudre au constat que la collision devenait inévitable. Un sein dépenaillé de Marie-Christine s’encastra dans cet interstice, les lèvres de Zélie pour guide du téton et la pupille dilatée de Lee-On pour butoir. L’odyssée prit fin. Tout le monde remonta à la surface et s’en retourna manier le chausse-pied, sans entrain pour l’une, avec plus de fortune pour les deux autres lorsqu’on fit les comptes du soir. Pas de quoi toutefois, remonter un moral vacillant. Il ne restait décidément plus à Mic qu’à boucler la boutique, prendre son cabas et l’escampette.
Tévé Rose jouait un documentaire. Ça blablattait dans le tube. Il se disait que :
« Le X n’est plus ce qu’il était mon bon monsieur. Les appétissants joncs que nous pipions avec tendresse, application et amour, en militante, il y a encore quelques années, ne sont plus aujourd’hui que des bazars fades, bodybuildés, et à demi pompés avant même de commencer. Ici comme ailleurs, on presse et on pressure, à la va comme je te pousse. Nous étions dépositaires à l’écran d’un certain art de la fellation. Nous imprimions nos marques en taille-douce. Nous avions mission de pédagogues dans l’intérêt supérieur de l’État. Nous prenions le temps de visiter, d’inspecter veines et nervures avant de lancer l’assaut. Tenez, prêtez-moi votre sexe, intima la dame témoin à son interlocuteur hors-champ. Je vais vous montrer la bouffarde à papa d’antan, la troublante turlutte des familles. Elle agrippa la zigoune, la jaugea du bout de ses lèvres chaudes et l’enfourna avec égal savoir-vivre et savoir-faire. »
« C’est ce qu’on doit appeler du gonzo journalisme », se fit remarquer Mic. Affessée dans son sofa, elle but les images et les propos et, mine de rien, laissa s’immiscer sa main sous ses jupes pour communier avec le programme. Un soupçon de temps, elle fut surprise d’avoir l’impression de naviguer en des terres inconnues. Elle tressaillit même un laps de ne pas croiser de toison. On sonna à la porte. Mic bondit, se renipa nif, cala la tévé sur pause, et s’en fut ouvrir. Sa jeune voisine occupait le paillasson, quatre piles 1,5 volt dans une main, un vibromasseur dans l’autre.
« ‘lut ! J’suis en rade d’énergie », émit Anita Tong, la charmante voisine en short de volleyeuse de bac à sable, attifage, soit dit en y regardant d’un œil attentif, qui faisait figure de très bel exhausseur de galbes et de formes, quand il s’accompagnait comme ce fut le cas-là d’un salut tout aussi aguichant. « Vous pourriez pas m’dépanner d’un peu de jus ? » « Tiens donc, se dit Mic, v’là un émoustillant habit d’sport qui ne m’est pas inconnu sans m’être toutefois tout à fait familier ! »
Backflashons !
C’était en effet la tenue des plus fabuleux exploits d’Anita Tong, celle-la même qu’elle portait le jour où, associée à l’Angélina de Mic (comme c’est étrange !), elle avait placé en finale un dernier smash gagnant, emporté trois sets à zéro patate le championnat d’été du littoral de jade, et ensuite croqué avec sa partenaire, une semaine durant, la victoire dans une crique atlantique et balnéaire de Fornic, comme l’indiquait faussement la pancarte indicatrice d’entrée de bourg. Par ennui d’hiver, un cantonnier du bled en mission en limites communales, avait raboté le bourrelet du P. Le travailleur fut blâmé, mais la caisse du bourg était vide. Il fallait attendre que les deniers estivaux abondent au pot pour se payer un nouvel écriteau. Nulles doléances ne permirent de conclure que les villégiatures d’été à Fornic déplurent aux plus nombreux des filles et gars en vacances. Anita, en tout cas, se souvenait de ces doux après-midi à l’ombre de la ramure d’encore freluquets pins parasols, construisant sans répit des châteaux espagnols, ne laissant, pour jouer, poindre de leur corps recouverts de coquilles de mollusques et bivalves que leurs replètes poitrines. Le matin, Anita et Angélina vaquaient et vrouvroumaient solitaires et secrètes, à l’écart, dans l’aspiration des retrouvailles. « Il est arrivé, disent des témoins dignes de bonne foi et de mœurs sans reproches, loin de ne se mêler que de leurs fesses, que le coéquipage sportif s’égare et s’aventure dans d’autres bras ». On les avait vues. Quoi qu’il en soit, au troisième jour de ce régime, Anita, sentinelle sur la falaise, grava en mémoire cet instant où Angélina lui fit, de la plage, visiblement impatiente, un grand signe pour qu’elle vienne la rejoindre.
« Presse et radine, faut que j’te montre », lut de loin Anita sur les lèvres d’Angélina. En liberté, les seins de l’ange secouaient dans un même rythme et une même expression le rappel. Une fringale fouailla Anita de tout son long. La poitrine d’Angélina, vue d’encore un peu loin, surmontait une étrange carcasse cuivrée, aux éclats moirés de bassine à confiture à la patte couture japonaise. C’était, semblait-il, un maillot de soleil et de bain à l’égal d’une salopette short bustier cintrée, s’arrêtant deux doigts au-dessous des seins. Le coffre de métal maintenait raide la silhouette. Les oscillations poitrinaires rayonnaient et les ondes décuplées portaient à perpète. Le battage ratissait large.
Mais ce qui peut paraît extraordinaire, c’est que tout le monde, il y en avait du monde dans les parages, comprit, à tort et à travers, qu’il fallait rabouler. Une dame médecin de campagne, et son assistante en perfectionnement, en tournée du matin, défourchèrent leur Malaguti, dernier cri, croyant en osmose, aux allures des gesticulations, à un appel de détresse. Le tendeur perdit en tension, la trousse de secours fut empoignée, et la pente dévalée dans un zvelte pas de deux, la disciple en retrait pour ne pas dépasser le maître. Une maîtresse-nageuse, mer calme, vent faible, portait pour la hisser au mât de misère, la bannière verte. La femme prit son élan, pareillement, pour faire un sauvetage à revers comme ses collègues eussent fait en pareille situation. Grizzly Hank-Hank junior, c’était son vrai nom, un peu ogre, très grand et très fort en tout cas, couvreur amoureux artichaut, collé en ménage avec une stripteaseuse hongroise, téméraire en chef, jaugea du danger, laissa choir son journal du jour sur le banc et y alla. L’article qu’il lisait alors disait :
Les zizis gris de la nuit
Le zizi déballé à l’air sans plus d’urbanité, chacun de leur côté, mais comme un seul homme, les deux petits pères effrayèrent respectivement, au cœur d’une glaciale nuit d’hiver (2 heures) et au frisquet petit matin (6 h 45), deux pin-up en bout de goguette, et une bonniche à tout faire à l’approche de l’embauche. Les unes et l’autre trouvèrent refuge et hélèrent la police au secours. Elles furent sauvées.
Déception amoureuse, problèmes familiaux mâtinés d’alcool, beaucoup ou seulement deux-trois verres, Pierre, 29 ans, maître ès philosophie et manutentionnaire pour survivre à l’instant, et Abel, 46 piges, agent de sécurité intègre, et ce depuis dix-sept ans, toute honte, regrets, incompréhension contristés, l’un ne connaissant l’autre ni d’Ève ni d’Adam, ont quitté, non pas bras dessus-dessous, mais bien à la queue-leu-leu, mardi à la nuit tombée, le tribunal correctionnel, avec en suspens, l’obligation de se soigner, 350 € d’amende, et, donc en guise de fleur et le temps de faire leurs preuves, le prononcé du jugement définitif ajourné au premier jour du printemps.
Le Justicier du Palais
« Drôles de malheurs », commenta un linguiste émérite, bien châtié à l’ordinaire. Lui bomba le torse et y lala aussi, tralala voir sur l’estran. Un chanoine prébendé fit don de sa bourse à un camelot de saison ambulant pour se payer une bouée de sauvetage. Les deux y coururent. Le speaker de la télévision suisse-romande, Terlik Sterne, trompa l’attention de son fils, et s’élança, balle au pied. Un coupeur de lardons en dé maigre de vingt mil’s de côté abandonna ses chats à fouetter et bondit. De la pointe rocheuse, dénommée sur les cartes pour marins, les corneilles croates croassantes, les élans salvateurs, bien que dans le lot de la méprise s’y glissa, firent plaisir à voir. Enfin à vol d’moineaux, Anita (la première sur les lieux du naufrage pour les uns, du marivaudage pour d’autres pas nés des derniers embruns) voleta les derniers pas pour se retrouver à portée des seins de l’aimée, véritables berlingots pour bouche d’ogre.
« Si l’ogrerie est de la partie, c’est donc pour ma gueule ! » fit le couvreur. Dans un même élan, Anita pinça l’aréole dextre, et du bout de la langue attira la senestre qui, tout en moelle confite, fondit entre ses lèvres. Tous ensuite, avant de s’échouer les quilles en gambade sur le sable frais, firent de même, poussant Angélina, tout sucre tout miel, aux prémices d’un orgasme impromptu. C ‘était, il est vrai, un peu la pagaille à la becquée.
« Une matinée d’achats, ma quincaille ? » demanda Anita dans le ton, au vu de la carapace de métal rouge. Anita tiqua la capsule d’un ongle poli. Ça fit stong et chrifk !
« Mate mon frêle amour des temps très récents, l’attirail dégoté à l’instant dans une petite boutique à quai », fit Angélina, courbée, arquée, cambrée, guipée, sous tous les angles,
« Tu t’accoutres chez la Ferber ? »
« C’est kini comme qui dirait au Japon. De la haute dinanderie, dit Angélina, laminée à chaud, fin comme une feuille de papier à cigarette. Telle que tu me vois là, c’est mono, mais le designer a conçu l’article malléable et modulable, prude ou dévergondé ! »
Angélina pressa ses hanches de ses mains. Un clapet à fronces galvanisées se déploya dans un buzz guilleret, et mis ses seins à couvert. Elle répéta le geste pour rabattre la bavette. Angélina portait beau ce drôle de module de cuivre. La géométrie accordéoniste de l’obstruction plaisait fort à la z’elle Tong.
« C’est, saines vertus du cuivre, antiseptique et fongicide, et aussi thermorégulé », ajouta Angélina conquise conquise conquise. L’objet thermosensible préserve le corps des variations et des excès de températures. Elle ne savait par quel procédé mécano-chimique. Non ! Tiède sur les sables du matin encore tout frais de la nuit ; frais aux heures de canicule.
Un nouveau bzzz enjoué vrombit. Au petit bonheur la chance, les pièces en métal laissèrent s’épanouir, à l’aléa, sur les rebords ce que bon voulait. Un peu, beaucoup, passionnément, rien du tout. Anita déglaça. Puis tout s’immobilisa. Les hémisphères fessiers de son amie se tenaient soudain sommairement dévêtus. Une ligne de démarcation, fesse occupée au Nord, fesse libre au Sud, s’était installée à la hauteur d’un Équateur soucieux d’équanimité. Reins et raie à la méridienne filaient à l’inverse parfaitement couverts, à l’abri des filoutes griffures des rayons du soleil montant. Sur le seuil de la porte, Anita, émue par le récit du souvenir, cala ses paumes, pom, pom, pom, psaume, dans celles de sa voisine et reprit le récit de rêve à son compte :
« Sur la grève de micas rosis », commença Anita, les autres corps de métiers, se sentant désormais inutiles, stérilants dans l’attente, en appelaient à une fuite en avant, réclamaient un grand mélange, la mixité sociale, à corps et à cris, ou quelque chose dans ce goût-là. Grizzly Hank-Hank junior posa un stéthoscope pour écouter le cœur de Terlik Sterne battre la chamade. La dame médecin détailla à son assistante l’antique technique du kick à bécane. Le linguiste et la maîtresse-nageuse plièrent en huit l’oriflamme. Mais fallait pas tarder pour s’accorder ! Chacun avait des salaires et honoraires à justifier. Angélina et moi manifestâmes notre ordre de dispersion. Nous fîmes forfait de la partouze vespérale réclamée et déjà programmée. Ils étaient six : trois femmes, trois hommes. Il n’en fallait pas plus. C’était le nombre parfait pour réussir des galipettes d’équerre !
L’océan vaquait désormais au loin. La plage se fit Sahara. Corps contre âmes, nous bronzâmes avec application, les corps à portée de caresses. Nous lûmes entre les lignes de la littérature de prétexte. Je n’avais pour tenue de plagiste qu’un maillot de corps taillé à la Marcel, piqué dentelles aux échancrures et un vieux bloomer cancan. Pratiques en fin de compte pour astiquer les cuivres ! Bascules et contorsions. Les fringues bâillaient, laissaient apparaître des toisons, vanille en gousse pour Angélina, safran pour moi. Cela nous rassurait et nous réjouissait de voir qu’aucune n’avait besoin que ses cuisses se pâment en éventail, tel le paon, pour que se profile une brèche. À deux ou trois reprises, nous avions eu, sans concertation, l’envie de glisser dans ce clapotis un bout de phalange, de langue, un orteil, la main, les deux, le tube de crème solaire, le guide Hachette des ruses de Sioux, la raquette en bois de John McEnroe.
Nous mourions d’y aller fouiner, assiéger les mottes contreforts après contreforts. La quatrième fois, nous n’y avions plus tenu et avions décampé au pas de charge, pour nous mettre à l’abri et mélanger les épices à la Cie des Indes orientales, la pension de famille de front de mer, à l’architecture importée clés en main de Sumatra, où nous avions posé armes et bagages. Les flots affluaient en crique. Il était temps, tout bien pesé de toute façon, de rebrousser les carcasses. Et nous voilà revenus sur la paillasse d’entrée. Anita ronronnait à pogne fermée, la bite d’artifice cravatée entre ses deux seins moulés nus dans un chandail de ce nylon stretch dont on fait les collants. On distinguait l’un orange, l’autre vert, la paire fluorescente, teintes résultant de la manipulation d’un génie génétique dont il faudra un jour reconnaître le talent. Ses bouts de seins clignaient.
« Eh là ! Hep ! z’êtes en quête de jouissance ? J’peux vous filer un coup langue, vous distiller mon art du cunnilingus, si ça vous chante ? J’ai quelques titres de gloire, l’extirpa Mic encore un peu à son échappée télévisuelle. »
« Oh, tiens ! Éléonore Taffèle m’a entretenue d’un truc tel. Mais j’sais pu trop quoi ! fit-elle frottant, un peu vers le haut, tout autant vers le bas, le tubulure à ses babines. Ah, si, si ! Elle pointa l’engin en l’air. On gramahuche, on fait minette, un cunnilinctus, paraît que cunnilingus, lingere veut dire lécher, frise l’entorse à la belle langue. Alors redressons la barre linguistique vers le cunnilinctus pour être en règle avec la belle langue. Les vingt volumes du grand Robert font foi. Les titilleurs à tout crin de clicli réviserons leur lexique. »
« Ah, oui, zut, pardon, ma langue fourche quasi par tic et je ne fais, mea culpa grande dame, que de rares plongées dans les dictionnaires fussent-ils mamelus ! »
« Non, merci bien ! Sans façon. Mais, et vous pourrez le répéter, z’êtes la bonté incarnée ! J’expérimente avec méthode l’orgasme solitaire et sous assistance. Faut pas qu’j’déroge, faut que j’m’en tienne au protocole. Une autre fois sûrement, avec joie. »
« Et cette bête-là, c’est quoi ‘xactement ? »
« L’assistance justement. Un zob d’élan, enfin un faux, une vigoureuse imitation. »
« Z’avez pas peur qu’on vous étiquette zoophile ? Et on trouve ça z’où ? »
« Sur la Toile. Y’en a toute une collec’ de ces belles p’tites bêtes-là… Ooooh, père ! Était-ce donc cela que tu cherchais à me faire comprendre quand, dans ton ultime et long râle expiatoire, tu évoquais un héritage de plomb ? » Mic souhaita à sa voisine une fin de recherches heureuse.
La scientifique poursuivit son chemin et dringua à la porte mitoyenne. Mic perçut un : « Oui, douce et voluptueuse Anita Tong. J’aime la science, je souffrirais de rompre un si beau protocole. Prenez ces accus longue durée, je jeûnerai en attendant votre retour. »
Mic s’en retourna devant la tévé, se dessapa nue pour se convaincre que la journée touchait à sa fin, rangea les dessous d’emprunt avec soin, et enfila un tee-shirt d’étamine de coton indigo qui vint mourir sur le haut de ses hanches. Elle posa ses fesses sur le canapé, les fit glisser pour gagner l’un des recoins. Son sexe ripa et crissa sur la moleskine rubiconde. Ça lui fit chaud. Au loin, l’interview se terminait. Le gland de l’homme de presse et la bouche de son interlocutrice occupaient l’écran en gros plan. C’était chacun son tour.
Mic sirotait un café-crème les yeux rivés sur le fluide va-et-vient en spirale. Pas de doutes, elle était de la trempe de cette pipeuse de la vieille école, justes pressions sans empressement. Mic tira une pointe de fierté de cette consécration cathodique à une heure de grande écoute. Elle avait depuis toujours fait ainsi. D’instinct dès sa prime mise en bouche ! C’était finalement une manœuvre parmi tellement d’autres. Mais la plus satisfaisante pour tout le monde. Les autres voies d’accroche ne l’avaient jamais séduites. Elles en avaient pourtant pipé des joncs ! Enlacée, dos contre torse, dans les bras protecteur de l’homme qui lui avait tendu la perche, l’artisane reprit la parlotte et ses propos de cinoche de série X des temps qu’elles disaient « héroïques ». Il était temps de conclure.
Nous trottions également en coulisses, à la recherche de rab d’extase. Nous en cueillions les fruits à la bonne franquette. Nos corps encore tièdes et moites de nos étreintes non feintes entraient une fois de plus en fusion. Puis les râles des orgasmes encore en suspens, nous nous assoupissions abandonnés. Les sens s’apaisent. Et là, repus d’amour, les sexes béent. C’est un moment joliment beau ! L’on goûte au repos.
Le journaliste remercia de mille baisers son invitée sur les premières notes du générique de fin. « Me permettrez-vous de frictionner d’autres fois votre quéquette en bouche pour que je fasse mon miel de votre semence fleurie ? » demanda de concert la dame le cœur en chamade. Les critiques télé s’accordèrent plus tard pour dire qu’une idylle était née. Le poste se mit en veille.
Mic laissa son corps glisser de tout son long, le recouvrit d’un large fichu de cachemire. Mic n’aurait pas craché sur un câlin. Elle tenta de croiser la ferraille avec une paire de tétons et substrat, hélas fermement résolus à rester éteints et définitivement bien peu amènes pour la gaudriole. Ils refusèrent l’érection. Le contrecoup Angélina, sûrement ! Elle, elle aurait su appliquer ses mains pour dessouder sa léthargie. Mic s’assoupit, d’un sommeil qui s’avéra finalement gorgé d’un désir serein de branlettes à cent sous de l’heure rivé aux fesses.
[gris]À suivre[/gris]
[gris]Camomille Belleplante[/gris]
Commentaires (1)
C’est le San Antonio du cul ! J’adore ! Vivement la suite.