Butins et cætera - chapitre 15

Le 30/07/2009

Belle de baie

Quelques instants auparavant, Mic, mue par l’instinct, avait détourné la tête et aperçu à travers la baie Angélina échevelée tel un poireau d’trottoir. Elle papillonnait et escargotait en transparence guillerette et tête en l’air. Elle rivait les prunelles sur un body de devanture. Mic l’héla, et déborda, à touche-touche chaleureux, la foule à petites foulées clapotantes, jusqu’à la porte d’entrée. On lui ficha, en travelling et tout anonymat, de poignantes mains au cul qu’elle interpréta comme autant d’encouragements.

Angélina, mon amour !
Mic chérie ! La garde d’élite nationale m’a malmenée, dit Angélina tout à trac pour justifier son silence de la nuit. J’ai subi, en osmose certes, les néanmoins pires foutrages de mon existence.
Ma pauvre choute, mon délicieux sucre, quelles ignominies ces z’horribles zigs teutont-ils donc fait subir ? Rentrons que je pommade de mes mains thaumaturges, royal héritage, sous mon eucalyptus du bush intérieur, d’un salvateur onguent ce corps meurtri et, par la même occaze, une fois la potion tartinée, nous passerons à l’essayage de mes douze petits dessous neufs précieusement confinés là dans leur écrin de carton.
Y’a’t’y du body ? Le mien s’en est allé dans la malle aux trophées d’mes gens d’armes. Çui-ci, tiré à quatre épingles, échancré, au pif, de deux doigts de large, en démonstration sur ce guerrier de bronze grec, « de 1,98 m, vers 440 av. J.-C., trouvé dans une épave au large de Riace (Calabre), prêt du musée Reggio de Calabre », indiquait le cartel, f’rait un remplaçant au poil idoine, indiqua-t-elle.
Échancré au paf, rectifia Mic taquine, qui n’avait, à cet instant, d’yeux que pour la quéquette de l’athlète… Irène aimait l’art martial grec.
J’en ai un tout comme il faut dans mon cabas, dit Mic qui avait pris son amie par la taille. Et les voilà, une nouvelle fois en route.