Butins et cætera - chapitre 1
Le 30/07/2009
Prologue sur petit pignon
« Je te donne mon blanc-seing pour entrebâiller de la pointe de ta langue mes dessous de tulle et dentelles augmentés de mousseline et taffetas. Dévoilage primesautier ! Aborde boute en train et ouvre à tout vent le chemin de mon savoureux jardin ! »
Opus un !
Sachez d’abord que Sonia Rollyne, la dame qui parle là, est une femme de tête et de cent autres qualités si l’on excepte son goût pour les chichi quand il est question de sexe. Ce qui, tous vous le diront, est un chouïa usant pour ses amants. Wolsime-Lovine, les babines en éveil, et l’œil avisé du tireur d’élite, défricha d’un regard de lynx des neiges la voie à emprunter et contempla l’immense œuvre de colonisation à accomplir. L’homme, tignasse brune touffue, aux ébouriffantes ondulations, grande gigue au corps sec comme un coup de trique, se soumettait très volontiers aux caprices. Une jarretelle en débandade me zébra la cuisse. Un bas fit la moue.
« Aïe ! Psst ! Oups, bas les mains ! N’ai-je pas, aux grands dieux, seule invoquée la langue, unique clé autorisée pour accéder pleinement à mon intimité, fis-je en pinçant des lèvres. Il faut, tu en conviendras homme écervelé, toujours respecter libido sensu les termes du contrat, sinon l’accord vire caduc et le bazar gagne la place ! Et ce n’est jamais de bonne augure quand vient le temps de se lancer dans une immense excursion cosmique ! »
Sonia remit de l’ordre. On recommence.
Opus second. Son visage d’adolescent éternel bouillonnait, tourbillonnait sur mes cuisses ceintes de soies folles. Il flairait la voie sans issue sans pouvoir mettre un frein à sa descente. La pulpe de ses lèvres humides vampaient les abords de mon doux minou vaporeux. Son horizon s’obstruait. Il tressaillit comme s’il souhaitait soudain rebrousser chemin, quitter le rail. En contrepoint, aréoles et pointes de seins, flattées de tant de voluptueuses attentions prodiguées avec soins dans les parages de mon céleste sillon, se firent la malle, abandonnèrent, suave qui peut, bonnets et balconnets, prélude à une culbute mammaire d’un splendide acabit. Nous étions là en lisière des points G. et de non-retour. L’ensemble soubresauta. Ça allait commencer ! Un lumineux coup de langue d’orfèvre fit valser le rideau. Je criai au génie. Mes lèvres, pétries de confusion, se retroussèrent et frémirent. Puis tout se fit sans fracas. Le vit vaseliné, il me fourra, défourra, encore et encore, et sans fard, plein d’allant, lécha, léchouilla, alléluia, mes généreux seins couleur de lait. Par un revers de fortune, il fit glisser sa langue experte ès ouverture le long de mon duveteux et vertigineux rift fessier. Un grain de beauté à mi-parcours la déviait de temps à autre de sa trajectoire. Elle s’aventurait alors sur les rondeurs sommitales pour en goûter les déroutants parfums.
« Hume, huuuume, hooooomme sans nez ! »
Car sachez en effet que le nez, Wolsime-Lovine Voot l’avait râpé désormais. Non pas en raison d’une banale glissade de bobsleigh à la renverse lors d’Olympiades d’hiver dans quelque station des Appalaches, c’est-à-dire de la médiatique gamelle roulée et boulée dont la télé se gausserait en boucle, mais bien, tenez-vous le pour dit, à la suite d’un pépin de parcours dans son aventureuse profession de jeunesse. Coquet et encore jeune, Wolsime-Lovine avait, pour que la faille de flair ne se voie, camouflé à l’esthétique d’un postiche incorporant les derniers progrès de la science nanotechnologique. Sonia Rollyne, encore sous le coup du transport par ciel et terre, apprendrait bientôt toute l’histoire nasale et allait en découvrir, là maintenant, une seconde en arrière-plan. Allons, il est l’heure !
[gris] Camomille Belleplante[/gris]