La reine des caresses

Le 11/02/2012

Ton souffle intense et saccadé,
Je l’ai senti à ma toison —
Tympan de duvet soyer —
Que tu admires au fronton
De quatre lèvres ardentes et crues,
Ebrasures flamboyantes et nues
Edifiées en délit au portail de la vierge,
Ouverture céleste où brûlent mille cierges.

Fais-moi hurler !
Fais-moi frémir !
Fais-moi connaître la jouissance.

Mon bel amant tu te repais
Au jardin clos de mes secrets,
Où gît une source vitale ;
Tu te délectes, tu te régales
De mes offrandes vaginales.
Ta langue caressant ma vulve tapissée,
Étanchera ta soif jusqu’à satiété.
Enivre-toi de mon nectar,
Mon ambroisie nourricière.

Vas !
Dévore-moi !
Nourris ton désir et attise le mien.

Je te donne mon sexe comme une toile nue,
Et du bout de ta langue je veux que tu esquisses
De tes traits enflammés un chef d’oeuvre inconnu.
Ta pointe de stylet capture à l’interstice
De mes lèvres charnues,
Mon âme et ma vertu.
Tes doigts, je l’ai senti, modèlent des aplats
Et saisissent l’émoi au plus profond de moi.
Pour achever ton oeuvre, mon ultima Thulé,
Par touches nuancées au sexe maculé,
Tu accentues l’effet autour clitoris.
Continue mon Amour jusqu’à ce que je jouisse.

Aime mon corps.
Entends mes cris, je t’en supplie.
Aime-moi fort.

Ô les mille parfums,
Ô les mille fragrances !
Pléthore de résines saturent les confins,
Ethèrent l’atmosphère et envoûtent les sens.
Du jardin de mes cuisses tu puises cette essence
Aux arômes uniques et senteurs assassines,
Mon encens et ma myrrhe, ma divine cyprine —
Ma sève est mon offrande, ton baume de jouvence.

Laisse-moi retrouver mon souffle ; laisse mon sexe refroidir.
Embrasse-moi ! Fais-moi goûter à la passion.
Caresse lentement mes mains, mes fesses, mon pubis et mes seins.

A ma fleur un nectar s’écoule du calice ;
Toi ma petite abeille, mon amant butineur,
En apprécie l’arôme et connais la valeur.
Tu poses aux pétales tes deux lèvres complices,
Savoures un mélange de sucs et de salive —
Qui s’épanche à foison au rythme des baisers
Déposés là en guise d’offrandes délictives —
Un délicieux cocktail issue de ma miellée.
Tu oublies un instant l’habitat impérial,
T’approche lentement dans un souffle brûlant,
Et par un doux murmure tu déposes ces mots —
Sur Terre ou bien ailleurs rien n’est aussi beau
Que ton miel onctueux et tes effluves ardents ;
Laisse-moi s’il te plaît, pour une fois encore,
Goûter à la passion qui enflamme ton corps.
J’aurai à jamais faim de ta gelée royale.

Arrache cet orgasme,
Aux griffes de mon sexe.
Libère enfin ce feu qui brûle mes entrailles.

Ô amant passionné ; je suis un Vésuve,
Et mon cratère en est sa bouillonnante étuve.
Ma vulve en éruption m’embrase le bas-ventre,
Incendie ma raison, mes nymphes et mon antre.
Ma fournaise charrie des fluides intimes ;
Viscères et boyaux suintent par ma peau.
Bouleversant ma chair de tourments infernaux,
Ta violence sensuelle est le plus doux des crimes.
Je ressens en écho cette ultime secousse,
Fruit d’abnégation et de mille caresses.
Tandis que tu t’endors à ma secrète alcôve
Asphyxiant tes sens à mes suaves effluves.

De toutes les caresses tu connais la reine.
Au berceau de la vie, à la croisée des aines,
Ta bouche est le sésame de mon désir de femme.

[gris]P. Eiffel[/gris]