Butins et cætera - chapitre 10
Le 30/07/2009
Les glabres au pinacle
Ultime dépôt de gerbe
Premier acte funèbre
Otto gît là
La bave au bec
Et maintenant, honneur aux glabres ! lança Angélina, en hommage prémonitoire à la toute nouvelle couverture pileuse de son amie, sans que ni Fiona Pomme ni Leslie Figue ne trouvent à redire. Elles n’avaient pas à juger, ni que ça à faire, et se consultèrent pour s’en aller jouer à Ali Baba dans un ossuaire attenant.
Oui, allons profaner en catimini les stèles pour enfreindre les plus confidentiels secrets de la Nation, firent-elles.
Elles s’éclipsèrent, comme lune et soleil, dans les arrières mortuaires marbrés et fleuris à la recherche d’une porte dérobée. Quand elles furent à couvert et au chaud dans les parages d’un caveau d’aristo, Fiona banda le sein gauche à qui mieux mieux et enfourna son téton érigé en faction dans le sexe de la gardienne de la noble caverne, campée avec beaucoup de conviction par Leslie. Il se répétait de chaumière en chaumière qu’une friction rotatoire d’un téton et du petit bouton faisait battre la lourde et s’engouffrer la lumière. Le téton tâtonnait pour ferrer la… le… clé… cli… toris. Les demoizelles avaient lu en complément, dans les vieux papiers d’un grimoire, que la porte ne cherrait qu’au cri strident né de la fusion de deux extrémités. Bien que de parfaite facture, l’orgasme qui advint ne fut pas sésame. La porte ne broncha pas. Encore des racontars !
Inversons les rôles et allons, sous un autre code, fendre le marbre ailleurs, s’exclamèrent les deux femmes en de mutuelles frictions de croupes. Les galopines disparurent derrière une réplique du mausolée du roi Mausole.
Dans un autre coin du mémorial, les propos séditieux d’Angélina n’étaient pas tombés dans les insignes d’un bleu. Un beau militaire de carrière scintillant de rutilants galons aux épaulettes et képi bardé de barrettes monta à l’assaut, fondit sur Angélina comme si elle avait été responsable en primeur du trépas du dernier des poilus, cette relique à vouer au culte.
Alors mam’zelle, on vilipende les héros d’la Mère-patrie ? On laboure la mémoire ? On offense les symboles ?
Le der-des-ders des soldats de la Grande méritait, selon les nouveaux critères nationaux de préservation du patrimoine, la surveillance rapprochée d’une garde d’élite. Angélina se trouva aussitôt encerclée d’une vingtaine d’hommes à visage découvert, quasiment… véritablement en état d’arrestation. On manda de l’emmener. Transférée en lieu sûr, on lui fit la « grande » faveur de choisir ses enquêteurs parmi ceux qui paradaient au garde à vous derrière une vitre sans tain. Angélina les dévisagea un à un et pointa deux belles bouilles pour être malmenée en interrogatoire. Elle pariait que leur beauté raboterait un tant soit peu leur ardeur à l’ouvrage soldatesque. La voilà, quoi qu’il en soit, une nouvelle fois en route. Angélina déposa sa jupe à ses pieds ouvrant ainsi une première brèche vers une capitulation sans condition. Son body de tulle épousait sans un pli les galbes founesques. Les pressions furent dégrafées. Le body riboula comme un écran à diapos séance finie. L’embonpoint de ses seins freina sa course sans l’immobiliser. Les hommes d’élite firent procès-verbal que la femme qui était entre leurs mains n’avaient pas accordé ses propos à ses actes. Enfin pas totalement. Angélina conservait une touffe saillante, un bouquet de mousse, rectangulaire de trois de ses longilignes doigts de large, comme l’indiquait la posture de sa main. Les jolis minets sortirent alors de leur besace un théodolite pour évaluer l’azimut et la hauteur apparente des différents points remarquables de ce corps à interroger. Angélina pinça des fesses et des lèvres. Par réflexe ! Elle s’arc-bouta en flèche. Angélina s’attendait à prendre du plaisir. Mais toile de foutre dieu pas autant ! Les deux hommes le survolèrent en rase-mottes, allèrent d’abord à tâtons, fouille labiale en règle, et en doublon ensuite, d’un grand académisme et d’une efficacité inégalée, comme on devait le leur avoir appris à l’école militaire. Angélina eut une pensée envieuse pour l’arpète cobaye. Dans un bref moment d’égarement, véritable technique de diversion, les minets se roulèrent des pelles sur le dos de la belle. L’ivresse des sommets ! qu’ils combattirent d’un snif d’oxygène. Angélina cabrait son corps pour s’offrir en grand et avouer sans résister qu’elle n’avait pas vu le mal dans ses propos et n’avait, comme pouvaient-ils en douter, elle fille de préfet, jamais cherché à diffamer la République. Mais elle ne regrettait rien ce qu’elle avait lancé à la cantonade. Juste récompense de la spontanéité ! pensa-t-elle. Mic était alors le cadet de ses soucis.
Camomille Belleplante
Commentaires (1)
That’s the best anewsr of all time ! JMHO