Huaraz
Le 12/03/2010
6h45. Légèrement en retard pour le départ de mon trekking de 6 jours, je dévale les rues de la petite ville de Huaraz, Pérou, aussi vite que mon sac à dos le permet. Pablo ouvre la porte de son appartement où il nous a donné rendez-vous. Guapa !, lance-t-il gaiement avant de me donner l’accolade… Pas la peine de te presser comme ça ! C’est les vacances… Il me débarrasse de mon équipement dans le vestibule où jaunit un poster de l’Inshinca, l’un des plus beaux sommets de la cordillère blanche que je devrais contempler de mes propres yeux d’ici quelques jours.
— Laisse tes affaires ici et rejoins-nous dans le salon, que je te présente tout le monde.
Tout le monde, c’est-à-dire les six autres participants du trek. J’essuie une légère déception quand je réalise qu’il n’y a que des couples. Je suis venue pour marcher, changer d’air, mais sans me l’avouer tout à fait, j’avais aussi espéré une rencontre… Ce sera pour une autre fois. Je chasse ma déception et tâche de faire bonne figure pendant que Pablo me sert un café. Il explique que nous attendons le dernier participant, un français arrivé la veille. Pas très prudent de se lancer si vite sans s’être acclimaté à l’altitude, mais le type n’a rien voulu entendre. Justement, on frappe énergiquement à la porte. Pablo part ouvrir. De l’entrée, je l’entends s’exclamer :
— En retard ! Ça commence bien !!! Qu’est-ce que ce sera quand on aura commencé à grimper !
— Désolé Pablo… Mais tu sais les treks d’altitude ça me connait ! Je te garantis que c’est la dernière fois que tu m’attends !
Ma tasse m’échappe des mains. Je connais cette voix. J’ai beau ne pas l’avoir entendue depuis des années, je la reconnaîtrais entre mille. Cette tonalité si particulière, ce timbre enveloppant mais qui déraille un peu dans les aigus… et puis cette façon de fanfaronner ! Aucun doute, ça ne peut être que lui. Mon café brûlant se répand sur la table sans que j’en prenne vraiment conscience. Il faudrait que j’aille chercher une éponge, mais tout ce que je parviens à faire, c’est retenir un cri de joie.
C’est lui. J’en suis sûre et pourtant la coïncidence est si improbable que je n’ose y croire. Les secondes qui suivent durent des heures… je dois avoir l’air complètement stupide. Enfin, je réussis à me diriger vers la cuisine. Quand je reviens au salon, une éponge mouillée à la main, il est là. Arnaud est là. Un peu revenue de ma surprise, j’ai tout loisir de contempler la sienne. Ces traits qui s’affaissent d’un coup, cette bouche grande ouverte, ces yeux incrédules. On perçoit un timide « Elsa ? » qui m’enlève un éclat de rire joyeux.
— Ben remets-toi ! Et puis bonjour, quand même !
Ma voix le tire de sa stupéfaction. Enfin un sourire, sur ses lèvres et dans ses yeux. Pablo n’en revient pas :
— Vous vous connaissez ?
Je réponds sans quitter Arnaud du regard.
— Disons qu’on s’est connus… mais c’était il y a très longtemps.
— Disons quand même qu’on s’est bien connus…
Revenu de sa stupeur, Arnaud me dévisage à présent sans la moindre gêne, promenant son regard tout le long de mon corps. Pablo a l’air enchanté. Il nous l’avait bien dit, qu’avec lui les trekkings étaient pleins de surprises… Me prenant l’éponge des mains, il m’indique la porte de la salle de bains pour que j’aille me changer. Je réalise enfin que je suis maculée de café, de la tête aux pieds. Je sors du salon, soulagée de ces quelques minutes de répit.
J’oubliais qu’Arnaud est de ces hommes qui ne vous laissent pas souffler. Au moment où je retire mon pull, j’entends le bruit de la porte suivi de près par celui du verrou tiré. L’idée d’un face à face dans une pièce de 5 mètres carrés me panique un peu. Arnaud, visiblement, pas du tout. Il s’approche tranquillement, sûr de lui.
— Ces premières rides te vont très bien…
J’esquisse un mouvement de recul, mes reins se heurtent au lavabo. Il en profite pour s’approcher encore, passer doucement ses deux index autour de mes yeux.
— Je crois que ça te rend plus femme. Peut-être plus troublante encore…
La pulpe de ses doigts effleurant ma peau me trouble moi aussi. Je sens qu’il faut mettre un terme à cette scène au plus vite, sinon le pire est à craindre. Après plusieurs années de célibat et quelques rencontres malheureuses, mon corps et mon cœur sont entrés en hibernation. A défaut de me sentir vibrer sous les mains d’un homme, j’ai fait le choix d’une solitude qui au moins me procure une certaine sérénité. Au contact d’Arnaud je sens mon énergie vitale soudain réveillée, et mes protections voler en éclat. Je pense aux personnes dans la pièce à côté et essaie de me ressaisir, ou au moins de me dégager. Mais le voilà qui se plaque contre moi, m’empêchant le moindre mouvement.
— Ttt, ttt, ttt… Sept ans que je ne t’ai pas vue, tu crois pas t’en tirer comme ça…
Déjà sept ans, c’est vrai. Depuis le jour où j’ai disparu de sa vie sans laisser d’adresse, j’ai compté les années moi aussi. Certains jours je m’en veux terriblement de l’avoir quitté. Quelle idiote ai-je été de renoncer à de telles affinités, et surtout à cette alchimie de nos corps… D’autres fois, je me félicite. Rien de bon ne pouvait résulter d’une relation si fusionnelle. Arnaud ne m’obsédait pas, il m’habitait. Si je n’étais pas partie je me serais dissoute en lui, ou lui en moi… En fuyant je me suis comme arraché un bras, mais je n’avais pas le choix.
Arnaud prend mon visage dans ses mains. Il me regarde avec une curiosité mêlée d’appétit. Avec lenteur et précaution, il dénoue mes longs cheveux tressés. Sourit tendrement… il m’a toujours préférée ainsi. Puis il enfouit sa tête dans mon cou, son nez dans mes cheveux, et c’est une rafale de questions… Pourquoi suis-je partie comme ça, pourquoi l’avoir fui, qu’ai-je fait toutes ces années ? Il me serre plus fort dans ses bras. Comment ai-je pu lui faire ça, le planter de la sorte ? Saleté de femelle, salope de mes rêves… qui ne porte toujours pas de soutif !?!
Je ne cherche pas à répondre. J’en serais incapable de toutes façons. Son odeur, son contact, son toucher éveillent en moi les sensations les plus chaleureuses. Mon ventre se creuse, ma peau commence à frémir. Et puis cette moiteur entre mes cuisses qui s’étend inexorablement au reste de mon corps. Mieux que du désir, c’est un véritable dégel, une joyeuse fonte des neiges à laquelle j’essaie encore de résister, gênée par la présence de Pablo et des autres.
Je ne suis pas très douée pour faire l’amour silencieusement… Sous ses mains à lui je n’ai jamais su me retenir, et aujourd’hui j’en serais encore moins capable.
Je le repousse plus fermement. Surpris, il me laisse m’échapper… Un instant seulement. A peine lui ai-je tourné le dos qu’il m’enserre de ses bras, fait descendre ses mains sur mon ventre. Au moment où il atteint mon pubis je ne peux retenir un premier gémissement. Encouragé, il accentue la pression de ses doigts et écarte mes jambes que je faisais encore mon possible pour serrer l’une contre l’autre. Il appuie sa queue déjà dure contre mes reins. Sa bite magnifique, généreuse, pleine, chaude et palpitante… sa bite que j’idolâtrais. Les souvenirs qui envahissent mon esprit me font gémir à nouveau. Je voudrais qu’il me prenne tout de suite, mais l’intensité même de ce désir m’effraie, et tout mon corps se raidit. Il en faut plus pour décourager Arnaud, qui me pousse contre le mur couvert de crépi et glisse une main derrière mes fesses.
— Chut, petite jument… chut… laisse toi faire un peu…
— Mais les autres…
— Les autres on s’en fout… Laisse-les attendre, laisse-les partir s’il le faut ! Ce matin c’est moi qui t’emmène…
J’émets encore un vague grognement de désaccord, mais la sensation de ses deux mains qui se rejoignent sur mon sexe, l’une par-devant, l’autre par derrière, est en train de venir à bout de ma résistance. J’ai toujours aimé qu’il me caresse ainsi, toujours terriblement mouillé quand il m’écartait de la sorte, prenait possession de moi de toute la largeur de ses paumes, de toute la longueur de ses doigts. Irrésistiblement je sens mes lèvres fondre et ma chatte se gonfler. Je sais qu’il doit le sentir lui aussi, qu’il doit sentir ma chaleur et mon humidité au travers de ces leggings de grosse laine qui commencent l’un et l’autre à nous agacer. Il approche sa bouche de mon oreille. Je sens son souffle dans mon cou, frissonne en entendant le murmure de sa voix chargée d’envie.
— Tu crois que je ne vois pas comme tu as envie de moi ? Écarte petite, écarte encore…
Tant pis pour les autres… Je fais ce qu’il demande. Tant pis pour la pudeur, tant pis pour ma peur. Les souvenirs, la joie, la chaleur du désir emportent mes réticences. J’écarte mes cuisses et cambre les reins. Et puis je ris. Un rire vrai, un rire qui part de mes entrailles et qui dit ma toute gaieté, ma hâte, mon abandon.
— Bien… Maintenant montre moi un peu ton cul. Allez, baisse tes collants… On a pas idée de s’habiller comme ça pour un trekking ! Allez ma petite salope… si tu savais comme j’ai envie de te regarder…
De nouveau, je m’exécute, fais glisser des deux mains leggings et culotte. Juste un tout petit peu, qu’il ne voie que mes fesses écartées, ma chatte grande ouverte, qu’il me voie comme je suis tout de suite : une petite animale qui ne demande qu’à être baisée. Derrière moi j’entends un soupir lourd. Mon cul généreux et rebondi l’a toujours fait bander. Je souris et ondule de la croupe… j’adore me montrer à lui, sentir que je l’excite. Au bruit de sa ceinture qu’il déboucle, je m’écarte encore un peu plus. Enfin il pose sa queue le long de mes lèvres brûlantes, trempées. Je laisse échapper un son rauque au contact de son sexe dur dont la base effleure mon petit trou tandis que le gland vient presser mon clito. Il reste sans bouger un moment. Je gémis sans interruption. Je veux cette queue, je donnerais tout pour l’engloutir dans mon ventre, ou qu’elle me fende en deux.
Arnaud se remet à murmurer des choses que je ne comprends plus très bien. De sa main droite il appuie fort son sexe contre le mien. La caresse n’a rien de délicat. Elle est dure, exigeante, affamée. Je sens mon clitoris se gonfler, il palpite de plus en plus fort, m’arrachant des cris dont je ne cherche pas à mesurer l’intensité. Puis soudain il relève mon pull, mon tee-shirt et plaque mes seins contre le crépi froid. De la main gauche il empoigne mes cheveux à la hauteur de la nuque tandis que de la droite il fait basculer mes hanches en arrière, amenant la pointe de sa queue vers l’entrée de mon vagin.
— Tu veux, hein ?
— Oui…
— Dis-le mieux…
— Je veux ta queue, Arnaud, je la veux tout de…
Pas le temps de finir. D’un coup il enfonce sa bite jusqu’au fond de mon con grand ouvert, il l’enfonce impérieusement, presque rageusement. Mon corps n’est plus qu’une poupée de chiffon offerte à ses coups de reins. Le crépi griffe cruellement mes seins, il s’enfonce dans mes paumes, mais cette douleur n’est pas grand-chose comparée à celle, exquise, de mon clitoris qu’il serre, pince, triture entre deux doigts. Je crois bien que je suis en train de hurler, je ne peux plus retenir quoique ce soit. Nous jouissons très vite, presque au même moment.
L’étreinte nous laisse pantelants, vidés, libérés. Notre éclat de rire retentit dans le silence revenu.
Qu’il est bon, à 35 ans passés, de sentir cette légèreté un peu fautive de collégiens revenant de l’école buissonnière… Je lui propose de sortir le premier, mais comme il me le fait remarquer, il serait dérisoire, au point où nous en sommes, de nous montrer discrets. Je me change donc rapidement, entre deux rires et sous son regard tendre… Il est visiblement désolé de ces marques de griffure sur mes seins. Je le rassure doucement. Ça n’a aucune importance… je n’avais pas joui comme ça depuis des années, pas joui comme ça depuis… lui.
Au moment où nous revenons au salon, sept paires d’yeux nous contemplent, certains amusés, d’autres envieux, les derniers franchement choqués. Pablo regarde Arnaud :
— La dernière fois que je t’attends, c’est ça que t’avais dit ? Allez, on n’est pas en avance.
Il nous prend par les bras et nous entraîne dans la rue, où le minibus nous attend.
Le trek peut commencer.
[gris]Franny[/gris]
© Forgiss - Fotolia
Commentaires (7)
pfouhhhhhhh !!!
nouvelle orgasmique par excellence !
Waouh ! Une des meilleures que j’ai pu lire sur ce site !
Très bon ! Excitant ! J’espère que tu écriras de nouveau !
Magnifique, la vie c’est cela....rien que cela, le reste c’est pour passer le temps.
j’adore !! écrrit encore !!
C’est vrai que c’est absolu excitant... une autre...
Nouvelle des plus excitantes ! Divinement écrite.
J’ai connu cet homme, Arnaud...