Homme à louer : épisode 23
Le 08/04/2010
— Bah, nous v’là bien de la s’cousse ! déplora la duchesse Rachida Joshua de la Motte-Piquet, née Joyau, en ses terres d’Armorique, il y a tout juste 32 ans. On fait quoi, maintenant ? Voilà qui est fâcheux ! Et que vais-je dire à mon époux ? Devrais-je lui avouer que je n’ai joui qu’à moitié au risque qu’il me reproche de dilapider par la fenêtre l’argent de la maisonnée ?
Benoît était en rade, raplapla. Une panne en cours de coït. En plein élan, à l’approche du double looping de la prestation « Montagnes russes », la formule avec options master class à 3500 boules.
— K’je ne comprends pas ! dit-il dans l’embarras. C’est la première fois de mon histoire d’as de la culbute !
— Vous n’allez pas me faire le coup d’la panne ? demanda la duchesse déployant toute la puissance de ses charmes. L’excuse est éculée.
Benoît était dans le pétrin. Il laissa la duchesse lascive en plan sur son sofa. Elle s’empressa de s’y alanguir joliment de tout son long, porta à ses lèvres un joint longiligne auquel elle mit le feu. Sa toison de mohair s’épanouissait en panache blanc telle la coiffe des gardes républicains en parade. Ses seins galbés comme un casque de pompier finissaient de ballotter. Benoît plaqua sur le rectangle de fourrure et à la naissance des seins de fière noblesse un baiser lippu, avant d’aller fouiller frénétiquement dans les poches de son manteau pour tenter d’y débusquer le kit de dépannage, l’attirail de secours, en cas d’coups durs (coups mous en l’occurrence) ! Héléna était une patronne prévoyante. II fit trois fois le tour de toutes ses poches. Peau de balle ! Rien ! Nada !
— J’appelle à l’aide, fit Benoît assis par terre, adossé au canapé. On opte pour l’échange standard ou tente-t-on la livraison à domicile de la poudre d’Aphrodite ?
— Je vous veux vous ! fit avec autorité la duchesse.
Il composa le numéro du bureau. « Pierre est au pieu avec une nonne défroquée, Quentin en formation à l’institut Rocco Siffredi & Katsumi Inc. Anita l’accompagne. Et Stan lit du Sade en short de cuir à une ministre de la République démocratique du Zkizykistan en jupon de dentelle rose qui n’avait jusqu’alors des yeux de Chimène que pour Barbara Cartland » indiqua Brian. « J’demande à Héléna », ajouta le secrétaire.
— J’déboule en quatrième vitesse ! fit la dame patronnesse, muée en coursière.
La duchesse chaussa ses escarpins aiguilles, couvrit négligemment son buste d’un chemisier qu’elle ne boutonna qu’à demi, rajusta sa jarretière en guipure ornée de fleur et pompon et griffa d’une main rassurante la crinière du jeune homme.
— J’ai cet engin, si vous voulez, dit-elle en exhibant un godemiché.
Benoît le saisit à pleines mains.
— Il est l’œuvre d’un chamane inuit qui l’a sculpté dans l’ivoire d’une défense de mammouth débusqué dans le permafrost sibérien. Il servait, m’a dit mon duc de mari en me l’offrant, lors de cérémonies collectives. C’est désormais un objet d’art.
— Magnifique ouvrage, divine œuvre de musée, Rodin n’eut pas mieux fait, commenta Benoît en lissant dans ses moindres aspérités le puissant totem incrusté de riches chrysoprases. Mais laissons-là cet avatar, ajouta-t-il.
— En attendant, la livraison de la potion magique, enjambez-moi, je vais tenter de relancer le grand huit à la langue, proposa en toute modestie Benoît.
La duchesse obtempéra et présenta sa fente mignarde, fluette et brunie par le soleil. Benoît posa ses mains sur les cuisses aristocratiques et guida sa maîtresse vers sa bouche tel un paquebot s’arrimant à quai. Avec la minutie d’un maître horloger suisse, Benoît accola sur le clitoris ducal le bout de sa langue soigneusement fourbie au fil des luttes galantes qu’il menait victorieusement depuis qu’il était escort. Il le cajola, puis sa langue serpentine partit à la conquête des lézardes, sillons, fosses, fossettes et autres contrescarpes de velours et de satin, d’alpaga et de soie, de miel et de figue. Ses mains cavalaient sur la croupe cavalière de l’aristocrate, s’attardaient sur ses hanches à la plastique de violoncelle. Le cœur et le corps de la duchesse liquéfiée battirent aussi sec la chamade. Elle tâta de concert la bite poupine, la gourmanda. Mais las, rien, pas le moindre frétillement, ou si peu !
Tout à son affaire, Benoît conversait, s’étonnait qu’une belle femme comme ça ait besoin de faire appel à des amours tarifées, elle, qui pouvait, n’en doutons pas, avoir d’un claquement de doigts mille galants à ses pieds.
— Une bonne amie, hi ! humm ! m’a dit, hi ! hummm ! grand grand bien de votre dextérité à manier le zizi, hi ! hi ! humm !, couina miam la noble bretonne. C’était à l’aube d’un matin de printemps. Ses derniers soupirs d’un sommeil évanescent se perdaient dans son rêve matinal. Votre prénom se languissait sur les babines de la chère enfant plus vite et plus intensément à mesure que mes mains de lanoline et mes lèvres de feu lui prodiguaient leurs caresses. Une fois réveillée, elle me conta, de si belle façon, l’épisode 12 d’Homme à louer, « un orgasme de conte de fées » me dit-elle, me révélant même quelques impudiques détails que la décence du récit public a relégué dans les secrets d’alcôve, que je lui promis de me soumettre à vos jouissifs talents. Me voilà !
Un joyeux rayon de soleil joueur filtra de la verrière. Il s’en vint frapper la queue de Benoît, et ô miracle ! l’engin, chaudement sollicité, retrouva, youpi ! youpi ! sa raideur canonique du début des ébats.
C’était reparti mon kiki ! Héléna arrivait trop tard. Elle dringua et toqua. La porte resta close. Mais ce qu’elle ouït à travers huis la réjouit. Elle s’envoya une lampée de poudre de perlimpinpin et, guillerette, se dit qu’il était temps de rentrer retrouver à la maison son Édouard d’amour.
[gris] Camomille Belleplante[/gris]
© Piumadaquila - Fotolia
Commentaires (3)
Mais quel excitant amusement. A quand le prochain épisode ?
lamentable ! C’est vraiment prendre les gens pour des abrutis. C’est mal écrit, pompeux et l’histoire d’origine se perd...quelle déception !
Oh Mauvaise lgnaue, pourquoi tout gâcher… C’est bien aussi de laisser dériver les posts.