Homme à louer : Episode 8

Le 29/04/2009

Un immense bureau en acajou rutilant sous les ors de la République et assise à ce bureau, dans un grand fauteuil de cuir, une femme d’une cinquantaine d’années. Cheveux châtains, yeux bruns, nez aquilin, elle porte de précieux bijoux prêtés par un illustre bijoutier. Un tailleur haute couture (prêté lui aussi ?) l’enveloppe élégamment. Ses seins, encore très fermes, sont du genre imposants. Elle a des lèvres pulpeuses et des fossettes aux joues. Devant elle, un amoncellement de dossiers forme une montagne de papiers. La femme semble harassée. Après avoir abondamment soufflé, elle presse le bouton d’un interphone : « Quentin, mon petit Quentin, pouvez-vous venir ? »

Aussitôt, au fond de la vaste pièce, s’ouvre une porte capitonnée. Et Quentin apparaît, vêtu d’un costume beige, ses cheveux blonds mi-longs attachés en chignon. Il arbore une mine soumise. Plus déférent que lui tu meurs.
« Oui, Madame la Ministre ? »
D’un geste elle l’invite à s’approcher.
« Venez voir, mon petit. Je n’y comprends rien. Tous ces chiffres… Ce jargon technocratique… Ca m’assomme ! Je suis avant tout une littéraire vous savez… »
Debout, à côté de la ministre, Quentin examine le dossier qu’elle lui a désigné.
« Je vous comprends madame la ministre. C’est une prose bien indigeste… »
« Ah Quentin, soyez gentil, rédigez-moi une petite note claire et précise pour mon intervention télévisée de demain. Je sais bien qu’il est déjà très tard, que tout le monde est déjà parti, que vous avez sans doute sommeil, mais je n’ai plus que vous sur qui compter ! »
« Mais madame la Ministre, je suis à vos ordres. Vous n’ignorez pas que je suis prêt à tout pour… »
« Je vous en prie Quentin, ne me dites pas ça. Je risquerais d’abuser de mon pouvoir ! »
« Madame la Ministre, un abus de pouvoir de votre part, mais ce serait pour moi un honneur… »
« Si jeune et déjà si flatteur… Ne me tentez pas ! »
« Mais je vous jure que… »
« Non… »

« Mais mettez-moi à l’épreuve, madame la Ministre. Laissez-moi, par exemple, vous masser. Oh, oui, la journée a été si éprouvante pour vous... N’est-ce pas que cela vous ferait du bien ? Vous verrez, je masse divinement… »
« Comment ? Ici ? »
« Et pourquoi pas ? Il est minuit passé. Tout le personnel est déjà couché. Il n’y plus que le garde républicain qui veille à l’entrée. Or il n’y a guère de risque qu’il monte et vienne nous déranger… »
« Mais si, pourtant, quelqu’un entrait ? »
« Et où serait le mal ? »
« Mais dans mon dos, je crois… »
Le faux conseiller affecte de trouver ce jeu de mots amusant. Sans plus accorder la moindre importance aux réticences simulées de sa cliente, se plaçant derrière elle, il commence à lui masser les épaules.
« Ah Quentin, Quentin… »
« Ah, Madame la Ministre… »
« Que vous massez bien, Quentin… Que c’est bon… »
« Voulez-vous que je descende plus bas ? »
« Allez-y, allez-y… »
Il dégrafe le haut du tailleur.
« Comment, mais vous me déshabillez ? » « C’est plus commode, madame la Ministre. Le tissu m’empêche de bien agir… »
« Et si on nous surprenait ? »
« N’ayez pas peur. Tenez, je vais fermer la porte à clef… »

« Non, non, laissez-la. Laissez-la. Et surtout dépêchez-vous de terminer ! »
« Mais… »
« Dépêchez-vous, vous dis-je ! »
Quentin obtempère. Il a compris. Pas de porte verrouillée. Il va falloir faire vite et bien. Il masse les épaules dénudées, puis le cou, avant de descendre vers les seins qu’il libère de leur prison de fine dentelle.
« Qu’ils sont beaux ! »
Ce n’est pas de la flagornerie. C’est vrai. Ces seins sont sublimes : d’énormes obus dardant vers les riches moulures du plafond des tétons non moins énormes en forme de pointe.
« Si vous voulez, Quentin, je vous autorise à les lécher. Mais faites vite, faites vite ! »
Penché sur sa cliente Quentin déploie immédiatement tous ses talents. Renversée dans son fauteuil, la Ministre se pâme. Héléna ne lui avait pas menti, ce garçon possède vraiment une langue de velours !
« Oh oui, oui, oui. Descendez, descendez ! »
L’escort prévoyait ça, évidemment. Il descend. S’attardant sur le nombril il l’explore de la pointe de son précieux appendice. Il s’est agenouillé devant la ministre. La tête toujours en arrière, celle-ci pousse de sourds gémissements. Elle a détaché le chignon de Quentin et s’amuse à fourrager de sa main droite la blonde chevelure. Il descend encore. Il remonte la jupe du tailleur. Il embrasse les cuisses. Il s’attarde au niveau des aines. La Ministre n’en peut déjà plus. Elle semble vouloir renoncer !
« Non, non, on va nous surprendre, arrêtez… », supplie-t-elle.
Il continue.
« Ah, vous êtes fou, vous êtes fou… Mais dépêchez-vous, dépêchez-vous ! »

Elle porte une culotte en dentelle rouge. Un modèle rare d’une finesse exquise. D’un doigt il en explore l’intérieur. Quelle fournaise ! Un vrai volcan en fusion… Tirant sur le tissu, il fait apparaître les grands lèvres, le clitoris inondés de mouille… Puis il se met au boulot, léchant les grandes lèvres à petits coups rapides, tétant le clito, enfonçant sa langue dans le vagin. La Ministre se tord. Elle le repousse avec ses jambes. Que veut-elle ? Elle semble chercher à le bloquer contre le bureau. Il comprend. C’est sous le bureau qu’il doit maintenant aller. Soit. Le voilà sous le bureau. Il continue à la sucer dans un noir presque complet. La petite niche qui l’accueille s’emplit peu à peu d’effluves sans équivoque. Voilà qu’il découvre cette Ministre, que l’on considère comme une BCBG coincée, sous un autre jour. Un jour animal. Sous ses coups de langue habiles cette femme de pouvoir redevient femelle. Elle se libère des entraves de la bienséance, s’abandonne aux joies primitives du sexe, ne se préoccupe plus que de jouir. Elle déverse dans sa bouche des flots de cyprine. Elle se mord les lèvres et gémit comme une prêtresse vaudou.
Une sonnerie de téléphone retentit. Contre toute attente, la Ministre répond. Ce coup de fil était-il prévu ? Loin d’interrompre ses caresses Quentin prend le parti de les accentuer…
« Oui, monsieur le Président je suis encore là. Ah… Non, tout va bien, tout va biiien. Ouii. Demain soir ? Avec votre femme ? Pourquoi paas. Non, les documents ne sont pas encore partis. Ah… Non, je ne crois pas. Oh, ne vous inquiétez pas. Surtout paaas. Oui, Monsieur le Président, oui, oui, ouiii. Au revoiiir. Bonne nuiit. »
Elle raccroche. Elle s’est contenue autant qu’elle pouvait. Du beau travail. Mais maintenant, elle explose :
« Ah, oh, han, han, ah, oh mon Dieu, ouiiiiiiii !!!!! »
Cabrée sur son fauteuil, le visage en feu, les yeux hagards, elle ressemble à une autre femme. On dirait qu’elle a vingt ans de moins. Une transfiguration qui ne dure qu’un instant. Elle reprend ensuite sa physionomie normale.
« Relevez-vous vite ! »

Quentin se redresse. La Ministre se rhabille.
« Vous avez été parfait, mon garçon, commente-t-elle en rattachant son soutien-gorge. Héléna m’a dit que vous étiez encore étudiant ? »
« En sciences politiques, oui. Je termine à la fin de l’année ».
« Et vous voudriez, par la suite, intégrer la fonction publique ? »
« Être conseiller technique dans un ministère me semblerait un bon début. « Je pourrais bien sûr vous aider… »
Elle tient dans ses mains une liasse de billets et poursuit avec un sourire : « À condition que vous soyez très gentil… » Quentin est un ambitieux. Il est intelligent. Il a saisi l’allusion.
« Oh mais je serai très gentil, madame la Ministre. Gentil et, évidemment, de temps en temps, gratuit… »
Elle sourit de plus belle. Avec ses responsabilités elle a besoin de décompresser. L’idée d’avoir à sa disposition un jeune mâle aussi talentueux que Quentin la fait déjà saliver. C’est parfait. Qu’il postule et envoie son CV. Elle se chargera de le faire accepter.
Il a ouvert la porte capitonnée et s’apprête à partir quand elle lui lance : « Ah, au fait, j’ai appris tout à l’heure par mon collègue de Bercy que les services du ministère des Finances s’intéressent à votre patronne. Une dénonciation apparemment. Dites-lui de se tenir sur ses gardes. Je ne serais pas étonnée si d’ici à quelques jours un contrôleur sonnait à sa porte ! »
« Eh bien, se dit Quentin, une fois sorti du ministère, en cherchant dans le répertoire de son téléphone portable le numéro d’Héléna, j’en connais une qui va être contente ! »

[gris]Axelle Rose[/gris]