Une si jolie tablette
Le 21/04/2009
Source d’intense plaisir pour 41% des femmes qui considèrent qu’en manger leur procure plus de plaisir que de faire l’amour, le chocolat aurait en outre une grande influence sur le cœur et la libido pour 15% des hommes contre 11% des femmes. Il ressort également du sondage Salon du Chocolat en collaboration avec LeFigaro.fr, que c’est un aliment sensuel pour 24% de la population interrogée. S’il était sexué le chocolat serait masculin pour 53% des femmes et féminin pour 68% des hommes et certains n’hésitent pas à dire qu’ils ressentent en déballant une tablette le même plaisir qu’en déshabillant une femme. Il se murmure encore que Casanova le trouvait plus aphrodisiaque que le champagne mais pour 69% de la population, il reste un plaisir solitaire.
Créations chocolatées
Qu’il fonde en bouche ou qu’on n’en fasse qu’une bouchée, quelle que soit sa forme, noir ou au lait, liquide, en barre ou en tablette, le chocolat trouble, intrigue, éveille la gourmandise. Il se fait désirer pour mieux assouvir une envie d’aventure, promet monts et merveilles. En bref, une rencontre amoureuse où l’imaginaire et le fantasme emprunte les codes du luxe. De La femme chocolat que chante Olivia Ruiz aux bouchées-bouches en chocolat signées Christian Escribà, le chocolat dans tous ses états inspire plus d’une création. La dernière en date pourrait bien séduire ou inspirer David Lynch. Le Whif, inhalateur de chocolat imaginé dans le cadre du Laboratoire. Le Whif est conçu pour déposer la sensation de chocolat là où elle sera la plus savoureuse en prenant le temps stimuler les papilles. Un instant fugace, assure l’équipe de création, mais aussi un vrai moment de plaisir.
Se laisser enrober
« L’essence du goût, c’est ce plaisir, cette jouissance, assure Jacques Génin, ancien pâtissier à La Maison du Chocolat qui vient d’ouvrir sa chocolaterie à Paris. Sentir, ressentir. Le goût, c’est encore un toucher, une sexualité. La puissance, le style, le partage. Je n’ai pas la science du goût infuse, mais j’ai appris à communiquer mes sentiments. Je ne triche pas. Dans l’amour, on évolue, on va vers les autres, on donne, alors que la passion enferme, voire détruit. Tout seul on ne fait rien. Dans mon métier je ne peux pas être égoïste. Si je dois me définir, j’ai besoin de donner du plaisir pour avoir du plaisir. Je goûte à tout et tout ce que je peux toucher, je le touche. Il est essentiel, de regarder ce qui est autour et nos envies. Avec le chocolat, je provoque les autres produits pour développer les saveurs. C’est assez magique. Du praliné noisette, amande craquant au caramel mangue passion, qui enveloppe le palais de ses notes exotiques, j’aime multiplier les expériences. Je pourrai ainsi caresser une femme avec du chocolat car c’est une volupté, qui colle bien à l’élégance d’un corps. Une curiosité aussi. Mais il faut aussi savoir s’arrêter à temps, ne jamais aller au-delà du moment où le plaisir vire à l’écœurement. Pour moi, entre le grain de la peau et le grain du chocolat, il y a une complicité élégante, une finesse surtout. On évolue dans la sensualité pure. »
Du chocolat à toutes les sauces
Un concept très tendance pour Sonia Ezgulian. « On peut dire que la sensualité, voire le sexe, sont à la mode dans la cuisine ». remarque la cuisinière qui sait de quoi elle parle puisqu’elle publie ce mois-ci, aux éditions Stéphane Bachès, Cuisine érotique (signé sous le pseudonyme de Lili la Tigresse) et Cuisine au chocolat. Recettes à l’appui. Ici, elle dévoile les dessous de « La mousse au chocolat blanc qui rend toute chose » , là, elle libère les physalis, fruits originaires d’Amérique du Sud, poétiquement appelés « amour en cage » dans une fondue de fruits au chocolat. « Dès son arrivée en Europe, le chocolat est joliment défini comme un aliment dont les propriétés stimulantes excitent les ardeurs de Vénus, raconte-t-elle, et l’Eglise s’inquiète de ces effets pour les pensionnaires des couvents. » Mais heureusement la coquine gourmandise ne sera pas interdite... Parmi les expériences qu’elle retient, Sonia Ezgulian garde « un souvenir incroyable d’un dessert de Philippe Conticini, beaucoup copié, jamais égalé, ses fameuses croquettes en chocolat qui ont la taille d’une grosse cerise. » Il s’agit d’une ganache chocolat enveloppée de chapelure fine qu’on plonge quelques secondes dans une friture. Elle doit arriver tiède en bouche pour que le chocolat chaud coule dans la bouche et dans la gorge, lorsqu’on le croque. « Une sensation terriblement sensuelle ! », assure celle qui apprécie particulièrement le chocolat noir en cuisine. « Il réchauffe le corps et le cœur. Quelques carrés de chocolat noir dans un bourguignon ou dans la sauce des ravioles, par exemple, apportent une sensualité incomparable à ce plat. La liaison est plus voluptueuse, onctueuse. »
Sensuellement cacao
Sur une ile déserte, Valérie Vais n’emporterait que lui. La fondatrice de L’univers des sens, « initiée » par le pâtissier Pierre Hermé, ne pourrait se passer du chocolat ni à titre professionnel (elle met en scène des événements, du décor à ce qu’il y a dans l’assiette), ni à titre personnel. « C’est un élément orgastique, assure-t-elle, un drôle de fluide, un élixir. Du très noble au très cheap, il véhicule la notion de plaisir. Il fait partie avec la bougie du kit de séduction. Et le bon côté de la mode, c’est que, devenu un accessoire d’art de vivre essentiel, on n’imagine plus une manifestation sans lui ! » Le Catalan Christian Escribà, fils d’El Mago del Chocolate (le magicien du chocolat), en fait même des collections. La joaillerie pâtissière, c’est lui, et les spectacles « musique/vin/chocolat » très prisés en Espagne, lui encore. « La sensualité, je la vois dans les femmes, pas dans le chocolat » assure étonnamment, le maître pâtissier, sensible malgré ce qu’il en dit à la forme et à la façon de faire. Ainsi, il trouve très sensuel, le bâton en chocolat - terminé par des lèvres en caramel -, qu’il a imaginé pour mélanger les cocktails dans le verre. « Il est très sensuel car lorsque l’on a fini de remuer son cocktail on le suce ou on le fait sucer par l’autre. La sensualité est dans le partage, le jeu que l’on crée. » Histoire de n’en faire qu’une bouchée.
Catherine Deydier
Commentaires (2)
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ladymarlene dit :Assez re9ve9lateur, en effet. Perso, e7a fait un bout de temps que je me demande comiben de critiques lisent re9ellement , e9coutent re9ellement ou voient re9ellement les livres, cd et films dont ils parlent. Au moins peut-on accorder au duo comique, Neauleau et Zemmour ce professionnalisme. (si je dis une connerie, n’he9sitez pas e0 me corriger !)Ce qui me ge8ne aussi conside9rablement, c’est quand j’ai l’impression que le ou la critique a un compte personnel e0 re9gler avec l’auteur, le re9alisateur ou le chanteur. J’ai eu cette impression (et je n’e9tais pas la seule) en lisant la critique des inrockuptibles sur les p’tits mouchoirs. J’avais adore9, donc, je n’e9tais pas force9ment tre8s objective.Enfin, tu as raison, les journalistes n’ont pas besoin d’une telle mauvaise publicite9.La profession est de9je0 assez rudoye9e profession que ma fille de 9 ans m’a de9je0 annonce9 solennellement vouloir exercer.