Le Manoir, conte de fées pour adultes IX
Le 22/10/2010
Cave.
Je laissai passer quelques jours, à la fois impatiente de visiter la dernière pièce et désireuse de retarder le moment où je devrai quitter cette maison pour toujours. Les travaux étaient presque finis chez moi, et je me demandais parfois pour rire si je trouverais dans un magasin de bricolage de quoi m’équiper comme Sonia. J’étais certaine que tout cela me manquerait, une fois que le portail du manoir se serait refermé définitivement derrière moi. Pour cette dernière visite, j’attendis le soir, et je sortis au crépuscule. Les peupliers de chaque côté de l’allée bruissaient dans le vent. Sonia était assise sur le perron, dans le noir, aussi je ne la vis qu’au dernier moment. Elle rit de ma surprise.
— C’est l’heure, ma chère, où l’on ne fait plus la différence entre un chien et un loup, comme son nom l’indique. Vous devenez téméraire, à ce qu’on dirait !
— Je ne sais pas, il me semble juste que… Je n’ai rien à craindre, ici, n’est-ce-pas ?
— En effet, absolument rien, à part vous-même, peut-être. Vous intéressez-vous à la science ?
A vrai dire, assez peu. J’étais assez mauvaise à l’école dans tous les domaines scientifiques, mais je répondis oui, par politesse. Elle fit mine de me croire.
— Moi aussi, je m’y intéresse beaucoup. Au point que, le croiriez-vous ? J’ai installé un petit laboratoire au sous-sol, dans la cave. C’est un endroit vraiment particulier, et je crois que nous y ferons de grandes découvertes. Voulez-vous bien y jeter un coup d’œil ? L’escalier qui mène à la cave part de l’extérieur, derrière le tas de bois à droite.
Je contournai la maison et trouvai le petit escalier extérieur, le descendis et entrai dans la cave. Les murs étaient entièrement blancs et la pièce était violemment éclairée par plusieurs rangées de néon. Une laborantine en blouse blanche m’accueillit, un peu froidement.
— Ah, vous êtes là. Déshabillez-vous et prenez une douche. La cabine est là. Ensuite vous vous mettrez debout sur cette estrade. Le professeur va arriver avec les étudiants.
Je fis ce qu’elle disait et pris une douche en me lavant, sous ses ordres, avec un savon dégageant une désagréable odeur d’antiseptique. Elle me fit ensuite monter sur une estrade en métal blanc, à un mètre de haut environ, puis me demanda de placer mes deux pieds exactement sur deux empreintes écartées dessinées sur la table à l’intérieur d’un rebord métallique, ce que je fis. Elle monta à son tour sur l’estrade et fit descendre du plafond une armature métallique qu’elle plaça derrière moi, et à laquelle elle me sangla, debout, jambes écartées et bras en croix. Ensuite elle disposa quelques capteurs sur mes tempes et mon front, et les brancha derrière moi à quelque chose que je pensais être un appareil électronique. Puis elle sortit, me laissant seule, ficelée sous la lumière blafarde des néons. C’était encore plus bizarre que d’habitude. Je l’entendis parler avec un homme sans comprendre ce qu’elle disait, puis je perçus plusieurs voix masculines qui se rapprochaient. Enfin des hommes entrèrent dans la pièce, vêtus de blouses blanches. Tous sauf un, qui devait donc être le professeur, avaient un carnet et un crayon et s’apprêtaient à prendre des notes. Ils me regardaient avec curiosité. Le professeur prit la parole.
— Ah, je vois qu’on nous a préparé le sujet. Femme d’une trentaine d’années, caucasienne. Ses impulsions cérébrales sont enregistrées par les capteurs que vous voyez sur sa tête, puis décodées ici (il montra quelque chose dans mon dos), puis transmise à un polymère synthétique que nous allons verser à ses pieds et qui matérialisera ses pulsions. Un autre composant fluide captera le moindre frémissement de sa peau. Je vous demande de noter attentivement l’intensité et la fréquence des impulsions que vous verrez sur l’oscilloscope ici, et de comparer avec les formes que prendra le polymère. Vous me ferez un rapport à la fin de la séance.
Il saisit un seau dans lequel se trouvait une masse rose et pâteuse, qu’il versa à mes pieds, remplissant jusqu’au rebord du cercle. C’était froid et mou. Je ne pouvais pas bouger. Ensuite, du plafond descendit un tube métallique qui déversa sur ma tête un liquide chaud, légèrement visqueux et un peu gras qui se répandit sur tout mon corps, comme si j’avais été enduite de blanc d’œuf. Le professeur monta sur l’estrade et entreprit de m’essuyer les yeux, le nez, la bouche et l’entrejambe très soigneusement. Je compris ensuite pourquoi lorsque je réalisai que le liquide se figeait peu à peu pour former une mince pellicule élastique à la surface de ma peau. Les étudiants me regardaient par en-dessous, sans retenue. Je compris que j’étais un cobaye, et qu’il fallait que je tienne mes promesses de cobaye. Je pensais que j’allais deviner ce qu’il fallait faire, mais au bout d’un moment je me rendis compte que je n’y arrivai pas. Était-ce la lumière crue des néons, ou le côté singulier de la situation, mais rien ne se passa. Les étudiants parurent déçus et le professeur aussi. Alors la jeune laborantine entra dans la pièce et se dirigea vers lui.
— Professeur, il faut la stimuler. Je m’en occupe avec eux, dit-elle en désignant deux des étudiants.
Elle leur glissa quelques mots à l’oreille à tour de rôle, puis enleva sa blouse. Elle était nue en dessous, et déshabilla prestement les jeunes hommes. Ils montèrent sur l’estrade et se placèrent devant moi, afin que je ne perde rien du spectacle. Elle s’approcha de moi.
— Ils vont me baiser, tous les deux en même temps, et tu vas tout voir. Regarde-bien.
Elle se plaça entre les deux hommes, et caressa leur sexe avec chacune de ses mains, jusqu’à les mener à l’érection la plus complète. Puis elle en mit un à genoux et s’allongea sur le dos en posant sa tête sur ses genoux, juste sous son sexe, et il commença à lui caresser les seins. Elle écarta les jambes et l’autre étudiant vint glisser sa tête entre elles. Je ne pouvais rien rater, je voyais absolument tout ce qui se passait et je commençais à m’exciter. Soudain, l’ordinateur émit un petit bip, et je sentis le liquide à mes pieds commencer à bouger. Il se forma deux colonnes qui s’enroulèrent autour de mes chevilles, remontant le long de mes jambes, sur mes cuisses, jusqu’à ma taille, puis de ma taille descendit une langue longue et froide vers mon nombril, puis vers mon sexe déjà mouillé, et la langue devint dure et vint d’appuyer contre mon clitoris, le masser, l’enserrer. L’ordinateur bipait et les étudiants prenaient des notes, le professeur avait l’air satisfait.
— Le sujet montre des signes d’intérêt à la vue des rapports sexuels de nature bucco-génitale qui se produisent devant elle et qui stimulent manifestement son propre désir. Vous noterez que l’objet qu’elle a produit prend la forme d’une langue dont elle se sert pour exciter la zone clitoridienne.
Voir mes pensées intimes ainsi décortiquées me troublait profondément. Je me demandais ce qui allait se passer, si j’allais continuer à mimer sans bouger les gestes que je voyais accomplir devant moi, par le biais de cet étrange polymère obéissant à mes désirs. Le professeur continua.
— Il est intéressant de voir sous quelle forme le sujet souhaitera se faire pénétrer, anale, vaginale ou les deux, et quelle taille elle attribuera le cas échéant aux excroissances qui serviront à cela. Claire, dit-il à la laborantine. Allez-y.
La jeune femme et les deux hommes se relevèrent devant moi. Elle s’accrocha des deux mains à une barre métallique qui était fixée au plafond. L’un des deux étudiants se plaça devant elle, lui écarta les jambes et l’empala d’un coup. Elle gémit, et je sentis le liquide se remettre en mouvement. Une autre colonne se forma entre mes jambes, je la sentis monter, et former un cylindre dur juste sous moi. La jeune femme recevait maintenant de profonds coups de reins et je sentis le cylindre s’animer. Il entra d’un coup entre mes jambes écartées, puis se retira, et recommença, au rythme de la scène qui se produisait devant moi. J’étais écartelée, incapable de faire un geste, soumise à ma propre jouissance et je sentais cette matière froide, devenue dure, me malmener. Je gémissais tant et plus, mais une autre excroissance se créa à ma taille, monta vers mon visage et s’introduisit dans ma bouche. Je la pris et la suçai, elle gonfla jusqu’à occuper tout mon palais. Mes cris s’étouffaient.
— Notez que le sujet a formé un objet de forme phallique d’une dimension légèrement supérieure à la moyenne, ce qui indique que le stimulus visuel est efficace, et a également produit une excitation au niveau buccal. L’appareil de mesure nous indique que le pouls s’est accéléré. Claire, je vous prie, continuez.
A ces mots, le deuxième étudiant se leva et vint se placer derrière Claire et lui saisit les fesses. Je vis son sexe s’introduire en elle par-derrière alors que l’autre la prenait toujours par-devant. Ils alternèrent les mouvements de piston, occupant les deux orifices qu’elle avait entre les jambes, et elle se mit à pousser des cris. Je voyais tout de la scène, et il était évident que j’allais suivre l’exemple, presque malgré moi. Je n’eus pas à attendre longtemps. De la colonne située entre mes jambes partit un autre cylindre, comme la branche d’un arbre, qui se dirigea vers l’arrière et revint pointer juste contre mon anus. La chose s’approcha, et comme l’autre, s’enfonça d’un coup. Je poussai un cri, toujours étouffé par ce que j’avais dans la bouche. Je ne pouvais ni crier ni bouger, bâillonnée, crucifiée et serrée dans ma gangue de plastique, pendant que cette étrange matière allait et venait de plus en plus vite. Les étudiants prenaient des notes auxquelles le professeur jetait un coup d’œil de temps en temps. Claire et moi étions en phase et le restâmes jusqu’au bout, et le laboratoire s’emplit de nos gémissements, puis de nos cris. A la fin, le professeur fit un petit signe et tout le monde sortit, et le liquide mystérieux retomba, inerte, à mes pieds. Au bout de quelques minutes Claire revint et me libéra, en me gratifiant d’un large sourire.
— Pas mal, pour une débutante. D’habitude ça ne marche pas aussi bien. Allez-y, Sonia vous attend.
Je repris une douche pour me débarrasser de la pellicule élastique. Je retrouvai Sonia dehors. Il faisait complètement nuit maintenant. Elle regardait les étoiles. Je ne distinguais pas son visage, simplement sa longue chevelure qui tombait sur ses épaules. Elle se leva en me voyant arriver.
— Élise, il semblerait que nous devions nous dire au revoir. Bien sûr, vous pourrez me rendre visite si le cœur vous en dit, mais il n’y aura plus rien à découvrir, et je doute que la compagnie d’une vieille femme comme moi vous soit encore de quelque utilité.
Je comprenais. Elle m’avait appris, et maintenant, il fallait que je vole de mes propres ailes. Le mieux serait que je ne revienne jamais. Je lui pris la main.
— Sonia…
— Oui ?
— Merci pour tout.
— Je n’y suis pour rien. Allez, filez !
Elle avait prononcé ces mots avec une voix dans laquelle je devinais une pointe de tristesse. Les adieux m’éprouvent, aussi après un dernier signe je lui tournai rapidement le dos et rentrai chez moi, seule dans la nuit.
[gris]Fairy Tale[/gris]
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Commentaires (1)
Pardonnez-moi, Koz, mais have had a sexual eeirepxnce , je traduis e7a par avoir une expe9rience sexuelle . Pourquoi re9duire e7a aux attouchements et au viol, alors qu’il peut s’agir tout bonnement de faire l’amour entre personnes consentantes (qui, au passage, peuvent eatre toutes les deux mineures, parce que je n’ai pas lu la pre9cision apre8s leur majorite9 ). Une expe9rience sexuelle, meame avec un mineur, ce n’est pas ne9cessairement un abus. De plus, dans les 8%, combien ont eu cet expe9rience au sein d’un couple stable ? Si je me re9fe8re e0 mon entourage (qui n’est que mon entourage, mais bon ) : e7a arrive tre8s souvent qu’un couple se forme avant les 18 ans d’un des partenaires, et que bon, je ne vais pas vous faire un dessin. Et dans ces cas le0, je ne crois pas qu’un des partenaires se destine e0 la preatrise. Ou que l’autre sont impube8re.Alors, oui, il y a utilisation trop fre9quente du mot pe9dophilie , et trop de braquage de projecteurs sur les preatres qui ont faute9, par rapport au reste de la population. Mais utiliser ce genre d’e9tude plus que vague pour essayer de le de9montrer, c’est tire9 par les cheveux. D’autant que ce qui est dramatique dans les histoires d’abus sexuels par des preatres, c’est l’abus autant que le sexuel. L’abus d’autorite9, l’abus de confiance, et ce, quel que soit l’e2ge de la victime.Et (et tant pis si je pe8che par optimisme), je crois qu’il y a aussi, de la part de la presse et de la justice, une plus grande se9ve9rite9 vis e0 vis des preatres abuseurs, parce qu’il y a une plus grande attente de vertu e0 leur e9gard. Un voyou violeur, c’est de9gueulasse, un cure9 violeur c’est innommable. Un peu comme les bavures policie8res : un gardien de l’ordre et de la se9curite9 qui vole ou qui tue, c’est plus grave, socialement, qu’un voyou qui fait pareil.