Le Manoir, conte de fées pour adultes VII
Le 08/10/2010
Chambre de bonne
Au fur et à mesure de ses visites, Élise avait fini par prendre goût à ses découvertes et à se libérer du regard sévère qu’elle portait sur elle à chaque fois qu’elle se laissait aller à un plaisir qu’elle jugeait autrefois interdit. Il lui semblait, à trente ans, découvrir enfin son corps, se libérer de toute culpabilité et s’envoler vers une contrée lointaine où seul existait le désir et son accomplissement. Cela se ressentait dans sa vie de tous les jours, elle avait pris une assurance et une joie de vivre qui bouleversait ses relations avec les autres, y compris dans son travail. Ce bouleversement dans son existence solitaire l’encourageait à continuer dans cette voie. Un jour, alors que le soleil brillait haut dans le ciel, elle se rendit à nouveau au manoir, décidée à aller jusqu’où ses fantasmes la conduiraient.
Sonia était absente, une fois de plus, et avait laissé un mot sur la console :
« Vous trouverez sans doute de quoi vous occuper un moment dans la petite chambre de bonne, au premier étage. Allez-y si vous en avez vraiment envie ».
Cette dernière phrase l’intrigua un peu, mais elle se dit qu’elle en avait effectivement envie, et monta l’escalier de marbre. La petite chambre était faiblement éclairée. Elle distingua un lit avec une chose informe dessus, qu’elle pensa tout d’abord être un gros édredon. Elle alluma la lumière, et découvrit que cette chose était en réalité un homme nu, obèse et chauve, dont le ventre et les cuisses faisaient des plis et dont la chair rose et flasque se répandait sur le dessus de lit. Elle eut un réflexe de dégoût, mais l’homme lui intima l’ordre d’entrer et de fermer la porte, et elle s’exécuta, à la fois pétrifiée et excitée. Il ne bougea pas, mais ses lèvres charnues articulèrent quelques mots :
— Déshabille-toi. Entièrement.
Elle obéit et ôta tous ses vêtements. Qu’allait-il lui demander ? Allait-elle obéir aux ordres de ce monstre, le laisser la toucher de ses doigts gras, laisser sa sueur se répandre sur son corps ? Il ricana.
— Tu veux t’amuser, hein ? Ouvre le tiroir de la commode. Il y a un petit gode dedans. Je veux que tu te le mettes. Prends-le, suce-le pour le lubrifier et mets-le toi dans le cul.
Personne ne lui avait jamais parlé comme ça, c’était horriblement cru, mais au lieu de la faire fuir à toutes jambes, cela l’excitait au possible. Et elle savait, sans qu’on ne lui ait jamais dit, qu’elle pouvait s’en aller à tout instant, si la situation lui déplaisait. Pour l’instant, il n’en était pas question : elle resterait jusqu’au bout. Elle ouvrit le tiroir, en sortit le petit plug, l’enduit de salive.
— Tourne-toi le dos vers moi, je veux voir ton cul quand tu vas lui mettre ça.
Elle lui tourna le dos, se pencha en avant et introduisit la chose en serrant les dents, se rappelant son expérience avec le docteur. C’était dur et froid, elle sentit son anus se dilater sous le choc mais elle tint bon. Tout se déroulait d’une façon étrange, mais qui lui plaisait singulièrement. Elle le regarda par-dessus son épaule. Il avait l’air presque surpris.
— Bien. Maintenant regarde-moi.
Il bandait. On voyait son sexe poindre entre les plis de ses jambes et ceux de son ventre, c’était répugnant. De la sueur perlait à son front, et une lueur lubrique traversait son regard. Il semblait se réjouir du spectacle immonde qu’il offrait. A part ça, il était toujours immobile.
— Il y a un autre gode. C’est pour ta chatte. Tu le prends et tu te l’enfonce, en gardant l’autre à sa place. Fais-le.
Elle obéit de nouveau, trouva l’objet, mais ne pouvant s’asseoir à cause de ce qu’elle avait déjà introduit en elle, s’allongea sur le lit, tout près de l’homme obèse, et, écartant les jambes, enfonça la chose dans son vagin, et le plaisir monta d’un cran. Le gros homme soufflait en la regardant faire mais ne bougeait toujours pas. Elle continua et pensa qu’elle allait arriver ainsi à l’orgasme, sous l’œil lubrique de ce monstre avachi. Elle eut un court instant l’impression qu’il hésitait. Mais au bout d’un moment, il lui demanda d’arrêter et se leva. On aurait dit une montagne de graisse tremblotante et suante d’où émergeait un bâton turgescent. Il se déplaça lourdement vers un bord du lit, se pencha vers elle et dit dans un souffle :
— Enlève tout et mets-toi à quatre pattes, je vais t’enculer.
C’était là qu’il voulait arriver et elle ne pouvait plus reculer, elle n’allait pas partir maintenant, même si la suite lui faisait peur. Elle ôta les deux objets, tremblante, puis se mit à quatre pattes sur le lit, la tête dans un coussin, s’apprêtant à le mordre. L’homme arriva derrière elle, elle le sentait. Ses grosses mains moites saisirent ses fesses, les malaxèrent, puis elle sentit une langue charnue et visqueuse se glisser entre ses fesses jusqu’à son anus, alors que le souffle de l’homme s’accélérait, et qu’il enduisait littéralement son cul d’une salive épaisse et glissante, faisant de temps en temps sa langue plus dure pour pouvoir la faire entrer. Un pan de mur à côté d’elle s’éclaira, et une image apparut. Elle mit un peu de temps à comprendre ce qu’elle représentait, puis réalisa que c’était elle, qu’elle était filmée par une caméra située quelque part sur son côté. Elle se voyait à quatre pattes, la tête sur le côté, appuyée sur le coussin avec un rictus de dégoût, elle voyait le visage de l’homme disparaître entre ses fesses en même temps qu’elle sentait sa langue la parcourir, elle voyait aussi son gros corps plein de plis penché en avant, avec son sexe rouge émergeant de la graisse. Enfin, au bout d’un moment, elle ne sentit plus la langue et vit qu’il s’était redressé. Il eut encore une hésitation, puis se pencha vers elle et murmura, d’une voix rauque « C’est ce que tu veux, hein ? » et elle dit oui, plusieurs fois. Il se redressa et une chose dure commença alors à se promener entre ses fesses, hésitant contre son orifice, puis repartant. Sur l’écran formé par le mur, elle le voyait tenir son sexe et le présenter presque à l’horizontale contre son anus. Elle glissa une main vers son entrejambe.
— C’est ça, touche-toi. Tu vas voir ce qu’il va prendre, ton petit cul.
Puis, d’un coup, sans qu’elle puisse réagir, les deux grosses mains écartèrent brutalement ses fesses et le sexe de l’homme força le passage, et elle le sentit millimètre par millimètre s’enfoncer, son orifice cédant sous la force du choc. Elle cria.
— Gueule pas, ma belle, ça fait que commencer. Il est étroit ton petit cul, tu dois bien la sentir en ce moment, pas vrai ?
Elle ne pouvait répondre à ces obscénités, et continua à regarder sur le mur ce qu’elle était en train de subir, et en même temps qu’elle le sentait l’empaler de plus en plus loin, elle voyait le bassin de l’homme se rapprocher du sien, y enfonçant ce gros membre rouge et raide qui l’écartelait. Elle ressemblait maintenant à la femme sur le tableau dans le cabinet de curiosités, sauf qu’elle ne souriait pas. Le gros homme tenait ses deux hanches dans ses mains, fermement. Elle sentait la sueur de ce type dégoutter sur son dos lorsqu’il se penchait sur elle, et son énorme ventre s’écraser contre ses fesses à chaque coup, et voyait cette masse informe s’agiter d’avant en arrière de façon grotesque. Il ne la ménagea pas un instant, allant et venant de plus en plus fort, jusqu’à ce qu’elle crie, implore qu’il la défonce, encore et encore, puis retombe anéantie, le nez dans le coussin.
Quand elle reprit ses esprits, l’homme était parti depuis longtemps. Elle se rhabilla, les jambes flageolantes. Elle avait encore dépassé les bornes, et cette chose répugnante qui l’avait prise d’une façon encore plus répugnante ne laissait pas de l’étonner. Pourtant, cette fois, aucune honte ne venait troubler ses pensées. Juste de la curiosité pour cette personne qu’elle était devenue, pour cette nouvelle liberté qu’elle avait conquise.
[gris]Fairy Tale[/gris]
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Commentaires (10)
Tiens tiens... Si l’on avait parlé ainsi d’une femme obèse, comme d’une "chose" répugnante et monstrueuse ?... Les étalons musclés et désirables d’un côté et, de l’autre, les autres, à savoir les vieux, les dodus, les chauves et autres monstruosités masculines ? Ah bon...
Ca devient du sous SAS ; N’est pas Sade qui veut .....
Cette série de nouvelles "Le Manoir" s’annonçait prometteuse. J’ai l’impression que l’on verse maintenant dans la médiocrité. Dommage.
Désolée... Les critiques sont justes, je vais essayer de me justifier un peu...
Dans mon idée la description de cet homme comme une chose répugnante et monstrueuse permet de libérer Elise du jugement qu’elle pourrait porter sur elle-même. Tant pis, je vais faire de la sous-psypsy-caca (après avoir fait du sous SAS...) mais disons qu’elle peut ainsi projeter sur lui ses dégoûts, en quelque sorte. La difformité physique et le langage ordurier ne rendent pas l’homme moins désirable pour elle, au contraire.
Quant à Sade, c’est bien gentil cette aventure à côté de celles décrites par le divin marquis !
Même impression que François, quel dommage ! J’ai du mal à croire que l’héroïne puisse ainsi se libérer de ses dégouts…
Je vous trouve bien sévère pour une seule nouvelle moins excitante que les autres (pas trop mes fantasmes les obèses obscènes) mais toute aussi bien écrite. J’ai hâte de lire la suite des aventures de ton héroïne qui seront, je l’espère, plus agréable que celle qu’elle vient de vivre !
Je reconnais qu’avoir versé dans le "j’envoie du lourd" était un exercice périlleux et que le résultat est raté. ça m’apprendra !
Chère Fairy Tale,
Je suis désolé de vous avoir semblé si sévère. En fait, je n’en avais point contre l’obésité, loin de là, mais plutôt de la vulgarité des gestes et dans le manque de respect. J’avais ressenti le même dégoût dans la nouvelle précédente, La Bibliothèque. S’il vous plaît, continuez d’écrire, vous êtes intéressante à lire.
Moi je suis pas d’accord avec vous !
au contraire cette dualité dans la tête d’Elise le degout de l’homme et l’envie d’experience qui s’affrontent, le dilemme entre l’envie et la répulsion et finalement le moment où elle s’accomplit (car elle le voulait déjà depuis la 2eme nouvelle) sont vraiment bien décrits !
merci pour ce cheminement psychologique bien illustré
Moi, j’ai adoré, vraiment !