La boîte
Le 29/11/2009
Où Anne, sur mon invitation, découvre un nouveau jeu...
Anne vint à moi, avec son égal sourire. Sa présence me mettait toujours dans un état second ; et ce n’était ni sa beauté, ni sa jeunesse, quoique celles-ci ne fussent pas ordinaires - loin s’en faut - qui en étaient la cause. Non, une sorte de rayonnement solaire, une exhalaison occultiste, émanaient de ses yeux, de son regard, de tout son corps et tout ceci savait me prendre de la meilleure des façons. D’un accord tacite, nous ne devions prononcer aucun mot, ne faire aucun geste qui vînt rompre cette félicité ; sorte de contrat signé de nos actes juste après notre rencontre sur la côte. Tu m’avais fait comprendre que tu voulais voir, toucher, connaître, sentir le plaisir, découvrir des émotions nouvelles car malgré toi toutes les parcelles de ta peau sans cesse criaient de joie sous les secousses de tes orgasmes puissants. Et tu m’en réclamais. Tu me faisais confiance. Tu m’aimais. A ta manière. En quelque sorte. Nous nous introduisîmes dans le Club aux allures de vaisseau spatial et fûmes accueillis aimablement. L’on te regarda avec des regards d’invites et des yeux curieux. On t’attendait, bien sûr ! L’endroit se composait d’un certain nombre de pièces plus ou moins grandes et éclairées. Partout, des couples dansaient ou se lutinaient discrètement. Les gens d’ici étaient plutôt marginaux et se complaisaient dans des tenues ou des façons d’agir singulières. Cela t’a plu immédiatement. Je t’amenais donc sans tarder dans une des salles du fond, la plus grande, et te désignais du doigt une sorte de grosse boite noire étroite, haute comme un homme et posée discrètement en un coin reculé. Tu t’étonnas de la présence d’un tel objet.
- Etrange ! Fis-tu simplement.
Cette jeune provinciale ne resterait pas longtemps dans l’ignorance de certaines pratiques ! Pensais-je en souriant tandis que je l’entraînais affectueusement vers l’engin en question. J’ouvris la petite porte noire qui en barrait l’entrée et t’invitais à y pénétrer. Tu me tenais le bras. Tremblais un peu. Craignais-tu cette nouveauté ? N’avais-tu pas confiance ? Elle me dit à l’oreille :
- Je t’aime.
Je ne te répondais pas et te laissais le passage. L’intérieur se révéla totalement noir avec juste assez de place pour se tenir droit sans rien pouvoir faire quoique ce soit d’autre. Je refermais doucement la porte, bloquais le verrou extérieur et m’éloignais. Je commandais une boisson puis m’asseyais tranquillement juste en face. Le supplice que j’avais ordonné et que tu avais toi même souhaité allait commencer. La petite lumière bleutée qui se trouvait à l’extérieur s’alluma. C’était le signe. Rapidement, deux hommes s’approchèrent. A la manière de se frotter l’un contre l’autre, ils ne laissaient que peu de doutes sur l’état de leur relation. L’un, le plus âgé, qui semblait un habitué, se décida rapidement, toucha le bois sombre, le caressa quelques secondes puis enfonça franchement sa main dans l’une des nombreuses ouvertures qui perçaient le meuble et qui s’ouvrit sous la ferme poussée. Anne émit un petit cri de surprise au contact de cette soudaine intromission. Bien sûr, de loin, ces ouvertures discrètes restaient invisibles aux visiteurs puisque recouvertes d’un cuir noir et souple mais après un examen plus attentif, il s’avérait que celles-ci étaient particulièrement bien pensées. Si judicieusement positionnées et taillées, elles ne permettaient aux invités et curieux que de plonger à l’aveugle un seul bras à la fois à l’intérieur. Tout le plaisir était de découvrir qui voulait bien, en se cachant à l’intérieur, se prêter au jeu de la découverte. Les hommes, déçus, repartirent aussitôt. Sans doute s’attendaient-ils à autre chose. Puis ce fut comme un signal. Un groupe, puis un autre vint se coller contre les parois sombres. Déjà, on se bousculait. Des bras, des mains, forçaient les petites entrées et tâtaient les formes offertes enfermées à l’intérieur. La mêlée escomptait se formait. Je n’apercevais que des dos, des fesses, des cuisses qui se pliaient, qui se contorsionnaient afin de sentir plus loin les courbes ou les secrets humides. On se battait presque. Il y avait peu de place et chacun voulait une part de ce qui s’offrait à eux. Anne criait maintenant. Je l’entendais s’agiter, se tordre, vouloir peut être échapper aux attouchements impudiques et furieux. Je savais qu’elle ne pouvait absolument rien faire. Elle se trouvait intégralement offerte ; victime soumise aux caprices de mains et doigts aveugles. Aimait-elle ce traitement ? Prenait-elle son plaisir ? Il me semblait que oui.
Puis on entendit un long cri, comme une plainte. Cela dura éternellement. Je décidais alors de cesser le jeu. D’ailleurs, instinctivement, tous l’avait compris. Les uns et les autres se retiraient un à un. J’ouvris la porte et dégageait une jeune femme blême mais souriante encore. Elle s’accrocha à mon épaule et je l’aidais à se remettre. La sortie nous apporta un bon air humide et vivifiant.
[gris]YannYann[/gris]
Commentaires (1)
Agréable, imaginatif, mais un si mauvais français que ça gâche tout le plaisir. Dommage ...