Dur/e
Le 20/08/2020
J’imagine des options estivales nouvelles, que l’hôtel pourrait permettre. J’imagine qu’au bord du lac, tu pourrais être à l’hôtel X, moi à l’hôtel Y, pour son charme suranné. Plutôt que de jouer à la bourgeoise qui t’attend en contemplant l’immobilisme de cette étendue d’eau, je suis dans celui de la soubrette, portant le talon haut, l’uniforme court et le plumeau avec malice, car les plumes d’autruche te caresseront à merveille. Tu me rejoins, entre dans ma chambre et me trouves penchée, époussetant, révélant un espace de chair entre le haut du bas et le début de la jupe. Je sais que tu voudrais m’enculer sans ménagement, car la scène est tout aussi cliché que tentante, mais j’ai envie de t’attacher. Cela fait si longtemps. Je ligote fermement tes poignets et tes chevilles aux barreaux du lit, cela me donne l’illusion d’un temps que je contrôle, d’une gestion autonome du plaisir et de l’organisation de la jouissance. Comme j’ai le temps, je commence par des alternances de baisers et de caresses qui vont de la plante de tes pieds à tes yeux clos. Je te masse en te tournant le dos, de manière à ce que tu puisses voir mon cul, ou ma chatte qui se frotte sur ton ventre pour augmenter mon excitation. Je suce tes doigts de pieds, glisse un doigt dans ma chatte, je fais ce que je veux.
J’ai ouvert la baie vitrée sur le lac et les épais rideaux dansent avec le vent. Je me cale sur ce rythme.
Comme tes cuisses sont écartées, voire même écartelées, je vois magnifiquement tes couilles. Je les soupèse, caresse, gobe, lèche, chatouille. Je les aime beaucoup. Je cherche aussi sur ta cuisse ce fameux point qui excite de façon aussi précise qu’un interrupteur fait jaillir la lumière. J’ai envie d’observer l’arrivée de ton érection par mes gestes périphériques. Ni ma langue ni mes doigts ne toucheront ta queue avant de la voir frétiller doucement, puis se redresser. Aux premiers tressaillements, je triche et frotte ma chatte contre elle, en y mêlant mes doigts. Je me contorsionne pour glisser aussi mes seins dans ta bouche. J’adore que tu les suces.
Je glisse ma bouche vers ton oreille pour te dire des petites cochonneries, j’aime que nous parlions en baisant. Mais nous n’en sommes pas encore là. Ma langue tourne à présent autour de tes mamelons sans savoir si tu préfèrerais éviter ma rudesse lorsque je les titille. Ma langue continue une descente caressante vers tes organes chéris, léchant ici un nombril, grignotant quelques poils par là. Je plonge mon nez dans l’aine, pour inspirer cette bonne odeur latente de sexe, et m’occupe enfin de ta bite. Lentement, très très lentement, puisque ici le temps est suspendu. Je regarde d’abord ce paysage adoré : monts et vallons de chair douce et voluptueusement abandonnée qui a un moment magique feront jaillir un K2 magistral et émouvant. La pointe de ma langue dessine des arabesques hasardeuses sur tes couilles, ta hampe, ton gland, tandis que mes doigts caressent la sylve argentée. Je happe ton gland du bout des lèvres de façon à ne suçoter que la chair autour du méat. Et enfin, tout doucement, je commence à te gâter, relevant les yeux vers toi, scrutant les signes d’un plaisir sur ton visage, écoutant ce que tes râles m’indiquent. K2 se forme lentement au fond de ma gorge, tandis que mon va-et-vient est lent et que d’une main je serre la base de ta hampe pour garder près de moi ce flot de sang qui vient gonfler l’objet de ma joie. La lenteur rend au temps toute son élasticité : il ralentit, se cale sur mon rythme. Alors que ton plaisir se fait sentir, que mon excitation monte, je voudrais déjà te sentir au bord du bonheur, mais glisse doucement vers tes fesses et tente plus ou moins habilement des coups de langue qui courent de ton sillon à tes couilles et ta queue, t’inondant de ma salive pour imiter nos sucs.
J’essaie de ne pas suivre tes envies (légère accélération du tempo), ni les miennes (m’affoler, faire courir ma langue à vive allure pour te laisser croire à son ubiquité : en même temps au creux de ton sillon, sur le galbe de tes couilles et dévorant ton sexe). J’éternise ma lenteur et ne jouis, pour l’instant, que du délice de t’avoir à ma merci par les liens du plaisir et des menottes.
Parce qu’il fait si chaud, je me lève ouvrir une autre fenêtre et les rideaux lourds reprennent leur danse. Je prends dans le mini-bar une glace au café et reviens vers toi, badigeonner ta queue de cette crème. Le froid et la surprise la tétanisent un instant, mais ma langue suit chaque filet coulant dans les plis de l’aine, dans ta forêt de poils et sur tes couilles jolies. Je lèche ta bite comme un esquimau jusqu’à ce que tout le parfum de café soit envolé et j’aspire entière cette merveille pour la sentir gonfler sous mes légers mouvements de succion. Je ne compte pas ouvrir tes menottes avant encore un moment. Je rêve de t’offrir mes seins, de mordre ta bouche, mais m’en tiens à ma résolution initiale : te faire une pipe lente, délicate, douce, ne te menant pas à l’orgasme mais à la volupté des caresses. De la pulpe de mes doigts, je caresse tes couilles et cherche à chatouiller ta prostate…
Ma pipe, tout aussi lente et rêveuse soit elle, n’en n’est pas moins efficace, ce à quoi je ne m’attendais pas. Ma bouche est à présent pleine d’un membre bien dur et irrésistible. Je me retire, je le regarde et ne résiste pas. Je m’installe à califourchon sur toi en te tournant le dos et m’empale de façon à voir et pouvoir jouer avec tes couilles. Mais d’abord je m’empale, disais-je, doucement, très doucement, pour sentir la couronne de ton gland caresser chaque centimètre de ma chatte. Déjà les sensations sont uniques et indescriptibles et j’aime qu’elles durent (c’est le moment où je m’aperçois que le mot « dur/e » à la même importance, chez toi comme chez moi, sans avoir du tout le même sens). J’aimerais un jour être capable de te décrire au ralenti ce que je ressens, mais disons pour l’instant que mes chairs s’allument et réclament immédiatement un va-et-vient, qui ne cesse de faire croître cet « allumage » jusqu’à une première résolution, qui elle-même en réclame d’autres, jusqu’à épuisement. Te dire que cette rencontre entre ta queue et de ma chatte est la meilleure du monde ne suffira pas à t’aider à cerner la joie inouïe qui s’en suit, mais tu en tires quelque bonheur, par conséquent tu as une vague idée de ce dont je parle et je peux reprendre ma narration. Je te chevauche lentement, dans ce temps qui dur/e, d’une main je caresse tes couilles, me régale et peu à peu m’emballe.
La chaleur moite s’invite, rend nos peaux collantes, ce dont je me réjouis ; mes sensations internes vont croissantes et nécessitent l’aide de tes mains miraculeuses sur mes seins pour que je puisse jouir pleinement une première fois. Hélas, elles sont loin derrière moi, trop bien attachées pour que tu te libère dans la fureur d’un mouvement. Je redouble ma cadence pour atteindre un premier ciel sans que tu m’y rejoignes : je veux te gâter autrement …
Une main. Je libère une de tes deux mains, pour la promener sur mes seins, plonger tes doigts au fond de ma gorge, sur ma chatte. Comme ça, brièvement, parce que j’en avais envie tout à l’heure, quand je massais ta bite au fond de ma chatte, quand je massais ma chatte sur ta bite. Tu ne dis rien, mais je sais lire les expressions de ton visage, et moi aussi j’ai chaud.
Je détache la seconde menotte du lit, sans totalement te libérer : je referme le cliquet sur mon poignet et t’entraine vers la salle de bains. Pourras-tu m’enculer ainsi lié à moi ? C’est la question que je me pose. Je fais couler l’eau de la douche, et le jet qui sort de la large pomme de la douche nous inonde. Je me colle à toi et réfléchis à ce qu’il est possible de faire. Je flanque nos mains reliées sur mes seins et attrape de ma main libre ton vit joli que je frotte sur mes fesses et ma chatte, maladroitement car il me manque une paire d’yeux dans le dos. Ta queue, dont l’érection dure depuis un temps très long, n’a pas besoin de mon aide. Elle attends que je me cabre pour faciliter le chemin de la félicité, ce que je m’empresse de faire, les jambes bien écartées et une main à présent sur la paroi de la douche, pour nous garder en équilibre, toi dans moi. Nos mains doubles pétrissent les pointe érectile d’un de mes seins, il te reste l’autre pour enfoncer tes doigts dans la chair de mes hanches, une bouée dans la mer de marbre glissant, à nos pieds. L’eau continue de couler, s’enroulant sur ta queue, à chaque fois qu’elle s’extrait de mon cul pour mieux la tambouriner ensuite. Trouves-tu une valeur ajoutée à l’eau ? Je n’en sais rien. Mais les gouttes qui coulent au bas de mes reins et embrasse ta queue avant de venir échouer sur les lèvres de ma chatte ajoutent à mon effervescence. Tu accélères le mouvement, pendant que je te parle de la joie que j’ai à sentir que nous approchons des ciels étoilés. Encore un peu, s’il te plait. Putain. C’est bon. J’entends ton râle qui monte et tortille mes fesses pour prendre prolonger encore mon orgasme et aider le tien, qui dure un peu plus longtemps ... Ton corps se détend sur le mien, tes bras m’enrobent et un baiser glisse dans mon cou. Asseyons nous un instant dans la douche en laissant le jet couler sur nous. Il fait si chaud et c’est si bon.
Cômette
© illustration : Louise Bourgeois