Sur les sentiers refoulés

Le 09/08/2012

Profitant de l’automne, elle s’était décidée à laisser son ami, trop casanier à son goût, pour aller, seule, fouler les feuilles déjà mortes. De la forêt humide s’exhalait une odeur forte d’herbes et de bois mort imbibés de pluie. Un chemin creux se frayait à travers les hauts hêtres presque entièrement nus.

La solitude et l’ennui, si prompts à naître dans une nature mourante, s’emparaient d’elle lorsqu’elle aperçut une silhouette au bout du chemin boueux. Elle avançait lentement, relevant la tête, savourant la fine brise un peu humide et examinant à la dérobée le promeneur. Un chapeau de feutre brun, une peau claire, les mains profondément enfouies dans les poches de son pardessus. Arrivé à sa hauteur, il sourit et lui adresse un salut amical. Tous deux s’arrêtent et engagent alors une discussion banale propre aux rencontres imprévues et pourtant fréquentes sur les chemins de randonnées. Mais l’homme propose déjà quelques pas ensemble et elle accepte. Il lui paraît intelligent et sa sensibilité à l’égard de la nature lui plaît. Son humour aussi. Après la promenade elle l’invite dans un café afin de prolonger la conversation et surtout la rencontre. Très vite elle se retrouve dans son appartement. Il a ôté son feutre noir, son manteau. Elle s’est mise à l’aise et la discussion continue, pourtant ils semblent gênés. Des mots lui traversent l’esprit et s’enfuient : infidélité, tromperie ... Mais l’odeur de plus en plus présente de l’homme l’occupe toute entière. Elle l’embrasse et savoure son haleine. Ses mains longues et épaisses ne tardent pas à se glisser sous son pull et elle sent le désir. Bientôt les mains caressent ses seins encore prisonniers de la lingerie. Il continue de l’embrasser alors que ses mains toujours actives achèvent de lui ôter ses vêtements. Un genou entre ses jambes il s’attarde sur ses seins désormais nus. Maladroitement elle le déshabille. Protégée par les draps du lit chaud, elle profite de ce genou si justement appliqué. Puis s’écrasant contre son corps elle sent le sexe chaud durci contre son ventre. Ses mains alors le serrent, le caressent, l’agacent. Elle se penche et l’embrasse. Sa bouche s’entrouvre et prend le gland humide pour l’envelopper de sa langue. Il se retire, dépendant de son plaisir. Ses mots lubriques l’excitent malgré elle. Elle sent le haut de ses cuisses se mouiller et une agréable douleur à l’intérieur même de son sexe. Ses doigts écartent la faible fente et après avoir inondé les lèvres toutes entières s’attardent sur le clitoris déjà dur et gonflé. Ses mots, l’agilité de ses doigts l’étourdissent et perdant la tête elle s’entend dire des mots qui l’auraient fait rougir. Sa langue indiscrète et savante s’introduit puis longe les lèvres où elle décide de s’arrêter. Très vite une chaleur l’embrase et avant la fin de ce plaisir elle se sent prise juste assez brutalement. Ses jambes se relèvent pour permettre une pénétration plus profonde. Les coups d’abords lents et réguliers s’accélèrent et le calme revient. Il se séparent alors malgré eux mais restent enlacés pour se souvenir.

La brise est devenue plus mordante tout à coup. Elle croise le regard de l’homme enfin parvenu à sa hauteur. Après un salut poli il s’éloigne sans attendre de réponse. Elle songe alors qu’il est l’heure de rentrer.

[gris]Gatzibelza[/gris]