La case départ
Le 02/01/2010
Isabelle s’ennuyait à mourir, son attention essayait en vain de s’accrocher aux brides de conversations décousues, aux rires forcés qui résonnaient autour d’elle….Des hommes aux regards concupiscents, attirés par le décolleté vertigineux de sa robe de cocktail noire, tentaient en vain de l’entrainer depuis deux heures dans une conversation par de stupides arguments. Elle répondait à leurs avances malhabiles par l’indifférence.
Il faisait chaud à mourir, elle sentait, par instant une goutte de sueur perler au creux de ses épaules, rouler un instant et descendre doucement le long de son dos, vers le creux de ses reins avant de disparaitre embuée de chaleur à la lisière de ses dessous.
Il faisait chaud, trop chaud, l’alcool lui montait curieusement à la tête ce soir.
Les sons ralentirent tout à coup, la lumière se fit aveuglante.
Noir…. Silence …. Des cris…. .Des bruissements….. Peur…. .Une peur atavique qui s’emparait brutalement d’Isabelle, lui tordant le ventre. Elle prit alors conscience de son environnement….Elle gisait allongée sur une étoffe au tissage grossier à même le sol….Ses yeux voulaient s’agrandir et percer le mystère de cette profonde obscurité. Ses sens primitifs étaient en alerte. Elle connaissait la situation dans laquelle elle se trouvait au plus profond d’elle-même. Elle n’osait toutefois bouger, utilisant son instinct pour comprendre son environnement….Une idée se fit jour….. Jungle ?... Mon Dieu, une jungle ? Elle n’y avait jamais mis les pieds, mais elle savait du plus profond d’elle-même qu’elle n’était plus au cœur de son monde, mais AILLEURS, ici, en un territoire ou sa belle assurance, son argent n’avait plus d’utilité….
Elle hurla….un silence brutal lui répondit, un silence lourd, fait de l’interrogation de cette vie grouillant tout autour d’elle à qui elle venait de signaler sa présence….Un bruit dehors…. On accourait…. Plusieurs personnes…… Un bruissement, une lumière vive…. Isabelle découvrait tout à coup l’embrasure d’une ouverture…. Les contours de la pièce se précisèrent à mesure que ses pupilles se rétrécirent.
Elle gisait sur le sol d’une cabane, une case de petites dimensions, au sol de terre sombre, aux murs de branches et de tourbe. Deux hommes qu’elle commençait à apercevoir au-delà de la lumière de leurs torches enflammées se tenaient de part et d’autre de l’ouverture par laquelle ils étaient entrés. Elle voyait surtout leurs jambes puissantes, ils étaient noirs. Un pagne court ceignait leurs reins. Isabelle devinait leur musculature fine et puissante de coureurs des bois…d’hommes de la nature…. Mon Dieu, sa raison se fissurait.
Les deux hommes restaient immobiles, elle sentait leur regard braqué sur elle. Un bruissement, un pas léger, une voix de femme au langage incompris, d’une sonorité grave, s’adressa à eux d’un ton impérieux et posé.
L’homme de droite tendit sa torche à son compagnon, il s’avança vers Isabelle, à présent à genoux.
D’un geste assuré, fort, mais sans violence, il lui saisit le poignet, la faisant se dresser sur ses jambes le long de son corps viril. Il était grand. Isabelle devina sa puissance. Elle ne put s’empêcher de le humer, poussée par son instinct. Il exaltait l’odeur du bois, d’herbes séchées, de coco, mêlées à la fragrance sauvage de sa peau. Il la guida sans violence au devant de la femme devant laquelle il baissa la tête.
Les yeux d’Isabelle s’agrandirent, elle avait devant-elle une jeune fille à la beauté incroyable. Une femme-fleur métissée au mélange improbable, au corps parfait dont le visage encadré de cheveux ondoyants, exprimait un mélange inédit de douceur et de fierté. Ses jambes magnifiques luisaient à la lumière des torches.
Elle s’adressa à Isabelle, dans un français impeccable.
Veuillez me suivre Mademoiselle.
Vous parlez français ? Ou suis-je ? Que c’est-il passé ? Ou allons-nous ?
La jeune métisse se tourna vers elle, et dressa un doigt gracile qu’elle apposa avec douceur sur les lèvres d’Isabelle, plongeant un instant son regard clair dans ses yeux. Sa main s’ouvrit et caressa la joue tendre de la jeune femme. Isabelle ne put se contrôler, elle tendit la tête, acceptant la caresse, en fermant les yeux, s’attendant presque à être embrassée. La magnifique créature lui pris la main et l’entraina au dehors.
La nuit y était profonde, mais Isabelle put distinguer à quelques dizaines de mètres la masse sombre et imposante d’une grande case à travers laquelle filtrait une lumière sauvage.
La belle métisse y entraina la jeune française.
L’intérieur de la case semblait plus immense encore. Le sol était tapissé d’herbes fraiches, recouvertes par endroit de fourrures tachetées et colorées. Des coffres luxueux étaient disséminés dans la pièce, débordant de richesses exotiques. A proximité de l’entrée, une table d’un raffinement exquis exposait une collection de fioles et de bouteilles ouvragées qu’Isabelle imagina remplies de breuvages exquis. Incongrue en cet endroit, une montagne de glace, débordait d’un seau en argent aux dimensions peu communes. Ses sens enregistrèrent rapidement l’ensemble des sollicitations, qui comblèrent son esprit. L’odeur surtout, saturée de santal, de jasmin et de chèvrefeuille rassurèrent Isabelle, tout en lui procurant une douce sensation au creux des reins. Instinctivement elle se dressa, ses atours mis en évidence, le pubis avancé. Ses yeux dans l’instant avaient découvert l’inimaginable.
Au milieu de la pièce, trônait un lit fantastique, fait de bois flottés, d’un amoncellement extraordinaire de fourrures et d’herbes tendres. Sur ce lit, un homme, d’âge mur que son esprit reconnu. Il était l’Homme, la voix de ses rêves enflammés depuis l’adolescence ; un homme à l’assurance évidente, à la peau blanche et fine.
Il reposait nu, assis en tailleur sur cet amas de douceurs. Un geste de la main, et la belle métisse vint se mettre derrière lui, dénouant sa natte et plaquant son corps nu à son dos. Ses mains habiles et légères vinrent se poser avec évidence sur les cuisses puissantes de l’homme.
Du regard, il parcouru Isabelle, un sourire gourmand apparu sur ses petites lèvres charnues. Un léger mouvement de tête … des mains frôlèrent le dos d’Isabelle, et sa robe s’ouvrit comme une corole.
Les mains puissantes d’un homme dans son dos parcoururent son corps, des mains noires qui malaxèrent sa chair avec assurance et précision. Des mains d’une douceur exquise, enduites d’une substance douce et odorante. Insensiblement elles l’approchèrent de la couche. Elle devinait l’homme noir, les hommes noirs proches de son dos. Elle n’osait se retourner. Elle était fascinée….tant d’exotisme….et pourtant tant de choses reconnues. Son regard était figé sur l’homme-maître qui emplissait à présent son champ de vision, son esprit faisant abstraction du décorum. Elle caressait des yeux son corps. Elle devinait la douceur de sa peau, la puissance de ses muscles encore visible malgré l’âge, la douceur de son regard émaillé de rides formant des rayons de soleil au coin des yeux. Elle l’aima immédiatement.
Les mains de la métisse, jouaient avec le sexe de son maître, en parcourant la tige longue et racée, soupesant avec douceur les bourses imberbes et lourdes. Le gland d’une forme parfaite semblait avoir été sculpté dans un morceau de jaspe rouge. Il brillait à la lueur des torches disséminées tout autour de la pièce, tache de couleur pourpre sur cette peau blanche d’homme, mise en valeur par les mains magnifiques de la jeune fille à la peau brune.
Des mains derrière Isabelle caressaient à présent ses fesses, malaxant ses chairs épanouies ; d’ autres mains lui caressaient les cheveux, la poussant assurément en avant, parcourant son cou et ses épaules. Instinctivement Isabelle alla à la rencontre du corps des deux hommes en retrait derrière elle. Mais les mains au contraire lui refusèrent cet élan, l’accompagnant encore plus en avant, la dirigeant vers leur beau maître. Les mains roulèrent sa culotte, alors qu’elle basculait, buste en avant vers la couche monumentale.
L’homme-maître lui saisi avec douceur les épaules. Isabelle reconnu ses doigts, ils enflammaient son corps depuis toujours. L’homme embrassa sa chevelure, elle reconnu son odeur, jasmin, chèvrefeuille et cèdre.
Isabelle ne s’appartenait plus, elle appartenait à une vie passée, à une vie future ou elle connaissait cet être, il était son maître bienveillant, le mentor de ses nuits enflammées. Elle tendit la main, toucha la peau douce et chaude du ventre désiré. D’un geste assuré elle pris la main de la métisse, l’écarta du sexe de l’homme et se saisi avec délectation de la tour d’ivoire, dure, chaude et vivante qui lui emplissait si bien la paume. Elle caressa avec assurance le sexe de l’Homme, le branlant avec confiance, plongeant son regard vert au fond de ses yeux sombres. Sa main se fit douce sur sa hanche alors qu’il lui prenait les épaules, la courbant avec désir. D’un étirement félin, Isabelle se déplia, frôla de ses seins épanouis la poitrine virile, et de ses tétons enflammés, parcouru le corps musclé jusqu’au bas des jambes. Sa langue avide, parcourait avec retard le même chemin, s’enivrant du gout affirmé et enivrant de sa peau. Sa langue parcourait la chair désirée, fondant sous l’essence de celle-ci, reconnaissant chaque épice, chaque composant de son gout.
Sa langue découvrait le contact de cette chair jumelle. Le gland de l’homme en avait la même souplesse, la même douceur infinie. Elle s’enroula tout autour, s’extasiant de reconnaître par-dessous et par-dessus cette texture friande. Elle en parcourait le sillon de la pointe, la langue à son tour entourée de sensation de chaleur aimante, d’extase gouteuse et de découverte enchantée.
Sa bouche se fit douce autour du sexe, ses lèvres humides, surent sans doute pour la première fois, créer l’anneau de plaisir, l’expression des ses sens éblouis qu’elle voulait transmettre à son mentor. Elle savait ce qui comptait à présent…. Lui donner du plaisir, le faire jouir en sa bouche amoureuse, recueillir l’essence de ses sens en elle, boire la fulgurance de son plaisir, l’élixir de sa maturité.
Elle se fit douce et forte, avalant avec plaisir et envie le membre de l’homme, s’appliquant à l’entourer de toute part, lui faisant découvrir la fournaise de son palais, la fraicheur de sa langue, la douceur de sa joue, la dureté de ses dents. Elle serrait les cuisses de l’homme, s’égarant vers ses reins, aglutinée au bas de son ventre.
Dans son dos les deux serviteurs avaient saisis de larges éventails, et d’une main les agitaient tandis que de l’autre ils caressaient son corps avec respect. Les mains de la métisse, caressaient la poitrine du maître, ses seins plaqués contre son dos, elle lui mordillait le cou.
Mais ceci n’avait aucune importance, aucune consistance, pour Isabelle. Seule comptait la tige de chair dure en sa bouche, l’odeur enivrante, qui s’évadait de la douceur évanescente du pubis de l’homme. Rien n’existait que le fruit admirable qui caressait ses lèvres. Ce fruit tendu qu’elle aurait aimé mordre, pour en faire jaillir le jus. Elle s’abandonna, elle oublia toutes ces années de pudeur retenue.
Elle coulissait, elle embrassait, elle léchait, bouche avide et luisante, regard de fièvre contemplant par-dessous la montée du désir de son maître ; attentive elle écoutait sa respiration, s’appliquant à coulisser en rythme avec celle-ci, soumise à l’expiration saccadée qui s’échappait avec délectation de la bouche de l’homme. Elle se sentit comblée lorsqu’elle entendit un gémissement, soulagée lorsqu’il appuya sa nuque contre son bas ventre, plaquant au fond de sa gorge sa chair tendue. Elle le maitrisait à présent, le menant par d’habiles touches vers le plaisir. Il n’était qu’une chose, noyée en son palais, qu’afflux de sang refoulé par la marée de son envie. Elle se sentait maitresse, tenant l’homme en son pouvoir. Il s’agitait maintenant, tendant son bas ventre vers les caresses humides qui diluaient sa volonté, le faisant passer du rôle de maitre à celui de mendiant. Il quémandait son plaisir, par des paroles brèves, des onomatopées à peine murmurées. Isabelle savait qu elle le tenait. Elle se retira complètement du sexe de l’homme, pencha la tête en arrière, le défia du regard, un sourire victorieux aux lèvres. Le temps s’arrêta un instant.
Elle se saisit à pleine main de la tige bandée, engouffra le gland dilaté au creux de bouche. Elle l’avala, l’englouti, le submergea de la douceur de sa bouche. Elle se fit sauvage, bête fauve, harpie et l’entraîna. Elle l’emmena vers un plaisir inconnu. Elle imagina la montée de la sève bouillonner en son ventre puissant. Elle la sentit s’élever en la longue tige, et enfin victorieuse, exploser au fond de sa gorge. Elle était devenue forte et totalement comblée quand l’homme s’affaissa en avant, volonté écroulée, autour d’elle.
D’un geste de défit, telle une princesse en colère, dans un geste bravache et avec fierté elle avala avec bonheur la formidable liqueur.
L’homme s’écroula, à peine retenu par la belle métisse.
Isabelle se leva, quitta la couche, ramassa sa robe à terre, et sans un regard quittait la pièce. Les yeux de l’homme suivirent un instant l’ample ondulation de sa croupe. D’un bon il fut sur pieds et partit à la poursuite d’Isabelle.
[gris] Huquet[/gris]
Commentaires (4)
Très bien écrit. Mais l’histoire me laisse un peu perplexe.
Le titre laisserait-il entendre qu’une suite verra bientôt le jour ?
Magnifique....quel talent, quelle écriture
l’histoire est ensorcelante, envoutante...encore ! oserais-je dire, continuez !!
Excellent. Qualité d’écriture remarquable. Histoire attrayante, on y plonge facilement. Sensuel. On en veut encore.
Bravo. Une belle histoire très bien écrite.