Butins et cætera - chapitre 5
TrésorsLe 30/07/2009
Angélina ne quittait guère la guérite de son vestiaire que lorsqu’il fallait fermer boutique. Elle rejoignait, sur le pas de la porte, son poste de vigie, et gratifiait d’un salut d’adieu soporifique les teufeurs et teufeuses en route pour le monde des songes. Au bout de cette nuit-là, Angélina eut l’envie d’aller danser, de gondoler sa dégaine de majorette sur la piste. Marie-Christine y promenait ses derniers pas. L’apparition d’Angélina raviva un chouïa sa vigueur. Puis les dernières notes de musique s’effacèrent. Les lumières de fin s’allumèrent.
« Vous portez moulement bien le jean ! » lui lança la guincheuse revigorée.
Angélina apprécia le compliment et lui renvoya la balle.
« La blouse de crêpe georgette extrude vos roberts. Allons prendre un petit déjeuner, voulez-vous ! ».
Mic fit oui. Angélina clique-claqua la porte de son officine et les deux femmes filèrent s’enfiler un café pain beurre confiture croissants dans un bistroquet de travailleurs des aurores. Elles discutèrent de choses et d’autres, zieutaient, mine de rien, à tour de rôle, les galbes apparents, goûtaient en esprit les courbes, aspérités et anfractuosités dans lesquelles il serait possible de s’engouffrer...
À la maison ? Allons !
Mic et Angélina firent dinguer sans tarder leurs dessus et dessous, abandonnant en boule jarretelles et bas chair, toile Denim et haut de p’tit coton d’Égypte..
« La nomenclature classerait sans détours ses seins dans un 95c. »
« Idem pour vous, nan ? ».
Les deux dames arboraient kif-kif la même pointure de poitrine. Mais précisons que l’une n’avait en rien l’allure de l’autre. Elles se contournèrent, virevoltantes, dans le souci de soupeser, au pif, et juste pour le fun, les pondéreux mamelons.
« Deux livres chaque, mais j’n’ai jamais gagné le moindre lot à quelque bourriche que ce soit », estima sans s’mouiller Angélina parcourue par un furtif frisson provoqué par le contact des poils de touffe, drus, enchevêtrés et soyeux tout comme du byssus, de Marie-Christine alors en cours de demi-tour..
« La même chose. Deux livres bon poids », avança Mic avec la même approximation, mais toutefois une tactique de pesée rigoureusement plus éprouvée. Les seins en main, ses doigts s’égarèrent, les uns au fil des autres, sans prendre garde, sur les bouts de sein d’Angélina, déjà saillants comme la sagaie d’Ibn’Batouta à la poursuite d’un tigre du Bengale. Mic s’attarda, bouche bée, puis se laissa glisser comme l’aurait fait, accroché à sa rampe lustrée, un pompier de télé. Des fesses, elle ne voulait pas aussi sec. Elle rêvait d’un butin en bouche. En prélude, elle goûta du bout des lèvres les subtiles saveurs iodées et salées du sexe de sa nouvelle amie. L’ivresse percolait. Elle défrichait, s’aventurait, explorait, fourrageait, savourait lorsque soudain sa langue ripa sur un truc poli. De ses lèvres et langue elle goba de la nacre.
« Une perle. Zut alors ! Une moule perlière ! J’croyais que c’n’était que dans les huîtres des mers du Sud qu’on trouvait un tel luxe, mon amour ! Il n’est pas de notoriété publique que les moules aient ces délicates fantaisies. ».
« Eh si, douce poupée, mon cœur, cela arrive ! » répliqua Angélina, échevelant de ses longs doigts la tignasse brune de son amie..
Et c’est ainsi que la vestiaire du night-club, par ailleurs bloubellegueurle de revue quand bise et frimas s’en revenaient, fit une démonstration de sa science naturelle.
« La nature sait y faire en richesses. Les moules à trésor s’la coulent douce en eau douce, dans les rus sans calcaire ni nitrates, du Massif du Centre. Là, j’avoue, j’m’incline, l’anomalie scie et malmène les connaissances que j’avais de mon corps ! Je ne sais trouver la raison de cette floraison. L’offrande spontanée d’une passion effrénée, réminiscence d’une pureté virginale rechapée ? ».
Angélina se fit lierre d’été, Mic glycine de printemps. Les corps s’entortillaient, se sublimaient. L’enivrante moiteur, mixtion explosive de sueur et de plaisir, les lubrifia. En 1848, Ruth Burkwick, anonyme de la plus belle espèce, ressentit cette similaire fébrilité lorsque Calmann, son homme, rapporta à la maison son premier caillou d’or. Excitées comme deux chercheuses d’or californiennes le nez dans le filon à mettre en valeur, les deux femmes, Angélina et Mic, reprirent une quête dans l’espoir de dégoter identique apparat. Mic ne parvint à soutirer de sa compagne que d’innombrables et voluptueuses contorsions d’extase. Mais, dam déveine, point de butin supplémentaire. De son expédition Angélina était, elle, revenue comblée de joie et bredouille, un brin déçue. Elle posa sa joue sur la fesse gauche de Mic, enlaça sa cuisse de son bras et laissa reposer ses doigts sur son sexe tiédi comme pour signifier qu’il était temps désormais, chut, de dormir.
[gris] Camomille Belleplante[/gris]
Commentaires (2)
Chapeau bas pour les formes littéraires - en essayant de ne pas être vulgaire !!!
On aimerai butiner une Belle Plante qui en mouille de plaisir... !
Hélas, on pourrait croire qu’elle ne reçoit d’hommage buccal que de la part des Femmes ¨
Mais ces hommages saphiques sont superbes !!!
dit :Bonjour,Malheureusement, beaucoup d’articles de jratnulisoes ne sont que des reprises ou des compilations d’informations mal comprises et/ou non ve9rifie9es. J’en ai eu plusieurs fois la de9monstration sur des sujets que je connais de l’inte9rieur.Et c’est de qui fait l’inte9reat de blogs comme le votre. Vous prenez le temps d’informer, vous pre9cisez clairement ce qui ressort de votre avis de ce qui est prouve9, connu, dit par d’autres.Bravo, merci. J’ai appris des tas de choses e0 vous lire, pour le plus grand plaisir de mes partenaires, et le mien aussi. Et en plus, c’est gratuit (Jorion, lui, propose d’eatre finance9, le mode8le e9conomique de son blog me semble l’avenir).Bon courage, c’est vous qui eates dans le vrai.