Délices inconnus

Le 02/04/2013

Lorsque je revins de ma séance de massage avec Pierre et Caroline (voir Renaissance), j’étais sur un nuage. Je souriais, je chantonnais, et frissonnais à la pensée de ce que je venais de vivre.
Deux inconnus m’avaient donné un plaisir qui m’avait tant manqué depuis la mort de mon mari. Trois ans de petits orgasmes, le matin seule au fond du lit. Je n’ai rien contre le plaisir solitaire mais pour moi cela n’est qu’un substitut.

Je passai ainsi plusieurs jours sur mon petit nuage, remarquai plusieurs regards masculins, et je m’en sentis flattée. Le désir ne me quittait pas, sans être frustrant ; c’était une énergie qui me brûlait.
Un après-midi je me rendis à une plage naturiste, où j’allais auparavant avec mon mari.
L’avantage des plages naturistes c’est que l’on n’y harcèle pas les femmes seules.
J’éprouvais un grand plaisir à me déshabiller, me baignais savourant les caresses de l’eau. Quel plaisir de nager nue !
Sortie de l’eau, je m’installais sur une rabane en appui sur mes coudes. Je regardais aux alentours. Il y avait des jeunes, des familles et même des vieux qui devaient avoir dépassé les soixante-dix ans. Toutes les nudités sont belles lorsqu’elles sont naturelles et sans fausse pudeur.

* * *

Lorsque je rentrai chez moi, je pris une douche et m’installai nue sur ma terrasse. Mon désir montait mais j’y résistais avec plaisir.
Lorsque le soleil disparut dans la mer, je frissonnais. Je rentrais et mis un paréo autour de ma taille, laissant mes seins nus. Ils étaient vivants, et mes mamelons étaient turgescents. J’avais faim et me préparais une dorade grillée et une salade.
J’ouvris une bouteille de Chablis et m’installais à table devant la télé. Les nouvelles étaient démoralisantes et la suite du programme ne m’attirant pas, j’éteignis la télévision pour mettre de la musique classique et choisis de lire "Le Boucher" d’Alina Reyes. Très vite, je ressentis des frissons dans le ventre, résistais et continuais à lire. Je passais le livre de ma main droite à ma gauche et laissais ma main libre sur mon ventre.
"Il me léchait du vagin au clitoris, régulièrement, la bouche collée aux grandes lèvres. Mon sexe devint une surface ravinée d’où ruisselait le plaisir, le monde disparut, je n’étais plus que cette chair à vif, d’où giclèrent bientôt de gigantesques cascades, les unes après les autres, continuellement, l’une après l’autre, infiniment."* Je résistais au désir qui montait. Je ne voulais pas me caresser sachant qu’ensuite il y aurait une espèce de vide. Cette excitation qui progressait était déjà un plaisir. Je voulais la pousser à l’extrême sans y céder. La frustration devenait insupportable mais faisait partie de ce plaisir que je faisais monter en lisant "Le Boucher".

* * *

J’eus beaucoup de mal à m’endormir ; l’excitation avait pris possession de moi, envoyant sans discontinuer des images d’un érotisme brulant. Je connaissais certains hommes qui me prenaient, d’autres m’étaient inconnus. Pierre et Caroline me faisaient l’amour ; Claire la vendeuse de sous-vêtements m’aidait à enfiler les dentelles pour mieux me les enlever dans de longues caresses. Les femmes n’étaient pas les dernières à me donner du plaisir. Leurs lèvres agaçaient, leurs dents mordillaient, leurs bouches suçaient, leurs doigts pénétraient déclenchant des orgasmes qui me roulaient dans les vagues du plaisir.Je me pliais à tous leurs caprices, tantôt écartelée, tantôt cambrée mon dos à la limite de la rupture.

* * * Lorsque je me réveillai il était déjà tard ; j’étais frustrée mais refusait de succomber. Je bus un café, me préparais pour sortir. Je voulais être dehors pour ne pas céder à mon désir. Je voulais le déguster mais je ne voulais pas qu’il devienne une frustration amère. Je marchais d’un bon pas vers le centre ville. La faim me tiraillait, j’entrais dans un bistrot. A peine installée, je vis une silhouette que je connaissais. Elle tourna la tête et Claire (voir Renaissance) me sourit. Sans réfléchir je lui fis signe, et elle s’approcha souriante.

— Bonjour, comment allez-vous, demanda Claire ?

— Bien et vous ?

— Ca va. Je suis en pause déjeuner.

— Vous voulez déjeuner avec moi, à moins que vous ne soyez attendue ? Dis-je sans réfléchir.
— Non je ne suis pas attendue, et je veux bien déjeuner avec vous, répondit Claire en souriant.
Elle s’installa en face de moi. Le serveur vint prendre la commande et s’éloigna.

— Ca lui a plu, demanda Claire ?

— De qui parlez-vous ?

— Votre homme, la parure lui a plu ?

— Je n’ai pas d’homme. Je l’ai achetée parce que…

— Vous n’avez pas à me le dire, je suis indiscrète.

— Je sais que ce n’est pas malveillant, c’est juste que vous êtes très directe.

— Je sais, et je suis désolée si cela vous choque.

— Non, simplement je n’y suis pas habituée.

— Cela évite parfois les malentendus et les blessures. En plus ça permet parfois des rencontres simples, que l’on n’aurait peut être pas cru possibles.

— Nous étions comme ça dans les années soixante-dix mais je me suis embourgeoisée.

— C’était comment ?

— On croyait qu’on allait changer le monde, mais à dire vrai beaucoup ne voyaient que la libération sexuelle. Les femmes avaient le droit de jouir comme les hommes, même avec un inconnu. Peut être même surtout avec un inconnu que l’on ne revoyait pas.

— Et vous ?

— Moi comme les autres j’ai fait les quatre cents coups, mais par rapport à maintenant je suis restée une oie blanche.

— Vierge au mariage et tout ça ?

— Non ; quelques amants de passage jusqu’à la rencontre de celui qui est devenu mon mari.
— Vous ne l’avez jamais trompé ?

— Non, je l’aimais ; il me comblait.

— Et maintenant vous êtes seule et il n’y a personne pour étancher votre soif de sexe.

— Il n’a quand même pas fait exprès de mourir !

— J’imagine, mais le résultat est le même. Vous êtes veuve mais les veuves de cinquante ans ne sont plus ce qu’elles étaient, elles veulent vivre, porter de la dentelle et jouir.

— Nous avons une drôle de conversation pour deux étrangères.

— C’est vrai, mais ça n’engage à rien. Il faut que j’y aille.
— Je peux vous appeler ?

— Bien sûr.

Claire griffonna un numéro sur une serviette en papier et s’éclipsa après avoir laissé vingt euros sur la table.

* * *

Je payais et sortit du bistrot. Arrivée chez moi je repensai à notre conversation. Je laissai l’après-midi passer avant de l’appeler.

— Allo ?

— Bonsoir c’est Annie, vous savez la veuve.

— Bonsoir, c’est gentil d’appeler.

— Je…

— Vous ?

— …

— Dites les choses tranquillement, je doute que nos paroles déclenchent la fin du monde.

— J’aimerais vous voir ce soir pour dîner, mais je ne veux pas coucher avec vous.
— Aucun problème. Je peux passer une soirée avec quelqu’un, homme ou femme, sans pour autant lui sauter dessus. Qu’est ce que j’apporte ?

— Du vin si vous voulez.

— Je serai là vers vingt heures, ça va ?

— C’est parfait.

* * *

A dix neuf heures trente la table était mise. J’avais opté pour un diner froid. Salade, brandade et poivrons rouges, saumon fumé, fromage. J’avais mis une bouteille de champagne rosé au frais pour l’apéritif, que je comptais servir avec des croûtons et de la tapenade.
Lorsque la sonnette retentit j’étais occupée à sortir les croûtons du four. Elle me tendit deux bouteilles de vin. Je la fis entrer.

— Je ne savais pas quelle couleur prendre, alors j’ai pris les deux.
Je pris les bouteilles et lus les étiquettes.

— Vous nous gâtez ! Châteauneuf du Pape blanc et Beaumes-de-Venise rouge !

— Je n’y connais pas grand-chose mais je connais un bon caviste.
Elle m’avait suivi jusque dans le salon. J’étais nerveuse et tendue. Elle le vit.
— On pourrait peut être se tutoyer, dit-elle ?

— Bonne idée. Assoyons-nous.
J’ouvris la bouteille de rouge pour le laisser respirer, mis le blanc au réfrigérateur et fis sauter le bouchon de champagne.
Nous trinquâmes et j’eus un peu de mal à la regarder dans les yeux.
— Tu as envie de raconter, demanda-t-elle ?

— J’imagine que c’est pour ça que je t’ai invitée.
Je racontais mon veuvage, le désert érotique que j’habitais, la scène à la plage où je m’étais fait traitée de vieille peau et pour finir mes deux séances de massage avec Pierre et Caroline.

* * *

— Finalement peut-être que cette petite conne de la plage t’as rendu service, dit Claire.

— Peut-être, mais maintenant ?

— C’était pas bon les massages ?

— Si bien sûr, mais je ne peux quand même pas aller me faire masser tous les jours. De toute façon je n’en aurais pas les moyens.

— Prends-toi un amant.

— Tu sais lorsque l’on a vécu pendant quinze ans avec un homme, on ne sait plus se laisser draguer, se laisser séduire.

— T’inquiète cela reviendra.

— En fait ce n’est pas être séduite que je veux, je veux jouir.

— On tourne en rond là.
— Tu as raison. Et toi, tes amours ?

— Mariée à vingt cinq ans, divorcée à trente. Depuis je cours l’aventure. Un soir ayant pas mal bu, je me suis laissé faire par une fille et j’ai adoré ça. Mais j’aime les hommes et je ne veux pas choisir entre deux sexualités. C’est compliqué car la grande majorité des gens sont exclusifs, et s’accommodent mal d’une relation parallèle, même si elle ne leurs enlève rien, étant d’un autre sexe.

— Tu me raconterais une de tes aventures ?

— J’avais été invitée à un vernissage. Je déambulai d’une œuvre à une autre. Il y avait de superbes bronzes et de grandes toiles aux couleurs violentes. Un homme s’est approché de moi "bonsoir, j’aimerais vous peindre !" dit-il. Je fus surprise et me tournant vers lui tout en désignant un tableau je demandai "c’est vous le peintre ?" Il a opiné du chef.
"D’accord ; où et quand ?". Il m’a laissé ses coordonnées et nous convînmes d’un rendez-vous pour le lendemain.
Lorsque je suis arrivée à son atelier j’étais assez excitée de cette nouvelle expérience. Il m’accueillit chaleureusement et, après un café, nous nous mimes au travail. "Déambulez, faites ce que vous voulez et lorsque je dis stop figez vous, d’accord ? D’accord.
Pendant une heure ou plus je me suis baladée dans son atelier, prenant un livre, buvant à une bouteille, esquissant un pas de danse. Il m’arrêtait d’un stop ferme, et me relançait avec un bougez dit d’une voix douce. Il fit une quinzaine de croquis rapides. Puis il me demanda si je pouvais faire la même chose nue. J’ai acquiescé en ouvrant les boutons de mon chemisier dans un véritable effeuillage. Stop ! Bougez ! Stop ! Bougez ! Les esquisses se succédèrent, détaillant mon déshabillage. Lorsque je fus nue, je recommençais à faire des gestes courants comme au début. J’étais contente d’être nue mais je ne ressentais aucun érotisme car il me regardait sans me voir. Je pris des poses de plus en plus équivoques, essayant de le provoquer. A un moment il me dit, "bon allons travailler" en se dirigeant vers une pièce qui prolongeait l’atelier. Il me fit prendre une pose, debout légèrement déhanchée, un pouce passé dans la poche imaginaire d’un jean et reposant sur le haut de ma cuisse, l’autre main sur la hanche. Il prépara une palette et revint vers moi. Il y avait un chevalet avec une grande toile, mais il la dépassa sans s’y intéresser. Arrivé près de moi, son premier coup de pinceau fut pour l’un de mes seins. J’en fus surprise et ouvrit la bouche pour parler "Stop ! Je vous ai dit que je voulais vous peindre, je vous peins. Ne craignez rien, ça part très facilement à l’eau.". Il a continué à peindre mon corps, reproduisant sur ma peau les vêtements que je ne portais pas. Le jean, serré sur mes fesses et le long de mes jambes, était entrouvert devant, laissant voir ma peau et quelques poils de mon pubis. Le chemisier, boutons défaits, ouvert sur un sein dont il fonça le mamelon de rouge carmin. Sous la caresse du pinceau, je frissonnais. L’excitation montait. Il m’affubla de boots rouges qui laissèrent une bande de peau entre eux et le jean. Il peignit mon visage en bleu violent, laissant le cou et un sein au naturel. Le pinceau s’insinuait partout, ne laissant aucun espace inexploré "ne bougez pas". Il me photographia ensuite sous toutes les coutures. Bougez ! Et le flash n’arrêtait pas de jaillir. Il prit je ne sais combien de photos. J’étais de plus en plus excitée. Je me regardais un moment dans un miroir en pied. Mon corps couvert en transparence de vêtements invisibles était très érotique. Je ne pus résister à une vague de désir et, m’affalant sur un canapé, jambes ouvertes je me caressais longuement, oubliant le flash dont les éclairs devinrent incessants. Lorsque le plaisir me submergea, il était tout près de moi, et il déposa un très léger baiser sur mes lèvres. Lorsque j’ai repris mes esprits, il souriait gentiment. "Merci" souffla-t-il. "La salle de bain ?" Il eut un geste vers l’autre côté. La peinture disparut facilement. Lorsque je suis retournée dans l’atelier, il me dit "Vous aimez être nue" "oui beaucoup" " Vous avez encore un peu de temps" "oui. Encore de la peinture ?" "Quoi d’autre ?". Il me fit prendre une pose assez semblable à celle du tableau L’Origine du Monde. Puis avec des pinceaux très fins il entreprit de peindre mon sexe. Les grandes lèvres en rouge carmin, le clitoris en rouge cerise, les petites lèvres et l’entrée du vagin en rose nacré. Son regard me brûlait pendant qu’il peignait mon sexe. Cet homme était un inconnu et je m’abandonnais à ses regards et à ses pinceaux. Puis il peignit le reste de mon corps autour du sexe, le haut des cuisses et mon torse jusqu’aux seins d’un bleu électrique. Il déplaça le miroir en pied pour que je puisse juger du résultat. Puis il commença à me photographier, d’abord en entier puis se rapprochant et resserrant le champ à chaque cliché jusqu’à un gros plan de mes lèvres rouges. Je frémissais de désir mais il ne faisait pas un geste vers moi. Je me redressais, toujours assise, ouvrit son ceinturon, lui arrachait slip et pantalon. Il fit passer son T-shirt par-dessus sa tête. Son sexe fièrement dressé semblait me narguer. Je pris un pinceau, et décalottant son gland d’une main, je caressais ce dernier de la douce soie de l’autre. Je m’attardais sur le frein provocant des frissons. Bientôt une goute de liquide séminal apparut au méat, et je m’en servis comme d’un vernis sur tout le gland. Je levai les yeux et rencontrai son regard qui me fixait intensément. J’arrêtai mes taquineries, et, tirant doucement sur son membre, je l’attirais vers mon sexe. Nos regards étaient soudés. Il me pénétra facilement tant j’étais excitée. Nos regards ne se quittaient pas. Ses mouvements étaient amples et puissants. Je me cambrai, lui permettant de s’enfoncer encore plus en moi. Je ne sais combien de temps cela dura, mais une vague me submergea et je perdis toute retenue, me jetant en avant pour m’empaler encore plus profond sur le sexe du peintre. Il donna encore deux coups de rein avant d’exploser dans un cri. Nous restâmes quelques minutes immobiles savourant l’orgasme, jusqu’à ce que notre position inconfortable ne nous rappelle à l’ordre. Nous nous séparâmes à regret. Il me prit dans ses bras, effleura mes lèvres d’un baiser, et me serra à me casser."

— Tu l’as revu ?

— Oui mais ce n’est qu’un copain câlin, pas un amant. Nous aimons faire l’amour ensemble, croiser nos routes pour de courtes parenthèses érotiques. Cela t’a plu ?

— Oui. Tu racontes bien. Par moment je croyais y être.

— Tu aurais aimé y être ?

— Cela ne se serait pas passer de la même manière. Je n’aurais pas pu.

— Si tu le dis. Bon je vais y aller, je bosse demain.

— Tu ne peux pas conduire, on a descendu deux bouteilles et tu as pris plus que ta part. Il y a une chambre d’amis, elle est prête.
Claire se leva, et me suivis jusqu’à la chambre d’amis. Je lui montrais la salle de bain, lui fis la bise et me dirigeai vers ma chambre. Une heure plus tard je ne dormais toujours pas. Mes mains par moment s’égaraient mais je les retenais. J’imaginais Claire et le peintre. Je me levais et rejoignais Claire.

— Tu en as mis du temps.

— Oui mais je ne veux pas …

— Ne t’inquiète pas, que ce que tu voudras.
Je me glissais sous les draps et elle me prit dans ses bras. Elle ne fit rien de plus, me laissant l’initiative. J’étais excitée à n’en plus pouvoir. Je me retournais, dos à elle, et posant ma tête dans le creux de son épaule. Je commençais à caresser mes seins dont les mamelons devinrent rapidement turgescents. Je les pinçais presque violement. Je savais que Claire était attentive et ne perdait pas une miette de ce que je faisais. Une de mes mains descendit à mon nombril qu’elle malmena un peu avant de glisser jusqu’à l’aine. Je ralentis ne voulant pas bâcler ce que je retenais depuis la veille. J’ouvris largement les jambes et effleurais l’aine du bout de mes doigts, puis mon périnée. Je le massai doucement remontant jusqu’à l’anus ce qui m’envoya une décharge dans les reins. Je remontais le long de mes grandes lèvres que je pressais l’une contre l’autre, presque jusqu’à la douleur. Mes doigts rencontrèrent une larme de cyprine que ma figa, comme disent les italiens, laissait perler. Mon index l’étala tout le long des lèvres les écartant de haut en bas, puis remontant découvrant les petites lèvres mouillées de désir. Lorsque mon doigt arriva à la base de mon clitoris, je m’arrêtais, retardant encore le plaisir. Puis je repoussai le capuchon de ce fruit délicat, le pinçais doucement, le fis rouler entre mon pouce et mon index, pendant que mon autre main descendait jusqu’à mon vagin. Je me pénétrais de deux doigts qui trouvèrent instantanément le rythme de leur caresse au diapason de ceux qui martyrisaient délicieusement mon clitoris. Je sentis venir la vague mais ne pus la retarder. Elle me submergea et je jouis dans des cris d’une rare puissance chez moi. Alors que je redescendais doucement je sentis les bras de Claire se refermer sur moi.

— Merci de ce cadeau, murmura Claire.

— Et toi ?

— Chut, c’était superbe.

* * *

Lorsque je m’éveillai, Claire était partie, en me laissant un petit mot. "Merci ! On se voit quand tu veux si tu veux, sans obligation 0655846753" Je m’étirai langoureusement, savourant l’étirement puis le relâchement de mes muscles. Je repensai à ce qui s’était passé dans la nuit. Je ressentis une certaine fierté d’avoir bousculé un de mes tabous. Le monde ne s’écroulait pas et mon orgasme avait été décuplé par la présence de Claire. Je souris en pensant à ma libido si active depuis plusieurs jours m’amenant sur des chemins que je n’aurais jamais cru emprunter un jour.

* * *

Je passai la journée à rêvasser, revivant plusieurs fois en pensée cette nuit folle. J’en étais béate de bonheur. Mon corps était repu, mais je savais que très vite il réclamerait de monter encore vers les cimes du plaisir. J’envoyai un sms à Claire "merci d’avoir été là"

* * * Le lendemain j’appelai Claire à l’heure du déjeuner.

— Bonjour, c’est Annie, je ne te dérange pas ?

— Bonjour, je suis un peu bousculée là, mais on pourrait se parler ce soir si tu peux, vers vingt deux heures.

— Pas de problème à ce soir.
Je passai le reste de la journée sur ma plage naturiste, m’enivrant de soleil. La caresse de la brise suivant la caresse de l’eau me maintinrent dans un état euphorique. Je regardai les corps nus qui se prélassaient au soleil. Mes yeux, à l’abri derrière mes lunettes, admiraient aussi bien les femmes que les hommes. Voir des personnes aussi naturellement nues était un vrai plaisir. Certaines femmes, sacrifiant à la mode de l’épilation intégrales, étaient plus nues que nues et j’en fus émue. Trois hommes, apparemment homosexuels, avaient des corps superbes ; finement musclés, sexe épilé, ils déambulaient de l’eau à leurs rabanes. Je me surpris à espérer que l’un d’eux, au moins, se retrouve en érection, mais leurs sexes restèrent flaccides
. Le soleil commençait à descendre dans le ciel et de nombreuses personnes partirent. Nous n’étions plus qu’une dizaine étalés sur une centaine de mètres. En reportant mon regard sur les éphèbes, je vis que deux d’entre eux s’embrassaient tendrement. J’en fus émue, car c’était la première fois que je voyais deux homosexuels s’embrasser ; ils étaient beaux et à cette minute, ils s’aimaient. Etaient-t-ils déjà amants ? Je fus frustrée lorsque je vis que l’un d’eux développait une légère érection ; je remballai mes affaires et quittais la plage, le cœur léger malgré tout.

* * *

La soirée passa rapidement. J’étais à nouveau uniquement vêtue de mon paréo, noué autour de la taille. J’attendais vingt deux heures en relisant "La Vie devant Soi" de Romain Gary, un vrai plaisir.
A la troisième sonnerie Claire décrocha.

— Bonsoir, comment vas-tu demanda-t-elle ?

— Très bien. Ton petit mot m’a fait très plaisir.

— J’ai aimé te l’écrire. Ca t’ennuie si je te rappelle sur ton fixe ?

— Ok, c’est le …
Je coupais la communication et attendis son appel qui suivit presqu’immédiatement.

— Voilà, la communication est meilleure, dit Claire.

— Tu as passé une bonne journée ?

— Excellente. Tu m’as fait un superbe cadeau hier soir et …

— C’est toi qui …

— Laisse-moi finir. Avais-tu déjà fait cela ?

— Bien sûr que non !

— Tu réalises que c’est la plus grande marque de confiance que l’on puisse donner à quelqu’un ?

— Mais …

— Si. A ce moment là on est encore plus nu que nu ; on accepte d’être très vulnérable dans le plaisir que l’on se donne devant une autre personne.

— N’ayant jamais, jusqu’à hier, fait ce genre de chose je n’y ai pas pensé ; je suppose que tu as raison.

— Et pourtant nous nous connaissons à peine.

— C’est vrai. Je me suis sentie un peu coupable d’être la seule à avoir du plaisir.

— Tu sais le plaisir est aussi cérébral.

— C’est vrai.

— Tu as fait des choses intéressantes aujourd’hui, demanda Claire, ne voulant pas rester sur le sujet de la nuit précédente pour ne pas m’embarrasser.

— Je suis allée sur ma plage naturiste préférée.

— Tu es naturiste depuis longtemps ?

— Plus de vingt ans. Et toi tu aimes ?

— Beaucoup. C’est très sensuel de nager nue, de s’offrir au soleil.

— J’ai vu deux homosexuels, beaux comme des dieux, s’embrasser avec une tendresse qui m’a émue.

— Ils bandaient ?

— Pas au début mais lorsque je suis partie, l’un d’entre eux commençait à avoir une belle érection ; comme il était épilé c’était superbe.

— Je te fais remarquer que j’ai essayé de détourner la conversation vers un autre sujet, et que tu l’as ramenée au sexe, dit Claire en riant.

— Je sais. Je ne pense qu’à ça en ce moment. Même mes rêves sont érotiques.

— Raconte.

— Non, c’est trop décousu. En résumé c’était une succession de flashes dans lesquels je faisais l’amour avec toutes sortes de personnes, connues ou inconnues.

— Tes deux masseurs ?

— Oui.

— Moi ?

— … Oui.

— Je suis flattée. As-tu déjà fait l’amour au téléphone ?

— Oui, avec mon homme il y a quelques années. Il était en voyage au bout du monde depuis dix jours, et de fil en aiguille nous avons commencé à nous dire ce que nous ferions si nous étions ensemble.

— Tu veux que je te dise ce que je te ferais si tu acceptais de faire l’amour avec moi ?

— Je ne veux pas que tu te fasses d’idées, cela ne se produira certainement pas.

— Je ne me fais aucune idée, je voulais juste te dire comment je te ferais grimper aux rideaux.

— …

— J’ai encore gaffé ?

— Non, c’est juste… Remarque, compte tenu de ce que j’ai fait hier soir, je suis stupide d’être aussi prude. Tu peux y aller.

— Tu en as envie ? Je ne veux pas que ce soit parce que moi j’en ai envie.

— Oui j’en ai envie, mais je ne sais pas si je serai à la hauteur de tes espérances.

— T’inquiète, laisse toi guider, répondit Claire en riant.

— Es-tu toujours aussi rieuse lorsque tu parles de sexe ?

— Bien sûr ! Le sexe c’est le plaisir, la joie. En parler est amusant. Par contre je suis plus grave lorsque je fais l’amour, même si c’est avec un amant de passage. Où es-tu installée ?

— Allongée sur mon canapé.

— Que portes-tu ?

— Juste un paréo, noué à la taille.

— Tu as les seins nus ?

— Oui.

— Waouh, et tu ne me le disais pas ! Tu es prête ?

— Oui.

— ,Une seule règle, tu n’as pas le droit de te caresser tant que je ne te le dis pas. Tu n’es pas obligée de parler, mais tu es libre d’intervenir quand tu veux.

— D’accord, répondis-je d’une voix enrouée.

— Je m’approche de toi et te souris. Je défais les boutons de mon chemisier, et laisse les pans de ce dernier pendre entr’ouverts. J’ouvre le zip de mon jean et le baisse à peine, laissant dépasser mon shorty de dentelle. Ma main remonte sur mon ventre qu’elle flatte doucement. Tes yeux sont comme hypnotisés par ma main ; elle remonte doucement, écartant doucement les pans de mon chemisier et les refermant d’un coup, dissimulant à ta vue ces morceaux de peau à peine entrevus. Je continue ce jeu plusieurs minutes, te permettant de voir de plus en plus de peau, avant de refermer chaque fois mon chemisier.

J’avais fermé les yeux, et je voyais Claire, sur mon écran mental, jouer avec son chemisier pour m’exciter. Je ne perdais pas la tête mais je trouvais qu’elle était jolie, excitée et décidée à m’exciter.
— Au moment où tu n’y crois plus, j’ouvre mon chemisier d’un coup dévoilant mes seins enfermés dans un soutien-gorge de soie qui laisse deviner mes mamelons déjà tendus vers toi. Le chemisier glisse le long de mes bras et tombe au sol. Je bouge lentement, mon ventre nu allant vers toi dans une invite qui ne laisse aucun doute sur mes intentions. Mes mains remontent le long de mon buste jusqu’à mes seins qu’elles caressent doucement avant de les pétrir en renversant ma tête. Lorsque je rencontre à nouveau ton regard, mes mains descendent, entrainant les bonnets qui sont juste scratchés sur les montures qui entourent mes seins en les comprimant légèrement. Ta bouche est ouverte dans un oh ! muet de surprise. Ma langue lèche mes lèvres appelant tes baisers. Je continue à danser doucement sur place. D’un lent mouvement des hanches je fais glisser mon jean jusqu’aux genoux. Tu découvres mon shorty de dentelle ajourée qui laisse transparaitre la petite touffe de poils qui orne mon pubis. Je vois ta langue humecter tes lèvres et j’en souris de plaisir. Mes mains descendent et se glissent sous la dentelle. Je joue avec mes poils et tes yeux ne quittent pas mes mains. Je descends le long de l’aine, écartant mes cuisses entravées par le jean, dans une position provocante. Je caresse ma peau évitant le sexe. Mes mains font descendre lentement le shorty, qui rejoint le jean. Je me cambre t’offrant mon sexe nu pour la première fois. Tes joues sont en feu, ton regard me brûle. Je me débarrasse du jean et du shorty d’un coup de pied et, te tournant le dos, je te présente l’agrafe de mon soutien-gorge. Tu la défais de tes mains fébriles. Je sais que cette nuit nous ferons l’amour. Je sais que tu es d’accord. Toujours accroupie je me retourne vers toi et effleure tes lèvres d’un baiser en aile de papillon. Je vois tes seins nus aux mamelons dressés. Je prends ta main droite et la pique de baisers qui te font frissonner. Mes lèvres remontent jusqu’à ton épaule, puis à ta gorge où elles sentent ta veine jugulaire qui palpite. Ton excitation monte ; ta respiration est plus rapide, tu laisses échapper un gémissement. Ma bouche embrasse ton visage, tes yeux ton nez avant de souffler doucement sur tes lèvres entr’ouvertes. Nos yeux ne se quittent plus. Ma langue danse sur tes lèvres qui s’entrouvrent pour la recevoir, mais je m’écarte avec un sourire gentiment moqueur. Tu souris des yeux et je me rapproche, écartant tes lèvres du bout de ma langue sans pénétrer ta bouche. Tu halète, tu veux plus, mais c’est moi qui mène et je veux, pour ta première fois, te rendre incandescente.
Je sentais mes seins gonflés de désir. La voix de Claire m’ensorcelait. Mes mains avaient du mal à ne pas me caresser. Mon souffle était court. J’étais tenaillée entre le plaisir de l’entendre et l’envie de parler ; mais j’en étais encore incapable. Mon sexe humide appelait ma main mais je connaissais la règle du jeu …

— C’est toi qui attire ma tête vers tes lèvres. Tu cèdes à ton désir. Je sens ta langue qui cherche la mienne, mais je suis encore trop loin. Je me dégage doucement et tu pousse un gémissement de frustration. Mon doigt touche tes lèvres, les égratigne doucement. Ta bouche est là, offerte en attente de mon bon plaisir. Mon doigt touche tes dents, ton palais, l’intérieur de tes joues ; je le pose ensuite sur ta langue ne bougeant plus. Tu gémis, mais je sais aussi quel plaisir est la frustration. Puis je caresse doucement ta langue, qui doucement bouge sur mon doigt. Tes lèvres se referment e sucent mon doigt qui commence des va-et-vient dans ta bouche. Je retire mon doigt et approche mes lèvres. Nos souffles se mélangent et je t’embrasse ; notre baiser est d’abord tendre puis passionné ; tu viens de donner encore une fois ton accord, nous ferons l’amour ce soir.
Je pensais un instant à ce qui se passerait si elle était là. La laisserai-je aller aussi loin ? Une voix me dit "non, ce n’est qu’un jeu", mais mon corps répond "oh oui !". Je sens son baiser que je reçois en le mimant.

— Je te déplace légèrement pour que tu sois face à moi assise sur le canapé. Mes mains caressent ton visage puis descendent le long de ton cou. Tu te tends allant au devant de mes caresses. Tes seins lourds de désir se tendent vers moi. Je baisse la tête et effleure de ma langue les deux mamelons. Tu gémis. Ma langue danse sur tes bourgeons durs comme des graviers. Je referme mes lèvres sur l’un d’eux et commence une lente succion qui t’arrache des gémissements. "Oui ! Oui !". Je change de sein, pendant que ma main égratigne doucement le sein délaissé. Tu commences à haleter plus vite, les deux seins doucement torturés par mes mains, mes lèvres et mes dents. Mes mains caressent tes flancs, remontent à tes seins qu’ils malaxent maintenant avec vigueur. Tu gémis de plaisir. Je lèche ton nombril. Je descends vers la ceinture de ton paréo. Je ne vais pas la défaire. J’écarte les pans de fine étoffe et découvre ta courte toison entrevue l’autre nuit. Instinctivement tu écartes tes jambes, bascules ton bassin t’offrant à mon regard gourmand. Sous les courtes boucles je vois ton fruit luisant de cyprine ; j’incline ma tête et souffle sur tes boucles, provoquant de grands frissons de tout ton corps. J’écarte tes jambes et les passent sur mes épaules. Tu as basculé encore plus. Je continue à souffler sur ton sexe puis ton périnée et ton anus. Mes lèvres se promènent sur ces chairs si sensibles. En remontant, ma langue écarte tes grandes lèvres, et va jusqu’au clitoris encore encapuchonné. Dis moi es-tu excitée ?
Je mis quelques secondes à me rendre compte qu’elle me parlait réellement.

— Oui, murmurais-je.

— Tu as respecté la règle ?

— Oui, mais je n’en peux plus.

— Tu veux que je supprime la règle ?

— Oui, s’il te plait.

— D’accord, mais ne va pas trop vite.

— Tu vas te caresser aussi ?

— Bien sûr.

— Continue à me dire ce que tu me ferais si tu étais là.

— Non c’est à toi maintenant. Dis moi tout ce que je vais te faire.

— …

— Vas-y, ça va te plaire.

— Tu décapuchonnes mon clitoris, et tes lèvres viennent s’y poser pour le sucer. Tes doigts écartent mes lèvres, tes pouces caressent mon périnée, s’aventurant jusqu’à l’anus. Ta langue agace mon clitoris puis redescend à l’entrée de mon vagin. Je pose ma main sur ta tête de peur que tu ne t’écartes. Ta langue descend jusqu’à mon anus qu’elle câline quelques secondes. Mes mains pétrissent mes seins, pinçant les mamelons. Tu me pénètre d’un doigt, sans doute le majeur, tout en suçant mon clitoris. Je sens ton doigt explorer mon vagin, tournant sur lui-même, allant et venant comme un petit pénis. Puis il sort et avant que je n’exprime ma déception, il est remplacé par un doigt plus épais. Je comprends que tu me pénètre avec ton pouce. Puis je sens ton majeur mouillé de cyprine, qui masse mon anus. Je fonds dans un râle. Doucement tu appuies et me pénètres lentement. Je sens tes deux doigts juste séparés par une fine membrane qu’ils massent doucement. Je sens qu’un doigt de ton autre main pénètre mon vagin dilaté ; il s’arrête et commence à masser l’avant de mon vagin. Je sens une vague enfler…

— Continue, je vais jouir.

— La vague est là mais je la contiens. Viens maintenant je veux t’entendre.
J’entendis de plus en plus le souffle de Claire. J’accélérais la caresse que je me prodiguais depuis que j’avais commencé à parler. Je voulais que cela dure mais je savais que le point de non retour était proche.

— Dis-moi ce que tu fais.

— Je suis nue affalée sur mon canapé, les jambes grandes ouvertes. J’ai deux doigts dans mon sexe. Je vais pincer doucement mon clitoris et là je vais partir.

— Vas-y maintenant.
J’imaginais Claire, ses doigts qui se rapprochaient de son clitoris et d’un coup j’entendis un râle puis des cris de plaisir. J’accélérais mon mouvement et joignis mes cris aux siens.

[gris]Charlotte[/gris]

*(Le Boucher, A Reyes).

Commentaires (7)

  • Cameron

    Très beau Charlotte ... J’aime beaucoup cette prudence entre Annie et Claire ;)
    Un troisième volet éventuellement ?

  • Karla19

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  • Lise

    j’ai bien aimé, même si le sexe à distance n’est pas l’un de mes fantasmes... Elles devraient se rapprocher à mon sens, pourquoi Annie est-elle si prudente ?

  • Cameron

    Je crois que Charlotte aime faire languir et Annie joue la prude alors qu’elle en meurt d’envie ! Perso je ne suis pas contre ... Le jour J, ça va être un Tsunami !

  • CHARLOTTE

    Oui pourquoi Annie est elle si prudente ? Est ce Charlotte qui la brime ? Y aura t il une suite ? Est ce que Charlotte se délecte à vous faire languir ?

    Un peu beaucoup de tout cela ! Et puis il faut bien que je vive avant de vous raconter !

    Charlotte

  • Cameron

    Beaucoup de questions qui demandent des réponses ... Tu t’apprêtes à écrire une collection entière !
    Je te souhaite de bons moments ;)

  • Eloise

    J’attendais la suite avec impatience, je trouve ce lâcher prise magnifique de la part d’Annie.

    Comment faites-vous pour écrire de telles choses si libératrices et revenir dans notre monde bien réel où tous ces fantasmes sont si rares... ?