Sex Friend (1ère partie)

Le 25/06/2013

Gare du Nord, 18h30.
Mon TGV entre en gare, progressivement il ralentit et s’arrête au bout du quai. Sur cette ligne, la majorité des passagers sont en déplacement professionnel. Je tire ma valise à roulettes derrière moi, en me frayant un chemin parmi la foule. Je sors mon portable de mon sac à main et appelle mon bureau pour connaître les coordonnées de l’hôtel où je dois séjourner, en quelques secondes, mon assistante m’envoie les coordonnées par sms. L’hôtel est à quelques rames de métro, j’y suis très rapidement et je monte dans ma chambre. Je m’effondre sur le lit et reste allongée ainsi pendant plusieurs minutes. Je devrais revoir le contenu de plusieurs dossiers pour le séminaire qui va avoir lieu pendant toute la semaine dans la capitale. Mais pour le moment, je n’en ai pas envie. J’attrape mon téléphone, passe un appel, la messagerie enregistre ma conversation.
« Salut mon grand, je suis à Paris pour la semaine. Si tu veux que l’on se voit, appelle-moi. Je suis descendue au Liberty dans le Xeme. Je ne sais pas à quelle heure tu finis ou si tu es disponible, mais après ma douche, je file à Porte d’Italie, et je pense dîner japonais. Tiens-moi au courant. »
Cela fait des années que l’on se connait, nous nous donnons rendez-vous régulièrement lorsque l’un se rend dans la ville de l’autre et vice-versa. Il arrive aussi que nous ayons des aventures, mais ce sont des relations purement sexuelles, nous sommes libres de tout engagement.
Je me relève, laisse mes vêtements à même le sol et je file sous la douche. L’eau bouillante délasse mes muscles et ravive les boucles de mes cheveux. Je m’attarde dans la salle de bain pour me préparer. J’ouvre ma valise et vide son contenu dans la penderie. J’ai prévu suffisamment de tenues pour les séminaires et de quoi paraître moins formelle. Tandis que nue, je prépare mes affaires, mon portable vibre. C’est lui. Je décroche et branche le haut parleur, tout en enfilant mes sous-vêtements, puis mon jean délavé et usé, et un dos nu noir.

— Hey ma belle ! Tu es là pour combien de temps ?

— Une semaine, j’ai préféré arriver un vendredi soir, pour profiter du week-end, je repartirai la semaine prochaine.

— On a tout le week-end pour se voir. Je quitte mon bureau d’ici peu, je te rejoins comme prévu à la sortie du métro.

— Nickel. A tout de suite.

J’enfile une chemise, prends un petit sac à dos et de ma chambre. Le quartier n’est pas l’un de mes préférés, mais l’hôtel est très accueillant et le gérant est serviable, toujours disponible. Je me fais aborder sans cesse pour des réductions dans des commerces. Je suis plus tranquille dans la station de métro, même si les regards sont insistants et pesants. Je m’assois à bord de la rame, regarde défiler les stations, je suis un peu fatiguée, entre le TGV et le métro.
Je n’attends pas longtemps pour qu’enfin mon ami vienne me rejoindre. Tandis que nous nous enlaçons et nous faisons la bise, j’apprécie son étreinte. Je ressens toujours autant de choses dès qu’il pose la main sur moi, que ses lèvres entrent en contact avec ma peau. Je baisse les paupières et savoure l’instant. Tout en desserrant son étreinte, il dépose un rapide baiser sur mes lèvres. Sa barbe date de quelques jours déjà, elle pique un peu, cela ne me gêne pas.
Nous nous rendons dans un quartier où bon nombre de restaurants asiatiques se suivent. Il me précède pour tenir la porte d’un sushi bar, ses bonnes manières n’ont pas changé, il me laisse passer devant lui, en profite pour me claquer les fesses et me faire avancer plus vite. Je lui jette un regard de braise tout en lui souriant.
Nous passons une exquise soirée, parlons de nos vies, de nos boulots, et finissons de diner autour d’un saké.

— Tu ne t’es toujours pas posée dans une ville ?

— Le siège de ma boite est en Normandie, mais je ne reste jamais plus d’une ou deux semaines en place. Quant à m’installer pour de bon dans une région ou une ville ce n’est pour tout de suite.

— Tu as rencontré quelqu’un ?

— Non, je manque de temps, il m’est arrivée de sortir avec des relations professionnelles, mais cela ne va pas plus loin. Et toi ?

— Pareil que toi, rien de bien passionnant.
Nous finissons nos verres et sortons du restaurant. L’air est lourd, je pense que la fatigue et les quelques verres d’alcool font de leur effet. Nous marchons tranquillement dans le quartier, de temps en temps, il passe sa main dans ma nuque, la caressant du bout des doigts. Des petits frissons courent le long de mon dos. Les heures passent, je lui dis que je suis fatiguée et vais rentrer à mon hôtel. Il me raccompagne jusqu’au quai du métro, m’embrasse une nouvelle fois. Je lui rends son baiser, savourant à nouveau son odeur et le contact échangé. Il s’éloigne en me saluant.
J’attends assise sur un banc, et au loin sa silhouette disparait. Mais déjà j’entends des éclats de rire gras, des pas lourds. Je tourne discrètement la tête et vois deux petites frappes, qui ont consommé plus de boissons alcoolisées que moi. J’ai un mauvais pressentiment. Ils s’installent à mes côtés. . Je pense être tombée sur une équipe de lourds et qu’une fois mon métro arrivé, je serais tranquille. Mais non, ils me parlent, je ne comprends pas ce qu’ils racontent. Mon sang bouillonne à l’instant où l’un d’eux passe sa main dans mes cheveux, son regard ne me rassure pas. Son compère commence à se rapprocher. Je me lève et m’éloigne du banc, mais déjà ils me rejoignent, et m’encerclent, posent leurs mains là où ils peuvent. Je recule instinctivement, utilise mon sac à dos pour les frapper. Le métro n’arrive toujours pas. Je m’enfuis en direction de la sortie, mais ils me poursuivent. Tout en courant, je l’appelle. Il décroche rapidement.

— Si c’est pour me dire que le poisson n’était pas frais, je ne te crois pas.

— Vincent !!!!!!!!!!! Reviens, on me poursuit, aide-moi.

— Merde ! J’arrive, t’inquiète pas.

Je continue de courir avec ces deux dingues à mes trousses. J’arrive à proximité d’un guichet. Il est fermé, je cherche des agents de la sécurité à proximité, m’agite devant une vidéo surveillance, mais ne fait que perdre mon temps. L’un d’eux me rattrape et tente de m’arracher mon sac et je refuse de céder. Il me gifle, je perds l’équilibre et tombe. Je suis un peu sonnée, la douleur sur la joue se fait ressentir. Au loin j’entends des pas rapides, peut-être aussi des chiens. Je suppose que la vidéo surveillance a enregistré mon agression. Je n’ai pas lâché mon sac et reste au sol, les regardant s’éloigner. Je respire et je tremble malgré moi. Mon ami arrive, se jette à mes pieds, m’entoure d’affection et de questions. La brigade de sécurité passe devant nous et continue son chemin dans l’espoir de les retrouver.
Vincent passe délicatement sa main dans mes cheveux et voit ma joue rouge, il est contrarié.

— Putain ! Je m’en veux, Noémie, de t’avoir laissée seule à cette heure. Je ne pensais pas que ce quartier pouvait être risqué.
Il m’aide à me relever, me garde contre lui. Je suis égarée, ne sais plus ce qu’il se passe, ce que je dois faire. Le service de sécurité revient sur ses pas, n’ayant pu interpeller les deux individus. Vincent se charge de donner les informations me concernant, et les coordonnées où l’on peut me joindre. Nous pouvons enfin disposer, si l’équipe de la sécurité a d’autres informations à nous transmettre ou à étudier, elle saura où me joindre. Nous montons dans le métro dès qu’il arrive. Je reste contre lui, perdue dans mes songes. Je ne sais pas combien de temps dure le trajet, je ne remarque même pas que nous arrivons à l’hôtel. Maïk, le gérant se redresse de derrière son comptoir, en me voyant rentrée, appuyée contre Vincent. Il lui donne ma clef, et lui dit de l’appeler si l’on a besoin de quelque chose. Il n’y a que deux étages à monter, sans ascenseur. Il me soulève, me porte contre lui et monte les marches une à une. Arrivés à la porte de ma chambre, nous entrons.
Il m’allonge sur mon lit et je l’aperçois retirant sa veste et demandant une poche de glace à la réception. Maïk est est rassuré que Vincent soit là. Il reste disponible s’il y a le moindre souci.
La fraicheur de la poche de glace sur ma joue, apaise le feu du coup reçu. Vincent m’enlace, je suis blottie contre son torse. Je savoure l’odeur de sa peau et perçois les battements accélérés de son cœur. Visiblement, il est encore lui aussi en état de choc. Son regard me transperce et ses mains brulantes partent à la découverte de mon corps. Je l’enfourche comme un poney, tandis que lui empoigne mes fesses. Nous nous embrassons longuement, sa langue joue avec la mienne avant de flirter avec ma poitrine. Il retient son souffle, inspirant l’odeur de ma peau, mon cœur bat encore plus fort. Il m’attire contre lui en agrippant plus fort mes fesses, et se soulève. J’enroule mes cuisses autour de sa taille. Il me porte jusque sur la petite table, m’y pose, et renverse tout ce qu’il y a dessus. Il fait glisser au sol ses chaussures, me retirent les miennes.
Sa main écarte la mèche de cheveux qui recouvre mon visage, et caresse ma joue gonflée. Puis il retire son tee shirt, le jette à terre, et me retire le mien. Il enlève son pantalon et continue de me déshabiller. A nouveau, il me rapproche contre lui et me soulève jusque dans la salle de bain. Cela fait quelques mois maintenant que je n’ai pas eu d’amants. L’état de choc est encore bien présent mais j’ai besoin d’un homme, de le sentir en moi, caressant chaque parcelle de mon corps, d’apprécier sa fougue tant il est excité et lui aussi assez tendu.
L’eau de la douche commence à couler, nous nous y retrouvons tous les deux, il me plaque dos contre la paroi de la cabine, sa bouche se perdant dans ma gorge, alternant baisers et morsures. Tandis que je l’enlace, une de ses mains, empoigne un de mes seins fermement, il serre le bout de mon sein, faisant durcir la pointe. Son autre main, soulève ma cuisse pour la coller à sa taille. Sa bouche va sur mon sein, il prend mon téton entre ses dents, le suçant, le mordillant même.
Je laisse échapper un gémissement sous le coup de la morsure, il en profite alors pour me pénétrer en un coup de reins. Je ne peux contenir un cri, je ne m’attendais pas à être prise aussi vite et cela fait plusieurs mois qu’une queue ne m’a pas prise. La douleur est exquise, il me serre contre lui, il ondule en moi, me soulevant tout en m’appuyant contre la paroi de la douche. Nos lèvres ne se quittent plus, je retrouve mes esprits, je suis lucide. Je le repousse fermement et quitte la douche pour prendre des préservatifs dans ma valise. J’ai à peine le temps de sortir la boite qu’il arrive déjà derrière moi et m’enlace par derrière. A nouveau il dévore ma nuque, empoignant mes seins, frottant son sexe contre mes fesses. L’excitation est intense, il m’est difficile de déballer le préservatif, je m’apprête à me retourner pour le lui mettre, mais il me le prend et le pose lui-même sur son sexe dressé.
Il me prend par la main, et me ramène avec lui sous la douche, me retournant face contre la paroi, il me caresse longuement, empoignant mes seins, les frottant, ses dents m’éraflant les épaules. Il cale ses mains sur mes hanches, se frottant contre moi, une de ses mains guide son sexe jusqu’à mon entre cuisse, et sans prévenir, à nouveau, il me pénètre d’un coup de reins. Il m’arrache un nouveau gémissement, douloureux mais tellement enivrant, il commence à bouger en moi, tout en me caressant. Je tente de me tenir le long de la paroi de la douche, dès que les coups de bassin deviennent plus vifs, plus forts. Son bas ventre claque à chaque coup sur mon bassin. Je gémis, je n’ai pas été prise depuis trop longtemps, il ne s’arrête pas pour autant. Il pince mes tétons entre ses doigts de temps à autre, ou me claque les fesses. Plus je crie, plus il intensifie la cadence de ses coups de queue. J’ai l’impression qu’il va démonter mon sexe tant il va et vient dedans. J’avais oublié à quel point j’aimais tant avoir des relations sexuelles avec lui. Faisons-nous l’amour ? Je ne sais pas trop, faire l’amour pour moi est un acte qui concerne les couples. Nous ne sommes pas un couple, nous sommes juste deux bons amis qui aiment s’envoyer en l’air, prendre du plaisir, dans le respect de l’un et de l’autre. Il connait mon corps, il sait où m’embrasser, me toucher, comment me prendre pour me faire grimper au septième ciel.
Je ne peux contenir mes gémissements et tente de les limiter en mordant mes doigts. Il en profite pour se coller encore plus à moi, cherchant ma bouche avec la sienne, puis, d’une main, il maintient mes deux bras au dessus de ma tête. Ses derniers va-et-vient sont plus forts, plus brutaux, j’hurle et me laisse submerger par l’orgasme. Il est tellement intense, la douleur de l’abstinence de ces derniers mois et les coups me font perdre pied, mes jambes tremblent, je voudrais m’effondrer mais il continue de me maintenir debout, pendant mon orgasme. Mes muscles sont tendus à l’extrême, sous ses doigts mes tétons sont durs et gonflés. Les larmes pointent aux coins de mes yeux. Je sens alors qu’il me pénètre plus fort, plus profondément, il ne relâche pas son emprise sur moi, gardant mes poignets bloqués au-dessus de ma tête. Je sens son orgasme, la violence de son éjaculation, la douleur perdure, mais mon propre orgasme l’emporte sur la souffrance. Il mord mon épaule dans les derniers coups, ralentit sa cadence et finit par relâcher son emprise. Je perds pied, et m’effondre à genoux. Il s’accroupit à son tour, près de moi, ne cessant de m’embrasser et de caresser mes seins encore tout contractés. Les larmes s’écoulent enfin, mon rythme cardiaque peine à s’apaiser, il m’enlace contre lui, caressant à nouveau toutes les parties de mon corps, s’attardant sur mon sexe déserté, il effleure à plusieurs reprises mon clitoris encore gonflé et sensible. Il se relève, me tendant la main pour me redresser à mon tour, il coupe l’eau de la douche, me tend une serviette et m’invite à le suivre dans la chambre. Il m’allonge sur le lit et me recouvre de la couverture, je suis surprise qu’il ne me rejoigne pas.

— Tu ne dors pas ici ?

— Non pas ce soir. Je suis claqué, je vais rentrer chez moi. Je t’appelle pour demain. Repose toi, tu en as besoin.

Je pourrai insister, tenter de le convaincre de rester, de passer la nuit avec moi, mais la fatigue est bien là. Pendant ce temps, il s’habille, rassemblant ses affaires et les miennes. Il jette son préservatif à la corbeille, pose la boîte renversée sur la table. Juste avant de partir, il se penche vers moi et m’embrasse quelques instants. Je ne sais pas trop pourquoi, mais j’aimerais tant qu’il reste, je ne veux pas être seule, un instant je crois qu’il hésite à partir, qu’il lutte pour ne pas montrer qu’il souhaite rester. Mais il franchit la porte et la ferme.
Je reste encore quelques minutes à observer la porte, puis mes paupières se ferment.

Emma

Commentaires (2)

  • Elise

    Joli texte, tellement vrai. Merci.

  • Anonyme

    Bonjour Emma,
    Merci pour votre excellent post ! A quand la suite...

    Moi ! C’est Steven...
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