Sodomite ou homo, mais sans les femmes
Le 17/08/2012
Dans son "Histoire de la sexualité", Michel Foucault raconte qu’à la fin du XIXe siècle, nous avons abandonné le terme de "sodomite", qui était utilisé depuis l’Antiquité, pour inventer le terme d’ "homosexuel" : "Il ne faut pas oublier que la catégorie psychologique, psychiatrique, médicale de l’homosexualité s’est constituée du jour où on l’a caractérisée - le fameux article de Westphal en 1870, sur les "sensations sexuelles contraires" peut valoir comme date de naissance - moins par un type de relations sexuelles que par une certaine qualité de sensibilité sexuelle, une certaine manière d’intervertir en soi-même le masculin et le féminin. L’homosexualité est apparue comme une des figures de la sexualité lorsqu’elle a été rabattue de la pratique de la sodomie sur une sorte d’androgynie intérieure, un hermaphrodisme de l’âme. Le sodomite était un relaps, l’homosexuel est maintenant une espèce".
Qu’il s’agisse d’appeler ceux qui pratiquent la sodomie des sodomites ou des homosexuels, que l’on se situe avant ou après Michel Foucault, où sont les femmes ? Les sciences qui observent la sexualité laissent singulièrement de côté le goût qu’elles peuvent avoir pour la chose, et cela qu’elles soient homosexuelles ou hétérosexuelles, actives ou passives.
Serait-ce parce que reconnaitre cet orifice commun aux deux sexes
reviendrait à faire plier la séparation des genres, à lisser encore un peu plus les différences ?
Car il est bien le seul plaisir du sexe qui permet aux hommes et aux femmes de partager exactement la même expérience.
C’est un point de vue que partagent certaines activistes lesbiennes, qui voient dans l’anus l’avenir de l’équité. Il serait peut-être souhaitable que les hétérosexuelles fassent de même : que se diffuse ainsi le fait que si certains hommes aiment offrir leur fondement à leur partenaire féminin, et les femmes s’en emparer, c’est peut-être que, au fond, les jouissances sexuelles des hommes et des femmes sont similaires ; cunnilingus et fellation étant les deux facettes de la même politesse, et vagins et anus permettant aux deux sexes de se soumettre ou d’être actif, à volonté.
À moins bien sûr que le goût des frontières bien définies ne soit encore au goût du jour ...
Commentaires (1)
J’ajouterais juste un commentaire sur le plaisir anal masculin : il serait (très largement) supérieur au plaisir anal féminin du fait de la stimulation de la prostate.
Une fois stimulée, cette glande est le siège d’un plaisir d’une intensité incomparable, offrant aux adeptes un orgasme durable sans éjaculation, qui dépasse de loin le plaisir du pénis. Il peut être comparé, chez la femme, à l’orgasme issu de la stimulation du point G.
A bas les frontières ! Vive le plaisir !