Asexués, révoltés ou fatigués ?
Le 20/08/2012
Les asexuels, ceux qui ont choisi de ne pas faire l’amour - qui sans doute existent depuis toujours - revendiquent de plus en plus leur choix et souhaitent devenir visibles. Ils seraient à présent 1% de la population mondiale, un chiffre assez significatif pour effectivement les rendre médiatiques.
Qui sont-ils ? Des gens comme les autres, hétéro, bi, homo, ayant une vie sociale tout ce qu’il y aurait de plus normale (c’est quoi, une vie sociale normale ?), à ceci près qu’ils n’ont pas de rapports sexuels avec les élus de leur coeur, et qu’ils se masturbent s’ils ont des pulsions.
Une conférence à Londres le mois-dernier concluait qu’ils devaient être reconnus comme ayant une "orientation sexuelle valide, plutôt qu’un désordre dont il faudrait se cacher", dixit l’organisateur.
Le professeur Anthony Bogaert sort un livre en Angleterre le mois prochain sur le sujet, car les asexués n’auraient pas été assez observés, selon lui.
Pourtant, sur le site asexuality.org qui existe depuis 2001, on peut lire les explications suivantes : " Personne n’a besoin d’excitations sexuelles pour être en bonne santé, mais dans une minorité de cas, l’absence d’excitation peut être le symptôme de quelque chose de plus sérieux. Si vous n’avez jamais eu d’intérêt pour le sexe ou perdez soudainement tout intérêt, il est conseillé de consulter". Et plus loin : "Il n’existe pas de test décisif pour déterminer si quelqu’un est asexuel. L’asexualité est comme une autre identité, c’est au fond un terme que les gens utilisent pour se décrire et nous les encourageons à le faire si cela fait sens pour eux".
Une déception amoureuse suivie d’une période de "jachère" d’un, deux ou trois ans, suffit-elle à se déclarer asexué ? Etre avec un partenaire sans le toucher ne revient-il pas à avoir une belle amitié ? Un dégoût plus ou moins momentané de la chose, dû à la sur-médiatisation suffit-il pour vouloir publiquement être reconnu asexuel, en faire un combat politique ?
Et si tout ça n’était qu’une remarquable invention marketing de nos puritains amis de chez Apple, qui savent bien que, de toute façon, de plus en plus de possesseurs d’IPhone préfèrent passer le week-end seuls avec leur téléphone, plutôt que d’avoir des rapports sexuels ?
Commentaires (3)
L’article dit "’ils n’ont pas de rapports sexuels avec les élus de leur coeur, et qu’ils se masturbent s’ils ont des pulsions."
Si ils se masturbent lorsqu’ils ont des pulsions, ils ne sont pas, à mon sens, asexuels... L’asexualité à mes yeux consisterait justement à ne ressentir aucune pulsion d’ordre sexuel.
Oui, tout ceci fleure bon l’invention marketing et le retour du puritanisme. Merci pour ce bel article Sophie.
Tout à fait d’accord avec isabelle loréban . Ça reviendrai à dire que la masturbation n’est pas un actes sexuel.
Quelle drôle d’idée de revendiquer l’asexualité... Ca ne m’étonne pas que ça se passe aux Etats Unis... Tout doit être revendiqué et être une forme de fierté : "je suis truc et j’en suis fière", j’ai un caleçon à poids et je le revendique, mon caleçon à poids est formidable... Et dire qu’ils doivent se réunir pour parler de leur asexualité, c’est trop passionnant la vie. ( Je dirais pareil pour les autres formes de sexualité)