Rencontre au fusain
Le 02/03/2011
Lorsque Clara me prie de poser, je ne suis pas surprise outre mesure. Je connais le travail de l’artiste, ses goûts pour le nu, et j’apprécie beaucoup ses œuvres mais jamais je n’ai imaginé être un jour l’un de ses modèles. La dessinatrice a une commande urgente de travaux au fusain pour une expo, mon physique répond à ses aspirations.
Mon amie m’explique le caractère singulier de cette séance.
C’est une particularité non négligeable : il y a aussi un modèle homme, je ne vois pas là d’obstacle original et j’accepte, excitée par l’expérience.
Le jour convenu, j’arrive la première dans l’atelier sous les toits. Une lumière franche mais néanmoins veloutée inonde la pièce par les verrières en pente, il règne une odeur de térébenthine, de peinture à l’huile, et d’encens. Clara visiblement déjà animée par une logique de travail me propose une boisson en me faisant part de son désir de commencer sans attendre le modèle masculin …
Je me déshabille donc, un peu maladroitement, m’installe vers le « podium » où la dessinatrice vient m’aider à trouver une pose.
Les mains de l’artiste m’articulent délicatement comme un pantin inanimé jusqu’à une pose satisfaisante. Je me trouve maintenant accroupie, les jambes légèrement décalées, mains sur les chevilles, tête penchée en avant. Mes cheveux tombants cachent mon visage et ma vue …
Ainsi commence la séance. Je ne vois rien, mais j’entends le fusain s’animer sur la feuille, j’imagine les gestes de la dessinatrice à la faveur des sons qui me parviennent. Ils sont parfois doux, parfois nerveux, rapides ou secs. Toute mon attention se porte sur le bruissement de la mine. Je devine le regard qui se pose sur mes formes par l’intermédiaire des frottements du graphite sur le papier. C’est alors que je réalise la difficulté à garder cette posture. Mes membres commencent à s’ankyloser sérieusement, des douleurs s’installent dans le dos… Qui n’a jamais tenté de poser ne peut imaginer les souffrances que le modèle endure. Une attitude difficile à tenir ne se maintient que peu de temps ; les « croqueurs » doivent être véloces, ce qui devient une sorte d’épreuve.
N’osant bouger, faisant des efforts incroyables pour conserver la pose, j’entends que le sujet masculin arrive…
J’entrevois la libération de mes souffrances, mais mon « bourreau » m’ordonne de ne pas bouger et donne des instructions à l’homme qui se déshabille aussitôt et vient se placer rapidement à mon côté. Je ne peux savoir quelle pose il adopte exactement, mais des mains se posent sous ma poitrine pour me soulever légèrement. Ce soutien arrête net mes souffrances. Il y a contact par frôlement avec d’autres parties du corps de cet homme, les cuisses ? Le torse ? Son ventre ?
Je comprends qu’il est placé quand j’entends reprendre la musique du crayon sur le papier, la chaleur que dégage ce corps inconnu provoque une sensation de feu partant des points de contacts.
A ce moment, tout en dessinant, l’artiste m’informe de la suite des évènements : les poses allaient êtres plutôt rapides, je vais devoir me laisser guider par mon partenaire, De plus elle me stipule qu’il serait plus intéressant que je ne vois pas mon guide car le corps se placera alors de façon plus naturelle. J’accepte puis je sens un bandeau se placer sur mes yeux…
L’homme me relève délicatement, me maintient debout, tête rejetée en arrière sur son épaule, il me soutient toujours sous les seins et me serre un peu ; le fusain chante à nouveau.
Le corps à corps libère une chaleur qui emplit tout mon dos. L’odeur musquée masculine est agréable. Le sexe s’écrase dans ma raie des fesses… j’ai une envie irrésistible de presser cette virilité décontractée entre mes globes fessiers mais je m’en abstiens bien sûr.
La pose suivante, l’homme me retourne, il me penche en arrière, les bras et la tête pendants, me soutenant par le dos. Maintenant je sens franchement le sexe contre le mien.
Les frottements du fusain liés à ceux du membre au repos provoquent des envies au bas-ventre.
Puis il me prend dans ses bras, face contre lui, me soulève sous les fesses en plaçant mes jambes de chaque cotés de ses reins, il se penche en arrière pour tenir un équilibre. Les mains sur mes fesses finissent par m’exciter absolument. Mon cul offert ainsi au regard de Clara redouble mon excitation.
Le fusain s’active nerveusement.
Les poses s’enchaînent, de plus en plus provocantes. Je me risque à poser une main sur le sexe lors d’une pose allongée ce qui fait gonfler le membre sans attendre. Alors, je le branle, très lentement, presque imperceptiblement.
L’homme en érection se place sur le dos et approche mes fesses sur son visage, les écarte carrément et me lèche goulûment. Je fais de même avec la queue. La stimulation m’ emporte….
Le fusain s’énerve.
Tout cela m’excite véritablement de façon nouvelle, avec une force qui me fait oublier toute retenue.
J’avale ce vit avec passion et gourmandise, jamais je n’ai si profondément enfoui une queue dans ma bouche. La langue de l’homme fouine habilement mon anus, glisse du clitoris au trou du cul avec habileté, mes mains pressent les couilles de bonheur.
Au bout d’un moment, avide, il me faut recueillir cette queue. Je m’avance de sorte que mon sexe arrive au-dessus de celui de l’homme qui se met à frapper et caresser la moniche* avec son membre.
Je suis prise de mouvements de reins très amples. Mon cul s’offre au regard avec une perversion passionnée. Le gland ne fait que me frôler mais n’entre pas encore.
Le fusain s’excite …
L’homme s’installe afin de me prendre. Il continue à jouer avec son dard sur mes lèvres inondées… La tête gonflée s’attarde sur le clitoris. Ne pouvant plus résister, j’exécute des mouvements de bassin qui sont sans équivoque. La fière queue m’assiège. Le son venant de ma gorge s’amplifie au fur et à mesure de l’introduction, je râle de plaisir. Les sexes entament « la danse des sept voiles. »
Nos plaintes rauques se mêlent au charbon qui semble déchirer le papier.
Je suis convaincue à ce moment d’entendre une respiration soutenue venant de mon amie dessinatrice et j’entends toujours les frottements de la mine sur le papier …
Les positions s’enchaînent avec imagination.
Puis l’homme saisit sa queue dans la main et vient se placer devant l’anus. Je n’ai même pas l’idée de refuser, pourtant je ne me suis jamais encore offerte réellement. Un compagnon avait déjà tenté ce passage mais à cause de la douleur, il avait été stoppé dans son élan.
Aujourd’hui le gland s’introduit sans aucune difficulté et entreprend un va et vient délicat à l’entrée de l’anus dilaté. Je devine que l’homme empoigne son sexe à la base de la queue et serre fortement pour gonfler la tête luisante. Tout en amplifiant ses mouvements, il s’enfonce progressivement… l’instinct de me toucher et de me masser énergiquement le clitoris s’impose à moi. Le délice inconnu qui me submerge me surprend car je n’ai aucune douleur. Quand le membre est introduit entièrement, les mouvements s’intensifient, mes reins accompagnent la danse. C’est d’ailleurs de ce point que germe ma jouissance. Le plaisir irradie mon corps accompagné d’un cri puissant dont je ne peux retenir la vigueur. La queue explose, le nectar inonde mon corps. Un troisième plaisir vient se mêler à cette déferlante de bonheur sauvage.
Le fusain s’arrête …
… Plus tard, lorsque je reprends mes esprits, l’homme a disparu. J’ôte le bandeau en me relevant lentement. Clara doit être dans une pièce voisine, une odeur de café flotte dans la pièce vide. Des feuilles jonchent le sol. Il y en a tant !! La dessinatrice a dû les balancer au fur et à mesure des changements de poses. Je réalise que je vais pouvoir découvrir sur les dessins, l’homme qui a posé. Je m’avance. Je prends une feuille au sol et, j’en ramasse une deuxième, une troisième : la même chose me stupéfait. Je saisis alors nerveusement tous les dessins et me rends à l’évidence : il n’y a que moi sur le papier…
Dessinée au fusain.
Chérie BB *mot emprunté à Giogio Baffo : « Mona » en italien
Commentaires (3)
cette histoire à toucher a un de mes fantasmes le plus profond, les yeux bandées, pris de tous les côtés par un inconnu, avec un spectateur, de beaux rêves ce soir.....
Faites de beaux rêves Amanda et si c’est un peu grâce à moi j’en serais la plus heureuse ... ces textes sont faits pour cela et c’est ma seule récompense .
Beau texte, excitant et bien décrit