Je mime le vent, je deviens tempête...
Le 13/04/2009
Je mime le vent, je deviens tempête... ou comment un libertin se fait passer pour un post it qui attache sans coller. La maison de Céleste est vaste. Chaque pièce est bien délimitée. Le sens de la visite est précis. L’utilisation des lieux clairement définie. La maison ouverte aux autres respire, elle est accueillante et claire.
Le libertin sans éviter ces espaces publiques, se dirige plus haut, monte à l’étage, et gagne une des extrémités, au calme, loin de l’agitation des open-space du rez-de-chaussée. Il y a dans cette grande maison une ou deux pièces qui sont closes et secrètes. Il y accède d’ailleurs par une porte camouflée que Céleste a aménagé sur l’arrière d’une grosse armoire. Il lui faut enjamber des dossiers, se faufiler dans l’armoire, glisser sa main vers l’arrière et libérer le cliquet du verrou. Assis là, il attend, espace pour l’heure vide. La pièce est presque totalement dans l’obscurité.
Il connaît maintenant le rythme et la vie de la maison. La journée, Céleste vibrionne, toute à sa tâche, elle accueille les uns, saluent les autres, le sourire accroché sur son visage, toujours soucieuse du confort de chacun. Céleste est invisible le soir et la nuit, le libertin le sait et se le tient pour dit.
Lui attend l’heure où le soleil est à son apogée, le midi du jour. Il entend déjà le bruit du service qui se met en place, le choc des assiettes, le cliquetis des couverts. Il sait que dans quelques minutes Céleste aura un instant fugitif de répit. Elle pourra s’éclipser alors que les con-vives mastiqueront leurs salades entre eux et qu’un semblant de calme durera le temps du déjeuner. Malgré l’activité incessante de la matinée, Céleste attend cet instant et s’y est apprêtée. Ce matin elle a choisi, nue, une petit jupe en laine noire et un chemisier blanc d’une toile qu’elle affectionne. Elle a déplié des bas noirs et opaques et un mince string en dentelles qui lui laisse les fesses nues et fraîches. Enfin elle a enfilé ses bottes qui montent haut et lui donnent la liberté des cavalières. Elle se sait séduisante, d’une séduction secrète qu’elle garde pour elle. A la moindre pause, elle y pense, et des papillons de désir montent vers son ventre. Une émotion tenace, un souffle qui la laisse en haleine, ses seins durcissent. Elle sait qu’il est là, lui, proche et invisible. Le temps file, se rapproche de lui, il restera invisible. Lorsque le bruit des fourchettes prend le dessus sur les conversations elle disparaît, furtive. Elle longe les couloirs, monte tranquillement l’escalier malgré le désir qui l’envahit. Elle économise son souffle qui devient court Elle s’approche de l’armoire, de la porte. Elle ne rentre pas dans la pièce secrète où il se tient. Ils ne se verront pas. Elle plaque son dos sur la porte. Sa tête repose sur la paroi légèrement en arrière. Elle ne le voit pas. Elle le sait juste derrière elle, là, à peine devine-t-elle la tiédeur de son souffle...
Maintenant elle sent la main, d’abord un effleurement puis une caresse, enfin une forte main d’homme qui soulève sa jupe. Au contact de la paume sur sa peau, elle frémit. Elle sent ses fesses se durcir et se tendre vers ce contact. Elle recule ses fesses vers cette poigne qui l’écarte. Les doigts de l’homme se tendent eux aussi. Elle vient se poser sur cette main qui maintenant la caresse. Les yeux fermés, elle se mord les lèvres. Ses seins durs la font souffrir, elle se dégrafe et les saisis. Elle écarte imperceptiblement les jambes et s’assoit maintenant sur cette main qui la tord. Elle sent l’humidité l’envahir. La jouissance vient d’un coup. Forte et violente. Profonde et tenace. Sa bouche le murmure, le gémit. Le ciel de Céleste s’ouvre. Les bruits d’en bas lui parviennent étouffés. Elle est comme ivre quand elle redescend. Elle ne l’a pas vu, il est déjà parti.
Le ventre chaud, elle regagne une petite table à l’écart et tente de se concentrer sur une salade de chèvre chaud. Ses seins sont encore durs, personne ne sait, personne ne saura jamais. Elle évite de fermer les yeux car elle courrait le rejoindre. Elle sait que ce moment unique, le retient encore et encore. Elle prend une grande respiration, juste un spasme et replonge dans sa journée.
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