Démone de minuit

Le 14/05/2010

Sa peau est recouverte de très fines tâches de rousseur, elles brillent comme des milliers de microscopiques soleils lorsqu’elle masse son corps avec une huile.

Sa poitrine généreuse appelle les baisers, son derrière invite à la fessée, ses cuisses galbées et loin d’être minces donnent envie de les empoigner, tout comme ses hanches.

De jolies rides encadrent son sourire et la commissure de ses yeux, les petits sillons de celles et ceux qui ont beaucoup ri.

Emma a 49 ans, et demain 50. Emma n’a plus fait l’amour depuis pas mal de temps. Pour ses 50 ans, demain soir, elle veut un homme et elle le veut jeune. Elle préférerait le séduire, plutôt que de l’acheter. Avec un peu de rouge aux joues, elle a demandé à sa fille de lui présenter des amis.

Violaine a d’abord cru à une blague puis face à l’insistance de sa mère, elle a organisé une soirée avec quelques-uns de ses amis. Le plus âgé doit avoir 30 ans et tous ignorent qu’ils sont l’objet de la convoitise d’Emma.

Une robe noire au décolleté vertigineux et à la fente étroite mais très haute laissant découvrir, de dos, la fin de la cuisse, habille Emma ou plutôt déshabille Emma.

L’ultra provocation du vêtement est contrebalancée par une absence de bijoux et de maquillage, si ce n’est quelques pigments sur la bouche pour donner encore plus de gourmandise à ses lèvres charnues.

Il est 19h30, la maison est vide, Violaine, en voyant la tenue sexy de sa mère, est remontée dans sa chambre troquer son jean-basket pour une tenue plus « cocktail ». Est-ce pour que sa mère ne se sente pas seule ainsi vêtue ou par rivalité ? Toujours est-il qu’elle est redescendue en mini-jupe avec un haut sensiblement transparent laissant pointer des tétons qu’aucun soutien-gorge ne dissimule.

Au salon, Emma plonge son nez dans un immense verre à vin, allume une cigarette et commence à sentir l’excitation monter en elle. Elle n’a plus fumé depuis des lustres, ne boit plus que de l’eau plate. Ce Pauillac explose dans sa bouche. La trace de rouge à lèvre qu’elle laisse sur le filtre de sa cigarette lui renvoie d’elle une image érotique.

On sonne, Vincent est derrière la porte, des pivoines carmin l’accompagnent.

En l’accueillant, Emma l’analyse en une seconde. C’est un bon début, un regard mutin, une jolie peau, une pilosité apparente, mais discrète et sensuelle s’échappe de sa chemise.

Emma reçoit à présent Rodrigue. En un clin d’œil, il détrône Vincent. Son sourire mi-carnassier, mi-enfantin la fait fondre immédiatement. Emma imagine les dents de Rodrigue qui mordillent son clitoris et ses tétons. A tel point qu’elle en loupe l’arrivée de Gabriel, le plus jeune des trois et pourtant le plus viril, disons le plus musculeux et bien bâti, un 3ème ligne d’une équipe de Rugby. Cette caractéristique arrive très vite au cerveau d’Emma, et dans un autre flash, la bouche de Rodrigue s’efface au profit du dos de Gabriel qu’elle saisit tandis qu’il la prend en missionnaire.

Emma doit se ressaisir pour ouvrir la porte au dernier invité, Emmanuel le beau parleur de la bande qui commence très fort :

— Bonsoir Emma, vous êtes sublime ce soir, si vous n’étiez la mère de Violaine, je vous ferais la cour. Quoiqu’il soit en vogue depuis peu de sortir avec des femmes plus âgées, avez-vous entendu parler du phénomène des Cougars ?

— Merci pour le compliment Emmanuel, mais sachez que certaines femmes n’ont pas attendu que les médias les y autorisent pour s’offrir les joies d’un homme plus jeune, le deuxième époux d’Aliénor d’Aquitaine était de 11 ans son cadet.

— Sans vouloir vous vexer Emma, c’est plutôt 20 ans qui nous séparent que 10.

— Mais qui parle de nous ?

C’est décidé, ce sera cet impertinent qu’elle mettra dans son lit. Au diable le sourire gourmand de Rodrigue, le torse velu de Vincent et le dos large comme une armoire bretonne de Gabriel, elle aura Emmanuel et il va la supplier pour cela…

Emma ignore deux détails, Emmanuel n’était pas invité ce soir, il remplace Frédéric qui n’a pu se libérer et croyant être convié à un tournoi de poker, s’est senti dans l’obligation de trouver un remplaçant. La deuxième information qu’Emma ne connaît, c’est que sa fille et Emmanuel sont amants...

Lorsque Violaine aperçoit l’homme qu’elle a quitté une heure plus tôt dans un petit hôtel de passe discret, elle a du mal à saisir cette intrusion. Ils ont peu d’écart d’âge, Emmanuel a 30 ans et elle 25, mais il est déjà prof de fac, marié et père de deux enfants et aussi amant de Violaine et membre de la même bande d’amis que celle de Violaine.

L’apéritif est joyeux, les margaritas ouvrent le bal, suivis de très bons vins. Les légumes croquants et la foccacia accompagnent le tout. Puis la tequila fait son retour, et ce sont des joueurs enivrés qui entament une partie de poker. Depuis le début de la soirée Emma échange de profonds regards avec Vincent. Avec Rodrigue elle est très tactile et lui touche le bras à la moindre occasion. Emmanuel est plutôt ignoré ou le destinataire de quelques phrases aigres-douces. Et Violaine tremble, elle lit dans la tactique peu discrète de sa mère. Charmer les autres pour mieux cueillir Emmanuel.

La partie dure depuis une heure et Emma reste peu concentrée mais toute accaparée par ses projections mentales. Elle s’imagine attachant les poignets d’Emmanuel à sa tête de lit, le suçant jusqu’à la limite de la jouissance puis s’arrêtant, laissant débander ce sexe gorgé de désir, puis recommençant l’exercice jusqu’au supplice.

Emmanuel annonce alors un carré de rois. Emma, dont le sexe palpite de plus en plus, revient subitement au jeu pour étaler sous les regards médusés une quinte flush.

Un peu saoule, elle prend les billets qu’elle vient d’empocher et en glisse dans son décolleté.

Les joueurs plumés rachètent une cave et avant de reprendre la partie, une petite pause se décide alors que minuit s’annonce. Les "jusqu’à plus soif" retournent se concocter des margaritas tandis qu’Emma se rend à l’étage. Elle monte les escaliers en laissant découvrir à chaque pas, à travers sa fente étroite de sa robe mais très haute, la naissance de ses fesses. En haut des marches, certaine qu’un spectateur au moins l’a suivie du regard, elle se retourne et il est là, une main sur la rampe…

— La danse de vos fesses dans ce fourreau noir, cette fente meurtrière qui me laisse entrevoir vos bas et ce porte-jarretelles que je devine... Tout me pousse à gravir cet escalier en courant. Puis-je rejoindre mon Aliénor ?

— Faites. Je suis dans la deuxième chambre à droite.

Exactement comme elle l’avait prémédité, Emma attache Emmanuel à la tête de lit. Il est furieux car il voulait lui arracher cette robe, pétrir ses seins lourds et fermes, remonter le long de ses jambes et dégrafer ce porte-jarretelles, puis la prendre en levrette en tirant un peu sur ses cheveux.

Mais Emma veut dominer, le sucer à le rendre dingue et c’est ce qu’elle fait. Elle tient fermement ses testicules d’une main, de l’autre, elle tire sur le gland pour qu’il soit décalotté et lape ce sexe sans oublier de le lubrifier abondamment de sa salive. Elle a de la chance, Emmanuel lui signale qu’il est sur le point de jouir, elle se lève donc avec une belle nonchalance, l’abandonne là et retourne à la partie de poker.

En bas, les joueurs trop occupés à fumer des pétards ont à peine réalisé leur absence, sauf Violaine rongée par la haine.

La partie reprend, Violaine prétexte un mal de tête et monte à l’étage.

Le spectacle de son amant attaché au lit de sa mère achève de l’écœurer. Alors qu’elle referme la porte sans mot dire, cette apparition fugace de son amante donne à Emmanuel une nouvelle érection.

Après une petite heure de jeu, Emma se laisse volontairement reprendre toutes ses mises. Rodrigue qu’elle caresse depuis un petit moment déjà sous la table, en fait de même.

Ils disparaissent ensuite à l’étage. Passé l’étonnement de voir Emmanuel nu et attaché sur le lit d’Emma, Rodrigue commence à effeuiller cette femme haletante. Emmanuel sait à présent qu’il va endurer ce supplice un long moment.

Tout ce qu’il voulait faire, dévorer ses seins, faire glisser ses bas et la prendre par derrière, c’est Rodrigue qui est en train d’en profiter.

L’étreinte dure longtemps, le couple est très démonstratif et Emmanuel toujours attaché et toujours en érection devient dingue.

Rodrigue dans un cri rageur jouit enfin, Emma s’est contrôlée pour ne pas en faire de même. C’est sur le sexe d’Emmanuel qu’elle veut sentir sa vulve se contracter et hurler son orgasme.

Elle se défait donc des bras du jeune homme pour venir s’enfourcher sur cet autre sexe qui l’attend depuis des heures.

C’est elle qui donne le rythme avec ses coups de hanche et si elle défait ses liens, c’est juste pour lui intimer l’ordre de masturber son clitoris.

Emmanuel a trop attendu et le sperme affleure au bout de son sexe. Lorsqu’il éjacule enfin, il le fait en chuchotant à l’oreille d’Emma « je ne pourrai plus jamais baiser ta fille après ça ».

L’information pénètre le cortex d’Emma à la vitesse d’une balle de revolver mais plutôt que de la tuer, cela crée une décharge sublime au fond de son vagin. L’intensité de son orgasme est aussi violent que cette nouvelle susurrée à l’instant par Emmanuel, cet amant diabolique.


[gris]Louise Caterina[/gris]

© tequilajazz - Fotolia

Commentaires (7)

  • stef

    Belle plume, belle imagination, belle excitation...Je me suis mise à la place d’Emma...même si ma fille n’a que 18 mois ;-))

  • pluriellle

    Pourquoi avoir ajouté à ce beau texte la perversion du plaisir tiré d’avoir volé l’amant de sa fille ?
    Et plus à terre, comment diable les billets gagnés ne glissent-ils pas de cette robe qui n’est que fentes ;-) ?

  • billy bop

    La dernière nouvelle érotique remonte "au brigade de nuit" livre que j’empruntais à mon père...L’écriture a évolué depuis, maximum respect et spéciale dédicace à Louise caterina.

  • Mouais... J’ai du mal à y croire en fait. Mais bon, chacun-e son imaginaire. Trop de projection sans doute. A 25 ans j’aurais trouvé monstrueux que ma mère exhibe de la sorte son désir (même si je me positionne très-très-très loin de la vision de la mère-sainte), et qu’elle me pique mon amant. En tant que mère, infliger ça à ma fille me remplirait d’horreur. L’auteure a t-elle un compte à régler avec sa filiation ? Par contre, la même chose avec une jeune arrogante qui m’aurait traitée de vieille en étant sûre de la supériorité de son sexe-appeal, OUI !!

  • Louise Caterina

    Comme vous, je suis loin de la vision de la mère-sainte et en même temps je n’ai aucun compte à régler avec la dite mère, ni avec ma filiation.
    On est pas obligé de puiser dans sa vie pour écrire, tout au contraire. Enfin Emma n’est pas si diabolique, elle n’a su que trop tard que cet homme était aussi l’amant de sa fille, l’orgasme était déjà là et la morale ne pouvait donc plus avoir de prise...

  • Billy boy

    Superbe nouvelle mlle Caterina. La foccacia joliment placé... Cette nouvelle étais un régal, peut être parce que je suis un homme attiré par le charme de la maturité... Je vous encourage à continué à écrire des nouvelles qui peuvent exiter les hommes et les femmes...

  • ACnbdGWd

    J’ai commence9 L’adversaire msntejeut. Je trouve que le style est proche de D’autres vies . J’en reparlerais certainement. En tout cas, j’accroche bien et comme tu dis c’est assez marquant ! @Elise Il y a des jours fe9rie9s qui approchent ! Profites-en pour faire le plein de cine9 . Et tu as encore un peu de temps pour Toutes nos envies , e7a ne sort qu’en Novembre mais il y a plein d’autres choses e0 de9couvrir en salle dont Polisse dont je parlerais bientot Caro