Samedi matin.
Le 21/09/2009
Le jour s’était levé, depuis combien de temps elle ne le savait pas et ne voulait pas le savoir. On était samedi matin et qu’elle soit seule dans son lit ou dans celui de son amant, le samedi matin était le moment qu’elle préférait de la semaine. Ce jour-là elle était seule sous sa couette, étendue sur le ventre, enserrant son oreiller dont la fraîcheur apaisait le battement qui soulevait sa tempe gauche. La vigueur du vin de la veille résonnait encore dans sa tête. Elle avait la sensation que plus elle s’aplatissait, plus elle faisait corps avec le matelas, plus elle allait échapper à ce jour qui l’appelait. Une jambe tendue à l’extrême s’efforçait d’aller chercher la fraîcheur au fond du lit, faisant un angle droit avec l’autre jambe repliée, l’aine collée au matelas. Elle se surprit à penser que c’était dans cette position, lui emboîté derrière elle, qu’ils aimaient s’endormir.
Paresseuse, elle gardait les yeux clos, feignant ainsi d’ignorer ses obligations de la journée. Pourtant le soleil qu’elle devinait à travers ses paupières faisait naître en elle un léger sentiment de culpabilité. Il serait tout de même dommage de ne pas profiter d’une si belle journée... Mais rien n’aurait pas raison d’elle, elle aimait le climat de son lit et l’illusion de ce moment volé.
Ça faisait maintenant une semaine qu’il était parti. Il lui manquait. Son corps, sa chaleur et son odeur, voilà ce à quoi elle pensait à ce moment précis. Comme elle aimait sa peau ! C’est dans cette demi-conscience matinale qu’elle se mit à imaginer qu’il pouvait être là comme une semaine auparavant. Son corps était collé derrière le sien, elle pouvait le sentir. Son bras gauche glissé sous sa nuque, le droit blotti entre ses seins comme pour mieux la retenir contre son torse, il l’enserrait. Ses jambes épousaient sa position, la gauche tendue et la droite repliée qui effleurait ainsi son entrejambe à elle, grande ouverte.
Un léger sourire esquissait ses lèvres. Peu importait l’heure et le soleil puisqu’il était là. Il n’était pas trop grand, pas trop fort, il était juste parfait pour être « le modèle » au-dessus d’elle. Comme des poupées russes emboitées, leurs deux corps étaient dessinés l’un pour l’autre.
Soudain, un innocent soubresaut dévala sa colonne vertébrale jusqu’à ses reins. Il n’en fallut pas plus pour éveiller son désir. Ses lèvres, qu’elle avait pris grand soin d’épiler avant qu’il ne parte, se révélaient très sensibles au simple contact de sa petite culotte. Même si son esprit était embrumé, elle prit peu à peu conscience de son corps et de ses sensations.
D’un léger mouvement de va-et-vient, ses hanches cherchaient désormais à intensifier le contact du coton sur son sexe. L’effleurement du tissu était d’une douceur exquise mais bientôt cette caresse ne lui suffit plus. Sa main droite décida alors de s’en mêler, quittant la fraîcheur de l’oreiller pour atteindre la chaleur de cette petite culotte. Ses doigts, timides, commencèrent par doucement caresser sa vulve à travers le coton. Puis ses hanches commencèrent à se cambrer de plus en plus fort, encore et encore jusqu’à se relâcher dans un mouvement brusque. Une fois, deux fois, encore. Le plaisir montait mais il ne devait pas venir trop vite, il ne devait pas venir d’elle. Alors, le rythme ralentit et toujours en caressant le coton, elle se remit à imaginer et à guider ses pensées. Etait-ce sa main ? Sa bouche ? Ou bien sa verge qui venait la toucher, la mouiller et la percer de la sorte ? Les possibilités étaient nombreuses, elle hésitait. Seulement le con ainsi pointé en arrière n’en pouvait plus d’attendre et passait d’un scénario à l’autre sans parvenir à choisir. Les images défilaient à toute allure dans sa tête. Enfin les hanches rentrées de toute leur force, écrasant sa main entre son os pubien et le matelas complice, elle se fit jouir. L’orgasme fut intense, son corps entier tremblait. Le râle qui en sortit signalait son intrusion dans le monde réel, le jour avait commencé. Mais ce n’est que quelques minutes plus tard, un sourire de félicité sur les lèvres, qu’elle daigna ouvrir les yeux. Il faisait beau, la journée s’annonçait prometteuse. Elle se leva, et affamée, alla préparer son petit-déjeuner comme si de rien était. Plus tard elle l’appellerait sans lui parler de leur entrevue matinale, ce moment était le sien, il lui appartenait. A lui ? Aussi bien sûr mais il ne le saurait jamais.
Oz
Commentaires (1)
Tip top stuff. I’ll eepxct more now.