Les femmes en corps-à-corps avec le porno

Le 15/10/2010

C’est une véritable lame de fond qui semble bouleverser les idées ancrées dans nos sociétés modernes : loin de les rejeter avec dégoût, certaines femmes aimeraient les films pornos. Au point de les consommer régulièrement, les apprécier voire les réaliser. Alors : toutes des chiennes par mégarde ?

Des chiffres et des êtres

Chercheurs, écrivains, média et scientifiques se penchent, à travers l’Europe, sur cette épineuse équation : « les femmes et le porno » se concilieraient-ils bien mieux qu’on le pensait jusqu’alors ? En France, les productions Dorcel, en collaboration avec l’IFOP, ont mené l’enquête. Et les chiffres sont tombés avec le fracas d’un tabou qui se brise. Le sondage surprend son monde. Comme ces 50% de la population féminine hexagonale qui visionneraient volontiers des images pornographiques. Seules. Pourtant cette « distraction » demeure unanimement considérée comme masculine. Sur écran, les règles du jeu sont claires : nous nous comportons comme des êtres insatiables de sexe s’ouvrant, se contorsionnant, s’étirant comme d’acrobatiques chattes en chaleur pour réaliser les fantaisies de vrais mâles qui nous font nous pâmer de plaisir. Et nous aimerions ça ?
Gérard Leleu, médecin thérapeute écrivain n’y croit pas : « De toutes les femmes que j’ai rencontrées, aucune n’apprécie cette représentation de leur sexualité. Le X la rabaisse à une sorte de spirale de mépris de l’autre et la femme à une simple « chose ». Allons bon, on nous pose des questions, nous répondons et celles qui « aiment ça », comme Anne, 37 ans, se retrouvent dans un tiroir fermé à clef. « Cela peut choquer mais je surfe régulièrement pour ‘mater du porno’. Quant à dire qu’il engendre la négation de la femme, qu’elle s’y trouverait soumise de corps et d’esprit, c’est sûrement longuement pensé mais paradoxalement… trop vite dit. Après tout, on ne cesse de réclamer aux hommes de révéler leur part de féminité. Pourquoi nous refuser une part d’animalité masculine !? »

Des frissons sous les jupons

D’accord, ces femmes lascives, jouissant avec autant de grimaces et de cris, le ridicule parfois achevé de certaines scènes offrent à voir des partenaires qui se transformeraient en simples « pénis et vulves sur pattes » tout en délimitant un territoire où les zones érogènes se heurteraient à des frontières étriquées. Il n’est pas faux de considérer que, depuis une trentaine d’années, le porno se cantonne plus volontiers aux instincts voyeuristes masculins (à qui, par conséquent, on dénie toute sensualité, mais il s’agit d’un autre débat). Que l’apparition du Gonzo a signé la fin de toute évolution possible. Cela excite les hommes, et le porno demeure un business cherchant à contenter sa clientèle. Bien.
Et nous pendant ce temps ? Nous, c’est bien connu, nous attendons, en haut d’une tour d’ivoire, qu’un prince Charmant vienne nous couvrir de pétales de rose. Une vision manichéenne de deux sexualités qui, à défaut d’être totalement similaires, s’attirent pourtant. Dans la réalité. Mais voilà, il s’agit ici de cinéma. Nous ne sommes pas dupes de sa crédibilité digne d’un blockbuster américain. Malgré tout, notre excitation sexuelle face au X choque et heurte ! Et dans ce domaine, on coupe aisément la poire en deux parties distinctes : aux hommes, le sexe explicite, aux femmes la suggestion. Autant nous assigner à la lecture des vieux Barbara Cartland. On grossit le trait, sans doute, mais convenez qu’il arrange pas mal de monde. En octroyant à chacun(e) une place bien nette. Trop nette.

La louve dans la bergerie

Le XXIe siècle décide donc de s’en mêler. Une fois découvertes devant nos écrans (mince ça se sait maintenant) impossible d’échapper aux argumentations. « Je veux plaire à mon amant/mari » répondent certaines. « Je suis curieuse d’enrichir ma sexualité, ça m’excite de découvrir d’autres pratiques » renchérissent d’autres. « Je veux assouvir un fantasme que je crains de réaliser ou que je ne pourrais jamais connaître » concluent-elles. « Sexuellement je suis de ces femmes avec qui on peut presque tout oser » ajoute Anne. « Et oui, il m’arrive de jouer pour moi et mon partenaire un vrai porno-live. A posteriori certains m’ont peut-être prise pour une cinglée ou une nymphomane, mais d’autres en redemandent ». On vous l’avait bien dit : dès que le X entre en jeu, les femmes simulent, les hommes jouissent. « Non » précise Anne « cela me déclenche souvent de très savoureux orgasmes. Et je n’ai aucunement l’ambition de devenir hardeuse professionnelle ! »
Franchement, devant de telles divergences même le serpent d’Adam et Eve s’en mordrait la queue. « Si on considère la question sous l’angle purement médical » admet Gérard Leleu « quand la pupille se dilate sous l’effet d’une excitation visuelle on parle de mydriase. Là, l’affectif disparaît. Soi-même et l’autre ne deviennent plus que des sexes à combler. » Mais le thérapeute ne désarme pas : « Le désir et le plaisir demeurent plus grands que l’Homme. La sexualité se fonde sur le partage, tout le contraire de ce que nous montrent ces films. » Et finalement notre siècle s’emmêle plus dans le sujet qu’il ne s’en mêle.

Les grands écarts de la pornographie

Nous voilà donc confrontées à un problème digne d’une équation à une inconnue. L’homme, le sexe, l’image, le trio ne surprend pas. L’inconnue qui trouble les esprits, c’est nous. Celles qui disent « je t’aime » au porno. Même s’il ne s’agit pas de nier que le porno moderne oublie singulièrement une part importante de notre imaginaire érotique. Peut-être nous sommes-nous laissées embarquer dans une norme, un X formaté XY ? Sauf qu’un discours trop moraliste réduit tout autant les femmes, non plus à des victimes du machisme dans le porno, mais à de jolies péronnelles d’une naïveté désarmante. Si le porno nous dégoûtait toutes, d’où sortiraient les femmes qui ont entrepris de passer derrière la caméra, phénomène moins récent qu’on ne le pense ? Même si, à l’origine, leurs scenarii (hum) partaient plutôt pêcher le public masculin. Sans aucun doute, une histoire plus crédible, plus sensuelle, montrant le désir monter, ne nous déplairait pas. Pour le moment, le porno souffre un peu d’un manque d’esthétisme et de la présence d’incongruités ou de faux raccords : nous ne nous caressons pas souvent la bouche avec la langue, quand nous ôtons notre culotte, nous ne la retrouvons pas miraculeusement sur nos fesses cinq minutes plus tard, nous avons bien enfilé des bas mais de là à les voir passer du rouge au noir en quelques secondes (mon dieu mais où est donc passé ce fichu script ?). De plus, nous ne raffolons pas toutes d’éjaculations sur le visage ni ne croyons aux orgasmes simultanés systématiques et les plans chirurgicaux qui n’en finissent pas ne nous semblent pas incontournables. Pourtant malgré tout ça, ce cinéma émoustille les femmes !

Comme une envie de pornos

On reproche donc beaucoup de choses au porno même si ça ne provient pas que de la farouche mauvaise volonté de ceux qui le font. « Le manque de moyens et les conditions de tournage ne sont jamais optimales pour filmer un rapport réellement orgasmique » commente Nelson ex journaliste pour le magazine Hot Vidéo. « Il faut compter avec les interruptions régulières des scènes à cause d’incidents techniques, le talent d’acteur souvent très moyen des hardeurs qui n’ont par ailleurs pas forcément envie d’exposer leur intimité plus que ne leur demande leur travail. » Malgré les aléas, les hommes doivent maintenir leur érection, les filles ne peuvent pas s’investir dans la continuité de l’acte. Du coup, 99% d’entre eux usent et abusent de la simulation. Mais cela participe aussi au fantasme du public. La variété des poses, la longueur des rapports, les outrances, appartiennent aux codes du porno. « Si les femmes veulent proposer autre chose » reprend Nelson « elles devront casser ces clichés qui ne déplaisent pas tant que ça. Pour moi, le X amateur constitue déjà une bonne alternative ». Le porno amateur : pourquoi pas ? Un site comme  I feel myself ne filme que des amateurs se masturbant jusqu’à l’orgasme. Et ça marche ! On serait presque tentées d’y participer. Et surtout passer à l’action. Selon Anne, « Il faut beaucoup d’audace chez une fille pour réaliser officiellement un film allant au-delà l’érotisme en se fichant des réprobations. On peut conserver une touche de « chic » sans singer Andrew Blake ou Dorcel. Tout ça requiert une bonne dose de talent et de finesse. Les amateurs font souvent ça avec les moyens du bord, le résultat n’est pas forcément esthétique. Dans ce qu’on appelle le porno féminin c’est surtout l’adjectif qui me gêne : il m’évoque une tentative à faire cohabiter deux styles de X, d’enfermer chacun dans sa bulle. » Quoi, d’anéantir le porno d’hier et aujourd’hui ? Absolument pas !

Maîtresses et concubines (du X)

De fait, la lente métamorphose du film X féminin débute en 1981 avec une véritable activiste du sexe, Annie Sprinkle.
A contrario de ses consœurs féministes moins « tolérantes » qui voient en l’industrie du X notre propre aliénation, l’ex porn-star réalise un film au titre assez évocateur pour ne pas avoir à le traduire : « Deep Inside Annie Sprinkle ». Ce long-métrage reste considéré comme le premier film entièrement conçu par une femme.
Les années 80 et 90 voient fleurir les reconversions en cascade de comédiennes qui passent derrière la caméra, changeant ainsi leur point de vue et le nôtre. Candida Royalle, Ona Zee ou Véronica Hart, et plus tard Maria Beatty - qui ne se refuse aucun plaisir en tournant dans ses propres productions : la liste de celles qui partent à la conquête de ce nouvel espace ne cesse de s’allonger. Hétéro, lesbiennes, queers, tous les genres sont représentés. Hasard ou coïncidence, des comédiennes et réalisatrices sans lien avec le X s’engagent dans cette voie : Nicki Ranieri (qui tourne également sous un pseudo masculin) Toni English aux US et Erika Lust en Espagne. En France, Second Sexe initie, en 2008, la série des films X-Plicit, tournés par des artistes telles que Zoé Cassavetes, Héléna Noguerra, Mélanie Laurent, Blanca Li ou Tonie Marshall… Avec pour toutes, un seul objectif, très bien résumé sur le site Lustcinema : « We enjoy exciting you and exciting your mind ».

Alors, nous tendons effectivement vers une autre vision de la pornographie sans tabou, juste plus proche de nos fantasmes, de nos envies, nos transgressions… Une version parmi d’autres qui, de plus, ne déplairait pas forcément aux hommes ! Voilà, nous aimons profiter des ébats très explicites, et alors ? Alors, c’est simple, nous aussi on assume nos envies de porno(s). D’ailleurs on a déjà commencé.

[gris]Fannette Duclair[/gris]


[brun]Jeu concours : Quelle est votre vision du porno ? A quel âge et dans quel contexte avez-vous vu votre premier film X, quel effet cela a eu sur vous ? L’auteure de l’histoire la plus stupéfiante, amusante, jouissive, bref, la plus étonnante, recevra un lien de téléchargement de Désir, amour et vie d’Erika Lust. Utilisez un pseudo pour nous parler librement, mais indiquez votre adresse mail dans le champs ci-dessous (qui ne s’affichera pas), afin que nous puissions contacter la gagnante. Le concours est à présent terminé.[/brun]


Gérard Leleu vient de sortir un livre en mai dernier L’art de bien faire l’amour tome 1 aux éditions Leduc S.
Le deuxième tome sortira le 10 novembre Guide des couples heureux éditions Leduc S.

Livres :
« Contre » la pornographie :
Michaela Marzano : La pornographie ou l’épuisement du désir, Éditions
Buchet Chastel, novembre 2003. Réédition en format poche aux éditions Hachette Littératures, collection Pluriel
« Pour » la pornographie, témoignage, essais… :
King-Kong Théorie de Virginie Despentes – Editions Grasset
Coraline Trin Thi : La voie humide, une œuvre au rouge, Editions Au diable vauvert
Ruwen Ogien : Penser la pornographie, Paris, PUF, 2003

Liens :
http://www.cinemasecondsexe.com/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pornog...
http://homepage.psy.utexas.edu/home... Étude analysant la stimulation sexuelle ressentie par des sujets féminins devant un film pornographique (en anglais)


Photo du dossier : Samedi soir de Zoé Cassavetes dans la série X Femmes.

Commentaires (15)

  • Salomé

    Mais pourquoi tendre systématiquement le crachoir à un homme aussi rétrograde que Gérard Leleu ? Si je dis : j’aime le sexe bestial et le porno, il me rétorquera : "Non, impossible, vous êtes une femme, vous ne savez pas ce que vous dites". Et combien d’hommes (et de femmes) nous voient encore ainsi, pures et passives, sans jamais d’arrières-pensées ni de fantasmes cochons, soumises et victimes du sombre et terrible désir masculin ? L’homme descend du singe, la femme, du ciel ? C’est ça ?...

  • Nina

    Je suis vraiment d’accord avec Salomé. Si je ne me reconnais pas toujours dans certains films particulièrement crus, il m’arrive pourtant d’être excitée par eux. Je prends du plaisir à regarder un film porno bien réalisé, comportant une histoire, de l’amour, interprété par de beaux acteurs baignés d’une lumière géniale, emportés par une vague sensuelle mais soyons honnêtes cinq minutes : le sexe ça n’est pas toujours ça non plus. Si dans la vie, il m’arrive de faire l’amour comme dans l’un des pornos que l’on juge invisibles par des femmes, je ne dirai pas ensuite qu’ils sont mauvais. Il sont juste la représentation d’un tout autre fantasme, du moment présent. Tous les goûts sont dans la nature, et nous ne sommes pas des oies blanches ! Il serait temps que les psys et autres intellos s’en rendent compte.

  • harmonysoumise

    Je pense être un pur produit des années 1960, femme libre, libérée, éduquée...
    Et bien pour vivre librement ma sexualité, accepter mon corps et ses désirs, je suis soumise à un Maître que j’aime et j’avoue grâce à ce Maître avoir découvert ma vraie nature, oser parler de mes fantasmes et les vivre... La sexualité féminine est plus complexe que ne l’imaginent certains psys.
    Certes, nous ne sommes plus hystérique mais peut-être parce que nous osons, maintenant, parler de pornographie...

  • Naudin66

    La femme et l’homme sont différents. Après cette constatation évidente, heureusement, nous nous retrouvons sur pleins de choses. Le porno peut en être une. Je ne vois pas pourquoi l’homme ( j’en suis un ) aurait des droits uniques. Sous prétexte que l’homme a empêché la femme de s’exprimer, elle n’a pas accès aux mêmes phantasmes. c’est une aberration ! Je peux même dire que j’ai vu une partenaire prendre son pied devant un film X sans que ça me paraisse extraordinaire. Pour conclure, je crois que la femme et l’homme ont beaucoup de choses à partager au lieu de s’inventer des frontières...

  • Artemis

    Je regardais du porno avec mon ex de temps en temps pour se mettre dans l’ambiance (forcément, ça donne des idées) ou pour me masturber, mais je trouve encore que les scénarios sont vraiment pauvres, des fois ça casse même l’ambiance quand on entend des répliques totalement ridicules (oh, madame la baronne, c’est le plombier -oh, oui, venez me déboucher...).Dommage, parce que si c’était plus travaillé sur ce plan là, ça me donnerait encore plus envie d’en regarder, comme des "vrais" films alors que pour l’instant c’est plutôt "utilitaire"...

  • Gaëlle-Marie Zimmermann, de ZoneZeroGene

    Franchement, voir Gérard Leleu intervenir ici me navre.

    SecondSexe vaut bien mieux que ça.

  • Mademoiselle Sarah

    J’ai 28 ans, j’ai vu mon premier porno à 12 ans avec des copines, en cachette. Un truc classique avec une histoire, sur cassette VHS. Plus tard, vers 18 ans, avec l’arrivée d’internet j’ai téléchargé des bouts de vidéo en cachette de mes parents. Aujourd’hui, je regarde du gonzo sur des sites de streaming. Je n’ai jamais eu besoin de garçons pour m’introduire à la pornographie, ça m’intéressait naturellement, comme la sexualité intéresse naturellement les adolescents, garçons et filles. Je m’en sers pour me masturber, je cherche les productions qui collent à mes fantasmes. Souvent en vain, et c’est tant mieux parce que ça veut dire qu’on a tous des fantasmes uniques dont on ne trouvera jamais la mise en scène parfaite, m^eme si on peut s’en approcher. Et sinon, ça m’a fait beaucoup rire quand Dorcel a découvert que les femmes regardaient du porno ou quand Leleu prétend qu’il ne connait aucune femme qui apprécie ça. Je me demande sérieusement dans quel monde ils vivent et s’ils parlent vraiment avec les femmes qui les entourent (mais peut-^etre passent-ils trop de temps entre hommes tous ces gens).
    Vivement que tout le monde trouve ça normal et que le business se développe, que je puisse voir des films qui ressemblent un peu à quelque chose. Parce que clairement, tout ça va apporter de nouvelles exigences et développer d’autres codes.
    Voilà ce que j’en disais sur Le Tag Parfait, le blog des amateurs de porno avec plein de testostérone dedans il y a quelques mois : http://www.letagparfait.com/2010/07...

  • Fannette Duclair

    Bonjour

    Outre que Gérard Leleu est un thérapeute reconnu dans le domaine de la sexualité en tant que médecin et auteur, qu’il m’a très gentiment accordé du temps pour cette interview, je tiens à exprimer ma surprise devant l’espèce de rejet dont il est l’objet ici.

    A Second Sexe nous croyons en notre droit à la différence (et c’est valable pour la différence que représente G.Leleu) et le choix librement consenti de penser notre vie sexuelle. En tenant compte des "pour" et des "contre".

    Vous pouvez critiquer mon texte c’est le jeu, je l’ai écrit, je l’assume ainsi que le choix de mes intervenants. Effectivement Gérard Leleu s’étonne que des femmes "aiment le porno", mais il apporte un contre point de vue dans l’article. Et je l’avoue j’aime assez rester le plus objective possible même dans un texte "court". D’ailleurs, c’est mon boulot.
    Je n’ai pas rédigé un manifeste, mais un article.

    Le but de Second Sexe tient en peu de mots : qu’on ne nous juge plus sur notre façon d’appréhender la sexualité ! Mais nous ferions aux autres ce que nous ne voulons plus qu’on nous fasse en (je me cite) "octroyant à chacun(e) une place bien nette. Trop nette" quitte à clouer au mur tous ceux qui ne sont tout simplement pas d’accord ?

    Gérard Leleu ne s’est, pour finir, jamais permis - au cours de notre entretien - de condamner celles que nous représentons. Je ne peux pas retranscrire toute l’interview ici, mais croyez-moi, sa façon de considérer les femmes, le sexe et le porno est très loin d’être ringarde, biaisée ou limitée...

    Bref. Il nous respecte. Faisons-en autant envers lui, envers celles qui voient les choses autrement.

    Alors là, oui, pour le coup, je viens de rédiger une sorte de manifeste !

    Merci.

    Cordialement.

    Fannette

  • L’Abelle

    Sauf votre respect, madame Duclair, mais comment un homme "reconnu dans le domaine de la sexualité en tant que MÉDECIN et AUTEUR" peut-il ignorer à ce point que des femmes puissent être stimulées par autres choses que des étreintes romantiques pré-maritales ? Je connais le discours du docte sexologue, j’ai lu bon nombre de ses articles ; et règle générale, il est plutôt dangereux de chercher à comprendre le monde tel qu’il est sans faire rapidement le deuil de ses "points de vue" sur un sujet donné, surtout quand on se targue de verser dans la "science". Et puis, tant qu’on y est, ça existe, ça, des femmes qui aiment le steak, le foot et la bière ? D’après mon expérience personnelle, non, je ne crois pas. Vive l’empirisme - les femmes chez les sexologues : va-t-on à l’hôpital quand on pète le feu ?

  • Mademoiselle Sarah

    Gérard Leleu peut bien avoir l’avis qu’il veut tant que sa concerne sa sexualité. Quand il s’agit d’exprimer ce type de point de vue d’une place de sexologue, c’est bien autre chose.

  • Anne onyme

    au moins on ne peut pas dire que le sujet laisse indifferent ....je vais essayé de donner mon point de vue en tant que sexotherapeute femme, bien sur vous avez toutes raison de vivre pleinement votre sexualité, comme le dit l’Abelle les femmes que je vois dans mon cabinet, sont des femmes qui ont des problèmes avec leur sexualité, ou la sexualité en général pour diverses raisons. Les autres je ne les vois jamais et je ne les verrais jamais et c’est tres bien. Travaillant aussi auprès de jeunes adultes, les jeunes femmes expriment de plus en plus leur gout pour le porno, pas toutes bien sur, mais de plus en plus elles assument leur choix, non pas pour faire comme les mecs me disent elles, mais parce que ça les exitent d’etre au centre, elles ont tout a fait conscience que c’est du cinema, elles en ont marre qu’on leur dise que le sex doit etre propre, que la femme doit forcement aimer pour coucher, elles aiment le sex et veulent s’affirmer. raz le bol des clichés les films pornos c’est pour les hommes, les films erotiques pour les femmes ! combien de femmes se reconnaissent dans un film erotique ?
    Mesdames si vous aimez le porno continuez à en regarder, vivez votre sexualité comme vous l’entendez .
    Le porno est dedié à un public d’adultes, il ne doit pas etre la reference de la sexualité chez les plus jeunes, car s’il n’y a que cette reference , cela engendre des problemes certains dans sa sexualité à l’age adulte (surtout chez les hommes).
    J’ai croisé certaines femmes dont leur fantasme etait de tourner dans un film porno, sans aucune pression de leur conjoint.
    Combien de femmes n’osent pas dire encore qu’elles surf sur le net à la recherche d’images pornographiques ???
    Si toutes les femmes voulaient bien dire la verité, je pense qu’on serait surpris de constater que beaucoup de femmes aiment le porno...

  • Lee Bertin

    Amateur occasionnel de pornos, j’ai trouvé ces dernières décennies que les codes du pornos avaient changé : plus de brutalité dans les actes, plus de détachement entre l’homme et la femme dans les contacts, peu de caresses, et surtout je ne vois plus le corps des femmes, au profit de perpétuels gros plans avec zapping toutes les trois secondes. Au point que finalement j’en regarde de moins en moins.

    Alors si les scénarios et la prise de vue pouvaient être repris par des femmes et que cela donne un nouveau style, je serais très intéressé par ce changement. Néanmoins, je ne suis pas sûr que ce soit si facile que ça. L’industrie du film X se débat aussi dans une nécessité de baisser considérablement le coût des films, au point de devoir les tourner en trois jours. Difficile d’élaborer une grande qualité de jeu d’acteurs autour de l’acte sexuel, ni de savants éclairages pour donner plus de sensualité à l’ambiance.

    Indépendamment de ces considérations technico-économique, de mon point de vue, la véritable révolution viendrait de la mise en scène de fantasmes sexuels purement féminins, qui seraient fondamentalement différents des masculins, résolument inédits et que je suis d’avance friand de connaître.

  • La rédaction

    Merci pour ce beau lot de réactions. Continuez à exprimer ainsi vos critiques et éloges. Mais n’oubliez pas de participer, pour celles qui le souhaitent, au concours de récits. Cette semaine la polémique sur le sexologue l’a emporté et nous ne pouvons désigner une gagnante. Rendez-vous sur le prochain concours. Il va s’agir de littérature érotique et de censure.

  • Clem’

    En tant que psy, je tiens à dire que j’ai une vision de la sexualité féminine comme quelque chose de complexe... et vous savez quoi ? je suis convaincu que la sexualité masculine est également complexe !
    Dans les deux cas, c’est ça qui est bon !
    Pour finir je pousse l’hérésie à soutenir que le genre n’est pas un bon indicateur pour distinguer deux types de sexualité.

  • FredWe

    Merci Clem’ pour cette "hérésie". Elle corrobore mon intuition.