La Domination masculine

Le 13/02/2010

Le documentaire de Patric Jean fait l’effet d’une bombe qui pulvérise les lieux communs du masculin-féminin. Dénonçant le système patriarcal qui nous cantonne dans des rôles figés, il nous rappelle un fait établi et pourtant malmené par des révisionnistes de l’égalité : les femmes et les hommes naissent avec le même cerveau. C’est notre environnement socio-culturel qui limite ensuite le champ de nos possibles, pas notre sexe.

Dans La Domination masculine, Patric Jean fait parler des femmes. Un groupe de féministes québécoises inquiètes face au ressac qui suit la vague libertaire des années 70, des candidates de speed-dating avouant préférer être dominées par un homme fort, des femmes de tous âges et de tous milieux victimes de violences conjugales. Il fait aussi parler des hommes, un pro-féministe, un ex-violent en thérapie, un garçon qui se fait allonger la verge, des anti-féministes qui considèrent la libération de la femme comme un crime contre l’humanité, et Leo Ferré, atterrant, qui souligne l’unique génie féminin, celui des ovaires, avant de conclure : "Pas de femme cultivée chez moi.".

JPEG - 89.9 ko

Il nous fallait interroger l’auteur de ce film dont on sort nécessairement remuée, en colère, épouvantée, mais aussi réveillée. Un réalisateur qui a dû annuler son voyage de promotion à Montreal en raison de graves menaces proférées par des milices masculinistes, dont la référence principale est le massacreur de l’école polytechnique de Montréal, qui fit 14 victimes femmes en 1989 au nom de sa haine des femmes et des féministes, avant de se suicider.

Votre film vient de sortir en France, quelles sont les réactions ?

Elles sont extrêmes, je ne m’attendais pas à cela. Dans les salles, cela se passe bien, les gens pleurent, rient, discutent, le film les fait réfléchir. Les avis négatifs arrivent toujours le lendemain, de manière anonyme, sur mon blog. Et là, ce sont des tombereaux d’insultes très agressives, surtout venant des hommes.

Il est vrai que votre film n’est pas tendre avec eux. Vous ne montrez que deux figures masculines positives, au milieu d’hommes violents ou haineux.

Parce que je ne voulais pas non plus que la parole des hommes soient prééminente. La parole d’un homme a toujours plus de valeur, même pour une féministe, comme l’avoue une des Québécoises dans le film.

JPEG - 358.8 ko

C’est pour cette raison qu’a contrario vous avez lancé une pétition que seuls les hommes sont invités à signer ?

Oui, car d’une part il existe déjà beaucoup de manifestes mixtes et d’autre part, si j’avais ouvert cette pétition à tous, je sais qu’elle aurait été signée par 80 % de femmes. A ce jour il y a 850 signataires.

Quel est le propos de ce manifeste ?

Nous ne sommes pas dans une guerre des sexes, mais dans un combat politique pour plus d’égalité. Ce manifeste est une déclaration politique qui dit simplement "nous les hommes, nous sommes en position de force et nous trouvons cela injuste." Aucun d’entre nous ne va se lever un matin en disant "les femmes sont nos égales mais elles n’ont pas autant de pouvoir que nous, faisons leur de la place" ! Notre position est trop confortable. Il faut agir, éveiller les consciences.

Nombreux sont les hommes à être pour la parité, pour l’émancipation féminine. Où se situe selon vous la domination masculine ?

Partout. Moi par exemple, je suis un archétype de la domination : je suis blanc, je suis un homme, père, j’ai un travail, j’ai tous les pouvoirs ! Notre société fonctionne de manière concentrique et moi je suis au centre de ça.

Comment en est-on arrivé là ?

Françoise Héritier a une théorie remarquable. Pour elle, l’élément déclencheur est sexuel et se retrouve dès les textes antiques. Lorsqu’ils ont compris que c’était eux dont dépendait le sexe des enfants, les hommes ont considéré la femme comme un pot de terre dont ils étaient les jardiniers, qu’ils pouvaient collectionner, transformer, etc. Quand on s’est aperçu qu’on s’était égaré, que les hommes et les femmes possédaient bien les mêmes compétences à la base, le patriarcat était déjà trop installé pour faire marche arrière.

JPEG - 444.8 ko

Pourquoi la femme ne s’est pas affranchie plus tôt ?

C’est ce que La Boétie nomme déjà au XVIe siècle la soumission volontaire. Comment expliquer qu’un peuple subisse l’oppression d’un seul homme ? Parce qu’il manque de conscience, qu’il croit sa condition évidente, irréfutable. C’est pareil pour les hommes et les femmes. On nous met dès la naissance dans des rôles à jouer. Les filles doivent être douces, rêveuses, fragiles, les garçons actifs, durs, forts. Beaucoup brandissent l’argument biologique, or précisément, en neurobiologie il n’y a pas de différence entre un homme et une femme. Vous montrez à un médecin un squelette, il saura bien sûr dire s’il s’agit d’un homme ou d’une femme ; vous lui montrez un cerveau, il ne pourra pas. Tout est culturel.

Votre constat est plutôt pessimiste. N’y a-t-il aucun espoir ?

A long terme, je suis optimiste. L’espoir tient dans un seul mot : Education. Et cela tombe bien que vous vous occupiez de sexualité, car l’éducation doit commencer par ça ! Moi-même, j’ai beaucoup appris grâce au Docteur Foldès chirurgien spécialiste de la reconstruction du clitoris. Il m’a montré des images en 3 dimensions de cet organe que j’ignorais être aussi grand ! Puis il a sorti de son bureau un godemiché, plutôt petit, tout à fait adapté à l’anatomie féminine. Il faut expliquer aux garçons, et aux filles qui ne connaissent pas toujours bien leur corps, que la jouissance féminine ne dépend pas de cet énorme phallus qu’on érige comme un dieu ! S’il on savait cela, on gagnerait beaucoup de temps et de plaisir ! Il faut aussi en finir avec l’idée que le corps de la femme est le vide que l’homme vient remplir. J’ai compris tard que le clitoris des femmes, contrairement au sexe masculin qui nous sert à nous reproduire, à uriner et à prendre du plaisir, était un organe fantastique, uniquement dédié au plaisir.

Vous consacrez une longue partie de votre film à la violence conjugale. Après la réflexion, on passe à un sujet tellement sensible qu’on ne peut qu’être dans l’empathie, on ne raisonne plus. N’était-ce pas prendre le risque de noyer votre propos dans l’émotion ?

C’est au contraire ce que j’ai cherché à faire : face à cette violence, il n’y a pas à raisonner. Et encore, ce que je montre n’est rien. Les rapports de police que j’ai vus font état de vraies boucheries, voilà la réalité. Tout le monde s’accorde à condamner la violence conjugale, mais on en parle toujours de manière abstraite, chiffrée. Une femme qui meurt tous les 3 jours, ça ne me parle pas. Une image de femme attaquée à la hache ou défoncée à coups de poing, si. Or on commence à relativiser cette violence. Même dans la bouche des femmes, on entend que les victimes ne le sont pas vraiment, qu’elles portent une part de responsabilité, etc.

JPEG - 638.6 ko

On entend également des masculinistes qui soulignent l’existence d’hommes victimes de violences conjugales.

Oui, et cette idée fait son chemin. Mais c’est faux, on ne peut pas dire qu’il y a autant d’hommes battus par leur femme ! Si j’ai montré ces images c’est aussi pour faire douter les spectateurs, pour qu’ils cessent de dire que cette violence est une affaire privée. C’est un délit, un crime, on ne peut pas laisser faire ça.

Une féministe constate qu’avant, on se battait contre des faits, et qu’aujourd’hui on doit se battre contre des illusions.

En effet, y compris dans des milieux sociaux élevés, y compris parmi les jeunes femmes, on entretient l’illusion de l’égalité.

JPEG - 1.8 Mo

Et votre documentaire rappelle que les inégalités salariales, sociales perdurent. Face à ces constats peu encourageants, que dites-vous aux femmes ?

Soyez féministes et soyez-en fières. Si vous demandez l’égalité et la justice, on vous traitera d’hystériques, de mal baisées, il faut le savoir. C’est normal, le système ne veut pas le changement. Il est plus aisé pour moi de le dénoncer, car on ne me traitera pas d’hystérique. A chaque mouvement d’émancipation, que ce soit la Révolution Française ou le mouvement des Noirs américains, il y a toujours eu un contre-mouvement de résistance. Mais continuez à dire NON, le changement viendra de vous. A 20 ans, j’étais phallocrate et pas loin d’être misogyne ; ce sont les femmes qui m’ont fait changer.

[gris]Propos recueillis par Aurélie Galois[/gris]

[gris]Patric Jean est un cinéaste belge qui se consacre essentiellement au film documentaire. Son travail s’attache toujours à rendre compte, analyser et déconstruire les différents processus de domination dans la société, qu’il s’agisse de domination sociale, raciale ou sexiste comme avec son dernier film, qui vient de sortir en salles. Le titre est emprunté au livre de Pierre Bourdieu publié en 1998, analyse sociologique des rapports sociaux entre les sexes, qui cherche à expliquer les causes de la permanence de la domination des hommes sur les femmes dans toutes les sociétés humaines.[/gris]

Commentaires (28)

  • Leila

    Je n’ai pas vu le film, mais je suis stupéfaite par ce que je lis et ne manquerai pas d’aller le voir. Un peu comme tout le monde je me suis installée dans l’idée que la parité était à peu près là, que ça allait, qu’on avançait. Mais il y a des jours où je me dis qu’on recule sans même sans apercevoir.
    Bravo à un homme de s’engager à ce point.

  • Simone

    Bravo à Patric jean pour son film et à l’auteur de cet interview qui a su poser les bonnes questions.
    J’en ai une à mon tour : cet homme est-il à marier ?

  • Leana

    Effectivement Simone c’est l’homme parfait il a l’air de nous comprendre et veut nous aider à nous faire comprendre j’espère que ce dernier sera vu et apprécié de la gente masculine ... Par contre pour répondre à votre question je pense qu’il est marié il le dit plus haut dans l’interview à notre grand regret ...

  • louise

    j’ai vu le film de Patrick Jean je l’ai trouvé pertinent et partial, les hommes n’y ont pas la part belle ..... le titre du film était sans ambiguité, j’ai aimé sa manière de filmer le féminisme ou plutôt les féministes qui poursuivent leur réflexion sur la place des femmes dans la société (inégalité devant l’emploi) et dans leur environnement habituel (violence affichée ou plus sournoise) J’aime à penser que nous sommes nombreuses à rester éveillées aux paroles, gestes, actes qui rabaissent la femme ou plutôt les femmes, à dire, exprimer, se plaindre aussi de ce qui fait mal. J’appartiens à une génération qui a vu naître le féminisme et ses luttes, dans ce film j’ai découvert les masculinistes qui n’aiment pas les femmes, et dommage pour ceux et celles qui traitent les féministes comme des femmes qui n’aiment pas les hommes, un contre sens absolu qui permet des généralités faciles au mépris d’une approche sociale indissociable d’une approche singulière.

  • Un homme

    C’est assez triste de laisser libre cours à un discours franchement politicien, excluant d’emblée la très grande majorité des hommes pour qui les femmes sont tout simplement leurs égales et avec qui ils partagent les bons et les mauvais moments de la vie, qui se battent côte à côte pour vivre ensemble... Bref, c’est triste...

  • Prosper

    Combien de temps encore devrons-nous nous sentir coupables ?

  • Un jeune homme

    Ce film à l’air particulièrement intéressant. Pour ma part, je suis heureux de voir un homme qui s’assume et assume ce genre de propos, c’est un peu comme un repère. Et, la gente masculine peut être fier de ce genre d’hommes, moins de ce qui se sentent agressés dès que l’on parle de violence conjugale, ou qui ne comprennent pas que le but n’est pas de parler de la majorité des gens qui se battent pour être heureux à deux...

  • luce

    Pourquoi dites-vous coupables ? il n’y a pas d’un côté les gentilles femmes et de l’autre les méchants hommes, mais des lois d’égalité non appliquées

  • rita

    enfin un film intelligent qui fait réagir , nous en avions grandement besoin.

  • reyojuan

    Je suis un homme et je vais vous faire part de mon avis dénué de toute pulsion aggressive (malgré ce que mon environnement socio-culturel m’a pourtant inculqué..). Un tel film est ridicule : non pas que les arguments soient faux, au contraire ils sont pourtant très juste, mais malheureusement le propos est totalement desservi par un postulat de départ faux : les hommes ne dominent pas. Patrick Jean se trompe lourdement à ce sujet et peut être bien que ce documentaire est davantage une tentative d’atténuer son apparente vanité plutôt que de faire une lumière juste sur sa prétendue domination qu’il trouve injuste. Je m’explique et m’adresse de suite à Patrick Jean : où as-t-u vu que tu dominais ? Ouvre un peu les yeux, tu verras que c’est la femme qui arrive toujours à ses fins ; les femmes sont en général beaucoup plus fûtées que les hommes car elles comprennent tout à fait bien nos mécanismes, l’inverse n’est en revanche pas souvent le cas. En réponse à cette domination féminine, l’homme la plupart du temps joue ce jeu là, et c’est là que tout ce que tu cites, orgeuil, aggressivité "controlée" etc etc interviennent(je dis bien ’controlée’, il n’est pas du tout la question de violence verbale ou physique quelquonque, mais davantage d’une affirmation de soi appuyée..). Il en va actuellement de l’équilibre des relations hommes femmes dans la plupart de nos sociétés. Ceux qui ont essayé de bouleverser cet équilibre se retrouvent la plupart du temps seuls (les féministes, les mysogynes), ou alors ont des comportements innacceptables (violence). Enfin bref, je crois que si vous voulez avoir l’avis le plus sage dans cet affaire, vous feriez mieux de vous fier à votre intuition pour comprendre les relations homme-femme, plutôt que de se baser sur des concepts moraux improductifs.
    Salutations !

  • pseudonyme

    merci reyojuan pour cette pepite :
    "Ouvre un peu les yeux, tu verras que c’est la femme qui arrive toujours à ses fins ; les femmes sont en général beaucoup plus fûtées que les hommes car elles comprennent tout à fait bien nos mécanismes, l’inverse n’est en revanche pas souvent le cas."

    Je suis tout a fait d’accord, la femme a un sixieme sens comme un animal, une sorte de pouvoir magique, qui lui donne un controle sur beaucoup de choses.

  • Ben Corbeau

    A Reyojuan et pseudonyme, essayez donc de faire un film, ou même un essai écrit, sur la domination féminine. Avec des exemples claires (de scientifiques, experts, témoignages...) pour appuyer votre discour bien sur...
    Autre chose : "où as tu vu que tu dominais ?", c’est un film qui appel à un débat sur notre société et la façon dont elle nous façonne, pas à montrer du doigt un homme en particulier. T’a remarque me rappelle notre bon vieux JCVD qui, après avoir lu qu’un homme sur quatre était un psychopate disait : "Si tu es en compagnie de trois hommes et qu’ils te semblent normals, c’est pas bon."

  • Rom1

    Bien sûr que oui que la femme domine

    Elle domine si bien que, à un poste égal à celui d’un homme, elle reste en majorité bien moins payée...

    Un mec ...

  • Gaiadaughter

    C’est bizarre... à chaque fois que j’en parle aux femmes de mon entourage... nous sommes toujours d’accord sur DEUX choses !
    1 - depuis quelques années, les droits des femmes reculent
    2 - quand on essaie de parler aux hommes de notre entourage de ce que nous subissons TOUS les jours, ils ne sont JAMAIS conscients de ce que nous subissons !!!
    D’autre part, l’agressivité sur la route... à 95 % ce sont des hommes !
    COMMENT pouvez-vous croire, ces derniers "messieurs" des commentateurs, pouvoir vous mettre à notre place ? Un peu d’humilité, je vous prie !
    Ah oui, je ne dis pas merci pour "l’animal" !!!

  • Anonyme

    Je crois que "pseudonyme" était ironique là ...

  • muscarii

    Dès la prime enfance, les garçons usent de violence et d’agressivité pour obtenir ce qu’ils veulent des filles. La puberté aggrave encore les choses : véritable différence de force physique, de taille et de poids, et grosse voix qui n’hésite pas à gueuler. Et surtout, cette idée que les femmes sont des objets avant tout. Qu’elles n’ont pas à s’exprimer, à demander quoi que ce soit. Qu’elles sont à la disposition du bon vouloir des hommes.

    Mesdames, réfléchissez aussi à une chose : combien de fois avez-vous eu à subir des remarques (prétendument flatteuses ou au contraire blessantes) sur votre apparence physique, ou encore des gestes déplacés voire franchement sexuellement agressifs ? Je ne parle pas de viols caractérisés, ni d’agression sexuelle, non, je parle des incivilités sexuelles permanentes, des sifflets, des mains aux fesses, des hommes qui vous proposent de leur donner du plaisir, des hommes qui suivent vos filles mineures dans les parkings et le métro et se montrent menaçants...
    Et vous, Messieurs, imaginez-vous un seul instant que chacune des femmes de votre entourage a déjà subi ce genre de choses, plusieurs fois dans sa vie ? Et que personne ne s’en inquiète ?

    Dans le monde du travail c’est peu ou prou la même chose. Je suis un homme, j’en impose physiquement et/ou socialement, pousse-toi de là que je m’y mette. Les postes les plus élevés dans la hiérarchie reviennent aux hommes, qui n’hésitent donc pas à abuser de leur pouvoir professionnel : humilier la subordonnée, faire obstacle à sa progression, se passer les nerfs sur elle... On observe ce phénomène même chez des hommes unanimement considérés comme "cool" et "sympa" par leur entourage personnel.

    Donc à ceux qui demandent "combien de temps encore devrons-nous nous sentir coupables ?", je dis : tant que cette situation durera. Mais pour la défense des hommes, je considère personnellement qu’ils ont été élevés en petits rois par leurs mamans chéries... Ou comment les mères parfois creusent les tombes de leurs futures belles-filles. Je comprends que les hommes se sentent largués : jusqu’à 20 ans ils sont des dieux pour leurs mères, puis ils deviennent des monstres aux yeux du reste des femmes.

    Et à ceux qui disent "les femmes dominent parce qu’elles sont plus malignes" je réponds : heureusement qu’elles sont malignes, c’est ce qui leur permet de survivre au milieu des requins. Les hommes vivent. Les femmes luttent pour survivre. Mais dans la discrétion, on leur a appris à ne pas déranger. Voilà pourquoi, messieurs, il vous semble que nous les femmes exagérons le problème de l’inégalité hommes-femmes.

  • Denise

    Je suis entièrement d’accord avec Muscarii et je suis effrayée par ce qui se passe en ce moment dans le monde : les italiens interdissent l’accès à la pilule du lendemain (ou mettent tant de contraintes que ça revient à l’interdire), les américains réfléchissent encore à interdire l’avortement, les anglais interdisent les photos de jeunes filles dénudées et les baisers dans les gares, les canadiens créent un mouvement de masculinisation, et si les choses sont moins visibles en France, l’inégalité des salaires et la réflexion des quotas pour que les femmes rentrent dans les conseils d’administration achevera j’espère de convaincre.
    La parité est loin, sinon on mettrai la main aux fesses des garçons, comme ils le font si souvent, et personne ne trouverait rien à y redire.

  • nora

    cela fait plaisir de lire une interview si pertinente

  • Tirxu

    Pourquoi l’avoir fait aussi long ?

    J’aimerais le signer, je le signerai peut-être, mais je ne suis loin d’en partager toutes les prises de position. Pourquoi ne pas avoir fait plus court, plus simple, plus direct. Unparagraphe (le premier, par exemple), ou même une phrase, afin de rassembler le maximum de signatures masculines autour d’un concept simple, celui du refus de la domination masculine.

    Au lieu de quoi, chaque paragraphe semble avoir été écrit dans le bu d’exclure, ou au moins d’irriter, un nombre non négligeable de féministes (quel que soit leur sexe, d’ailleurs).

    Je suis un peu déçu...

  • reyojuan

    Pour répondre à ceux qui me comparent à JCVD, et autres :

    1) Accordons nous tout de meme que le reportage, quelque soit ses considérations, et tout comme l’article sur zemmour sur le blog de Patrice Jean, est d’une profonde malhonnêteté intellectuelle.
    2) "La parité est loin, sinon on mettrai la main aux fesses des garçons, comme ils le font si souvent, et personne ne trouverait rien à y redire." On entend bien évidemment tout, d’un côté c’est le symbole d’une femme objet, mais les femmes aimeraient bien le faire, d’un côté mettre une main aux fesse est un geste aggressif (ce avec que je suis daccord), mais les femmes aimereraient bien le faire. Où est la cohérence ?
    3) Une femme est moins payée qu’un homme => cette idée tend à se terminer
    4) Ya moins de femmes aux postes à haut responsabilités => cette idée là tend à se terminer
    5) Vous voulez des quotas pour les conseils d’adminstration ? C’est une logique totalement improductive, tant en terme économiques que sociaux. Si problème vous situez, vous feriez d’être plus radical, cad de le prendre à la racine.
    6)" Les hommes vivent. Les femmes luttent pour survivre. Mais dans la discrétion, on leur a appris à ne pas déranger. " Franchement, j’ai l’impression de lire du Marc Levy là... doù viennent ces idées foireuses ?
    7) "Je ne parle pas de viols caractérisés, ni d’agression sexuelle, non, je parle des incivilités sexuelles permanentes, des sifflets, des mains aux fesses, des hommes qui vous proposent de leur donner du plaisir, des hommes qui suivent vos filles mineures dans les parkings et le métro et se montrent menaçants.." Rapprochements sémantiques tout bonnement honteux et manipulatoires => tu ne parle ni de viol ni d’agression, effectivement, mais un homme menaçant qui suit une fille mineur, on est tout de même pas loin de la pédophilie ; avec entre les deux, des sifflets, ce qui est, je l’accorde, extremement vulgaire, mais assez bégnin au regard de perversions. Quant au concept d’incivilité sexuelle, j’ai un peu de mal à saisir sa nature hors contexte de votre argumentation ? Quand un groupe de jeunes adolescentes font des mimiques à un jeune homme dans la rue qu’elles trouvent attirant, est-ce également une incivilité sexuelle ? Escusez moi de pencher davantage pour un manque de maturité, et d’affirmer que dans ce domaine là les hommes tiennent le haut du panier.
    8) "Les femmes à la disposition du bon vouloir des hommes" => au risque de me répéter, le monde change et vous avez râter le coche. L’inverse est davantage vrai aujourd’hui (les femmes jouent mieux de leur pouvoir de séduction)
    9)" A Reyojuan et pseudonyme, essayez donc de faire un film, ou même un essai écrit, sur la domination féminine. Avec des exemples claires (de scientifiques, experts, témoignages...) pour appuyer votre discour bien sur..." il me semble que vous n’avez pas saisi le sens exact d’un essai : le but étant non pas d’appuyer un discours (ceci est de la publicité), mais plutôt la recherche d’un discours. Ce léger détail dans le concept va bouleverser bien des choses dans la manière de faire un film... Malheuresement, celui de Patrice Jean, et je me répète sent à fond la posture, et traduit bien la publicité d’une bonne idée préconçue.

    Reyojuan, qui dans sa démarche cherche à faire évoluer les pensées en même temps que la sienne, et combat toute forme de malhonneteté intellectuelle, même si c’est pour la bonne cause
    Peace

  • Stéph

    Juste une petite précision : non le titre n’est pas tiré du livre de Bourdieu (je vous renvoie au blog de l’auteur qui le dit lui même)

    mis à part cela et je l’ai vu et même si lecombat sera long, qu’un homme est fait un tel doc est déjà bien !

  • Anonyme

    <<…3) Une femme est moins payée qu’un homme => cette idée tend à se terminer…>> Ah oui ?

    Insee - Revenus-Salaires - Salaire net annuel moyen selon le sexe ...
    Économie et Statistique n°337-338 : « Une mesure de la discrimination dans l’écart de salaires entre hommes et femmes »

    http://www.insee.fr/fr/themes/table...

    Les écarts de salaires hommes/femmes sont "indignes" de la France ...
    5 déc. 2009 ... Les écarts persistants de salaires entre hommes et femmes sont "indignes d’un pays moderne" comme la France, a déclaré samedi à Strasbourg ...

    http://www.leparisien.fr/flash-actu...

    16% d’écart de salaire horaire entre hommes et femmes - France ...
    Les écarts de salaires entre hommes et femmes ne diminuent pas, selon une étude de la Dares.

    http://www.e24.fr/economie/france/a...

    etc.

  • petiplus

    <<4) Ya moins de femmes aux postes à haut responsabilités => cette idée là tend à se terminer>>
    Elle en a du mal à tendre à se terminer cette idée-là

    http://www.gouvernement.fr/gouverne...

    " Lutter contre la sous-représentation des femmes dans la société

    28.septembre2009

    Bien que les femmes représentent 51 % de la population française et 53 % du corps électoral, elles demeurent sous-représentées, notamment dans le monde du travail. Nadine Morano a rappelé certaines conclusions du rapport de Brigitte Grésy sur l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes :

    * un taux de chômage supérieur de 1% à celui des hommes ;
    * une plus forte précarité : 31 % des femmes en 2007, contre 6 % des hommes, sont concernées par le temps partiel. Deux tiers des salariés à bas salaire sont des femmes. Près de 20 % des femmes contre 11 % des hommes sont au Smic ;
    * les salaires des femmes sont inférieurs de 27 % à ceux des hommes ;
    * une sous-représentation aux postes de responsabilité : dans les entreprises du Cac 40 en 2009, 10,5 % de femmes seulement sont présentes dans les conseils d’administration.

    .../...
    Reprenant les termes du rapport, Nadine Morano a souligné que les femmes sont souvent "invisibles" dans les médias. Elle a souligné, par exemple, que les femmes étaient souvent invitées à débattre au titre de "témoins et non d’experts". .../... "

  • Anonyme

    Lutter contre la sous représentation des curés dans la société

    ..et oui ! le corps de métier et de choix de vie que composent les curés est clairement sous représentés dans la société (= à la télévision ?). Ca manque clairement de curés qui se trémoussent sur du Lady Gaga, pourtant on connait ceux-ci si peu austères voire même clairement dévergondés...et par conséquent je ne trouve pas ça représentatif de la société française. Les curés existent merde ! Il faut absoluement qu’ils soient représentés au prorata de leur pourcentage de la population..

    Mais heureusement je rigole ! Tout ça est aussi absurde que de dire "on voit moins de femme que d’homme dans le corps politque".. si l’égalité est faite il ne faudra pas poser cette question là, or quel que soit le constat c’est celle que vous posez. Le tout ce n’est pas de dire ’il faut équilibrer’ mais plutôt laisser le naturel faire... pourquoi vous poser la question de la parité homme femme dans une assemblée politique ? pourquoi on se mettrai pas à se demander si les roux n’étaient pas sous représentés ? les handicapés ? les boutonneux ? Vive les classifications

    Votre argumentation, destinée à ceux qui ne se sentent pas à leur place, revient à donner à boire à celui qui veut manger

  • Clement Ségissement

    Et bien, que d’agressivité et de radicalisme suscité par le sujet.

    Je n’ai pas vu le film, j’ai lu l’interview et la pétition. La qualité du propos de Patrice Jean est de traiter d’un problème important. Et c’est à mon sens une de ses rares qualité.

    Si le but est de soulevé une polémique, alors, beau travail. Si le but est d’amener des éléments de réflexion intelligents et de lutter contre les injustices... alors c’est de la bullshit.

    J’aurai pu apprécié le fait qu’il dénonce ces injustices. Mais c’est fait de manière tellement partiale ! on croirait de la propagande. C’est le genre de propos bien pensant tellement plein de bons sentiments et de bonnes intentions qu’on peut difficilement se positionner contre sans passer pour un méchant ou un salaud, ou un pro-macho, un masculiniste... si on le contredit sans être un méchant, un salaud ou un pro-macho... on pourra encore être considéré comme un inconscient qui s’accomode de la terrible réalité : la domination masculine.
    c’est peut être pour cela que les retours négatifs sur le film sont anonymes.

    J’apprécie à sa juste valeur l’évocation du méchant tueur de 14 femmes et de ses disciples milicien, ah le terme milice, choisi au hasard sans doute et sipeu connoté. Excellent, diabolisons l’ennemi ! jouons sur le sensationnel, ça donne tellement de crédit.

    La pétition est une suite de lieu commun sans subtilité ni nuance, les propos sont radicaux et radicalisent ceux qui les lisent, les poussent à prendre parti... C’est bourré d’affirmation sans fondement sauf quelques statistiques... depuis des années qu’on sait que les stats et les articles scientifiques s’utilisent pour argumenter tout et son contraire... comment osent on encore s’appuyer dessus pour parler de la complexité de phénomènes humains ?

    La prostitution est très souvent une violence contre la personne qui se prostitue... pourquoi affirmer que c’est "toujours" une violence ?

    "Nous déclarons honteux qu’il y ait encore chaque jour et en grand nombre des femmes et des enfants victimes de viols" difficile de ne pas se montrer d’accord.
    Quand seuls des hommes se feront violés ?
    ce sera un peu moins honteux...

    Quand ce sont les hommes qui sont présenté par la publicité comme des objets sexuels... c’est beaucoup moins dégradant ?
    Ou peut être ce monsieur pensent il que les hommes n’ont pas besoin d’être protégé ? Il a raison, on est bien trop fort nous... mobilisons le monde pour protéger les femmes... et les enfants, ah oui, ces êtres là sont si faible ? Puis c’est tellement bien de voir un homme défendre les femmes.
    En se posant ainsi en protecteur des femme, est ce qu’on ne rejoue pas un schéma de la domination masculine ? Dans ce qu’elle a de positif s’il en est.

    M. P. Jean, si vous lisez ce commentaire, je tiens à vous dire que nous défendons à peu près la même cause. Cependant, à mon sens votre discours est complètement contre-productif. Au sein même de votre pétition, en prétendant défendre l’égalité des sexes vous accentuez les dichotomies de genre de manière malsaine.

    Comme le témoigne les échanges sur le forum associé à la pétition ou bon nombre de commentaires qui précède le mien, vos propos pousse plus à chercher une faute, à se sentir victime. C’est si facile de convaincre une personne qu’elle est victime. C’est si facile que s’en est une vile bassesse et vous en usez à l’excès.
    Mais avec tout ça ? Vous avez sans doute réussi à transformer des femmes qui souffrent (comme la plupart des êtres humains) en victimes méfiantes. Vous les confortez dans ce rôle.
    Vous poussez des hommes en pleine remise en cause identitaire (comme la plupart des êtres humains) à s’identifier en s’opposant au féminisme. C’est car vous donner une image fausse du féminisme.

    Si vous vouliez donner des outils au gens pour qu’ils remettent en cause leur archétype de genre, pour qu’il se pose des questions... vous constaterez comme moi que c’est raté.

    Si vos propos suscite de la violence, des menaces... c’est qu’ils sont violent, une violence aussi dommageable que la "domination masculine" que vous ne savez pas cerner.
    Vous voulez faire avancé le féminisme... faite un film qui s’adresse aux extremistes masculinistes...

    Si votre but est d’accumuler de l’audience en jouant sur un sujet sensible... je vous félicite, votre méthode est parfaite.

    Je n’aime pas trop laisser mon nom en entier sur le web, mais je veux m’assurer que les critiques négative ne soient plus qu’anonyme.

  • Anonyme

    Je précise que Patric Jean sélectionne les commentaires sur son blog de manière à mieux servir son propos quitte à modifier celui du commentateur.

  • patrick

    tous les hommes de la terre ne sont pas dominant beaucoup sont soumis a d autre hommes jusqu au viol parfois combien d hommes arrive a 60 ans sur cette planète la compétitions entre homme en tue plus qu ont le crois et la soumission existe bel et bien entre homme le plus grand le plus diplomé le plus riche le plus beau le plus fort pour affronté ce monde il faut etre armé les hommes le sont naturelement en general leur agressivité est hormonal et le cerveau s en impreigne ils sont donc differents .ont devrais faire des injections de testosteronne au femmes pour qu elle se rende compte que de mettre un homme en colere peut etre tres dangereux et que les plus malignes sont celle qui sont les plus diplomates avec les mecs et pas specialent soumise c est qu un jeux ça. et entre femme elles ne se font pas de cadeaux les plus belles font tremblé les plus vilaines c est plus moche qu entre hommes .la jalousie peut les poussés au meurtre d ailleur elles ont le droit de vie et de mort sur l enfant qu elle porte et la nature profonde des femmes c est l eugénisme . dans des cas extremes les hommes tue les femmes par colère .les femmes sont bien plus machiavélique pour tué un homme .le venin ca ne se voie pas .

  • bovary7

    1- Je m’étonne de trouver autant de réponses des masculinistes, sur ce site, car il me semble que ce dernier est tout à l’opposé de cette nouvelle réaction au féminisme ! Mais que viennent-ils faire, ces masculinistes sur ce site ? N’ont-ils pas d’autres lieux pour s’exprimer ?
    2- Personnellement j’assume d’être venu y chercher de la pornographie/érotisme, et que j’y suis resté à cause de la qualité des articles, et du ton féministe.
    3- Ces réactions masculinistes prouvent l’utilité de la lutte idéologique de la pétition, que je me suis empressé de signer. Ayant eu 14 ans en 68, je suis très reconnaissant au féminisme qui me permet, par exemple, de ne pas me sentir perdre ma virilité quand je change un bébé, quand j’exprime mes sentiments à ceux que j’aime, ou quand je réclame plus de tendresse à mon épouse, globalement en vivant bien ma part de féminité. Et je crois ne pas être seul dans ce cas.
    4- Cependant je veux ajouter que je ne suis pas d’accord avec certaines affirmations, marginales quant au fond, de la pétition. La première concerne la pornographie : il y a eu justement récemment un article de ce site qui contestait que toute femme se sente agressée par sa réduction au rang d’objet sexuel (s’il s’agit de fantasme ou de jeu assumé entre personnes adultes consentantes, cela parait cohérant). Finalement, assumer d’aimer la pornographie pour les femmes c’est faire encore un pas vers plus de liberté face au modèle patriarcal où elles ne pourraient avoir de sexualité épanouie que quand elles sont amoureuses.
    Une seconde est plus fondamentale, elle concerne la prostitution : s’il est inacceptable que des femmes ou même des enfants, soient contraints, par la force ou à cause de conditions économiques, de se prostituer, il semble que certaines en aient fait le choix délibéré ; à ce propos l’émission Infra-Rouge de France 2 la semaine dernière, donnait la parole à une extraordinaire prostituée belge d’une cinquantaine d’années qui étudiait les différents traitement de la loi face à leur situation sociale, et qui affirmait qu’elle trouvait son compte affectif à exercer son métier. Le féminisme a eu je crois deux attitudes opposées face à cette question ; soit abolitionniste, soit au contraire de soutenir les revendications des prostituées quand elles se sont par exemple opposées à la loi Sarkozy contre le racolage passif. Je trouve que cette dernière position est plus humaniste, puisque apparemment certains travailleurs/travailleuses du sexe peuvent y trouver un accomplissement personnel. Certes le psy pourra toujours objecter que ces personnes ont subi un traumatisme dans leur enfance qui les amène à répéter névrotiquement l’acte qui les a relégués au rang d’objet de l’autre, mais ceci n’est plus du ressort de la loi.