Homme à louer : Episode 6
Le 12/04/2009
Lorsque la sonnerie de son interphone retentit, Léa, une jolie brune de vingt-cinq ans, sursauta dans son fauteuil. Elle se déplaça rapidement à l’entrée de son appartement. Elle appuya sur le bouton, porta son oreille droite à hauteur du haut-parleur, et perçut le souffle d’une voix rauque, assourdi par les grésillements de l’appareil : « C’est Stanislas… » Elle répondit machinalement : « Oui…Sixième étage, première porte à droite… »
Les battements de son cœur s’étaient accélérés. Elle avait eu si peur ! L’instant d’avant elle rêvassait. Et maintenant elle était prise de suées. C’était bien le moment ! « Calme-toi ma vieille… » Une minute à peine et des bruits de pas se faisaient entendre au niveau de la porte d’entrée. Stanislas n’eut pas le temps de presser le timbre de la sonnette qu’elle avait déjà ouvert. « Bonjour… » Il était grand, brun, ténébreux, vêtu d’un costume bleu marine qui épousait flatteusement les courbes de son élégante silhouette. Il ne marqua aucune surprise en la voyant. Etait-il déjà au courant ? Léa se dit qu’en passant commande sa mère avait dû prévenir Héléna. A moins que cette impassibilité ne fût à mettre sur le compte d’un professionnalisme sans faille ? « Ma mère a fait le bon choix, Stanislas. Je vous trouve très beau… » Elle lui souriait, lui proposa de s’asseoir. Il la remercia.
Installé sur le canapé il lui semblait encore plus désirable. « C’est vous qui avez gagné tout cela ? » Du doigt il lui désignait les coupes jaunes ou argentées qui ornaient le dessus de ses étagères chargées de livres. « C’est ma mère qui veut absolument les garder, répondit-elle. Moi je les aurais mises depuis longtemps à la poubelle. » Elle s’efforçait de ne pas montrer son malaise. Mais Stanislas comprit que, par sa question, il avait touché un sujet douloureux. Et soudain sa balourdise le fit rougir de honte : « Quel imbécile je fais. J’aurais dû deviner que c’était à cause de cela que… Excusez-moi. Vous me pardonnez ? » Il lui avait pris la main et il la regardait, implorant, avec ses grands yeux bleu azur. Ses cils, très longs et très fins, papillotaient sur ses prunelles. Elle trouva cela d’un charme fou. « Si à chaque fois que vous commettez un impair vous me regardez avec de tels yeux… » Elle sentait la chaleur de sa main sur la sienne. Sa respiration se fit plus saccadée. Désormais elle éprouvait, entre les cuisses, de légers picotements. « Ca ne vous dérange pas de faire ça avec une femme comme moi ? »
Elle avait besoin qu’il la rassure. Qu’il lui dise que, même s’il était payé pour le faire, il ne coucherait pas avec elle simplement pour le fric. Ce serait faux, elle le savait, mais cela faisait partie d’une mise en scène nécessaire sans laquelle elle ne parviendrait pas à jouir. « Vous voulez savoir, en somme, si vous me faites bander ? » L’espace d’une seconde elle demeura sans voix. Reformulée ainsi sa question prenait une tournure nettement obscène. Et pourtant c’était la traduction la plus juste. Faire bander un homme…Oui, elle désirait savoir si c’était encore possible…Si, sur son canapé, en face d’elle, cet homme bandait. « Je vous invite à le vérifier… » Il amena sa main tremblante (sa main de femme qui n’a pas fait l’amour depuis deux ans !) au niveau de son entrejambe. Sous le tissu de son pantalon elle palpa la bosse qui durcissait. Et rieuse, décomplexée, elle se mit à le caresser du bout des doigts. Elle allait et venait de haut en bas, étonnée de sa propre audace. L’escort l’encourageant, pourquoi se serait-elle retenue ?
Après tout c’était son cadeau d’anniversaire. Les mots de sa mère lui revenaient en mémoire : « Je le paie suffisamment cher pour que tu en profites ma chérie… » Eh bien, ça y était. En cinq minutes elle se voyait faire ce qu’elle n’aurait peut-être pas osé réaliser au bout d’une semaine avec un autre homme… Délimitant les contours du sexe gonflé elle se disait : « mon dieu, mais…mais il est énorme ! » L’organe gagnait effectivement en volume à mesure que se précisaient ses frôlements. Elle avait l’impression que ça n’en finirait jamais ! La fermeture Eclair n’allait-elle pas exploser sous la pression de cette queue dont l’expansion paraissait infinie ? Trop à l’étroit Stanislas fit coulisser le zip de son pantalon. Sa bite de vingt-cinq centimètres jaillit du vêtement comme une farce-attrape montée sur ressort. Léa éclata de rire. « Désolée… c’est nerveux… » Elle n’arrivait plus à s’arrêter. Elle trouvait ça si drôle ! Penchée au bord de son fauteuil, elle se mit à jouer avec l’énorme phallus. « Ca me fait toujours ça quand je vois une bite… Surtout une comme celle-là… C’est l’excitation… » Ses yeux luisaient. Elle fixait le gigantesque organe avec avidité tout en s’amusant à le faire dodeliner comme un hochet. Puis elle entreprit de le branler. Elle décalotta le gland. Celui-ci, sous la lumière du jour, brillait comme une boule de billard bien lustrée. Il était violet, d’une forme parfaite. « Que c’est beau… » La peau était si fine qu’elle avait peur de la déchirer. Stanislas la rassura : « Allez-y. N’ayez pas peur… » Elle s’activa plus vigoureusement. Des frissons traversaient à présent le visage de l’escort. Et elle se dit qu’il était encore plus mignon ainsi, sous les tiraillements du plaisir… « Ah, je mouille, je mouille comme une folle… »
Elle avait prononcé cette phrase sur un tel ton que Stanislas ne tergiversa pas. S’étant levé il lui présenta son sexe qu’elle prit aussitôt dans sa bouche. Les joues de Léa se gonflèrent. Elle était aux anges. Elle le suçait en s’agrippant à ses fesses qu’elle pelotait sans discontinuer. Puis elle glissa une main entre ses propres cuisses et, tout en poursuivant sa pipe, se masturba. Excitée comme elle l’était elle ne tarda pas à venir, poussa, après quelques halètements, un cri bref et profond. Une sueur moite laquait son front et ses tempes. Des mèches de cheveux se plaquaient sur son visage. Mèches que Stanislas, après s’être retiré, effleura tendrement du bout des doigts. Trois minutes après il la soulevait comme une mariée, l’allongeait sur le canapé, lui ôtait sa robe à fleurs, faisait glisser sa culotte en satin rose le long de ses jambes inertes et, après lui avoir copieusement grignoté les mamelons, enfonçait sa tête entre ses cuisses. Elle s’empara d’un coussin qu’elle mordit, savourant les moindres frissons en fermant les yeux. Son clitoris, léché avec une maestria incroyable, diffusait dans tout son corps des spasmes affolants. Elle se tordait, se pinçait les lèvres, hoquetait. « Encore ! Encore ! » Elle n’en pouvait plus mais réclamait pourtant d’être gamahuchée davantage. Elle perdait la tête !
Stanislas la pénétra avec sa langue. Elle eut l’impression qu’un petit serpent s’immisçait en elle. Une cascade de mouille ruisselait de sa chatte. Le garçon la buvait. Son buste se secoua violemment.
« Ahhh, ouiiiiiiii »
Ce nouvel orgasme la laissa presque sans vie. Stanislas, pour la ranimer, s’appliqua à lui lécher les seins. Elle observait les lèvres pulpeuses de l’escort téter sa poitrine gonflée par le plaisir, et elle avait envie de pleurer. Depuis combien de temps ne s’était-elle pas sentie aussi bien ? Elle en oubliait les circonstances, l’argent donné par sa mère, la vénalité de son partenaire, son statut de simple cliente. Elle en oubliait aussi son handicap, l’accident de ski qui l’avait paralysée, sa carrière brisée. Elle oubliait tout au profit de l’instant présent. Elle se concentrait sur les sensations qui l’assaillaient. Elle ne pensait plus qu’à son bonheur de femme dans les bras de cet homme. Elle souhaitait que cela ne s’arrête jamais. Qu’elle et lui restent enlacés pour l’éternité sur ce canapé. Et même si c’était impossible, même si c’était délirant, durant quelques secondes, elle s’imagina que c’était vrai.
Stanislas entra en elle doucement, lentement. Il prenait soin de l’embrasser. Elle ne sentit qu’une légère douleur. Il l’avait auparavant suffisamment doigtée pour qu’elle n’eût pas mal. D’ailleurs il se contenta de n’introduire que la moitié de son organe. C’était assez pour la combler. Elle caressait ses épaules, ses biceps, ses cheveux, recevait ses baisers, lui en donnait à son tour, humait l’odeur de son parfum, le griffait de temps à autre, par jeu. Recouvert d’un préservatif bien lubrifié l’imposant phallus coulissait dans sa chatte avec une aisance délicieuse. Léa serrait le corps puissant qui allait et venait en elle. Et une étrange sensation lui venait : celle de recouvrer l’usage de ses jambes. Oui, elle avait l’impression de pouvoir les bouger à nouveau. Les yeux clos elle rêvait ainsi que ses cuisses se levaient, se nouaient autour des hanches de Stanislas. Elle était tellement plongée dans cette illusion qu’elle en vint à ressentir la perception physique de ce mouvement. Elle gémissait avec emphase. Son vagin, en proie à d’intenses contractions, déclenchait dans tout le reste de son corps un tourbillon de volupté. Elle pantelait. Son visage avait pris des teintes pourpres. Elle se cabra.
Et en rouvrant les yeux elle fut saisie par cette vision : ses jambes, ses jambes que tous les médecins disaient condamnées, serraient Stanislas ! Celui-ci ne revenait pas lui-même de ce miracle. Il en était presque effrayé ! A croire qu’il était devenu thaumaturge. C’était dingue ! « Il faudra que je vous envoie à Lourdes lui déclara Héléna quelques jours plus tard, alors qu’il entrait dans son bureau. » Elle lui jeta le journal qu’elle était en train de lire, sur lequel s’étalait le titre suivant : « La skieuse Léa H**** recouvre l’usage de ses jambes. Les médecins font part de leur incompréhension. » Stanislas esquissa un large sourire. « Vous devriez demander à ce que nos prestations soient remboursées par la Sécu, dit-il à sa patronne. » « Mais j’y pense, mon petit, j’y pense… », rétorqua cette dernière. Et au ton sur lequel elle avait prononcé cette phrase, Stanislas comprit qu’elle était on ne peut plus sérieuse.
[gris]Axelle Rose[/gris]
Commentaires (3)
J’adore franchement, très beau récit, qui vous donne des frissons, merci Axelle...
magnifique !
Elections, piège à cons ! Ce N’est pas un salogn nouveau pourtant. Juste un peu plus de 40 ans…