Anonyme : Ma vie secrète
Le 12/04/2009
Il était environ onze heures du soir, il pleuvait et ventait par intermittence, et il y avait une petite lune cachée par d’épais nuages fuyant devant elle. Il y avait parfois un rayon de lumière, à d’autres moments tout était sombre. Il faisait beaucoup de vent quand je passai par la voie pour un raccourci après m’être demandé si cela était sans danger ou pas, je rencontrai un policier à l’autre bout et lui souhaitai le bonsoir. Le crissement de mes pas sur le gravier récemment étendu m’incommodait, à la fois par la fatigue et par le bruit, j’allai donc sur la prairie qui le longeait et marchai tout à fait silencieusement.
Comme j’approchai de la rue où donnait la voie, je pus distinguer ce qui avait l’air d’un homme et d’une femme debout sur le sentier contre le mur latéral du jardin de la maison vide, et bien éloignés des lampes. Je pensai : « Ils sont en train de foutre ou de jouer au doigt-qui-pue », je m’écartai donc davantage du sentier pour empêcher le bruit, et plus lentement, pour voir le badinage. Cela m’excitait lubriquement, car j’avais envie d’une femme. Parvenu près d’eux, j’étais sous le couvert des murs du fond des jardins. L’idée de surprendre un couple en train de foutre augmentait mon excitation. « Je ne veux pas, à moins que tu me donnes l’argent d’abord », dit une voix féminine. Je m’arrêtai, mais n’entendis pas de réponse masculine. « Alors je ne veux pas, — qu’est-ce que tu as ? » dit la voix aiguë. Pas de réponse audible, mais je vis une lutte, comme si un homme essayait de soulever les jupes d’une femme, et j’entendis un rire. Alors j’allai jusqu’au chemin, et continuai ma marche. « Alors je ne veux pas, — pourquoi es-tu venu ici si tu n’as pas d’argent ? » vint clairement à mes oreilles, bien que dit d’un ton assez atténué. En arrivant à l’angle du mur, je vis nettement une femme de belle taille dos au mur et un homme assez petit en face d’elle, la bousculant comme s’il essayait de la toucher ou de soulever ses jupes. La lutte amoureuse les empêcha de remarquer ma venue. Comme j’approchais d’eux, la femme dit : « Sans l’argent je ne veux pas », — et puis il y eut un silence tandis que je continuais à marcher.
Je ne puis me souvenir de ce qui se passa exactement alors, mais je dis, comme j’étais à côté d’eux : « Laisse-le te prendre et je te donnerai cinq shillings. » « Très bien, alors donnez-les ici », dit la femme. Je m’arrêtai, et vis à la faible lueur des lampes éloignées que l’homme avait le couvre-chef et le col ouvert d’un marin. Un désir germa plus vite que je n’écris cela, et ce que j’envisageais comme une plaisanterie obscène devint un acte véritable, — je suivis mon impulsion sans penser aux conséquences. « Je te donnerai cinq shillings si tu me laisses vous voir le faire. » « Très bien », dit-elle — et à lui : « Veux-tu ? » « Je suis bon pour une sacrée bamboche », dit une voix mâle rendue presque inarticulée par la boisson ou le froid. « Donnez-moi l’argent d’abord. » « Certainement, si vous le laissez le faire. » « Contournons les jardins », dit la femme, s’éloignant avec l’homme vers l’arrière, et bien à l’écart de la voie, moi à leur suite. Nous nous arrêtâmes. « Donnez-moi l’argent. » « Le policier ne va pas nous surprendre ? » « Il ne reviendra pas avant une demi-heure, dit la femme, il vient juste de passer. » Je le savais, l’ayant rencontré. Nous étions maintenant loin des lampes, il faisait noir. « Touchons ton con », dis-je, envahi par une obscénité téméraire. L’homme près de nous continuait de rire tout bas pour lui-même, et de chanceler, croyais-je, mais je n’en étais pas sûr. Il s’approcha comme moi de la fille. « Laisse-moi toucher ton con », dis-je. La fille souleva ses jupons, son dos contre un mur ; je mis ma main entre ses cuisses, et rencontrai la main de l’homme sur le même trajet, nous étions tous deux en train d’entreprendre le même endroit. « Sacrée bamboche », dit une rauque voix ivrogne. Nous tâtonnâmes tous deux ensemble. « Un à la fois », dit-elle. Je retirai ma main et elle heurta sa queue, que je pris, et je crois jusqu’à aujourd’hui que le matelot pensa que c’était la fille qui le touchait. Je la serrai, et un étrange plaisir commença à me gagner comme je manœuvrais doucement ma main le long de sa queue raide dressée qui paraissait plus longue que la mienne. « Tiens ferme, bougre que tu es », dit-elle. Excité au-delà de toute considération, j’étreignis toujours et faisais glisser la queue à travers ma main.
« Où est ta queue », dit la fille. Je sentis sa main toucher la mienne. Laissant échapper sa queue, je dis : « Pas d’embrouille. » « Il n’y a pas d’embrouille, dit-elle. Où est votre argent ? » Je mis ma main dans ma poche à la recherche de l’argent, le sortis, et le lui donnai. « Vas-y », dit-elle à l’homme. Ils se collèrent immédiatement l’un à l’autre. « Sacrée bamboche », entendis-je encore marmonner. « Lève tes jupes, j’ peux pas toucher ton cul. » Je sentis que ses jupes étaient remontées. Je mis mon parapluie contre le mur, saisis une cuisse avec ma main gauche, et la droite alla vers sa chatte, mais fut arrêtée par le contact de la queue de l’homme qui était contre son ventre. « Je vais l’y mettre », dit-elle. L’instant suivant, le va-et-vient avait commencé, je sentais le tortillement de ses fesses que je tenais avec ma main gauche, les mains de l’homme — entouraient maintenant le cul par-dessus la mienne, et sous les jupes. « Elle est sortie, dit-elle, arrête, je vais l’y remettre » — et tout fut calme. Sa vigueur avait fait glisser sa queue au-dehors. La femme la reconduisit au fond, et les secousses du postérieur reprirent. Je comprenais ce qu’elle disait, mais je devinais beaucoup de ce qu’elle faisait d’après ce qu’elle disait. Le mouvement de la fesse était indubitable. Il faisait trop noir pour voir. Je l’entendais lui qui respirait fortement, et sentais ses cuisses à elle trembler et s’agiter. Changeant de côté et me penchant, j’étendis complètement par-derrière mon bras et ma main autour de ses fesses, entre ses cuisses et sous son con, jusqu’à ce que mes doigts passent son trou du cul, touchent sa queue à lui, et saisissent ses couilles. Je doute qu’il s’en soit aperçu, car sa jouissance le faisait souffler comme un homme hors d’haleine d’avoir couru. Je touchai la tige de sa queue comme il manœuvrait en arrière, et sentis qu’elle était humide de la moiteur du con. Puis, au marmonnement rauque de « Sacrés foutre et queue, sacré con », je le sentis bourrer et remuer ferme, et puis ils furent tous deux immobiles et silencieux. Je continuai à tâtonner de ma main sous son con, et à toucher la tige de sa queue par-derrière, avec mon pouce et mon index.
Il ne se pressait pas de se retirer. « Tu as fini, va-t’en. » « R’foutons un coup », dit-il. « Non. » Comme il parlait, sa queue s’affala au-dehors précisément sur ma main, la mouillant. La fille s’écarta, l’homme jura. À présent enragé de lubricité, je dis, levant ses jupes : « Touchons ton con. » Elle me laissa faire. « Mon Dieu quel foutre, — que ton con est doux, — laisse-le te refoutre, — je te donnerai plus d’argent, — touche-moi, — branle-moi. » Je ne me rappelle pas que la fille ait parlé, mais elle attrapa ma queue pendant que je tâtonnais son con avec des doigts saturés de sperme. Pas de dégoût alors. Sur le moment j’aimais cela. Elle s’arrêta de branler. « Mets-la-moi, c’est meilleur. » « Non. » « Oh ! c’est très bien, — c’est agréable, — mets-la dedans. » « Non. » « Je t’en prie, — j’ai envie d’une enfilade. » « Tu viens juste de te faire mettre. » « Fais-le. »Je cédai et, mettant ma queue dans son con empestant, la foutis. « Oh ! je viens. » « Moi aussi. » « Oh ! — ah ! ah ! » Je déchargeai et pense qu’elle le fit, je n’en suis pas sûr ; mais elle foutait dur, et me serrait contre elle. Le marin avait pris ma place et regardait je suppose, le dos contre le mur, en marmottant quelque chose. Tandis que ma jouissance s’apaisait, je pouvais à peine voir l’homme à nos côtés continuant, je suppose, à manœuvrer sa queue avec son poing comme une machine à vapeur, je sentais le sperme dégoutter sur mon appareil, partout. « Allons que j’ te r’foute », dit la voix rauque de l’homme. « Je te donnerai de l’argent pour le laisser faire », dis-je. Ma queue vint au-dehors. « Très bien, dit-elle, laissez-moi d’abord pisser". « Où est votre queue, dis-je, est-elle dressée ? » « Joliment bien. » Je mis la main dessus, et l’empoignai. Un désir nouveau et une curiosité nouvelle pour un organe mâle me gagnèrent. La femme avait pissé et se releva, elle attrapa ma queue qui pendait au-dehors, pendant que je tenais l’autre. Puis je sortis de l’argent, et lui donnai toutes les pièces d’argent que j’avais, — j’ignore combien.
« Enfile-la-lui », dis-je, branlant la queue ; elle n’était pas raide, et j’étais impatient de le sentir foutre encore. Il se tourna face à elle. « Lâche ma queue », dit-il. La fille la prit. « Elle n’est pas raide. » « Sacré machin », l’entendis-je dire. J’entendis de nouveau le bruissement de la branlette et de ses jupes soulevées. « Ton con est sacrément vaseux », dit la voix enrouée, et il rit tout bas. « Fais vite », dit la femme. « Oh ! le policier ! » Je vis la lucarne de la lanterne du policier à la moitié de la voie. J’étais alors debout en train de toucher ma propre queue avec excitation ; mais au même instant un rayon de lune traversa les lourds nuages et me fit voir l’homme pressant son ventre contre la femme, avec ses jupons remontés en tas. La lucarne du policier, au loin, projetait de la lumière à travers les champs. « La police ! » dis-je. « Venez donc plus loin », dit la femme en rabattant ses jupes et s’éloignant toujours plus loin dans l’obscurité, moi m’en allant vers la route. Ma concupiscence me quitta, — et quoi si le policier me voyait et me reconnaissait ! J’atteignis la route, tournai à gauche le long du crissant sentier de gravier, marchant très vite et, dès que j’eus tourné le coin, je pris mes jambes à mon cou, et courus ferme jusque chez moi, courus comme si j’avais commis un vol avec effraction. M’introduisant avec ma clef de maison, je découvris que j’avais oublié mon parapluie. Une terreur me prit. J’avais foutu une vulgaire nymphe de la rue, et dans le sperme d’un vulgaire matelot, tous deux avaient peut-être la syphilis, — quoi de plus probable ? Je pouvais sentir le sperme humide et collant autour de ma queue, et sur mes couilles. Je m’étais mis à l’époque à dormir dans mon cabinet de toilette. Je pensais que ma femme devait être, compte tenu de l’habitude, couchée depuis une heure. Quand j’entrai dans ma chambre, elle était assise là, lisant, ce qui était une chose très inhabituelle. Je m’assis, espérant qu’elle quitterait la pièce, car je voulais me laver et me demandais ce qu’elle dirait en me voyant laver ma queue à cette heure de la nuit, ou en m’entendant éclabousser. Mais elle ne bougeait pas, aussi, emportant le savon sans être vu, je dis : « J’ai une mauvaise diarrhée », et descendis jusqu’aux water-closets. M’y asseyant, je lavai ma queue dans le bassinet, et remontai. (Combien de fois dans ma vie une indisposition feinte m’a-t-elle secouru ? — combien de fois cela doit-il être encore ?)
La peur de la vérole me garda éveillé quelque temps. Alors la scène que j’avais traversée m’excita si violemment, que ma queue se dressa comme une épée. Je ne pouvais chasser la scène de mon esprit. J’étais violemment en rut. J’envisageai la branlette, mais un irrépressible désir de con, con et rien que cela, me fit oublier ma peur, mon dégoût de ma femme, notre brouille, et tout le reste, — et sautant hors du lit j’allai dans sa chambre. « Je ne vous laisserai pas, — pourquoi m’éveillez-vous, et me rejoignez-vous dans une telle hâte après vous être tenu à l’écart de moi pendant deux mois, — je ne le ferai pas, — vous ne le ferez pas, — vous savez sans doute où aller. » Mais je sautai dans le lit et, la mettant de force sur le dos, j’enfonçai ma queue en elle. Ma queue devait être raide, et moi brutal, car elle cria que je lui faisais mal. « Ne le faites pas si rudement, — que faites-vous ! » Mais j’avais l’impression de pouvoir la tuer avec ma queue, et enfonçai, et enfonçai, et enfonçai, et déchargeai au fond en jurant. En la foutant je la haïssais — elle n’était que mon vide-foutre. « Allez-vous-en, vous l’avez fait, — et votre langage est très révoltant. » Je ne sus jamais ce que je dis en la foutant furieusement, pensant à la queue du matelot et à la chatte spermeuse de la nymphe, et presque fou d’excitation. C’était sans doute violent. Je fus inquiet pendant une quinzaine de jours et allai deux fois chez le docteur faire examiner ma queue, mais je n’attrapai aucune maladie. J’allai tôt le lendemain voir si mon parapluie était dans les champs, mais il n’y était plus, — je me demandai qui l’avait. Je ne revis jamais la femme à ma connaissance mais, l’aurais-je vu cinq minutes après l’événement, je ne l’aurais pas reconnue, ni le marin. Il m’apparut comme un jeune homme d’environ vingt ans, ivre et enroué par le froid, sa queue semblait à peu près de la taille de la mienne. C’était une femme bien développée avec un gros derrière, mais flasque. Bien que je ne puisse trouver mon parapluie, je vis la place où il était tombé dans le gazon et l’endroit où nous avions badiné, car un ou deux mètres carrés étaient piétinés jusqu’à la boue, tandis que tout était vert alentour. Après que j’eus surmonté mes craintes, j’eus un sentiment très particulier à propos de l’amusement de la soirée. Il y avait une certaine somme de dégoût, cependant une titillation obscène venait élancer mes couilles quand je pensais à sa queue. J’aurais apprécié de la toucher plus longtemps, de l’avoir vue foutre, de l’avoir branlé jusqu’à ce qu’il décharge. Puis je me sentis fâché contre moi-même, et m’étonnai de penser à cela quand je ne pouvais souffrir d’être tout près d’un homme où que ce soit, moi qui étais enivré de la beauté physique des femmes. L’affaire disparut progressivement de mon esprit, mais elle ressuscita quelques années plus tard. Mon imagination en de telles matières était alors devenue plus puissante, et me donnait un désir de variété dans les jouissances avec le sexe et, à un certain degré, avec les sexes.
Anonyme
Cet extrait est publié avec l’aimable autorisation des Editions La Musardine
Commentaires (1)
Glad I’ve finlaly found something I agree with !