Jeux de rôles
Le 12/04/2009
Mon nouvel amant m’effraye et me fascine. Sa sexualité m’entraîne vers des excès qui me terrifient mais qui, en même temps, chauffent à blanc mon imagination. Je sens que tout doucement les rives auxquelles je m’étais arrimée deviennent mouvantes et je ne sais parfois plus très bien si je suis sur la terre ferme ou en train de me noyer. Chacune de ses nouvelles idées m’éloigne de la sexualité que je m’étais construite : pétillante, généreuse, fantaisiste juste ce qu’il faut mais finalement bien cadrée et sans véritable originalité. Il m’a prise par la main, comme une enfant trop sage et m’a emmenée faire un tour sur le chemin de ses perversions. Juste pour me montrer que ça ne concerne pas uniquement « les autres » et que, si on titille au bon endroit, on peut tous être excités par des choses qu’on trouvait forcément inacceptables jusque là. J’ai eu peur. Peur de moi. Peur de découvrir que mon plaisir pouvait être décuplé par des pratiques dites « hors normes ». Mais j’avais envie de voir, de savoir, alors je suis restée. Ma stupéfaction et mes yeux écarquillés devant ce qu’il me faisait découvrir jour après jour l’enchantaient. Alors il s’arrangeait pour que ce soit chaque fois un peu plus brutal.
Ce soir-là, nous étions tranquillement allongés dans son canapé à nous caresser mutuellement. Sa bite gonflait lentement sous ma main et mon sexe commençait à inonder sa main qui me farfouillait depuis un bon quart d’heure. Nous étions prêts à nous lancer dans une séance de préliminaires comme lui seul en avait le secret, qui durait, durait, jusqu’à ce que mon ventre crie famine et le supplie de me prendre…
Mais il avait apparemment une autre idée en tête. Il se leva brutalement et me dit : « - Maintenant que tu es bien excitée, je vais t’emmener dans un endroit où se retrouvent toutes les petites chiennes comme toi. Donc tu vas être bien obéissante, t’habiller en conséquence et me suivre ».
Je comprenais que la partie venait de commencer et qu’elle ne vaudrait le coup que si je jouais le jeu une fois de plus. Je sortis donc mes plus beaux atours de petite soumise, puisque apparemment, c’était lui le Maître ce soir. J’ai fait glisser la soie de mes bas noirs le long de mes jambes, j’ai accroché le haut à des portes-jarretelles en latex qui me collent à la peau, j’ai mis ma mini jupe en daim noir. Sans oublier de ne pas mettre de culotte. J’ai payé cher le fait d’avoir gardé ma culotte la fois précédente… mes fesses se souviennent encore de la punition qu’elles ont reçue ! J’ai ensuite mis le somptueux corset qu’il venait de m’offrir et relevant mes cheveux d’une main, je suis venue lui offrir ma nuque et mon dos pour qu’il me lace et m’enlace. J’ai cru que j’allais m’évanouir tellement la morsure des lacets m’a surprise. Il m’a enfin attaché mon collier de chienne autour du cou et a mis la laisse dans sa poche, la gardant pour plus tard.
Le taxi nous abandonna devant un hôtel particulier du XVIIème, dont les pavés de la cour intérieure semblaient chargés d’histoire… Combien de calèches, combien de botillons, combien de talons de courtisanes avaient claqué ces pavés ? Une fois de plus, le cadre respirait le luxe et le bon goût, mais il reflétait aussi un mystère et un trouble propres au libertinage de ce siècle passé. Dès que nous pénétrâmes dans le vestibule, mon maître m’ordonna d’un geste de me mettre à 4 pattes. Il savait préparer ses entrées. Il se baissa devant moi et accrocha le mousqueton de ma laisse à mon collier, me releva la jupe jusqu’à la taille et après avoir écarté mes fesses et craché sur mon anus, il inséra délicatement mon « rosebud », un petit plug en acier trempé en forme d’ogive à l’extrémité duquel se trouve un superbe diamant. Ainsi quand je déambulais à 4 pattes, un bijou scintillait de mille feux en lieu et place de mon anus. Le plug était lourd et omniprésent. Chaque mouvement de mon corps me renvoyait des ondes au plus profond de moi.
A première vue, rien ne différait des soirées où il m’avait déjà emmenée, mais je sentais une ambiance particulièrement électrique : je croisais une multitude de femmes qui marchaient à 4 pattes comme moi. Il y a avait les curieuses, qui regardaient partout avec un air ébahi, les échangistes qui me fixaient d’un air gourmand, les Maîtres, eux, jouaient les chiens méchants, grognements au fond de la gorge et bave au coin de la bouche. Puis il y avait celles qui n’avaient pas réellement choisi d’être là : les apeurées qu’on avait traînées ici sans les prévenir et les absentes, qui étaient là pour faire plaisir et qui faisaient tout pour penser à autre chose. Je me plaçai dans le groupe des curieuses car ma soif de « bizarreries » n’avait pas de limites et que j’avais confiance en l’homme qui me promenait au bout de sa laisse.
J’étais actrice dans un immense jeu de rôles grandeur nature et je me sentais flattée d’avoir été choisie pour y participer. J’étais dedans et je ne me posais pas de questions. Oubliés la famille, le bureau, les amis. D’ailleurs un seul d’entre eux avait-il l’esprit assez ouvert pour m’imaginer promenée en laisse, à 4 pattes, obéissant aux ordres les plus humiliants que mon Maître me donnait ? Je crois que non. Ils n’étaient pas prêts.
Nous avions traversé plusieurs pièces où des petites groupes se formaient ici et là, quand je sentis ma laisse me scier la gorge. Mon maître s’était arrêté sur le pas d’une porte. Je fis demi-tour et le rejoins. Devant nous, une immense croix de St André en vieux bois, et qui semblait dater de la même époque que l’hôtel particulier, était fixée au mur. Une femme était écartelée et attachée à chaque coin de cette croix en X. Je ne pouvais pas voir l’expression de son regard car ses yeux étaient bandés. Elle était nue et son corps était parsemé de toutes sortes d’accessoires. Les 3 hommes qui l’entouraient avaient fait en sorte que chacune de ses zones érogènes soient malmenées dans les règles de l’art. Ils avaient suspendu à chacun de ses tétons et à ses lèvres clitoridiennes des pinces au bout desquelles pendaient des poids en plomb. A intervalles réguliers et chacun leur tour, ils jouaient avec les poids, les balançant, les tirant. Les seins et les lèvres du sexe de la jeune femme s’étiraient alors comme si elle était en pâte à modeler. Seule sa bouche et son corps qui se tordaient indiquaient qu’elle n’était pas en pâte à modeler.
Mais elle ne disait rien, ne criait pas. Seuls quelques petits gémissements étouffés s’échappaient d’elle de temps en temps. Elle était belle. Elle m’impressionnait. Je l’enviais d’être ainsi offerte à tous les regards et à toutes les mains. Se donner sans avoir à affronter les regards. Elle était plongée dans le noir, dans son monde imaginaire et son seul contact avec le réel était ces mains et ces poids sur son corps. Mon maître vit que cette scène me fascinait et m’excitait terriblement. Il passa sa main sur mon sexe et me trouva ruisselante. Il tira donc un petit coup sur ma laisse pour me faire signe d’avancer. Il me fit marcher à son pas jusqu’aux pieds de cette esclave. Il se pencha à mon oreille et me dit « Maintenant, lèche-la. Et lèche-la bien sinon je te fais prendre sa place ».
Je savais que cet ordre était sans appel. Je relevai la tête et les 3 hommes s’écartèrent pour me laisser de la place. Le cou tendu, ma bouche atteignait juste la vulve de la prisonnière. Lentement j’approchai ma langue de son sexe. Je passai ma langue sur chacune de ses petites lèvres distendues, fouillant les coins et recoins de ses chairs. Un fort goût de sexe et de métal se mêlait dans ma bouche. Je n’avais jamais léché une femme mais je décidai de lui faire ce que j’aimais qu’on me fasse à moi. De lui provoquer un orgasme au milieu de toutes ces chaînes et ces châtiments… J’attaquai lentement son clitoris par petits coups de langue rapides et espacés, jusqu’à ce que je sente son petit bouton s’arrondir sous ma langue. Il était maintenant énorme et gorgé de sang, prêt à exploser… Afin de déclencher sa frustration, je le délaissai un peu pour revenir m’occuper de cette fente, cette fente qui s’ouvrait de plus en plus, pour laisser s’écouler cette sève sur son entrejambe. J’y fourrai rageusement ma langue et j’essayai de la pointer le plus loin possible. Je m’immisceais, râclais les parois, salivais, plantais mes dents dans ses lèvres autour des pinces. Je revins au clitoris que j’attaquai maintenant aussi avec les dents. Je le mordillais, le mordais, le malmenais. J’étais prise d’une telle agressivité, d’une telle voracité… Je ne me reconnaissais pas .
Je me démenais comme une forcenée sur ce sexe anonyme quand je sentis des mains s’abattre sur moi. Des dizaines de mains qui me caressaient le dos, les fesses, les seins, les cuisses et le sexe. Je ne me distrayais pas et continuai ma tâche en y mettant encore plus de cœur à l’ouvrage. Ce sexe dans ma bouche, ces mains sur mon corps, j’étais dans un état second et mon sexe commençait à hurler. Un grand creux se formait au fond de mon ventre. Un creux formé par mon désir foudroyant, qui avait besoin d’être rassasié, rempli… et très vite. L’inconnue se contorsionnait sous mes assauts et j’entendais sa respiration s’accélérer. Ses gémissements devenaient plus saccadés et plus bruyants. Je n’étais moi-même plus très vaillante tellement j’avais envie de me faire remplir. C’est alors que mon Maître, me connaissant mieux que personne, se pencha à mon oreille et me chuchota « Je vais t’enfiler avec un énorme godemiché, sûrement le plus gros que tu n’aies jamais vu… Je veux que tu le prennes, que tu le pompes, que tu l’aspires jusqu’à la garde. C’est compris ? Il y a des spectateurs et je veux qu’ils soient satisfaits du spectacle. » Je tremblais comme une feuille. Ma langue s’ébattant dans le vagin de ma comparse, je fermai les yeux en attendant de recevoir l’attaque suprême. Ce pieu qu’on me décrivait.
Je le sentis tout à coup au bord de mes lèvres. Le contact était glacial. C’était en métal. Comme une énorme ogive. Je frissonnai. Mon Maître écarta ma vulve de ses deux doigts pour faire rentrer l’engin plus loin et plus vite. J’étais bien lubrifiée, mais à son passage, je sentis mes chairs s’écarter, mes parois se déformer, mon fondement se disloquer. J’étais tout à coup empalée, sans pouvoir bouger. Je baissai la tête et abandonnai le sexe de ma prisonnière… J’entendis un « Continue à lécher ! » brusque et glacial. Je ne savais pas si j’allais réussir à tout supporter. Mon Maître faisait maintenant un mouvement de va-et-vient avec l’obus dans mon sexe. Au début lents, les acoups devinrent plus rapides et même violents. Puis lents… puis plus saccadés. Je compris alors que ce n’était plus le même homme qui maniait l’engin. Il se le repassait de main en main pour pouvoir m’en mettre un coup chacun leur tour. Me voir la langue dans la chatte de cette femme écartelée, empalée par une énorme bombe les mettaient en transe. Je sentais dans mon dos que le groupe s’était étoffé, le bruissement des chuchotements et des râles s’intensifiait. J’étais… moi-même… à un stade… où je ne pouvais plus rien contrôler… aucun de mes muscles. Je ne pouvais plus me retenir… J’abandonnai ma mission buccale, je me cramponnais au sol. Ce pieu venait m’attaquer toujours plus loin… Je ne tiendrai plus… très longtemps ! Je m’écroulai par terre en hurlant. L’orgasme avait été tellement fort que des larmes coulaient sur mes joues... Plus rapidement qu’il ne m’en fallut pour reprendre mes esprits, mon Maître me banda les yeux, m’enveloppa d’une couverture et me prit dans ses bras. Je me laissai aller. Satisfaite, sereine et protégée. Je lui étais reconnaissante de m’avoir subtilisée au regard, de m’avoir empêchée de voir ceux qui m’avaient maté, engodé, masturbé presque malgré moi.
On prit un taxi, moi toujours dans ses bras et il me ramena chez lui. A la maison, il m’enleva le bandeau et m’embrassa langoureusement. « Je suis fière de toi. Tu as été exceptionnelle. » Il me regardait avec une telle tendresse, une telle admiration dans les yeux que mon cœur se mit à battre plus fort. C’était lui le Maître, mais apparemment c’était moi qui venait de gagner la partie.
Constance de Médina
Commentaires (3)
Je ne suis pas une adepte du SM mais je m’identifie tout à fait à l’héroïne. Je serais capable d’aller jusqu’où elle est allée et j’imagine tout à fait le tel plaisir qu’elle a pu resentir.
Entièrement d’accord, très très bien écrit, un vrai plaisir des yeux et des sens...
Très excitant. Je suis du même avis qu’ Éva. Je serais capable d’aller aussi loin si l’homme que j’aime me le demandait. Mais bien sur ne pas voir ceux ou celles qui jouiraient de moi.