Homme à louer : épisode 20
Le 07/01/2010
Anita était tout émoustillée. Il faut dire que la scène qu’elle observait, ce matin-là, l’œil rivé à la serrure de la chambre d’Héléna en aurait ému de beaucoup moins sensibles qu’elle.
Sur le grand lit de la patronne, le pénis dressé comme un obélisque, un homme d’une cinquantaine d’années se trouvait en effet allongé. Et, toutes lèvres ouvertes, Héléna, dont le visage rayonnait dans les premières lueurs dominicales, s’activait sur le membre de cet homme. La Parisienne mettait dans sa fellation une remarquable intensité. Elle suçait à fond, lâchait des soupirs d’extase. Et à ses soupirs d’autres soupirs répondaient, plus rauques, plus prolongés. Râles de mâle auxquels d’involontaires mouvements musculaires s’ajoutaient. Le corps du sucé, qu’Anita connaissait bien, s’agitait fébrilement. Ses pieds, ses jambes remuaient dans tous les sens. Son visage buriné se contractait. Il respirait par saccades. Et par moments, agrippé aux draps, il murmurait : « oh, ma chérie, oh ma chérie… » en observant de ses yeux verts Héléna qui s’en donnait à cœur joie.
Telle une gamine goulue, passant ses mains vernies de rouge sur le torse musclé, celle-ci griffait, palpait, pinçait, gémissait, happait, lapait, couvrait le sexe de baisers, pompait jusqu’à s’étouffer. Et par instants, interrompant son jeu, elle contemplait passionnément son homme, Edouard-Dupont Douglas (car c’était lui).
Voilà le spectacle qui mettait la belle Anita en transe.
« Mon Dieu, pensait celle-ci, que ce doit être bon l’amour ! » Et elle-même s’imaginait en pareille posture, avec Quentin couché à côté d’elle ! D’une main douce, prudente, elle masturbait en rêve le gros machin du jeune étudiant, s’amusait à faire aller et venir la peau tendre et fine du prépuce sur le joli gland brun en forme de bonnet phrygien. Quentin se tordait comme Edouard-Dupont Douglas. Comme lui, il murmurait des « ma chérie ». Et elle déposait comme Héléna de longs baisers dans son cou, laissant le désir grimper en elle, le nez niché dans l’odoriférante chaleur du garçon. Elle sentait son propre sexe s’inonder, son clitoris se gonfler et les pointes de ses seins se durcir magiquement ! Sa main droite continuait de masturber la tige. Elle dérivait. A présent sa bouche se trouvait à quelques centimètres du gland. De ses lèvres rouges sortait une langue rose qui s’avançait vers le noeud. Ses deux belles cuisses fuselées se collaient amoureusement à la cuisse droite du garçon. Elle mouillait comme une fontaine, trempait la peau brûlante, écrasait ses seins contre la chair de son partenaire. Puis inclinant la tête elle…
« Non, non j’ai tort ! » se dit-elle tout à coup. A quoi bon se faire du mal ? C’est un rêve impossible ! »
Le charme était brisé. La belle brune quitta son observatoire. Dans le couloir qui la menait au salon elle se répétait : « mieux vaut ne pas s’exciter inutilement ! ». Et une fois arrivée dans la pièce : « au ménage ! » proclama-t-elle.
La poitrine oppressée par la frustration, elle s’empara de l’aspirateur, pressa le bouton marche et s’engagea dans un rude nettoyage des tapis. Et un sujet de préoccupation nouveau chassa aussitôt le trouble de ses sens. A savoir les saletés que l’homme de la patronne semait dans tout l’appartement.
Il est vrai qu’Edouard-Dupont Douglas était affecté d’un vice épouvantable, innommable, impardonnable : il fumait. Et il fumait comme un goret. Depuis qu’il avait installé son QG entre les murs dont l’entretien lui incombait la pauvre Anita n’en finissait plus de pester contre ce manque de savoir-vivre. Elle n’y comprenait rien. Monsieur Edouard, ainsi qu’elle l’appelait, était un homme soigné, d’une éducation exemplaire, toujours tiré à quatre épingles. Il récitait même des poèmes à ses moments perdus (ce qui la réjouissait). Et malgré ça il vous fichait sa cendre un peu partout comme un vrai sagouin ! « Quand on pense que madame a toujours interdit qu’on fume chez elle !
» Voilà bien encore un des effets pervers de l’amour, pensait Anita : à son chéri madame permettait ce qu’elle avait toujours refusé aux autres. Plus grave, n’avait-elle pas poussé la tolérance jusqu’à acheter des cendriers ? Et pour quel résultat ? Anita n’en décolérait pas. Etait-ce à elle de faire la police ? Madame ne pouvait-elle pas réagir ? On voyait bien que ce n’était pas cette dernière qui se farcissait tout le sale boulot ! C’est bien simple, c’était maintenant trois ou quatre fois par jour qu’il fallait aspirer le sol. « Et mon salaire n’en est pas pour autant augmenté ! » se lamentait la malheureuse Brésilienne.
Du coup elle se remboursait en assouvissant sans vergogne son vice à elle. Dès que les circonstances le lui permettaient, abandonnant son plumeau, la petite curieuse fouinait dans les affaires de Dupont-Douglas. Elle avait ainsi découvert, les jours précédents, des choses qui l’avaient grandement troublée. Les activités auxquelles monsieur Edouard s’adonnait sentaient le soufre, et, il faut bien le dire, elle adorait cette odeur-là.
Les ébats matinaux d’Héléna et de son homme ne semblaient pas devoir finir avant longtemps. La jeune femme décida donc une nouvelle fois de se dédommager de ses servitudes ménagères. Elle se mit à fureter dans les documents que l’imprudence d’Edouard laissait à sa portée. Il n’y avait qu’à soulever certains tableaux, qu’à ouvrir certains tiroirs…Un jeu d’enfant. Au bout de quelques minutes elle tomba sur un dossier où était inscrite une date (11 décembre 2009) et un nom : Ramona Estebal y Ramon, ambassadrice d’Argentine.
Elle ouvrit le dossier. Des photos tombèrent au sol. Elle y reconnut Quentin. Son sang ne fit qu’un tour. « Qu’est-ce que c’est ? » se demanda-t-elle. Et aussitôt les battements de son cœur se changèrent en roulements de tambour. Elle ne parvenait pas à bien voir. Elle ne parvenait pas à bien comprendre. Il y avait une femme et Quentin. On voyait la femme à quatre pattes. Quentin tendait la tête en arrière. Enfin elle comprit. « Mon Dieu ! » Cette inconnue qui suçait Quentin lui parut une créature monstrueuse. Et certes elle n’était pas très belle. Sur les images ses traits flétris se tordaient avec une lubricité si violente qu’elle paraissait même hideuse comme une harpie. Une jalousie atroce crucifia Anita. Elle dut s’asseoir sur un fauteuil. « Quentin…Quentin… » répétait-elle. Elle lut d’un œil hagard les documents qui accompagnaient les photos. C’était des lettres destinées au mari de l’ambassadrice (lequel était ministre de la défense dans son pays). Il y avait aussi d’autres lettres destinées à l’ambassadrice elle-même ainsi que des documents relatifs à la vente d’un avion militaire. Tout cela relevait, en somme, du chantage le plus basique. Un détail intrigua la jeune femme : il était question de vêtements prouvant la véracité des photos. Des vêtements imprégnés de l’ADN de l’ambassadrice : un pantalon et une chemise noirs. Les vêtements de Quentin ! Immédiatement Anita s’employa à dénicher les précieuses reliques.
Elle les découvrit dans un vieux coffre en acajou où Héléna rangeait les objets dont elle ne voulait plus. Un plastique protégeait les deux pièces de tissu. Elle ouvrit la protection. Une odeur délicieuse lui sauta aux narines. C’était le parfum de Quentin ! Elle eut comme une crise de volupté. Elle s’extasiait littéralement. Elle se pâmait en humant les fragrances de l’escort. Soudain une envie la posséda. Une pulsion plutôt. Elle s’empara de la chemise, vola vers la chambre de sa patronne, posa un œil sur la serrure : Héléna, le buste arc-bouté, chevauchait tranquillement son mec en amazone. « Ils en ont encore pour quinze bonnes minutes » constata la Brésilienne. Trente secondes après elle se trouvait dans sa chambre. Elle s’étala sur son lit. Là, le nez dans la chemise, elle se mit à gémir. Une chaleur impérieuse montait dans sa chair. Elle se sentait transportée. Ses nerfs se tendaient. Elle avait du mal à respirer. Bientôt elle porta sa main droite dans son corsage. Elle caressa ses seins chauds, ses seins doux, qui se gonflaient délicieusement…Elle ôta son haut, passa sa main sur son ventre en feu. Sa robe ne tenait plus que par un élastique. Elle le souleva, plongea à l’intérieur de sa culotte. Une mouille gluante soudait ses grandes lèvres. Elle les sépara d’un doigt et commença à masser son clitoris. Que c’était bon… Des spasmes sillonnaient son corps en sueur.
Ne se trouvait-elle pas trop excitée ? Des hallucinations la prenaient. Elle croyait étreindre le corps brûlant de Quentin en lieu et place de son oreiller, était persuadée d’être en sa présence, se voyait aller et venir sur lui. Elle le baisait, imitait Héléna avec son homme, affichait comme elle une fougue d’amoureuse transie qui stupéfiait le garçon. Elle le subjuguait par des mouvements d’une rare habileté, le tuait à force de plaisir. Et plus l’étudiant blond lui jetait des mots tendres, plus elle le prenait fort, presque furieusement, à grands coups de reins rageurs. L’escort, à bout, explosa. Elle reçut sa semence en s’évanouissant de bonheur.
Edouard Dupont-Douglas n’était pas né de la dernière pluie. Il connaissait la musique comme on dit. Evidemment l’emprunt des vêtements par la jeune domestique (emprunt qui se réitéra les jours suivants) ne lui resta pas inconnu. Il avait des soupçons la concernant. En constatant que les vêtements avaient été déplacés il crut d’abord au pire. Anita était-elle une Mata-Hari à la solde de quelque concurrent ? Même s’il s’était renseigné sur la Brésilienne le risque subsistait. Héléna lui avait affirmé qu’il n’y avait rien à craindre. Mais Héléna n’était-elle pas un peu trop naïve ? Pour en avoir le cœur net il dissimula des mini-caméras dans tout l’appartement. Ainsi le pot aux roses fut-il rapidement découvert. « Anita est amoureuse d’un de tes escorts ! » annonça-t-il, un beau soir, à celle qui partageait désormais sa vie. Héléna, qui se démaquillait, répondit d’un ton amusé : « Tu as mis tout ce temps pour découvrir ça mon chéri ? » Une telle condescendance piqua Edouard au vif. « Tu approuves donc qu’elle fouille dans nos affaires ? » répliqua-t-il. La Parisienne lança un sourire ironique dans la glace. Après quoi elle se leva, l’enlaça et lui glissa à voix basse dans l’oreille : « Ce sont des choses qui arrivent mon amour. Tu verras, j’ai mon idée. A chacun son domaine ! » Et jetant sa main droite dans l’entrecuisse de son homme elle le renversa sur le lit.
[gris]Axelle Rose[/gris]
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Commentaires (2)
Génial, comme d’habitude :)
Valentin,
j adore !tellement moi !!,helena recrute ?j ai ete forme aux plaisirs des dames ,devoue attentif et soumis !tellement bon d etre utilise !!