Un baiser contre une cage dorée

Le 02/05/2011

Pendant que Philippe Katerine s’interroge en chantant « Au fond qu’est-ce qu’on veut ? /Au fond qu’est-ce qu’on cherche ? / Quand on se prend la tête / Mais qu’est-ce qu’on attend ? /Des bisoux, des bisoux, des bisoux… », 9 millions de téléspectateurs français ont cessé toute activité vendredi dernier à 14h pour voir le baiser de William et Kate.
Mais ce mariage est-il réellement une si bonne nouvelle pour les femmes ?
Doit-on se réjouir de savoir que la femme la plus célébrée cette année, qui a fait de brillantes études à l’Université de Saint Andrews, en Écosse et a travaillé comme Web Designer et photographe dans la société de ses parents, a finalement tiré un trait sur sa très brève carrière pour devenir épouse à plein temps ? Elle sera passée de femme entretenue par ses parents à femme entretenue par son mari, sans connaître plus d’un instant de liberté économique. Elle y a également laissé son identité, puisqu’on la nomme désormais Son Altesse royale la princesse William Arthur Philip Louis, duchesse de Cambridge, comtesse de Strathearn et baronne de Carrickfergus.
Et voilà qu’elle est érigée en modèle et qu’on veut, avec elle, nous prouver que les histoires de prince charmant ont encore droit de cité.
Avec un zeste d’insolence, nous aurions aimé changer le cours de l’histoire grâce au « Wasabi lip balm », un baume pour les lèvres, parfumé à la moutarde japonaise, dont le goût désagréable assure, nous dit-on, de faire fuir les hommes trop entreprenants, ou ceux à qui nous ne serions pas capable de dire non. Pour une fois qu’on commercialise un truc inutile qui peut changer la face du monde, c’est vraiment trop bête…