La capote de la discorde
Le 19/01/2012
Les producteurs américains de films X sont furieux. Voilà que la mairie de Los Angeles a décidé de frapper un grand coup et d’édicter une loi leur imposant d’utiliser des capotes dans tous leurs films. Faute de quoi leur licence professionnelle ne leur sera plus renouvelée.
Dans une ville qui accueille 90 % des tournages du secteur une telle décision ne pouvait que provoquer des remous. Car jusqu’à présent la loi californienne exigeant que tous les films X soient réalisés avec protection n’était guère respectée, au grand dam des associations de lutte contre le sida.
Pour les producteurs, rendre la capote obligatoire revient à fouler aux pieds les droits imprescriptibles de la création artistique. Ils l’affirment haut et fort : dans un univers dédié au fantasme, le public ne veut pas voir de scènes protégées. Et puis, ajoutent-ils, les acteurs sont déjà soumis à des tests HIV tous les trente jours…
Il n’empêche que ces dernières années plusieurs cas de séropositivité chez les hardeurs américains ont conduit à l’arrêt momentané des tournages.
Avec cette nouvelle loi, les autorités municipales ont donc haussé le ton. Avec succès ? Pas si sûr. La vallée de San Fernando où se concentrent les plateaux du cinéma X constitue un des poumons de l’économie locale. Et pour contrer la décision du maire, les producteurs menacent tout simplement de délocaliser leur business sous de meilleurs cieux. En pleine crise, la ville, qui croule sous les dettes, pourra-t-elle vraiment prendre un tel risque ?
[gris]Armande Béjart[/gris]