L’excitation et le jeu
Le 15/02/2018
Nous ne sommes pas égaux et la libido ne fait pas exception. De ceux et celles qui ont besoin de rapports sexuels quotidiens, voire plusieurs fois par jour, à ceux et celles qui s’abstiennent, toutes les gradations existent et elles ne sont pas genrées, même si la tendance est à nous faire croire que les hommes ont plus de besoins que les femmes.
Une étude de l’Université de South Wales en Australie montrait, il y a quelques temps, que les femmes qui aiment les jeux vidéos violents, sont aussi des femmes qui ont de forts désirs sexuels. Les tests effectués par le biologiste évolutioniste Michael Kasumovic ont montré que plus les jeux étaient violents plus le désir sexuel était fort. Plus il y a d’excitation (celle provoquée le jeu), plus il y a d’excitation (celle du désir sexuel) et inversement. L’excitation est signe de bonne vitalité.
L’excitation, de manière générale, vient lorsque une personne fait quelque chose qui lui plait. Mais Sigmund Freud soulignait déjà en son temps que « D’une façon très générale, notre civilisation est construite sur la répression des pulsions. » Ce contrôle, cette régulation des pulsions, se retrouve partout. Ce n’est pas seulement le contrôle étatique qui canalise la libido par la loi (sans cesse changeante), c’est aussi l’entourage, qui craint les débordements : un travail risqué, un désir amoureux hors cadre entrainent toujours des conseils "bienveillants" à réfréner le risque. Nous sommes bons à notre propre censure, c’est parfois une petite voix intérieure qui décourage du risque et défend des voies sûres plutôt que des chemins de traverse. Cette pression sociale est particulièrement présente dans les périodes ou l’économie est anémiée et l’emploi rare. La tendance est à écouter la voix de la raison et s’interdir le risque, quitte à engendrer la frustration.
Ceux et celles qui s’autorisent à suivre leurs envies librement, ne font rien d’autre que de se mettre au diapason de leur libido. De la même façon qu’une personne peut accepter le coup de foudre, dès qu’elle sent des papillons dans son ventre, une personne qui accepte de prendre un risque - quel que soit son champ - d’instinct, ne fait rien d’autre que de suivre ses pulsions, lesquelles s’affranchissent de l’autorité morale. Comme l’appétit, elles n’attendent pas. La pulsion est de nature et c’est toute l’énergie sexuelle qui se déplace, se sublime, dans les sphères sociales et professionnelles.
A l’inverse, être raisonnable, penser que c’est la monotonie qui affaiblit le désir sexuel, entraine un ralentissement de la libido, souvent suivie d’une forme de frustration.
Inverser le processus consiste à faire sauter les barrières que l’on s’impose, s’autoriser à plus et voir la libido renaitre avec son corollaire, l’enthousiasme, pour les petites et grandes choses de la vie. Le marketing enferme les femmes dans une image de douceur et de vulnérabilité, d’objet sexuel passif. A elles de résister aux injonctions et se tourner vers des activités qui réveillent leur adrénaline et booste leur puissance.
illustration : © Louise Bourgeois, 1974, La destruction du père