Comportements sexuels et survie de l’espèce

Le 25/03/2016

Les stéréotypes culturels à propos de la sexualité abondent : les Anglo-Saxons seraient puritains, les filles du Sud légères, les Japonais enclins à toutes sortes de paraphilies, les latinos plus séducteurs, les Brésiliens feraient tout le temps l’amour, les Africains seraient les plus permissifs sexuellement et tout l’inverse des Asiatiques … Sur quoi se fondent toutes ces idées reçues ?

Les différences sur les comportements sexuels sont liées à une variété de facteurs environnementaux, sociaux et culturels qui ne doivent rien au hasard et doivent être pris en compte.
L’espèce humaine ne cesse de s’ajuster et c’est sans doute pourquoi, selon certaines théories, différents groupes de populations ont adopté différentes stratégies de reproduction il y a plus de 1.000 ans pour s’adapter à leur environnement local. Les Africains sub-sahariens auraient développé une stratégie entraînant plus de permissivité sexuelle et un nombre élevé d’enfants. Les Caucasiens et les Asiatiques auraient développé des stratégies plus lentes, entraînant des contraintes sexuelles et un investissement parental plus intensif pour un nombre inférieur d’enfants. Pour les auteurs de cette théorie - aujourd’hui remise en question - cela tiendrait un à niveau d’androgènes (hormones mâles) différents, les taux d’hormones influant sur les comportements sexuels. Cette étude a pour défaut majeur de ne pas avoir pris en compte les conditions économiques et sociales des différents groupes ethniques (taux de mortalité infantile plus ou moins élevé, malnutrition, espérance de vie, etc.), dont l’impact sur les comportements est indubitablement crucial.
Une théorie alternative - et rassurante - montre qu’il y a des raisons à tout. Les tendances plus monogames, par exemple, sont les plus adaptées dans des environnements hostiles, les enfants en bas âge ayant alors une meilleure chance de survie si les deux parents s’en occupent. A l’inverse, lorsque l’environnement est riches en ressources comme dans les pays Occidentaux, l’éducation monoparentale ne pose pas de problèmes de survie aux enfants (même si elle en pose d’autres).
Un autre facteur est l’équilibre du ratio hommes / femmes selon les pays. Lorsqu’il y a moins de femmes que d’hommes (comme aujourd’hui en Chine, en Inde, en Arabie Saoudite, et dans 34 autres pays du monde), les comportements sont radicalement différents, les femmes ont par exemple tendance à attendre le mariage pour avoir des rapports sexuels. Lorsqu’à l’inverse, il y a moins d’hommes que de femmes (soit 81 pays dans le monde), ces dernières seraient plus enclines à avoir des rapports sexuels libres, sans attendre concubinage ou mariage.
Il faut également prendre en compte que dans certaines parties du monde les femmes choisissent de s’occuper d’abord de leur carrière et d’avoir des enfants plus tard, alors que dans d’autres pays cette option n’existe pas. Se posent aussi chez eux des questions de survie, qui existent ni peu ni prou dans les pays riches.
Enfin, lorsque la liberté individuelle est mise en avant, comme dans les plays occidentaux, les comportements sexuels sont plus libres également parce qu’il n’y a pas de conséquences à risque (grossesses non désirées, maladies sexuellement transmissibles trop chères à soigner, etc.).

Les différents types de comportements sexuels sont uniquement liés à des facteurs sociaux et environnementaux, lesquels n’ont rien à voir avec une couleur de peau ou un territoire. C’est encore et toujours la survie de l’espèce qui continue de régler les comportements humains, plus encore que les attirances, les répulsions, les fantasmes et les désirs …