Vaches maigres pour les nouvelles générations ?
Le 14/06/2020
Pour quelles tristes raisons les individus cessent-ils de désirer le corps des autres ? Comment se fait-il que les gens aient moins de rapports sexuels maintenant qu’au début du XXIe siècle ?
Outre celles et ceux qui ont de longues périodes sans partenaires, les couples eux-mêmes ont de moins en moins de rapports et c’est sans lien avec l’érosion d’une relation qui dure, puisque les chiffres sont particulièrement bas chez les hommes de moins de 35 ans.
Une étude américaine (General Social Survey de l’Université de Chicago) vient corroborer d’autres études anglaises, japonaises ou allemandes sur la baisse générale du nombre de rapports sexuels des individus. 10.000 hommes et femmes, américain.e.s, de 18 à 44 ans ont participé à l’enquête, révelant combien de fois ils avaient eu des relations sexuelles au cours de l’année écoulée et avec combien de partenaires. La moitié ont eu des rapports une fois par semaine entre 2016 et 2018 (46.7% des hommes et 53.3% des femmes, si, si, vous avez bien lu). Tandis que 16.5% des hommes n’avaient eu aucun rapport sexuel les douze derniers mois, alors qu’une étude qui portait sur 2000 à 2002, avait montré un chiffre bien inférieur de 9.5% sur une même période. Ce qui est inquiétant ? Plus les hommes sont jeunes et moins ils ont de rapports sexuels : 30.9% des 18-24 ans n’ont pas eu de rapports les douze derniers mois, contre 18.9% sur la période 2000-2002. Les étudiants sont encore moins bien lotis que ceux qui ont un travail et hélas, ce sont les hommes qui gagnent bien leur vie qui souffrent le moins d’un manque de rapports. L’injustice se glisse même sous les draps ...
Étrangement, la vie des femmes est plus stable : les changements les plus importants se produisent dans la tranche des 25 - 34 ans, où elles sont le plus susceptible de passer un an ou plus sans sexe. Elles étaient 7 % dans ce cas en 2000-2002, elles sont aujourd’hui 12,6 %. Celles qui avaient des rapports sexuels au moins une fois par semaine étaient 66,4 % au début de ce siècle et elles ne sont plus que 54,2 % à présent.
La vie en couple ne vaut guère mieux : les partenaires ayant majoritairement des rapports une à trois fois par mois, contre une fois par semaine auparavant.
Le stress et les outils de communication y sont pour beaucoup, et on sait comme les réseaux sociaux tiennent les gens physiquement à distance les uns des autres, y compris lorsqu’ils sont dans la même pièce. Mais - d’après Jean Twenge, professeure de psychologie à l’Université de San Diego - ce n’est pas la seule raison, en tout cas chez les jeunes. Ils conduisent plus tard, boivent moins que les générations précédentes et ont plus de mal à trouver des petits jobs et à quitter le domicile familial.
Une seule bonne nouvelle : pour une fois la pornographie n’est pas tenue pour responsable. Elle montre au contraire que les individus qui la regardent ont plus de rapport que les autres. Parce que le sexe, pour en avoir envie, il faut prendre le temps d’y penser ... Et pour celles et ceux qui distraitement l’auraient oublié, c’est une source de satisfaction intense, grâce à la libération de toutes sortes d’exquises hormones du bonheur.