Pommes et sexe, une histoire éternelle
Le 19/08/2024
Que la pomme soit le symbole du péché ou un fruit essentiel à notre bon fonctionnement, elle se trouve toujours au coeur de nos enjeux libidinaux.
Une récente étude du Dr Vincent, expert australien en matière de santé et de bien-être, démontre que manger une pomme par jour n’est pas seulement bon pour la santé, mais aussi indispensable à la bonne santé sexuelle.
" Des recherches ont été menées sur les bienfaits de la consommation de pommes sur la vie sexuelle d’une personne et les résultats montrent qu’il existe une corrélation positive. Cela me semble logique, car la fonction sexuelle est un élément normal du bien-être d’une personne. Plus une personne est en bonne santé, meilleure est sa fonction sexuelle", dit-il. "Outre les bienfaits généraux de la consommation de pommes pour la santé, il existe d’autres raisons pour lesquelles les pommes peuvent avoir un impact positif sur la fonction sexuelle et sur la vie sexuelle d’une personne " grâce aux nutriments et aux composés bioactifs qu’elles contiennent.
Les pommes améliorent la circulation sanguine : riches en flavonoïdes, en particulier en quercétine, elle peuvent contribuer à améliorer la circulation sanguine, laquelle est nécessaire à l’excitation et elle améliore le flux sanguin vers les organes sexuels.
Les pommes améliorent la libido : des études suggèrent que les pommes peuvent contribuer à équilibrer les niveaux d’hormones chez les femmes, ce qui pourrait stimuler la libido et la satisfaction sexuelle. " En outre, les antioxydants contenus dans les pommes peuvent contribuer à réduire le stress oxydatif, ce qui peut avoir un effet positif sur la régulation hormonale et la libido." selon le Dr. Vincent.
Les pommes améliorent la santé sexuelle : en raison de leur teneur en fibres et en antioxydants, elle amélioreraient la santé cardiaque. Or, les problèmes cardiovasculaires peuvent entraîner des troubles de l’érection chez les hommes et une diminution de la satisfaction sexuelle chez les hommes comme chez les femmes. Il ajoute :« Le maintien d’un poids sain est également important pour la santé sexuelle. Les pommes sont pauvres en calories et riches en fibres, ce qui peut aider à la gestion du poids et contribuer à une meilleure fonction sexuelle globale et à une plus grande confiance en soi. "
Les pommes réduisent le stress lequel entraîne une baisse du désir sexuel. Or, ce fruit est riche en composés phénoliques, qui peuvent contribuer à réduire le stress.
Mais la civilisation judéo-chrétienne commence avec l’expulsion d’Adam (qui signifie " le terrien ") et Ève (" la vivante") du jardin d’Eden (Genèse, 2-3), en acceptant la suggestion du serpent de manger une pomme, ce que Dieu aurait interdit. Ce mythe est devenu fondateur.
La Genèse peut-elle se tromper ? Ou bien dit-elle tout autre chose ?
L’interprétation la plus classique est celle de la faute sexuelle. L’interdit aurait porté sur la sexualité, car croquer la pomme, c’est aussi faire l’amour. Une explication qui permettra ensuite au catholicisme - en particulier au Moyen Âge - de diaboliser la sexualité (en dehors de la procréation) et le sexe féminin.
Mais dans la Genèse telle que traduite par André Chouraqui, YHWH dit : " De tout arbre du jardin tu mangeras, tu mangeras ", et en particulier " l’arbre de la vie " autrement dit, le pommier. D’ailleurs, avant même de croquer la pomme, Adam et Eve ont déjà des relations sexuelles : " il colle à sa femme et ils sont une seule chair. Les deux sont nus " (2, 24-25), mais ce n’est qu’après avoir croqué la pomme qu’apparait la fécondité d’Adam et Eve.
Certaines interprétations contemporaines en concluent donc que ce moment de rupture correspondrait plutôt à la sortie du stade de l’adolescence, pour rentrer au stade adulte en s’opposant à l’autorité parentale. Car c’est en transgressant que le couple devint fécond. Cette allégorie se serait transformée en "une vérité littérale" au fil des siècles, notamment à travers St Augustin, qui cherchait à imposer une version chaste du Christianisme. Une théorie a été reprise par l’universitaire américain et prix Pulitzer Stephen Greenblatt, auteur de " Adam et Eve, L’histoire sans fin de nos origines ". Selon lui, les multiples révisions du texte original sont devenues si contradictoires à la Renaissance, que cela empêche de fait de continuer à croire qu’une interprétation littérale puisse être la bonne.
Quelle pourrait être la morale de cette histoire ? Dans une version sophiste, on pourrait dire que la transgression des interdits est salutaire, la sexualité est indispensable à l’humanité, et la pomme - ce fruit recommandé par YHWH comme par la science - permet l’un et l’autre ...
© Illustration : " Adam et Eve " Lucas Cranach l’Ancien (1528), Galerie des Offices, Florence.
Pour en savoir plus sur Adam et Eve, chassés du Paradis, c’est par ici...