Madame, cachez ce sein …
Le 28/11/2012
Quel est le point commun entre Tartuffe et Facebook ? La réponse est connue depuis longtemps : les deux ne peuvent souffrir (entre autres) la vue d’un sein. Seule différence : le personnage de Molière détourne le regard alors que le célèbre site américain, lui, supprime tout bonnement les photos qu’il juge choquantes des profils de ses clients – sans leur demander leur avis.
On sait qu’en matière de morale les critères sont toujours subjectifs. Ajoutez à cela que les chastes yeux des censeurs sont soumis comme les autres aux dures lois de l’optique, et vous comprendrez qu’il leur arrive parfois de se mélanger les pupilles.
La preuve en a été récemment fournie par les journalistes du magazine web américain Theories of The Deep Understanding of Things, lesquels avaient décidé de mettre à l’épreuve les conditions d’utilisation du réseau social et la capacité de jugement de ses gardiens de la vertu en publiant sur leur page Facebook la photo d’une femme prenant son bain (voir ci-dessus).
S’agissait-il d’un cliché indécent qui violait les lois édictées par Mark Zuckerberg ? Les zélés modérateurs du site en ont immédiatement décidé ainsi et se sont empressés de le supprimer en moins d’une heure. Sauf qu’en y regardant de plus près le sein incriminé s’avère bien n’être…qu’un coude innocemment posé sur le rebord de la baignoire !
Un coude peut donc être vu, par certains, comme un membre impudique. Tant il est vrai que, comme disait un célèbre moraliste, « tout est tentation à qui la craint ».
[gris]Armande Béjart[/gris]