La bonne étude du fantasme
Le 05/08/2011
Agnès Giard passe en revue différents articles parus ces derniers jours dans la presse sur les fantasmes, puisque l’été c’est la vraie saison où les journalistes pensent à l’amour... et en profitent pour brider notre sexualité.
Comme elle le relève si justement, fantasmer ce n’est pas avoir envie de telle ou telle position dans tel ou tel lieu inédit, fantasmer c’est avoir les yeux qui brillent et le sexe qui palpite devant l’impossible, dont on met le curseur exactement à l’endroit où nous décidons qu’il commence et là où l’autre serait contraint à l’obéissance.
Elle cite Annie Le Brun, spécialiste de Sade, qui vient de publier aux éditions Gallimard une sélection de ses chroniques libres. " N’importe quel endroit peut devenir le lieu d’un vertige : il s’agit avant tout de (se) désorienter, jusqu’à en perdre même les sens".
"La fonction –la beauté- des fantasmes réside dans cette capacité qu’ils ont de nous faire perdre le sens du réel. Ils rendent le monde féérique. Ils nous donnent le pouvoir de lire avec la main et de jouir avec la jambe, de dépasser les interdits, de vaincre nos angoisses en les érotisant, de triompher de nos peurs en les rendant jouissives… Sans les fantasmes, la sexualité ne servirait guère qu’à “prendre son pied” au fil de galipettes plus ou moins acrobatiques. C’est justement ce contre quoi Annie Le Brun se bat qui, dans son livre Ailleurs et Autrement, dénonce « l’appauvrissement de nos horizons sensibles »".
La rectification ainsi faite, on comprendra ainsi que c’est l’imaginaire qui ouvre le mieux les portes du désir, quand les études, elles, ne font que faire fondre les palpitations de la vie, aussi vite qu’une glace sous le soleil de l’été.
Commentaires (1)
That’s a slick answer to a challenging qesution