La bibliothèque idéale d’Agnès Giard
Le 18/12/2009
S’il on vous dit "fétichisme", "bizarrerie", "Japon", vous pensez à ... ? Agnès Giard évidemment. Grâce à cette journaliste, bloggeuse vedette de ses 400 culs, nous allons à la rencontre d’us et coutumes sexuels insoupçonnés et repoussons les limites de nos possibles. Son dernier livre, dédié aux Objets du désir au Japon, nous offre un panorama aussi déconcertant que poétique de la fantasmagorie nippone. Elle nous livre ici sa bibliothèque idéale, entre le sublime et l’horreur.
LITTERATURE
La Guerre commence au-delà de la mer
C’est le second roman de Ryu Murakami, maître absolu du « porno de la fin du monde », qui est -à mon avis- son meilleur livre. Dans ce récit apocalyptique, il décrit, dans un décor de bande dessinée futuriste, la consistance des peaux de morte, leur couleur au milieu des ordures ou des mouches, leur attrait irrésistible : peau gluante des noyées, peau nacrée des empoisonnées, peau squameuse des irradiées. Peau sublime. Au milieu de cet univers corrompu, un officier sadique attend une jeune fille pour des séances de sexe frénétiques qui annoncent la fin prochaine…
Edition Philippe Picquier
Lilith
Encore un roman de fin du monde, au nihilisme jouissif : une femme décide de se faire entièrement refaire le corps par un chirurgien esthétique. Elle se transforme en prédatrice sexuelle… Son nom de baptême, Lilith, renvoie au mythe de la première femme dans la tradition juive : avant Eve, Dieu aurait créé une femme à l’égal de l’homme. Cette femme a refusé de se soumettre à Adam. Dieu l’a remplacée. Comme Satan, Lilith est alors devenue maudite. La légende dit qu’elle se nourrit de sperme : « Toute la semence qui échappe à la seule destination admise – la matrice conjugale – elle s’en empare : toute celle que chaque homme a gaspillé dans sa vie, en rêve ou par vice » (Primo Levi, Lilith)… Lilith, la louve junkie, a l’appétit féroce. Comme les succubes, elle vient la nuit visiter les hommes pour les faire jouir dans leur sommeil. Elle incarne la puissance du désir porté à son incandescence : elle fait l’amour avec sa langue, avec l’orifice sacré de la parole, transformant l’acte sexuel passif en acte de création. Car en elle, le sperme ne donne pas naissance à des enfants de chair et d’os. Il féconde son cerveau et non pas son ventre. Alina Reyes, Editions Robert Laffont.
Crash
En 1973, l’écrivain britannique J.G. Ballard - ex-étudiant en médecine - écrit un livre qui annonce la naissance d’une nouvelle "perversion" : l’érotisme de l’accident. Mélange de sperme et de kérozène, le livre fonce dans le décor, assimilant les chocs mortels à des relations sexuelles brutales : “Crash” ! Compulsif, haletant, affamé, Vaughan, l’anti-héros du livre, fonce en roue libre à travers des autoroutes anonymes dont il a fait son territoire de prédation. Célébrant les « noces rouges de la chair et du métal », il laisse rugir son moteur et va plus vite, toujours plus vite, au-devant de l’accident qui le fera jouir…
Edition Gallimard, Folio.
L’homme qui ne vécut que pour aimer
L’auteur, Saikaku, énumère à un rythme d’enfer les aventures de Yonosuke, un Don Juan qui accorde aux hommes autant d’attention qu’aux femmes. C’est un esthète du coeur. Chacune de ses expériences le rend nostalgique de la beauté. Il se penche même sur la beauté d’une morte…
Edition Philippe Picquier.
Manuel de civilité à l’usage des petites filles
Pierre Louÿs est le fils maudit d’une époque qui assigne aux petits rats de l’opéra le statut de futures prostituées. Des messieurs venaient les regarder s’exercer à la barre. Certains se faisaient faire des moules de leurs pieds chaussés, en pointe, qu’ils utilisaient à des fins extrêmement masturbatoires… Dans ce climat déliquescent, Pierre Louÿs fait l’effet d’un véritable rayon de soleil. Son écriture est ironique, mordante. Il pousse le fantasme de la lolita jusqu’à ses plus extrêmes limites. Un exemple : il déconseille la technique du snowball (boule de neige) avec une feinte horreur, qui en dit long sur l’hypocrisie de ses contemporains : « Je n’aime pas à voir la fille peu farouche/ Qui, près du piano, suce son professeur/ Et puis comme un bonbon, de la bouche à la bouche/ Fait avaler le foutre à sa petite sœur ».
Edition Allia.
THEATRE
Dans la jungle des villes
Tout le Brecht des débuts suinte la rage sexuelle. On est plongé dans les bordels ambigus de la République de Weimar. En 1923, la première représentation de cette pièce fait l’effet d’une bombe. On accuse Brecht d’immoralité. C’est l’histoire d’un duel qui oppose deux hommes. Un richissime inconnu, Schlink, offre tout ce qu’il possède à un jeune homme idéaliste, Garga, sur la base d’un contrat étrange : “A partir d’aujourd’hui, mister Garga, je place mon sort entre vos mains.” Schlink s’offre comme une victime à la violence défoulatoire de Garga afin de se purifier. Ma phrase préférée : “Je veux bien affronter ton visage, Schlink, ton visage dépoli, damné, impénétrable.”
Edition L’ Arche.
Pièces de guerre
Cette pièce de l’Anglais Edward Bond met en scène le monde après un cataclysme nucléaire. Les survivants errent dans des paysages crépusculaires. Je suppose que toute la charge érotique de cette pièce procède uniquement de ce contraste avec la destruction. On ne peut être vraiment, pleinement soi-même, que lorsque les circonstances vous débarrassent de tout le vernis social. Place aux bêtes. Lâchez les chiens.
Edition L’Arche.
DOCUMENTS - ESSAIS
Du fétichisme dans l’amour
Inventé en 1760 par un grand voyageur – Charles de Brosses -, le mot « fétichisme » désigne le « culte de certains objets appelés fétiches ». En 1887, le Français Alfred Binet fait une analogie entre le fétichisme religieux et le fétichisme amoureux : dans les deux cas, il s’agit de l’adoration d’un objet aux pouvoirs mystérieux. Alfred Binet cite l’irrésistible attirance que Descartes éprouvait pour les femmes ayant “une coquetterie dans l’oeil”. Sans le savoir, Alfred Binet lance la mode des mots en « isme » pour désigner toutes les perversions sexuelles. Trois ans plus tard, Richard Krafft-Ebing, médecin légiste, consacre un livre tout entier aux anomalies de la libido : « Psychopathia sexualis » énumère toutes sortes de « cas médicaux » aussi bizarres les uns que les autres. La sexualité devient pathologique. Alfred Binet, qui voulait faire du fétichisme une affaire de sentiments et d’affinités, sera donc trahi par ses confrères qui contribuent à diaboliser nos goûts et nos passions. Son livre reste un modèle de délicatesse dans l’étude du fétichisme.
Edition Payot, Petite bibliothèque.
Onanisme avec troubles nerveux chez deux petites filles
Vers 1882, le Dr Zambacco se vante fièrement auprès de ses confrères de la victoire qu’il a obtenu sur le démon de la masturbation. Dans un traité qu’il consacre au “cas clinique” de deux sœurs particulièrement précoces et perverses. Le bon docteur Zambacco les torture et les terrorise “pour leur bien” avant de recourir à la solution finale : il cautérise leur clitoris. Son traité suinte d’un sadisme quasi-insoutenable. Zambacco prend son pied. Et il jouit des sévices sexuels qu’il inflige aux deux petites filles avec un plaisir particulièrement révélateur de ce qui – à mon sens – marque encore notre culture occidentale. La haine du corps.
Solin, Petite bibliothèque des étonnements.
L’art médical
En 1983, le peintre français Romain Slocombe publie un livre intitulé "L’Art médical, le nouveau sexy" qui chante la gloire des poupées cassées. Manifeste fondateur d’un véritable mouvement artistique, il est rempli d’images étranges où l’on voit des jeunes filles souriantes, ligotées dans les broches et la gaze, sur des lits d’hôpitaux. Avec elles, les cliniques se transforment en immenses dortoirs sensuels, peuplés de patientes alanguies qui se laissent manipuler comme des poupées de crash-test brisées, dociles et désarticulées. Elles sourient sous les pansements, touchantes et pleines de grâce : « Fracture diaphysaire du cubitus droit », « Disjonction cranio-faciale »… Un vocabulaire amoureux d’une nouvelle sorte, typique de l’ère moderne, dominée par ce que Baudrillard appelle “l’obscénité blanche”.
Edition La Musardine.
L’orgie
“Chaque époque a le génie festif qu’elle mérite” constate Georges Marbeck. Dans L’Orgie, il fait la différence entre l’orgie et l’échangisme avec des mots qui donnent envie de se laisser déborder. L’échangisme n’est que le trompe l’oeil du puritanisme ambiant, explique-t-il. Libération sensuelle, gratuité du don de soi, abandon de l’être, l’orgie dépasse toutes les limites. “Ce qui est en jeu, c’est un besoin cyclique de dépenser un trop-plein d’énergie. Et ceci quelles que soient les voies qu’emprunte le processus orgiaque pour se manifester : la danse, la transe, la liesse, le coït, la flagellation... Nous sommes là dans une perspective existentielle qui déborde le seul domaine de la partouse.”
Edition Robert Laffont.
Le siège de l’âme, éloge de la sodomie
Le 20 décembre 1977, invité à l’émission TV "Océaniques, le peintre Salvador Dali se met à parler de l’immortalité : "Le trou du cul, commence-t-il, comporte 35 ou 36 plis et l’operculum des coquillages possède exactement la même structure...". Traduction : de même que l’opercule des coquillages est leur seule ouverture sur le monde, notre anus est la porte de l’âme. Agitation sur le plateau. Salvador Dali est coupé. Censure. Tabou. Claude Guillon, heureusement, comble ce silence dans un livre qui mélange l’érudition et la fantaisie avec tellement de talent qu’on ne sait plus trop si ses citations sont inventées ou véritables. C’est un traité très personnel, fait d’anecdotes authentiques et d’entorses à la vérité historique. Claude Guillon s’amuse par exemple à prétendre qu’avant de titrer son ouvrage l’être et le néant, Sartre penchait plutôt pour l’être et le trou. Et si c’était vrai !??
Edition Zulma
Petite anatomie de l’image
Dans un traité d’esthétique écrit comme au scalpel, Hans Bellmer parle des corps et de leurs différentes (adorables) parties, avec un amour de la langue qui touche au génie. "Le corps est comparable à une phrase qui vous inviterait à la désarticuler, pour que se recomposent, à travers une série d’anagrammes sans fin, ses contenus véritables. Voici quelques permutations de la phrase :
ROSE AU COEUR VIOLET
Se vouer à toi ô cruel
A toi, couleuvre rose
O, vouloir être cause
Couvre-toi, la rue ose
Ouvre-toi, ô la sucrée
Va où surréel côtoie
O, l’oiseau crève-tour
Vil os écoeura route
Coeur violé osa tuer (…)”
Edition Allia.
LITTERATURE SM
La marchande d’enfants
Personne n’a voulu publier ce roman du vivant de Gabrielle Wittkop. Trop insupportablement érotique. C’est donc un ouvrage posthume, qui sort après le suicide de l’abominable et géniale auteur du Nécrophile. Un ouvrage dangereux qui s’appuie sur une vérité historique : au XVIIIe siècle, il était facile de se procurer des enfants pour en avoir un usage sexuel. Dans une langue acérée, sublime, Gabrielle Wittkop reconstitue le journal intime d’une patronne de bordel spécialisée dans l’enlèvement des enfants.
Edition Verticales.
Miracle de la rose
Jean Genet disait du bagne (où il a grandi enfant) “cet endroit du monde et de l’esprit où je me dirige m’offre plus de joies que vos honneurs et vos fêtes.” C’est là, dans l’enfer carcéral, au contact des voyous et des réprouvés, qu’il goûte aux plus violents plaisirs. Ses oeuvres parlent de putes mâles et d’assassins, de violeurs, de marins et de détenus avec des mots d’une crudité baroque et splendide. Il opère l’oeuvre au noir. Les crachats se transforment en baisers. Les humiliations en sacrifices extatiques. Les matons en anges gardiens. Les cellules en espace d’évasion. Telle est la vertu du SM. Cette sexualité peut même, dit-on, transformer la douleur en plaisir.
Edition Gallimard, Folio.
Confession d’un masque
De l’enfance à l’âge adulte, comment devient-on Mishima ? A 12 ans, la vision d’une image de St Sébastien sert de révélateur au futur écrivain. Il connait ses premières émotions dans les fantasmes de martyrs percés de flèches, empalés, crucifiés. Adolescent, Mishima ne fera que poursuivre ce vieux rêve. Les uniformes, le culte d’une ultra virilité, l’idéal des guerriers… Et le sentiment intime qu’on ne choisit pas sa sexualité. Qu’elle vous tombe dessus. Qu’elle vous foudroie. Comme la grâce.
Edition Gallimard, Folio.
Yapou, bétail humain
En 1956, le Japonais Shozo Numa signe un roman révoltant et grandiose dont Mishima dira qu’il cristallise la pire des hantises : la Terreur d’un monde livré au sado-masochisme de masse. C’est l’histoire d’un kidnapping : capturé, nu, livré à des machines qui l’empalent et le castrent, un être humain est transformé en Yapou, un jouet sexuel masochiste. Dans un futur de cauchemar régi par des femmes dominantes, grandes et blondes, d’origine germanique (sic), les Yapous remplissent tous les usages sadiques possibles : ce ne sont que des animaux de compagnie aux orifices modifiés pour de multiples abus. Leurs langues sont transformées en palpeur ou en pédoncule docile. Yapou, Bétail humain est une saga inachevée de 1500 pages. Elle compte d’innombrables admirateurs et totalise un million de ventes au Japon où l’on se repaît de cette peinture au vitriol d’un univers qui fonctionne à l’envers : c’est une dystopie (le contraire d’une utopie) terriblement dérangeante et troublante. Les femmes y ont le pouvoir - et les Japonais qui leur servent d’urinoir, de lèche-botte ou de vibromasseur trouvent dans la perte totale de leur dignité une forme d’accomplissement… Idéologiquement ironique, cette critique radicale du Japon humilié de l’après-guerre montre jusqu’à quelles extrémités on peut avilir une nation de vaincus. Jusqu’à quel point l’aliénation guette ceux que guide la morale des esclaves…
Edition Désordres - Laurence Viallet.
POESIE
Poèmes à Lou
De sa mère aventurière (une voyageuse issue de la noblesse polonaise et dont on ne sait trop avec qui, en Italie, elle a eu son fils), Apollinaire garde le goût des interzones. Il écrit dans le recueil Alcool “la romance du mal aimé”, un poème qui parle de ces voyous que l’on aime suivre la nuit… Mais c’est dans Poèmes à Lou qu’il se dévoile le plus. Probablement parce que ces poèmes ont été écrits sous les bombes de la première guerre mondiale, Apollinaire s’y lâche. Il s’est engagé comme volontaire dans l’armée. Au front, au milieu des éclats d’obus (dont un finira par lui rentrer dans la tête), il écrit des poèmes d’amour à une femme qu’il nomme sa « jolie bizarre enfant chérie », des poèmes plein de flagellations, de sodomies et de fulgurances.
Edition Flammarion Poésie.
On me baise longtemps
Parce qu’elle passe des heures à se mettre “du rose aux joues” à maquiller ses larmes et ses émois, Marie-Laure Dagoit a créé « Derrière la salle de bain », une petite maison d’édition spécialisée dans ce qu’on nomme délicatement la perte des sens. Publiés en plaquettes précieuses dans leur écrin noir velouté, ces « objets à lire » sont des poèmes extravagants consacrés à l’orgie. Petits livres duveteux, remplis de mots sales et bizarres, les textes de Marie-Laure Dagoit évoquent des partouzes plurielles où les jeunes filles perdent la tête et accumulent des descriptions de culottes soyeuses qui semblent tomber du ciel ! C’est une lente, une terrible perte des sens qui donne envie – après avoir lu les poèmes – de se jeter à corps perdu dans d’étranges luxures.
Edition Al Dante.
BANDE DESSINEE ET LIVRES D’IMAGE
Valentina
Guido Crepax parle d’une belle et jeune femme qui fait une cure de psychanalyse, qui fantasme sur les méchants (surtout ceux en uniforme), qui est photographe de mode et qui a pour petit copain un adepte des Converse appelé Neutron, capable d’hypnotiser les fourmis. Valentina passe sa vie à rêver qu’elle est la proie de méchants soldats et que des hommes l’enlèvent pour abuser d’elle. Neutron entre dans ses rêves et la sauve. Il la sauve tout le temps. Valentina l’aime. Elle aime aussi les autres hommes, ceux qui lancent leurs chiens-loups à sa poursuite. Ceux qui la ravissent. Ceux qui viennent de l’inconscient. Ils sont si puissants, si ténébreux, si terriblement irrésistiblement beaux…
Edition Futuropolis.
La jeune-fille camélia
Suehiro Maruo est le célèbre auteur du manga Shojo Tsubaki (« La jeune fille-Camélia”). C’est l’histoire d’une adolescente coupée dans la fleur de l’âge : la petite Midori travaille dur pour nourrir sa mère paralytique, qui meurt un jour dans d’atroces souffrances, le sexe dévoré par des rats. Tsubaki est une fleur rouge qui comme la fleur de cerisier (Sakura), symbolise au Japon la fragilité de l’existence : à peine éclose elle se disperse au vent. Il ne faut jamais en offrir aux malades car c’est signe de mort rapide. Autant dire que l’héroïne est condamnée d’avance : orpheline, elle atterrit chez un montreur de phénomène. La baraque de foire, comme un piège, se referme sur elle. Battue, humiliée, violée, exploitée, Midori bascule brutalement dans l’univers des cauchemars. Le manga a été traduit sous le titre « Midori dans un monde étrange ». De l’autre côté du miroir nippon, il n’y a pas de merveilles. Il y a l’enfer.
Edition Imho.
Marie-Gabrielle de St Eutrope
Pichard dessinait les orteils des femmes avec un goût marqué pour les orteils tordus, braqués, noués par le spasme. Il arrive souvent que pendant la jouissance, suivant le « réflexe de Babinski », le gros orteil se mette effectivement en extension. Il arrive aussi que les doigts de pied s’ouvrent en éventail ou, comme disent certains, « en bouquet de violette ». Les victimes des sévices ont toutes les orteils braqués. Attachées, fouettées, traversées par des poires à lavement, des poires d’angoisse et des canules, les héroines de Pichard triomphent toujours de la connerie humaine avec une vitalité confondante. Elles jouissent.
Edition Glénat.
Medical Fun
Si vous aimez les Japonaises et les lits d’hôpitaux, précipitez-vous sur ce livre d’art ! Trevor Brown, spécialiste des « broken dolls », dessine des poupées cassées et souriantes qui exhibent leurs pansements et leur culotte dans des couleurs acidulées. C’est rigolo de se faire bobo ! Nues sous des attelles, elles se font faire des lavements en léchant leur sucette ou subissent des examens avec un thermomètre dans la bouche… Graphiste anglais vivant à Tokyo, Trévor Brown a rassemblé ici les plus belles images de son œuvre érotico-crash. Le livre est édité sous une magnifique couverture de plastique blanc gravée d’une énorme croix rouge. Collector pour amateurs d’infirmière.
Edition Treville
In the claws of sex-robots DV8
Le dessinateur anglais Simon Benson, 37 ans, publie des livres de sci-fi-porn bourrés de mécaniques froides, cruelles et impersonnelles, au service d’une totale déshumanisation de la femme : sa guerre à lui, commerciale, est bien plus atroce que n’importe quel conflit armé. Dans des fictions futuristes inquiétantes – 2 477 AD, Alien, Project 237 –, les héroïnes sont conditionnées, décérébrées puis vendues dans les bordels comme de simples distributeurs de boissons. « J’ai inventé ces histoires pour montrer jusqu’à quel point les femmes pouvaient être dégradées : elles y sont mises en esclavage, au service de machines. J’aime ce paradoxe d’humains aliénés par leurs propres créations. Saviez-vous que le mot “robot” signifiait “esclave”, “serviteur” en tchèque ? » Fasciné par ces robots qu’il considère comme des réincarnations des forces animales pures, dénuées de pensée, de tabou, d’interdit, Simon Benson exprime à travers eux ses désirs de victoire amoureuse absolue. « Le fantasme du robot n’est qu’une forme déguisée d’un vieux fantasme de possession : avant le robot, c’était le loup-garou, un esprit maléfique ou le diable. Quand il possède une femme, il la contamine et la voilà dépossédée d’elle-même, envahie par une puissance sans frein, par une chose qu’aucune inhibition ne peut stopper. »
Edition Marquis.
Commentaires (2)
Ah ! Ca va prendre un bon bout de temps de lire le quart de la moitié de tout ça. Mais certains donnent très envie !
Je me rends compte avec horreur que je n’ai lu aucun de ces livres ! au boulot ..