Du "Viagra féminin" pour les Égyptiennes
Le 22/01/2019
L’Égypte a souvent été un pays moderne !
Au temps des Pharaons - avides des plaisirs de la chair - les femmes avaient à peu près autant de droits que les hommes. Dans les années 50, le président Nasser avait encouragé à l’éducation et au travail des femmes.
Aujourd’hui - mais est-ce une bonne nouvelle ? - le pays autorise la Flibanserine, cette "pilule rose" (l’infantilisation des femmes à travers la couleur rose continue même lorsqu’il s’agit de rapports sexuels), qui compense la baisse de libido, monnaie courante, dit-on, chez les femmes après le mariage et principale raison des divorces égyptiens.
La pilule - mise au point par un laboratoire américain, que la Federal Food & Drug Administration a mis longtemps à approuver, sur le marché US depuis trois ans - n’est pas qu’un cadeau : elle donnerait maux au ventre, migraines, somnolence, fatigue, insomnies, anxiété ... La liste est longue. Prise avec d’autres médicaments, elle risque également de faire baisser la tension artérielle. Son succès est mitigé aux U.S., à la fois parce qu’il est principalement réservé aux femmes ménopausées, et parce qu’il nécessite que les médecins et les pharmacies aient une certification spéciale et que les patientes signent un accord comme quoi elles ne prendront pas d’alcool pendant la prise du traitement.
Mais rien de tout cela n’est nécessaire en Égypte, où un ministre à fait une conférence de presse pour vanter les mérites du médicament, lequel est disponible en ligne et en pharmacie sans ordonnance - une pratique courante chez eux -. De nombreuses femmes supportent les risques, sans doutes bercées par les paroles du laboratoire pharmaceutique local, qui affirme que les effets secondaires passeront ...
Qui des Égyptien.ne.s ou des Américain.e.s ont raison ? C’est difficile à dire. Il est d’usage dans nos cultures patriarcales de se pré-occuper de la vigueur masculine, alors que le plaisir féminin est mis de côté depuis aussi longtemps que l’on sait qu’il n’est pas nécessaire à la procréation.
Tant que nous n’aurons pas plus de femmes dirigeant les recherches scientifiques, il nous sera difficile de faire le tri entre ce qui tient à des convictions culturelles et ce qui est réellement.